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Réforme de l’ENA : une vaste blague...

lundi 10 juin 2019 par Guillaume Berlat pour Proche et Moyen-Orient

« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Cette petite phrase, oh combien d’actualité, est pourtant due à un homme politique. Elle est du petit père Queuille, en réalité Henri Queuille, plusieurs fois président du conseil (même pendant deux jours en 1950) et également ministre des finances et de l’intérieur sous la 3eme république. Il fut même ministre et secrétaire d’Etat plus de trente fois ! Un véritable professionnel de la machine politique, et sa fameuse petite phrase est incontestablement le fruit d’une expérience professionnelle riche1. Manifestement, notre plus jeune président de la République est un émule qui s’ignore du « queuillisme » adapté à la sauce Macron. Nous en tenons aujourd’hui une nouvelle preuve avec le projet présidentiel de « réforme » de l’ENA (école nationale de l’arrogance), si tant est que le terme de « réforme » soit adapté dans le cas d’espèce.

Réforme qui concernerait également la haute fonction publique française. Après les annonces jupitériennes grandiloquentes vient le temps de leur mise en œuvre plus mesquine2. Et, alors les questions dérangeantes ne manquent pas : profil du nominé pour conduire la réflexion, contenu de la lettre de mission de Matignon et obstruction de la mafia de l’ENA. Avant de conclure sur le sujet spécifique de la réforme de l’ENA dans le contexte d’une remise à plat du fonctionnement de la haute fonction publique, nous nous pencherons rapidement sur deux exemples de rapport récents qui éclairent la problématique générale.

Dès le départ, lorsqu’Emmanuel Macron a annoncé lors de sa dernière conférence de presse (25 avril 2019) son intention de supprimer l’École nationale d’administration (ENA) et les grands corps de l’État (Conseil d’État, Cour des comptes et Inspection des Finances), certains esprits chagrins ont eu de bonnes raisons de penser qu’il s’agissait d’une entourloupe. En aurait-on douté, ce mauvais pressentiment a aussitôt trouvé très vite sa confirmation ?

Trois indices graves et concordants (pour reprendre l’expression favorite des magistrats instructeurs) sont venus nourrir de légitimes interrogations de la part de citoyens qui attachent plus d’importance aux actes qu’aux paroles.

Le profil de l’énarque Frédéric Thiriez

Au-delà du profil du nominé qui pose à l’évidence un sérieux problème d’impartialité objective, la méthode retenue relève à l’évidence d’un procédé mafieux qui ne semble déranger aucune bonne âme dans l’hexagone.

Le profil de l’homme providentiel

À qui Emmanuel Macron a-t-il confié la charge de conduire une mission devant déboucher, le moment venu, de la remise d’un rapport sur le sujet ? À quelqu’un qui n’est pas sorti de l’école nationale de l’arrogance ? Mais, vous rêvez ! L’homme providentiel, chargé par le chef de l’État de conduire une mission de réflexion pour préparer cette réforme de la haute fonction publique, est un certain Frédéric Thiriez. Actuellement avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation (la crème du barreau triée sur le volet), l’homme est ancien énarque lui-même, sorti d’un grand corps (pomme de discorde aujourd’hui), à savoir le Conseil d’État, un véritable État dans l’État qui n’est contrôlé par personne, si ce n’est occasionnellement par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Élevé dans les beaux quartiers de Paris, sa carrière l’a conduit, après un bref passage au Palais-Royal, dans divers cabinets ministériels (de gauche), à exercer diverses responsabilités dans le monde du football (personnage connu du capitalisme de connivence à la française), et rejoindre le barreau. Pourquoi se gêner ?3

La méthode digne d’une mafia

Pour faire court et compréhensible par tout un chacun, avec ce futur rapport Thiriez, c’est comme si Al Capone confiait une mission de moralisation de la mafia à son adjoint Frank Nitti. On imagine aisément que le clan de la Noblesse d’État – dont fait partie le nominé – ne va pas scier la branche sur laquelle il prospère depuis plusieurs décennies. Vous n’y pensez pas. Cerise sur le gâteau, les déclarations intempestives de notre énarque au quotidien Le Monde (avant même de disposer de sa lettre de mission) ont aussitôt semé le trouble sur la sincérité du projet présidentiel. Nous sommes au cœur de l’entre-soi. Une élite autoproclamée, qui agit en toute impunité et en dehors de tout contrôle démocratique, fait la pluie et le beau temps. Sa devise est servons-nous au lieu de servir l’intérêt général.

Mais, comme si cela n’était pas suffisant pour discréditer l’initiative jupitérienne, la lettre de mission de Frédéric Thiriez soulève quelques problèmes.

Le contenu de la lettre de mission de Matignon

Comme le souligne justement Laurent Mauduit (précité), la lettre de mission rédigée par Matignon apparaît comme un pur jeu de bonneteau pour diverses raisons : méthode médiatique de Frédéric Thiriez, contenu de la lettre de mission de Matignon et le choix de Jupiter.

Suite de l’articleIci.


Voir en ligne : http://prochetmoyen-orient.ch/refor...

   

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