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11 novembre et "valeurs de la République".

mercredi 13 novembre 2019 par Francis Arzalier (ANC)

Les cérémonies de ce 11 novembre 2019 ont montré à qui veut bien y prêter attention à quel point le Président français et ses fidèles se moquent de nous, et n’hésitent pas à manipuler le passé.
Macron, et après lui les perroquets qui le répètent à nos petits écrans, ont placé les cérémonies sous un mot d’ordre unique : " Mémorisons ceux qui sont morts pour les valeurs de la République, de 1914 à 1918, et de 1963 à aujourd’hui ".

Une authentique escroquerie historique, qui assimile les millions de morts de la Première Guerre Mondiale, mobilisés pour la grande tuerie Européenne, parce que les impérialismes concurrents, français, britannique, russe, étatsunien et allemand, l’avaient déclenchée pour mieux se répartir la domination des marchés européens et des colonies africaines et orientales. Comme le formula l’écrivain Socialiste Anatole France, " on croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels" !

Les massacrés français ou allemands de Verdun ou de l’Aisne n’étaient pas volontaires pour défendre " des valeurs ", mais envoyés à la mort pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs, même s’ils n’en avaient pas toujours conscience. Le seul moyen valable de rendre hommage à leur mémoire est de dénoncer sans ambiguïté le crime impérialiste qui les traîna à l’abattoir !

Remarquons au passage que la République française, qui commémorait depuis 1919 la date anniversaire de l’Armistice (la fin des combats) de 1918, a décidé, il y a quelques années, de commémorer le même jour les victimes de tous les conflits ou la France fut engagée.

Est-ce un hasard ?
Macron n’en a pas tenu compte, en oubliant délibérément les Résistants de la Deuxième Guerre mondiale, qui, eux, étaient volontaires pour libérer la Nation des occupants nazis et de leurs complices anti-républicains de Vichy.

Il a oublié aussi les soldats français envoyés en Indochine, puis en Algérie, pour la mauvaise cause colonialiste.

Mais il est passé de son hommage falsificateur des morts de la Première Guerre Mondiale, à celui tout aussi biaisé des Opérations Extérieures (OPEX) de l’armée française de 1963 à aujourd’hui. Car, en effet, depuis que les colonies françaises d’Asie et d’Afrique ont arraché leurs indépendances, l’armée de notre pays, bras armé, de L’impérialisme français, n’a cessé d’intervenir par des contingents de militaires professionnels (et services secrets), entraînés pour cela, au service dans les pays qu’on disait autrefois du " pré-carré français ", des entreprises françaises (et occidentales), qui en exploitent les ressources pétrolières ou minières, et des dirigeants locaux alignés sur les volontés du Pouvoir français.

Depuis 1963, les pays africains ont ainsi compté plus de 50 interventions armées françaises, la plupart pour y renverser par la force un dirigeant peu malléable (Gbagbo en Côte d’Ivoire au profit du pro-occidental Ouattara), ou maintenir au pouvoir un chef d’État "ami" menacé par ses opposants (le dictateur Idriss Deby au Tchad).

Soyons clairs : l’hommage du Président-monarque à ceux des OPEX est en fait un hommage à l’Impérialisme français, brillant second de celui des USA et de "l’Occident", spécialisé dans les interventions en Afrique par son passé colonial.

Tout autre chose est de mémoriser la mort de soldats de métier français morts lors de ces opérations, et qui sont en fait victimes eux aussi des choix impérialistes de nos dirigeants.

On ne pouvait l’espérer de Macron. Les "valeurs " de sa République ne sont pas les nôtres, pas plus que celles, égalitaires et démocratiques, de Saint Just ou Jaurès.

   

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