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La situation en Catalogne est préoccupante.
samedi 23 septembre 2017 par Alain CHANCOGNE
De par mes origines, mon histoire perso, mon engagement communiste qui doit beaucoup à ce que fut mon rapport "fusionnel" avec un grand père catalan, combattant antifasciste qui a connu la torture "française" au Fort du Hâ, le camp de concentration de DJELFA (ALGERIE) ou se retrouvèrent tant de camarades espagnols dans les années 40, puis la prison de Carabanchel quand les ordures pétainistes d’Alger livrèrent les plus "dangereux rouges" à Franco, oui, pour toute mon initiation au communisme durant mes vacances en Catalogne dès 11 ans, une part de moi-même est à la fois communiste, attachée à notre souveraineté nationale en France...et aussi catalane.
En même temps, malgré mes liens journaliers en cette période avec des amis de toujours de la province de Girona, engagés, eux, dans le camp des "indépendantistes " dis de gauches et qui militent pour une République catalane, dite sociale et anti UE », j’ai toujours condamné le "leurre de cette indépendance" qui charrie hélas beaucoup de xénophobie, voire de racisme, et d’arrogance qui me débectent et enterrer les repères de la Lutte des Classes.
Aujourd’hui il faut mesurer que si la Catalogne connait cette effervescence qu’on ne rencontre pas à Perpignan, c’est essentiellement parce que ce que certains appellent le "repli identitaire" ne se comprend que si on veut bien rappeler que sauf de très brèves périodes, la Catalogne (c’est vrai aussi notamment pour le Pays Basque) a mesuré que, contrairement à notre France dite "jacobine", son peuple ne connait de ce que nous appelons « l’ÉTAT-NATION », qu’une permanence dans une volonté de liquider tout un patrimoine culturel, une spécificité qui ne tient pas qu’à la sardane, au " suquet de peix", ou à la rivalité entre le Barça et le Real Madrid.
La Catalogne que FRANCO a littéralement considéré comme une terre à coloniser, à châtier, a été longtemps un repère des idées révolutionnaires, y compris le berceau de l’anarchie ( Cf CNT, FAI durant la guerre civile).
C’est aussi en Catalogne, comme au Pays basque, que, ce que l’on nomme abusivement la "transition démocratique » faite de recyclage des franquistes, avec un comportement opportuniste du PCE de CARILLO (pacte de la Moncloa) et que les déchets du franquisme ont continué leur sale boulot durant des années.
Nous serons d’accord avec mon ami Segundo Cimbron (Ici) ,pour affirmer que le mouvement d’indépendantisme" n’est qu’une des armes de division de la bourgeoisie et d’un CAPITAL qui lui, se contrefout de telle ou telle frontière à modifier (sauf quand des supranationalités type UE aident à briser toute résistance au projets du Capitalisme, dans sa crise Systémique)
C’est avec toute ces contradictions à ne pas balayer, ces approches de repères marxistes et de luttes de classes avec la prise en compte d’un fort sentiment en Catalogne de pouvoir décider de son destin que le moment présent se doit d’être observé.
Après tout, disent non sans raison des catalans :
" vous faites les yeux doux aux Écossais européistes, vous avez inventé un Kosovo de dépeçage de la Yougoslavie, vous avez applaudi à l’implosion de la Tchecoslovaquie, mais "nous", nous ne serions que des larbins du Capital avec notre volonté d’ indépendance ?"
Il faut entendre ce cri pour exprimer en ces heures notre solidarité avec la Catalogne.
Sans rien lâcher de nos analyses concernant ce que serait un soi-disant remède à la pauvreté, au chômage, à la précarité, le fait de se faire licencier par sa boite, mais avec du papier bordé des couleurs catalanes, voire avec une place gratuite pour le prochain Barça- Réal.
Il faut dénoncer la provocation politico judiciaire, la volonté de Rajoy de "mater" la Catalogne avec l’envoi de gardes civils de sinistre mémoire.
Il ne m’appartient pas de dire à la place des habitants de la Catalogne (pas tous, loin de là d’origine catalane) si ce serait mieux d’organiser un référendum dans toute l’Espagne sur les possibilités d’un État Républicain à caractère fédéral.
Mais dans Barcelone et les autres villes, la bourgeoisie prépare le "pire" pour qu’un état permanent de tension-exception (voire qui pourrait devenir explosif) écarte le monde du travail de ses combats de CLASSE !!!
Donc, et dans l’urgence, oui, je suis de ceux qui sont solidaires de tous ceux qui entendent relever le défi de RAJOY !
OUI, dimanche, quoiqu’on pense des urnes, les protéger est contradictoirement, selon moi, un devoir internationaliste.
Messages
1. L’internationalisme, d’accord, mais quel internationalisme ?
2 octobre 2017, 14:05 - par Dominique. F Dionisi
D’un côté la répression toute franquiste d’un Rajoy, au service, à la fois, de "Sa Majesté" le Roi d’Espagne et de celui de l’Empire de l’Union Européenne, qui fait appel à l’armée et à la police pour empêcher la tenue d’un référendum en Catalogne.
Curieuse conception de la démocratie que celle-ci.
De l’autre, une partie de la population ( celle essentiellement composée de la bourgeoisie et de celles et ceux qui se prennent pour des bourgeois) catalane qui revendique son indépendance avec comme premier argument celui d’être, en Espagne, la Généralité la plus riche et qui ne veut plus payer pour les autres.
