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Les séquelles de l’intervention de l’OTAN en Libye

mercredi 13 novembre 2019 par Elsa Margueritat

En 2017, 60 % de la population libyenne souffrait de malnutrition. 1,3 million de Libyens étaient en attente d’une aide humanitaire d’urgence, sur une population totale de 6,4 millions d’habitants. Cette situation catastrophique fait suite à l’intervention éclair de 2011 conduite par l’OTAN. L’organisation s’estimait investie d’une mission humanitaire : sauver le peuple libyen du massacre que lui promettait son dictateur et lui offrir un modèle démocratique, gage de stabilité, de liberté et de prospérité. Le régime de Kadhafi est bien tombé. Mais la situation est très éloignée des promesses attendues de l’intervention des Occidentaux : violences, famines, instabilité politique et progrès de l’islamisme. Les principaux médias français, qui avaient couvert avec attention les événements en 2011, sont depuis bien silencieux sur les séquelles de cette intervention militaire. Une intervention qu’ils soutenaient alors, à l’unisson de la classe politique de l’époque.

En février 2011, en écho à la révolution tunisienne, un mouvement de protestation gagnait l’est de la Libye, en particulier la ville de Benghazi, dirigé contre le régime au pouvoir depuis 42 ans. Cette protestation fut immédiatement réprimée par les autorités.
En réaction, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopta les résolutions 1970 [1] et 1973 [2], qui interdisaient tous les vols à destination de la Libye et mettaient en avant la « responsabilité de protéger » la population libyenne.

Les États-membres furent appelés à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter cette interdiction. En parallèle de l’intervention de l’OTAN fut lancée l’opération Odyssey Dawn, menée par une coalition internationale dirigée par les États-Unis. Le 30 mars 2011, l’agence de presse Reuters révélait que le président américain Barack Obama avait signé un ordre secret autorisant le soutien du gouvernement américain aux forces rebelles qui cherchaient à destituer Mouammar Kadhafi [3]. Cette autorisation demeure dans la ligne adoptée par l’OTAN dès les débuts du conflit : lancer des frappes aériennes sur les forces gouvernementales libyennes et équiper les rebelles.

Barack Obama avait alors déclaré que ces frappes avaient pour objectif de forcer Mouammar Kadhafi à se retirer du pouvoir, par le biais de pressions constantes tant sur le plan militaire que sur d’autres plans. Il n’excluait pas l’éventualité de fournir des armes aux rebelles. Un agenda qui outrepassait largement les prérogatives de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, qui n’autorisait aucunement une intervention de changement de régime.

En avril 2011, le chef des forces rebelles, le général Abdel Fattah Younes [4], déclarait dans une interview à la chaîne d’information saoudienne Al Arabiya que les rebelles avaient reçu des armes de la part de pays non identifiés [5]. Cette affirmation fut corroborée par les déclarations du porte-parole du Conseil national de transition, Mustafa Gheriani, sans fournir plus d’informations. Cette nouvelle intervenait au moment où les forces de Kadhafi intensifiaient les attaques contre la ville de Misrata [6].

Après la prise de Tripoli par les forces de l’opposition le 22 août 2011, le secrétaire général réaffirma l’engagement de l’OTAN à protéger la population civile libyenne et de l’accompagner vers la construction d’une démocratie [7]. Peu de temps après, Syrte, dernier bastion du régime, tomba, et le colonel fut tué au cours d’un raid impitoyable. La mission prit donc fin le 31 octobre 2011, 222 jours après le début de l’opération.

Malgré l’embargo sur les armes, l’OTAN en avait fournit en très grande quantité aux groupes rebelles. L’organisation avait également envoyé des forces spéciales et un personnel de renseignement qui agissait auprès de ces groupes comme des formateurs.

Il aura fallu seulement sept mois pour destituer Mouammar Kadhafi et ses fidèles. En comparaison avec les guerres en Afghanistan et en Irak, cette intervention a été d’une rapidité redoutable et bien moins coûteuse pour l’organisation. Il fut d’ailleurs mis en exergue que ce modèle d’intervention, considéré comme un succès, serait réadopté par l’OTAN [8].

