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Macron maitre de la Novlangue, ami du travail, mais pas des travailleurs

samedi 5 octobre 2019 par ingirumimus

Il est comme ça, il ne peut pas s’empêcher de déconner. Il nous avait bien dit qu’il avait beaucoup appris – comme Sarkozy qui tentait de se faire réélire en disant qu’il avait beaucoup changé – mais on voit bien que ce personnage obtus n’a rien appris et n’apprendra jamais rien. Ces derniers temps ce personnage bouffon et ignare, cette caricature de lui-même, que certains font mine de croire instruit et intelligent, à démontrer à la fois son insolence et sa mauvaise maitrise du français.

Il était à Rodez pour tenter de vendre le produit frelaté de sa réforme des retraites. Il avait à cette occasion ressortit son idée stupide de Grand Débat, forme à laquelle même ce mollasson de faux syndicaliste de Philippe Martinez ne croit pas [1]. Se prenant pour un instituteur de campagne face à des paysans du Danube, lorsqu’on lui demande ce qu’il compte faire pour les métiers pénibles, le voilà qu’il avance : « Moi j’adore pas le mot de pénibilité, parce que ça donne le sentiment que le travail serait pénible » [2].
Macron un peu dans la pâté à Rodez, il est complètement usé, et ça se voit

Macron est un vieux radoteur. Lors de sa campagne présidentielle, il avait déjà déclaré : « Je n’aime pas le terme [de pénibilité] donc je le supprimerai. Car il induit que le travail est une douleur. » Rodez ne lui convient pas, il avait le visage défait, l’air complètement égaré, il a avancé toujours dans un français très approximatif que les spéculations sur l’effort demandé aux français « c’était de la pipe ».
Donc que ceux qui disent que sa réforme pourrie vise à faire baisser le volume des pensions de retraite dans le PIB sont des menteurs. Macron dans sa folie furieuse laissait entendre qu’on ne pouvait pas critique sa belle réforme puisqu’elle n’existait pas encore. Mais alors qu’était-il venu vendre à Rodez aux misérables lecteurs de La dépêche du midi ? Une réforme qui n’existe pas, un fantôme de projet ?

Mais laissons là ce genre de vulgarité, de même je ne parlerais pas du fonds de la question, mais de la forme. Donc il nous dit « j’aime pas trop » – forme très familière pour un garçonnet qui se voudrait en même temps président de la République – « le mot pénibilité ». Et sans doute que ceux qui font un travail pénible n’aime pas le mot et la chose. Mais Macron qui n’a jamais travaillé n’a pas idée de ce que peut-être la pénibilité.

Cette réflexion est cependant très intéressante et confirme une pratique rigoureuse de la Novlangue. Ce serait le mot « pénibilité » qui conditionnerait la chose Ce n’est pas le travail qui est en soit pénible mais le fait de le dire. Macron est un disciple de Big Brother. Bien entendu si le mot disparaissait du vocabulaire, le travail pénible disparaitrait aussi ! Cette inversion de la causalité entre le mot et la chose (on crée la chose parce que le mot existe) rappelle l’excellent Jean-Pierre Brisset qui dans La grammaire logique [3] expliquait que les mots existaient avant que les hommes ne s’en empare, les mots tel un troupeau de bêtes sauvages erraient bêtement dans la nature, en attendant un emploi, et qu’en fait les hommes qui s’emparèrent d’eux pour les domestiquer étaient des grenouilles qui se transformèrent par le langage ainsi apprivoisé peu à peu en hommes.

Si Macron par ailleurs avait un peu de culture, mais on ne peut trop demander à un homme politique, il saurait que le mot travail vient de tripaliare qui veut dire « tourmenter, torturer avec un tripalium ». Rappelons-nous : les prolos de l’ancien temps ne disaient pas « je vais travailler », mais « je vais au chagrin », ce qui veut bien dire ce que ça veut dire. Il fait donc semblant d’ignorer que pour 95% des gens rien que l’idée de travailler est pénible psychologiquement autant que physiquement.