La question que je pose est simple, et j’espère qu’on aura pas besoin d’interroger les devins voyageurs pour apporter une réponse :
À partir du moment où, les uns comme les autres, les "indépendantistes" comme les "loyalistes" savaient que la majorité de la population catalane était (et l’est certainement encore, malgré les événements de ce dimanche passé) opposée à l’indépendance de cette Généralité, pourquoi, d’une part, Rajoy a-t-il fait le choix de la violence alors qu’il lui suffisait d’organiser cette consultation pour "tuer dans l’oeuf" cette revendication ? Et, d’autre part, pourquoi la bourgeoisie catalane a-t-elle maintenu l’organisation de ce référendum qu’elle savait, à l’avance, voué à un échec ?
Car, il faut bien se rendre à l’évidence, le résultat de cette consultation ne peut, en aucun cas, être l’expression de la volonté DES Catalans.
À mon humble avis, tout cela pue, d’un côté, le nationalisme le plus réactionnaire et, de l’autre, l’impérialisme de la finance crapuleuse.
2. La situation en Catalogne est préoccupante.
3 octobre 2017, 16:52 - par RICHARD PALAO
aux interrogations de DF DIONISI je répondrais que la réponse est à rechercher du côté de la crise systémique du capitalisme qui n’a pas d’autre choix pour survivre que d’imposer une super austérité et de restreindre les libertés .
Ce faisant la grande bourgeoisie espagnole au service du capitalisme et de l’ UE à choisi de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier en exploitant les sentiments nationalistes des deux camps : si le gouvernement central et ses alliés du PSOE et de CIUDANOS emporte son bras de fer contre le gouvernement de la généralitat de catalogne , les travailleurs catalans continueront d’être exploités et opprimés comme tous les autres travailleurs espagnols , si les indépendantistes l’emportent , les travailleurs catalans changeront simplement d’exploiteurs ...
Dans les deux cas de figure , c’est la capitalisme qui sort vainqueur .
richard PALAO
3. La situation en Catalogne est préoccupante.
3 octobre 2017, 17:50 - par RICHARD PALAO
il faut évidemment dénoncer sans aucun état d’âme les brutalités policières survenues lors du pseudo référendum ainsi que la lourde responsabilité de RAJOY et de ses alliés objectifs du PSOE et de CIUDANOS ( CENTRISTES ) .
Mais pour ma part je ne peux rester silencieux sur une autre forme d’oppression certes moins brutale mais tout aussi réelle , je veux parler de celle que subissent quotidiennement depuis des années , les catalans non-indépendantistes qui entre autre se font traiter de fascistes lorsqu’ils ont le courage , car il en faut , de défendre leur opinion .
ces catalans subissent quotidiennement des vexations quand par exemple ils s’expriment en espagnol dans un lieu public ou se font éconduire dans les administrations publiques . Sans parler de ceux qui subissent des discriminations à l’embauche ; il est ainsi quasiment impossible d’occuper un emploi de fonctionnaire catalan si l’on n ’est pas indépendantiste idem pour les journalistes de la presse catalane et de la TV catalane ce qui exclu de fait le pluralisme des idées et n’ a pas permis par exemple la tenue de vrais débats contradictoires lors du référendum ni le respect de l’équilibre des opinions diverses sur le sujet .
Je verse au dossier l’exemple de ma nièce titulaire d’un diplôme de l’enseignement publique qui s’est vu refuser un poste à Barcelone au motif que son diplôme a été délivré par l’université non-catalane de VALENCE .
la politique menée tant par la droite à MADRID que par les partis indépendantistes bourgeois à Barcelone est responsable de cette fracture qu’il va être très difficile de réparer faute d’un parti de classe qui agit pour l’unité des travailleurs de tous les peuples d ’ESPAGNE .
richard PALAO
4. La situation en Catalogne est préoccupante.
4 octobre 2017, 08:52 - par Dominique. F Dionisi
À Richard Palao,
C’est ce que j’ai résumé par la phrase qui termine mon premier propos :
" À mon humble avis, tout cela pue, d’un côté, le nationalisme le plus réactionnaire et, de l’autre, l’impérialisme de la finance crapuleuse.".
Il est évident que ce sont les dirigeants de l’U.E, capitaliste et impérialiste, c’est-à-dire la haute finance internationale, qui se frottent les mains car dans les deux camps les européistes sont satisfaits. Ils ont obtenu l’affaiblissement de la nation espagnole.
Dernier point : Je ne sais pas s’il existe un document répertoriant les résultats sur L’ENSEMBLE DES BUREAUX DE VOTE DU TERRITOIRE CATALAN mais je crois que cela serait un bon outil pour la poursuite de l’analyse des résultats.
5. La situation en Catalogne est préoccupante.
4 octobre 2017, 11:36 - par RICHARD PALAO
à DOMINIQUE F DIONISI
comme l’a déclaré le célèbre poète et chanteur compositeur JOAN MANUEL SERRAT défenseur intransigeant de la CATALOGNE et antifranquiste notoire : ce référendum a été une parodie de démocratie et a pour unique résultat la division du peuple catalan
il me semble inutile de rechercher un document officiel recensant les résultats , les faits parlent d’eux mêmes : pas de liste des électeurs , pas de contrôle des identités des votants , pas d’observateur , des témoins ont certifiés avoir voté plusieurs fois , des étrangers de passage ont également certifiés avoir voté , la télé a montré des images ou l’on voyait des familles entières voter , père, mère grands parents et enfants mineurs !!!
les dirigeants indépendantistes qui prétendent défendre la démocratie et la libre expression du peuple catalan se sont une fois de plus discrédité , cela laisse à penser quelle type de démocratie ils entendent exercer si ils arrivaient au pouvoir .
richard PALAO