Les difficultés concernant la gestion de l’après-conflit n’ont pas tardé à apparaître. Malgré l’embargo sur les armes, l’OTAN en avait fourni en très grande quantité aux groupes rebelles. L’organisation avait également envoyé des forces spéciales et un personnel de renseignement qui agissait auprès de ces groupes comme des formateurs. Ce soutien avait dissuadé les rebelles de convenir d’un cessez-le-feu avec Kadhafi, et n’a pas été pour rien dans la guerre civile qui a éclaté après la chute du chef d’État libyen. Dans les faits, rien n’établit que l’OTAN ait été favorable à une négociation pacifique avec le président libyen.
Pourtant, le 11 avril 2011, celui-ci avait accepté un cessez-le-feu. Sans appui de l’OTAN, les rebelles n’auraient pas tenu très longtemps face à l’armée de Kadhafi (probablement seulement quelques mois). Avant l’intervention de l’OTAN, Kadhafi avait repris la majorité des villes qui étaient tombées dans les mains de rebelles. Certains observateurs considèrent qu’il aurait pu facilement reprendre Benghazi en mars 2011 [9]. En effet, au début de l’intervention, l’armée rebelle était désordonnée et dépourvue de formation.

Une catastrophe humanitaire

Le gouvernement d’accord national, reconnu internationalement et soutenu par les Nations Unies, s’est battu en 2016 pour s’imposer dans la capitale Tripoli, alors que deux autres autorités, l’une basée également à Tripoli et l’autre dans l’est libyen, continuaient de se disputer la légitimité, ainsi que le contrôle des ressources et des infrastructures. Les affrontements entre ces différentes autorités ainsi que les dizaines de milices perdurent, faisant des victimes civiles et exacerbant la crise humanitaire.
Formé sous l’égide de l’ONU, le gouvernement de Fayez el-Sarraj ou « Gouvernement d’union nationale » (GNA), reconnu comme le gouvernement de la Libye depuis le 12 mars 2016 s’oppose encore aujourd’hui à l’armée nationale libyenne sous le commandement du général Khalifa Haftar et son Gouvernement de Tobrouk, à l’est du pays. Si le GNA est soutenu par les principaux États occidentaux, le gouvernement du général Haftar est lui appuyé par l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Arabie Saoudite et la Russie.

Quant à la France, elle observe une position des plus ambiguës, en reconnaissant d’une part le GNA comme gouvernement légitime de la Libye, mais a pu fournir de l’aide à l’armée d’Haftar, notamment dans le cadre de la lutte anti-terroriste [10]. En 2019, après avoir mené des offensives dans le sud-ouest de la Libye, et notamment dans la région forte des extractions pétrolières, le général Haftar lance une offensive contre Tripoli à partir du 4 avril 2019. Les pertes civiles augmentent tous les jours, et les infrastructures de soin sont quasi-inexistantes dans la capitale.

Détentions arbitraires, actes de torture, homicides illégaux, attaques aveugles, enlèvements semblent constituer le quotidien des civils en Libye [11].

L’intervention de l’OTAN a précipité une dégradation de la stabilité de l’État en prolongeant dans un premier temps la guerre civile. Lorsque Kadhafi fut destitué, les rebelles n’ont pas déposé les armes, prétextant la nécessité de pouvoir se défendre. Ni l’ONU ni l’OTAN n’ont été en mesure de désarmer les milices qui s’étaient constituées au moment de l’intervention. Le risque que ces milices armées deviennent instables était totalement prévisible, mais a été ignoré. Le Conseil National de Transition en Libye a plusieurs fois tenté de démanteler ces groupes armés. Cependant, il a dans le même temps subventionné plusieurs milices, tentant ainsi de les placer sous le contrôle minimal des ministères de l’Intérieur et de la Défense. Ces ministères sont d’ailleurs eux-mêmes tombés entre les mains de politiques concurrents. Le résultat de cette instabilité gouvernementale n’aura été que le gonflement de ces milices armées.

L’un des aspects caractéristiques du régime de Kadhafi était son implication personnelle dans la gouvernance de la Libye ; le système politique qu’il avait institué était doté de rouages d’une grande complexité. La destitution de Kadhafi et la condamnation de la plupart des membres du gouvernement ont créé les conditions d’émergence d’un régime exempt d’une administration centrale forte ou de personnes formées à l’exercice du pouvoir, capables d’assurer un minimum de stabilité. Une mission des Nations Unies a été mise en place mais elle s’est avérée totalement insuffisante.

