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LA MECANIQUE DES POUVOIRS EN 2017

jeudi 6 juillet 2017 par Francis Arzalier

Les ELECTIONS successives du printemps 2017 ont doté la France d’un Président-monarque aux allures de jeune premier, qui prétend incarner un pouvoir plus moderne. En fait, sa modernité se réduit à être encore moins représentatif des Français que le précédent ( seuls 15 pour cent des électeurs potentiels ont voté pour lui ! ). On sait seulement qu’il ne fera qu’aggraver la politique antérieure, au détriment des revenus et des droits des salariés, et qu’il poursuivra la politique extérieure belliciste au service des impérialismes états-uniens et germanique ( il nous l’a dit lors de ses premiers voyages au Mali et en Allemagne ). Il prévoit de le faire d’autant plus facilement que le système électoral français, majoritaire et monarchique de façon caricaturale, lui aura donné une majorité massive de députés alors que l’opposition est réduite à quelques élus. Des lors, la seule voie est d’animer les luttes populaires, dans la rue et les entreprises.

Animer ces combats de classe en se donnant les moyens de réussir, exige de bien analyser les " Pouvoirs " que nous combattons.
Des les années de " Guerre Froide ", des intellectuels progressistes américains définissaient leur État, dont l’impérialisme les inquiétait, " le Complexe militaro-industriel ". Un demi-siècle plus tard,
dans les pays capitalistes développés comme la France, les mécanismes des pouvoirs pesant sur les citoyens se sont beaucoup alourdis et compliqués. Il s’agirait plutôt d’un " complexe politico-financiaro-mediatico-militaro-industriel ", pour autant qu’on puisse le résumer en une formule.

Le sommet de l’édifice des Pouvoirs, comme la partie émergée d’un iceberg, est formé d’un ensemble de POLITICIENS professionnels, qui tirent leur légitimité de leur participation aux élections épisodiques, dites démocratiques de façon très abusive tant elles sont truquées, municipales, départementales, régionales, nationales, et même européennes., Elles ne sont souvent qu’une caricature du suffrage universel, falsifie par les découpages " arrangés" de circonscriptions, un mode de scrutin ultra-majoritaire et personnalisé, qui confère aux élus le droit de déroger au mandat confié par les électeurs des la proclamation des résultats. La Constitution française prévoit expressément : " il n’y a pas de mandat obligatoire ". Ce système est présenté comme d’autant plus " représentatif " qu’il réunit des politiciens affiliés à des partis multiples, qui se disputent avec acharnement la répartition des pouvoirs politiques,mais sont d’accord sur l’essentiel, le Capitalisme et la " liberté du Marché ", celle en fait qu’ont les Capitalistes de déplacer en fonction de leurs intérêts, les capitaux, les marchandises, et la main- d’œuvre.

Dans une alternance Gauche-Droite, " social-libérale " ou "Républicaine ", depuis plusieurs décennies, les partenaires politiciens se justifient réciproquement, quitte à faire dans l’opposition quelques annonces démagogiques qu’ils ne réaliseront pas une fois aux commandes. Ce jeu pervers dont le prolétariat ( la majorité qui vit de son travail ou voudrait bien pouvoir le faire ) est exclu, inclut même l’extrême droite xénophobe, fort utile au système en divisant les travailleurs et en amenant des millions d’électeurs à élire le candidat choisi par le Capital ( MACRON en l’occurrence) par peur de l’extrémisme raciste. Les diatribes anti-immigrés de la famille Le Pen ne l’ont pas empêchée de tirer sa fortune des Carrières Lambert de Cormeilles, grâce à l’exploitation de salariés asiatiques et maghrébins, et au système capitaliste.
La seule nouveauté en 2017 est que le discrédit des partis a contraint les responsables politiques à un gouvernement qui rassemble la Droite et la Gauche avec MACRON et Édouard Philippe : en quelque sorte, un aveu de faiblesse.