Et donc qu’aspirer à une retraite valable est une aspiration à la liberté. Je ne crois pas du reste qu’il connaisse vraiment le sens de ce mot. Ajoutons pour être complet que la Bible dit Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front [4]. Or cette injonction ne renvoie pas à la nature de l’homme, mais à sa faute et donc le travail est la peine qu’il endure pour la faute qu’Adam a commise en allant déconner avec Eve. Le travail est donc une punition.

Cette idée est transmise aussi par l’économie politique qui dit que le travailleur est puni parce que ses ascendants n’ont pas épargné, tandis que le capitaliste est récompensé par le fait même que ses ancêtres ont su en mettre suffisamment à gauche pour lui éviter le dur labeur. Si l’éducation de Macron en économie possède des lacunes abyssales, on peut dire aussi qu’il est un assez mauvais chrétien qui ne connait rien des textes sacrés ! Bon à rien, mauvais à tout, c’est à nouveau démontré.
Inscription attribuée à Guy Debord sur les murs de la rue de Seine, mais probablement tracée par Jean-Michel Mension, son copain, à l’époque

Évidemment Macron est aussi fâché avec l’histoire, y’a pas de raison. Il y a une longue tradition en France, mais aussi ailleurs, des gens ennemis du travail qui pensent que plus on travaille et plus on s’appauvrit, mais en effet on ne peut pas avoir des riches si d’autres ne s’appauvrissent pas.

Mais évidemment nous qui avons été à de meilleures écoles que Macron, nous savons que sans travail pénible, sans l’usure de l’homme, le profit n’existe pas et le capitalisme non plus.

Qu’une grande partie de ce travail ait été délocalisé vers les pays pauvres ne change rien à la logique du raisonnement. Mais il ne faut pas s’étonner, ce super-domestique de l’oligarchie est le même qui considérait il n’y pas si longtemps que les pauvres patrons étaient moins bien lotis que leurs salariés [5] !

On se demande bien pourquoi ils ne changent pas de place ! Ah, oui, bien sûr, mais c’est parce qu’ils ont le goût du risque et aussi celui de l’effort.


Voir en ligne : http://in-girum-imus.blogg.org/macr...


Nous vous proposons cet article afin d’élargir notre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s’arrête aux propos que nous reportons ici.


[3Ce texte republié opportunément par Michel Foucault en 1970 – c’est probablement la seule bonne chose que Foucault fit de son existence – doit être lu par tout le monde, et plus particulièrement par ceux qui aiment rire, boire et chanter.

[4Plus précisément : « C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière », Genèse 3-19.

   

Messages

  • 1. Macron maitre de la Novlangue, ami du travail, mais pas des travailleurs
    5 octobre 2019, 21:14 - par RICHARD PALAO


    Autre exemple de la novlangue macronnienne : MACRON prétend vouloir créer un systeme universel car l actuel ne le serait pas ...ce faisant MACRON entretient volontairement la confusion entre universalité et equite et entre regime et systeme ...car si notre systeme comprend 42 regimes il est bien universel car tous les actifs sont des adhérents de l un de ces regimes ...l universalite a la sauce MACRON c est l uniformité et donc le contraire de l equite puisque tous les actifs seront traités a la même enseigne sans que soit pris en compte leur statut , la particularité et la pénibilité de leur métier ,tous verront leur retraite calculée a partir du nombre de points accumulé au cours de toute leur carrière , systeme qui inevitablement baissera le montant de toutes les retraites ..,
    la vraie universalité figurait dans le programme du CNR qui avait pour objectif de creer un systeme unique et universel de retraite avec un alignement sur les regimes les plus avantageux , programme que la CGT actuelle a abandonné puisqu elle demande le maintien du système actuel et ses 42 regimes tres inegalitaires dont 17 regimes de non salaries geres par le patronat !!! Un nouvel abandon de la lutte des classes ....

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