Association Nationale des Communistes

Forum Communiste pour favoriser le débat...

Accueil |  Qui sommes-nous ? |  Rubriques |  Thèmes |  Cercle Manouchian : Université populaire |  Films |  Adhésion

Accueil > ANC en direct > Actualité Politique et Sociale > Ouverture du capital de GRTgaz : gros plan sur les nouveaux géants européens (...)

Ouverture du capital de GRTgaz : gros plan sur les nouveaux géants européens des gazoducs

jeudi 12 septembre 2019 par l’Observatoire des Multinationales

Outre la privatisation d’Aéroports de Paris, de la Française des Jeux et le désengagement de l’État dans Engie, la loi « Pacte » prévoit l’ouverture de capital de GRTgaz, l’entreprise en charge des gazoducs et des terminaux méthaniers français. Pour éclairer les enjeux de cette opération, l’Observatoire des multinationales fait avec ses partenaires du réseau ENCO le portrait des nouveaux géants européens du gaz : Snam, Fluxys, GRTgaz et Enagás. Cartographie d’un secteur crucial pour la sauvegarde du climat, mais où les intérêts privés sont de plus en plus influents.

Pourquoi l’UE continue-t-elle à construire de nouveaux gazoducs et des terminaux GNL inutiles ? Qui les encourage et qui en profite ?

Les entreprises à l’origine du réseau européen de transport de gaz sont rarement connues du grand public, mais leurs lobbyistes sont pourtant au cœur de notre système politique. Ils réalisent des profits en construisant et en exploitant des gazoducs et d’autres projets d’infrastructures gazières, et ils veulent désespérément nous garder accros au gaz fossile, malgré la science climatique et une opposition locale généralisée.

Nous nous intéressons à quatre des plus grands gestionnaires de réseaux de gaz d’Europe : Enagás (Espagne), Fluxys (Belgique), GRTgaz (France) et Snam (Italie), et tentons de répondre à quelques questions clés : Quelles infrastructures détiennent-ils et quelles sont leurs filiales ? Qui sont leurs PDG et qui siège à leur conseil d’administration ? Combien de bénéfices réalisent-ils et qui sont les actionnaires qui les empochent ? Quel est leur pouvoir de lobbying et qui paient-ils pour influencer les décisions ?

Notre carte permet non seulement de visualiser leurs gazoducs et terminaux, mais répond aussi graphiquement à plusieurs de ces questions. Les quatre profils d’entreprises, ainsi que des études de cas sur certains de leurs projets controversés, se trouvent en fin d’article.

Il s’agit de questions cruciales car, ensemble, ces « gestionnaires de réseau de transport » (GRT) de gaz mal connus possèdent suffisamment de kilomètres de gazoducs pour faire le tour du monde deux fois et demie, et veulent en construire encore davantage, y compris des projets controversés comme le Trans Adriatic Pipeline (TAP). Ils auront une influence clé sur la manière dont l’Europe choisira de répondre, ou non, à l’urgence climatique, mais aussi sur comment, et par qui, ces réponses seront financées. Il ne faut pas les ignorer.

Les plus grandes entreprises de gaz dont vous n’avez jamais entendu parler

Enagás (Espagne), Fluxys (Belgique), GRTgaz (France) et Snam (Italie) sont les quatre plus grands transporteurs de gaz (GRT) d’Europe, possédant des infrastructures sur le continent et au-delà. Ensemble, ils détiennent plus de la moitié des terminaux GNL de l’UE et plus de 100 000 km de gazoducs, et ce n’est pas fini : 6200 km de gazoducs et au moins un autre terminal méthanier sont en construction.

Tous les quatre sont gérés comme des sociétés privées, bien qu’ils soient partiellement contrôlés par des États (voir plus loin). Ensemble, ils ont réalisé un bénéfice de plus de 2 milliards d’euros en 2018, dont près des trois quarts ont été versés en dividendes à des actionnaires tels que les fonds d’investissement BlackRock (GRTgaz et Snam) et Lazard (Enagás et Snam).

Ces entreprises peu connues n’ont pas le profil public de Shell, Total ou BP, mais sont tout aussi influentes pour maintenir l’Europe dans sa dépendance au gaz. L’année dernière, ces quatre firmes ont dépensé jusqu’à 900 000 euros en lobbying auprès des instances européennes, employant un total de 14 lobbyistes. Selon le registre de transparence de l’UE, ils ont réussi à obtenir près de 50 réunions avec des hauts responsables de la Commission européenne pour discuter de leurs derniers projets de gazoducs ou de rachats.

En plus de leurs propres activités de lobbying, les quatre entreprises ont investi dans un vaste réseau de groupes de pression rémunérés pour faire avancer leurs objectifs. Il s’agit notamment de l’association professionnelle Gas Infrastructure Europe (GIE), qui fait partie d’un certain nombre de groupes consultatifs influents de la Commission. Marco Alverà, PDG de Snam, est bien placé pour s’assurer que tous les groupes suivent la ligne de conduite fixée. Il est actuellement président de l’association bruxelloise GasNaturally, qui compte le GIE parmi ses membres, et était auparavant vice-président d’Eurogas, un autre membre de GasNaturally.

Additionnez les dépenses d’Enagás, Fluxys, GRTgaz et Snam avec celles de leurs huit principaux groupes de pression, et vous atteignez plus de 3 millions d’euros en 2018, avec 50 lobbyistes à leur disposition. Une influence à ne pas sous-estimer sur la définition de la politique gazière européenne. Cependant, leur canal de lobbying le plus important a été créé par l’UE elle-même.

L’industrie prend les devants sur les plans de l’UE en matière de gaz

Lire la suite de l’article Ici.


Voir en ligne : http://multinationales.org/Les-nouv...


Cet article, ainsi que la carte, sont issus d’un projet de recherche international du Réseau européen des observatoires d’entreprises (ENCO) mis en oeuvre par Corporate Europe Observatory (CEO), Re:Common, Observatori del deute en la globalització (ODG), l’Observatoire des multinationales et le Gresea.

   

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?