Le rapport d’Amnesty International sur la Libye pour l’année 2018 est accablant [12]. Les milices, les groupes armés et les forces de sécurité ont continué de commettre en toute impunité des crimes de droit international et des violations flagrantes des droits de l’homme, y compris des crimes de guerre. Les affrontements entre milices concurrentes ont entraîné une augmentation du nombre de victimes civiles. Des milliers de personnes ont été arrêtées indéfiniment sans aucune procédure judiciaire à la suite d’arrestation totalement arbitraires. Les milices, les groupes armés et les forces de sécurité affiliées au gouvernement d’accord national (GNA), de l’Ouest et l’Armée nationale libyenne (LNA) de l’Est ont continué de fonctionner hors de l’État de droit. Tripoli est encore dominée par les quatre grandes milices.

À ce jour, il n’existe toujours aucune issue à l’impasse politique, malgré les discrets appels internationaux en faveur d’élections soutenues par l’ONU convenus lors d’un sommet à Paris en mai 2018, en raison du déclenchement du conflit à Tripoli au mois d’août de cette même année.

L’externalisation du conflit : l’armement de groupes islamistes au Mali et en Syrie et les liens avec Daech

Le conflit libyen a connu des retentissements dans plusieurs pays du monde musulman sous la forme d’un effet domino. L’alliance de fait entre les rebelles de Benghazi et les Occidentaux leur a ouvert l’accès à un grand nombre d’armes ; très vite, la Libye s’est trouvée surarmée (la capacité d’armement du pays se trouvant près de dix fois supérieure à celle de la Somalie, de l’Afghanistan ou de l’Irak). La chute du régime a entraîné la prolifération d’armes dans le Sahel et notamment au Mali. La région est devenue encore plus dangereuse qu’auparavant, véritable zone grise qui échappe à tout contrôle étatique, aux mains de trafiquants, de rebelles et d’islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Le nord du Mali s’est embrasé en 2012, avec d’emblée des attaques du Mouvement national de libération de l’Azawad. Cet afflux d’armes est allé de pair avec la radicalisation des groupes armés islamistes dans le Sahel. Il n’y a pas eu d’efforts de la part de l’OTAN, après la chute de Kadhafi, pour désarmer les rebelles qui ont trouvé un accès à l’arsenal de l’ancien dictateur.

De même, dès 2011, nous avons pu assister à une militarisation du conflit syrien. On peut supposer que l’implication de la Libye a encouragé les Syriens à prendre les armes, et il est également possible que ces armes aient pu être transférées de la Libye jusqu’en Syrie.

En 2016, la coalition dirigée par les États-Unis contre l’État islamique est parvenue à reprendre des territoires dominés par Daech dans la région Syrte. L’État islamique n’a jamais véritablement été en mesure d’étendre son contrôle territorial au-delà de cette région, ayant été perçu par les locaux comme une force d’occupation étrangère, puisqu’un bon nombre de ses combattants venaient d’Irak, de Syrie, et d’autres pays d’Afrique du Nord. Par ailleurs les loyalistes de Kadhafi ne se sont pas ralliés à l’État islamique, ce qui, à titre d’exemple n’a pas été le cas en Irak où les baathistes s’étaient ralliés à Daech.

Cependant, sans stratégie politique claire pour guider les efforts post-Daech, ces victoires n’ont plus vraiment de sens. Il ne suffit manifestement pas de mettre en place un gouvernement et de laisser le pays se débattre dans ses problèmes économiques. La nouvelle administration de Trump a montré peu d’intérêt pour la région, de même pour l’Union européenne, qui faisait partie des nombreuses coalitions internationales en Libye.

L’UE, par sa proximité géographique, ne peut plus ignorer les rivalités politiques que le basculement du pays aux mains d’un gouvernement islamiste pourrait engendrer. De plus, après les pertes subies à Syrte, nombre de combattants de l’État islamique sont partis dans les pays voisins : dans l’extrême sud du pays dans la région de Sebha, certains vers le Soudan et le sud-est de la Libye, d’autres vers Sabratha et la frontière tunisienne. Si la Tunisie et l’Algérie tentent de se mobiliser pour parer cette menace, ce n’est pas le cas de l’Égypte, du Tchad ou du Niger.

La victoire de la coalition à Syrte n’est en aucun cas synonyme de la fin du djihadisme en Libye. D’autres groupes préexistants tentent de tirer parti de la débâcle de l’État islamique, ce qui pourrait de nouveau mener à une insurrection. L’autre menace d’une mauvaise gestion de ce post-conflit serait l’affrontement entre les forces qui ont combattu l’État islamique à Syrte et celles qui ont combattu à Benghazi, où Daech avait émergé d’une guerre civile locale à la suite d’assassinats ciblés en 2013, avant de dégénérer avec le début de l’opération Dignity lancée par Haftar à la mi-mai 2014.

