le 14 juillet du Président-monarque Macron

Une Révolution qui accoucha en même temps de deux idéologies différentes, le patriotisme résolu à défendre le territoire et les conquêtes politiques et sociales incarnées par la Nation ; et le Nationalisme français, rêvant de dominer et d’exploiter les autres peuples.

C’est dans la même optique conservatrice, que la IIIème République a fait de la Marseillaise (chant des volontaires français montés vers la frontière pour stopper l’invasion des monarques étrangers) l’hymne national de la France. Ce qui n’empêcha pas que, des 1905, les révolutionnaires russes la chantaient en manifestant contre la tyrannie tsariste en Russie.

Cette ambiguïté a persisté au cours du siècle suivant, jusqu’à nos jours. Les patriotes-résistants antinazis de 1943 chantaient la Marseillaise avant d’être fusillés, et les autorités fascistes et nationalistes de Vichy utilisaient aussi les emblèmes nationaux, sans scrupule.

La même dichotomie se retrouve encore après-guerre : le Gaullisme au pouvoir après 1958, version nationaliste française du Capitalisme, chante à tout propos la Marseillaise et se drape "dans les plis du drapeau tricolore."

Puis vint la mutation du Capitalisme (mondialisé, par le biais de sociétés transnationales dont les actionnaires sont du monde entier, et les dirigeants aussi.) La bourgeoisie française investit partout, plutôt qu’en France, et aspire à supprimer les frontières nationales qui gênent ses profits. Après le Nationalisme capitaliste Gaulliste, nous eûmes droit au mondialisme libéral de Sarkozy, Hollande et Macron, tous partisans de l’UE, de l’OTAN et de la "liberté de circulation" des capitaux, des marchandises, et des mains d’œuvre, même s’ils se disputent avec ardeur les prébendes du pouvoir politique.

Et tous, bien sûr, chantent d’autant plus fort la Marseillaise sous le drapeau tricolore, qu’ils s’évertuent à détruire les conquêtes sociales qui ont constitué la Nation.

Le Président-monarque Macron en a fourni un exemple parfait en faisant du 14 juillet 2019 une démonstration de la puissance militaire de la France en Afrique, une grand-messe de l’Impérialisme français en actes. Sans oublier, bien sûr, de le confirmer pour ce qu’il est, le valeureux second de l’Impérialisme occidental, incarné par l’Union Européenne, l’OTAN, au service des intérêts communs des puissances capitalistes " de l’Ouest ", de Washington, de Berlin, contre ces méchants concurrents, Iraniens, Russes, Chinois, et autres Vénézuéliens.

C’est en ce sens que Macron a annoncé l’entrée de la France dans la militarisation de l’espace : jusqu’à présent, les soldats français de l’OPEX Barkhane qui patrouillent au nord du Mali sont survolés et renseignés par des drones de l’armée US. Dans quelques années, l’armée française pourra mener la guerre satellitaire, avec l’armée des États Unis, et celles de l’Union Européenne, qui investit de son côté dans les robots tueurs (cf. Solidaire juillet-aout 2019).

Bien sûr, tout cela à un coût, en dizaines de milliard d’euros. Le Président français et sa Cour libérale ont d’ores et déjà décidé de grimper les dépenses du pays en matière militaire à 2/100 du Produit Intérieur Brut, comme l’a exigé Mr Trump. Les "économies de l’État" continueront de délabrer les hôpitaux et les écoles.

Voilà le sens donné par Macron à SON 14 juillet.

Au début du siècle dernier, Lénine avait qualifié l’Impérialisme, qui couvait alors la future tuerie mondiale, de " Stade suprême du Capitalisme". En juillet 2019, sans le formuler clairement, Macron a inventé " le Capitalisme mondialisé, stade suprême du Nationalisme français".

Ce qui méritait bien quelques sifflets.

Il serait temps de nous réapproprier la Marseillaise, et Le 14 juillet, comme symboles retrouvés du patriotisme, de La Défense de la Nation menacée par les bourgeoisies capitalistes dans les conquêtes qu’elle a acquises grâce aux luttes populaires au fil des siècles.