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Vénézuela : "Nous sommes tous Bolivariens !"

jeudi 3 août 2017 par Francis Arzalier

Il y a 15 ans, la plupart des anticapitalistes de France et d’Europe, désolés de la dégénérescence des partis communistes et de Gauche dans leurs pays, ne pouvaient que se réjouir de l’exception latino-américaine : un peu partout sur ce continent, que semblait avoir épargné la contre-révolution ultra-libérale déferlant sur le monde du XXIeme siècle, naissaient des régimes anti-impérialistes au service des plus pauvres, du Venezuela de Chavez au Brésil de Lula, de l’Équateur à la Bolivie, etc.

Toutes ces expériences anticapitalistes semblaient en plus capables d’éviter les erreurs répressives du " socialisme réel " défunt, marier la démocratie sociale et le suffrage universel. Certains camarades s’enflammèrent même au point de prôner la création d’une Cinquième Internationale régénérée, dont le centre eut été Caracas, et nous étions quelques-uns, au risque de passer pour timorés, à dire l’illusion d’un " nouveau modèle " de socialisme », alors que celle cultivée au XXeme siècle à l’égard de l’URSS a coûté si cher aux partis communistes.

Car cet engouement sans réserve oubliait que ces expériences latino-américaines, si positives qu’elles soient pour les pays concernés (éradication de la pauvreté prolétarienne, développement sanitaire et culturel, etc.) reposait presque exclusivement sur la redistribution, enfin, des bénéfices engrangés par l’état grâce à la flambée des prix du pétrole et des matières premières, liée au contexte mondial (forte demande de la Chine, etc.). Car, même si les succès électoraux répétés le cachaient, des aspects négatifs persistaient : personnalisation du pouvoir, corruption parfois, et surtout, incapacité politique d’aller vers la diversification des ressources de l’état, et vers l’autosuffisance alimentaire et industrielle de la nation.

À partir de 2010, ces difficultés sont devenues dramatiques, du fait de l’effondrement des prix du pétrole et des matières premières, dû d’abord et avant tout a la volonté de l’impérialisme des USA et de leurs alliés qui contrôlent les marchés mondiaux. C’était pour EUX le moyen de détruire les régimes d’inspiration socialiste d’Amérique, Venezuela, puis Cuba. Cela ne pouvait manquer de déstabiliser l’économie à Caracas, à Rio, et ailleurs, d’y provoquer des pénuries quotidiennes, avec l’aide d’une bourgeoisie locale restée très influente, grâce à ses relais bien placés dans les médias, dans les entreprises, le personnel politicien, les Universités, etc. Cette offensive de l’impérialisme et des bourgeoisies locales a réussi à basculer les régimes " de gauche " au Brésil et en Argentine.

Il est presque miraculeux que cette opération de retour au Capitalisme ultra-libéral n’ait pas pour l’instant réussi au Venezuela, alors que l’opposition au régime " bolivarien " à tout essayé, de l’insurrection militaire aux émeutes de rue, en passant par l’escroquerie " démocratique " d’une consultation contrôlée par elle seule. Depuis plusieurs semaines, ces opposants que les médias Français baptisent "démocrates", ont fait tout ce qu’ils peuvent pour empêcher la consultation au suffrage universel du 30 juillet, pour désigner de façon pluraliste les représentants du peuple vénézuélien a l’Assemblée Constituante, en détruisant les bureaux de vote par la force, quitte à brûler de temps en temps un policier ou un militant pro-Maduro au cocktail Molotov.

Ces émeutiers armés, inspirés par l’extrême-droite ukrainienne, n’ont pas réussi malgré cela à empêcher plus de huit millions d’électeurs à venir voter. L’avenir dira si la Droite pro-étatsunienne parviendra à ses fins, comme elle le fit à Kiev, avec la caution des dirigeants politiques et des télévisions occidentales et notamment françaises, ou si le peuple vénézuélien trouvera la force unitaire de sauvegarder ses acquis et de poursuivre en l’améliorant le processus révolutionnaire.

Il aura besoin de l’appui sans réserve des hommes et des femmes de notre pays, qui lui a parfois manqué jusqu’ici. La "Gauche" occidentale, y compris parfois les dirigeants du PCF, n’ont pas hésité à ergoter sur les " erreurs " supposées des dirigeants chavistes, comme si elles étaient la cause première des émeutes armées des contre-révolutionnaires locaux, soutenus par Trump et ses amis. Et comme si EUX étaient en droit de jouer les donneurs de leçons à l’issue de 30 ans de trahisons opportunistes.

Cette bataille est aussi la nôtre, nous sommes tous bolivariens, résolument.
Pour paraphraser Aragon, " quand le blé est sous la grêle, fou qui fait le délicat"...

   

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