Quelles conséquences pour le modèle interventionniste de l’OTAN ?

Dans les années 1990, deux notions font une apparition remarquée dans le discours des dirigeants occidentaux : celle de « responsabilité de protéger » d’une part, visant à offrir une protection militaire à des populations victimes de tueries imminentes. Celle « d’intervention humanitaire » de l’autre, consistant en une guerre visant à provoquer un changement de régime.

Dans le contexte des épurations ethniques que l’on observe au Rwanda ou en Yougoslavie, la « responsabilité de protéger » connaît un succès grandissant, jusqu’à ce qu’elle soit érigée par le droit international au rang d’obligation pour les États-membres de l’ONU. « L’intervention humanitaire », cependant, demeure une notion controversée ; elle remet en cause le principe d’égale souveraineté des nations, inscrite dans le marbre de la Charte de l’ONU.

Bien sûr, il n’est pas toujours aisé de distinguer ces deux notions. En 1999, alors que la Russie s’opposait à une intervention au Kosovo, plusieurs pays de l’OTAN ont pris la décision d’intervenir dans cette région, pour la première fois, sous couvert de protéger les populations en faisant fi des Nations Unies. Cette intervention fut justifiée par des motifs humanitaires ; elle ne régla en aucun cas les problèmes de cette région.
Le 24 mars 1999, les avions de l’OTAN lançaient une campagne de bombardements contre la République fédérale de Yougoslavie, la Yougoslavie de Slobodan Milosevic, le Monténégro et la province autonome du Kosovo. L’objectif affiché était de faire cesser les exactions menées par les forces serbes contre la population anti-albanaise au nom de la lutte contre la guérilla et de prévenir des crimes plus massifs. La guerre dura 78 jours. La Serbie avait opposé une résistance largement sous-estimée par l’ONU, et les pertes civiles furent importantes. Quelques années plus tard, le motif humanitaire devait constituer une part importante de la rhétorique de George W. Bush pour justifier l’intervention militaire des États-Unis contre les régimes « tyranniques » d’Irak et d’Afghanistan.

Le paradigme n’avait guère changé en 2011, alors que Kadhafi réprimait les premiers soulèvements en Libye. Les médias occidentaux insistaient alors sur la mission humanitaire qui incombait à l’ONU et à l’OTAN ; il s’agissait pour la coalition internationale d’empêcher un dictateur de massacrer son peuple pour les uns, et d’instaurer une démocratie nouvelle en Libye pour les autres.

Qui pouvait alors s’opposer à de telles résolutions pour le pays [13] ?

Très rapidement, les médias titraient le chiffre de 6000 morts [14], victimes de la répression de Kadhafi. La répétition en boucle de ce chiffre rendait monstrueuses les quelques voix dissonantes qui s’opposaient à une intervention visant à faire cesser ce bain de sang. Quelques semaines après l’intervention militaire et le décès de Kadhafi, les médias français confessaient discrètement une erreur : le nombre de Libyens victimes du pouvoir avait été, semble-t-il, vingt ou trente fois inférieur aux « 6000 morts » initialement annoncés…

Côté africain, cette intervention était loin de faire l’unanimité. Le 30 mars 2011, un article du Monde donnait voix à ces réfractaires : de nombreux intellectuels et dirigeants africains affirmaient ainsi leur solidarité au Guide. Mouammar Kadhafi exerçait un poids considérable en Afrique subsaharienne, notamment depuis les années 1990, en multipliant les investissements dans certains secteurs comme l’immobilier et l’hôtellerie. Il était considéré par certains mouvements panafricanistes comme une figure de proue pour son opposition – pourtant erratique – à l’Occident et pour son soutien – tout aussi irrégulier et conditionné à ses délires mégalomaniaques – aux mouvements anti-colonialistes africains [15].

Les opposants à l’intervention de l’OTAN mettaient également en avant les motivations économiques et géopolitiques que l’on pouvait entrevoir : la volonté d’ouvrir le marché pétrolier libyen aux investisseurs étrangers – le dictateur ayant racheté Mobile Oil, future Oil Libya, à l’américain Exxon Mobile. Côté français, les projets économiques et financiers de Kadhafi – notamment la création d’une nouvelle monnaie transnationale – apparaissaient comme autant de contestations à l’hégémonie régionale française, dont le Franc CFA est la pierre angulaire.