Pas de cloison étanche entre ces politiciens et le Capitalisme actuel, FINANCIARISE et mondialisé. La majorité des Bourgeois français de 1950 contrôlaient des usines et des capitaux investis dans l’hexagone ou les colonies d’Afrique ou d’Asie. Soixante ans plus tard, décolonisation et mondialisation ont bouleversé ce dispositif : Les petit fils des " 200 familles " d’autrefois sont actionnaires ou gestionnaires de sociétés transnationales, tirent profit de salariés surexploités à l’autre bout du monde, et le tissu industriel français à été démantelé par les délocalisations. Cela a entraîné notamment une mutation idéologique de la Bourgeoisie française : elle est passée du Nationalisme Gaulliste de 1960 aux dogmes mondialiste de l’effacement des Nations et des frontières, qu’incarnent l’Union Européenne et l’OMC.

Ces dirigeants, visibles ou occultes, tirent l’essentiel de leur capacité de conviction, du contrôle des médias au sens large du terme : Presse écrite en déclin mais encore influente, contrôlée pour l’essentiel par quelques milliardaires et leurs commis ; Télévisions d’Etat et privées, au sein desquelles les journalistes admis à l’image sont choisis pour leur aptitude à utiliser l’information pour illustrer un message idéologique ; Réseaux internet dits " sociaux ", qui se présentent en espaces de libertés d’expression individuelle, mais sont étroitement contrôlés quand elles le jugent nécessaire par les serveurs, sociétés transnationales souvent domiciliées aux USA, et volontiers informatrices de la CIA et autres officines, y compris françaises.
La récente élection présidentielle est une illustration parfaite du pouvoir de manipulation du Capitalisme : les médias ont fabriqué son candidat MACRON jusque là inconnu, ont éliminé ses concurrents éventuels comme Fillon, et lui ont assuré une élection quasi triomphale, alors que son programme n’était soutenu que par une minorité.

Le pouvoir en France est aussi d’ordre MILITAIRE, non qu’à ce jour la loi émane en France des casernes, même si la prorogation indéfinie d’états d’urgence favorise les dérives sécuritaires et militaristes. Mais il le devient de plus en plus en ce sens que l’industrie française à été démantelée en quelques décennies dans ses productions civiles ( métallurgie, textile, alimentaire ), alors que s’accroissaient celles liées à la fabrication et à la vente d’armes. Il est révélateur de voir le President nouvellement élu se positionner aussitôt en chef de guerre et en voyageur de commerce pour vendre des bombardiers à l’Arabie Saoudite, a l’Inde, etc..

Enfin, l’inflexion mondialiste et financière du Capitalisme actuel, ne peut faire oublier qu’au sein de ces pouvoirs, les barons français des pôles INDUSTRIELS, et leurs commis, jouent un rôle essentiel : la France demeure en 2017 l’une des grandes puissances du monde grâce à sa production industrielle, sans commune mesure avec son poids démographique au sein de la communauté mondiale.

Tels sont les étages empilés de pouvoirs, qui régissent la société et l’Etat de la France et des pays capitalistes similaires. Des étages qui parfois s’entremêlent, parce qu’ils sont l’expression commune de la domination multiforme d’une classe, la Bourgeoisie.

Quelques millions d’hommes et femmes, propriétaires des moyens de produire des richesses grâce au travail de ceux qui en sont dépourvus, et, de ce fait, maîtres de l’économie, gestionnaires et "experts" à leur service, maîtres aussi des médias qui modèlent l’idéologie, des orientations de l’Etat, et des avatars politiciens. Rien d’essentiel ne changera sans briser leur domination économique et sociale, et cela ne pourra se faire que par la collectivisation des dits moyens de production. D’une seule façon, par la lutte de classe, dans la rue et les entreprises, même si on ne peut AUJOURDHUI prévoir les échéances...

Francis Arzalier le 1/7/2017

   

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