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L’armée française doit quitter l’Afrique sahélienne ! Pas d’ingérences impérialistes en notre nom !

vendredi 21 février 2020 par Collectif communiste Polex

L’ensemble du Sahel africain, de la Mauritanie au Niger, du Mali au Burkina Faso, du désert aux fleuves, est parcouru par des troupes étrangères, notamment françaises. Le Président Macron affirme qu’elles sont nécessaires pour combattre les " djihadistes ", les intégristes-islamistes, à la demande des peuples africains. En fait, elles sont de plus en plus ressenties par ces peuples du Sahel comme des troupes occidentales d’occupation, inutiles ou néfastes, et ce discours "humaniste " des dirigeants français se révèle chaque jour davantage un mensonge.

1/ D’abord parce que le bilan de cette présence militaire étrangère massive (12 000 soldats sous le drapeau de l’ONU dits MINUSMA, 5 000 environ de "l’OPEX" française Barkhane, qui sillonnent le désert malien avec l’aide de drones US) s’enlise en opérations inefficaces depuis des années. L’armée française a eu quelques tués, ce qui est fort regrettable. Mais ces pertes sont minimes à côté de conséquences chaque année plus dramatiques pour les Africains.

Les morts maliens, nigériens, et burkinabés, soldats et paysans, hommes, femmes et enfants, depuis le début de la présence militaire étrangère, se comptent en milliers, et des dizaines de milliers de civils ont dû fuir leurs villages au nord du Mali et à l’ouest du Burkina. Il se dit de plus en plus, de Bamako à Niamey, que les soldats français et autres ne sont là que pour protéger les sociétés minières occidentales, Areva qui exploite au Niger le minerai d’uranium nécessaire aux centrales nucléaires françaises, et celles qui tirent de la région pétrole, or, ou voudraient bien le faire.

2/Tous ces pays du Sahel, au sud du désert saharien, sont d’anciennes colonies de la France, à qui De Gaulle a octroyé l’indépendance en 1960, à condition qu’ils signent des traités qui assurent depuis leur sujétion économique (franc CFA, exploitation préférentielle des richesses), militaire (plus de 50 interventions armées de la France en un demi-siècle), et politique.
Ils n’ont de ce fait que très peu d’industries, et un État souvent corrompu et déficient, incapable d’assurer la sécurité grâce à la police et l’armée nationales, et un emploi aux jeunes. Des milliers de diplômés ne survivent qu’en vendant ce qu’ils peuvent dans la rue. Ils sont une proie facile pour les passeurs de migrants, et les recruteurs de groupes armés clandestins, qui leur offrent un salaire comme ils n’en ont jamais eu (5 à 6 fois le revenu moyen au Mali), et des armes leur permettant d’imposer leur volonté à la population.

3/ Les groupes armés, séparatistes ou trafiquants plus que religieux, sont toujours plus présents et dangereux. Et le fanatisme islamiste-djihadiste, financé dans toute la sous-région par les monarchies pétrolières du Golfe Arabique, alliées de l’Occident (USA et Israël) ne manque pas de moyens pour recruter des gens réduits à la misère et au chômage.

4/ La présence des soldats étrangers s’est traduite en quelques années par la croissance du fanatisme religieux et de la xénophobie dans des pays comme le Mali ou le Burkina, dont l’Islam majoritaire était il y a 10 ans extrêmement tolérant. Dans tout ce secteur, les tueries à prétextes ethnicistes (entre Touaregs, Peuls, Dogons, etc) se sont multipliées depuis un an, faisant craindre les pires dérives.

A l’inverse des discours claironnants d’Emmanuel Macron, la présence de troupes françaises au Sahel, dans la mesure où elle ajoute au discrédit et à l’impuissance des États africains, n’est pas le moyen d’éradiquer le djihadisme, l’insécurité et la pauvreté qui contraint par milliers chaque année des Africains à migrer au péril de leur vie. Elle en est même une cause essentielle.

Il est temps d’exiger des dirigeants français et occidentaux le retrait du sahel des troupes étrangères et notamment françaises.
Les intérêts des actionnaires d’Areva ou de Total ne peuvent justifier des morts ou des déplacés en Afrique, qu’ils soient français, maliens, burkinabés ou nigériens.

20/02/2020

   

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