Aucun gouvernement n’a aujourd’hui véritablement de légitimité : si le GNA est reconnu sur le plan international, c’est loin d’être le cas sur le sol libyen. Les infrastructures de l’ancien régime de Kadhafi et les acquis sociaux ont volé en éclat, la menace islamiste pèse plus que jamais en Libye et les civils sont les premières victimes.

Ces victimes même que l’OTAN se devait de « protéger » par cette intervention. Désastre sur tous les plans, l’intervention en Libye en 2011 impose une remise en question du paradigme interventionniste adopté dès la fin du XXème siècle.


Voir en ligne : https://lvsl.fr/les-sequelles-de-li...


[1La résolution 1970 du Conseil de Sécurité des Nations Unies impose des sanctions contre le régime de Mouammar Kadhafi en réponse à la répression du mouvement contestataire. Cette résolution imposa une série de sanctions contre le régime et des mesures allant d’un embargo total sur les armes, au gel des avoirs de la Libye, l’interdiction pour le président de quitter le pays, ainsi que cinq de ses enfants et certains membres de son gouvernement etc. Le Conseil de Sécurité a également saisi le Procureur de la Cour pénale internationale. La résolution 1970 fut adoptée à l’unanimité.

[2La résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies instaura un régime d’exclusion aérienne dans le but de protéger les civils des attaques. Cette fois-ci, cinq pays sur dix s’abstinrent de voter (Allemagne, Brésil, Chili, Russie, Inde). Cette résolution était alors présentée par la France et le Royaume-Uni.

[3HOSENBALL M., « Exclusive : Obama authorizes secret help for Libya rebels », Reuters, 30 mars 2011 https://www.reuters.com/article/us-libya-usa-order-idUSTRE72T6H220110330

[4Abdel Fattah Younes était un militaire libyen et major-général des forces armées libyennes. Auparavant ministre de l’intérieur sous Kadhafi, il démissionna le 22 février 2011. Il est assassiné dans des conditions obscures le 28 juillet de cette même année.

[5NORDLAND R.,« Libyan Rebels Say They’re Being Sent Weapons », New York Times, 16 avril 2011 https://www.nytimes.com/2011/04/17/world/africa/17libya.html

[6Ville située à environ 200km de la capitale à l’est, c’est le théâtre des affrontements de la révolution de 2011.

[7La résolution 2009 du Conseil de Sécurité de l’ONU lève une partie du gel des avoirs libyens ainsi que l’embargo sur les armes et créé une mission d’appui chargée d’aider le pays à rétablir l’ordre et la sécurité et de promouvoir l’État de droit. Établie pour une période initiale de trois mois, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye a également pour mandat d’épauler et soutenir les efforts faits par la Libye et de lancer la rédaction d’une constitution et un processus électoral. Cette Mission doit également protéger et défendre les droits de l’homme, étendre l’autorité de l’État et prendre des mesures immédiates afin de relancer l’économie du pays.

[9Maj. KEEPING A.M., « Failure in Libya : The consequences of the intervention », Canadian Forces College, 2017 https://www.cfc.forces.gc.ca/259/290/402/305/keeping.pdf?fbclid=IwAR3TYKbwcdvqtF8FO5fTWVs5YIbeEElKatxTXpCQi1vL7Mwbccig1J1fzaA

[10BERROD Nicolas, « Libye : La France soutient-elle le maréchal Haftar ? », Le Parisien, 19 avril 2019 http://www.leparisien.fr/international/libye-la-france-soutient-elle-le-marechal-haftar-19-04-2019-8056539.php

[13Selon un sondage mené en France du 5 au 7 avril et publié par Le Monde, près de 63 % des Français sondés approuvaient les opérations de l’OTAN en Libye contre 40 % en Italie, 50 % en Grande-Bretagne et 55 % aux États-Unis. De 63 % à 76 % des sondés dans les quatre pays estimaient qu’il fallait renverser le Guide libyen. https://www.lemonde.fr/libye/article/2011/04/12/l-intervention-armee-en-libye-continue-de-beneficier-d-un-net-soutien-en-france_1506244_1496980.html

[14« En Libye, 6000 morts et Kadhafi menace encore », L’Express, 2 mars 2011 https://www.lexpress.fr/actualite/monde/en-libye-6000-morts-et-kadhafi-menace-encore_968125.html

[15« Pourquoi beaucoup d’Africains soutiennent Kadhafi », Outre-Terre, 2011/3 (n° 29), p. 123-133.

   

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