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Préserver le capitalisme ou la santé des travailleurs ?

mercredi 18 mars 2020 par Fédération Nationale des Industries Chimiques CGT

Lors de sa seconde allocution télévisée en 4 jours, Macron a de nouveau pris des accents maréchalistes pour appeler à l’union sacrée dans une « guerre » déclarée à l’épidémie de coronavirus.
Évaluons la situation :
-  Le virus est dangereux, il tue de 1% à 3% des malades, soit 2 fois plus que le paludisme, 4 fois plus que les accidents de travail dans les professions les plus exposées.
-  Les pouvoirs publics en France n’ont pas pris la situation au sérieux. Fin janvier, Buzyn déclarait que la France ne serait jamais touchée, envoyant le stock disponible de masques aux Chinois qui ne les ont pas demandés, créant ainsi une pénurie.

Dimanche dernier, Brigitte Macron était « stupéfaite » en pleine promenade sur les quais de Seine, de voir les parisiens en faire de même.
De même, au moment du bilan, combien de morts aura provoqué le maintien coûte que coûte du 1er tour des élections municipales ?

Ce ne sont que des exemples.

-  Dans ses deux discours, Macron le banquier encensait cyniquement les sapeurs-pompiers qu’il avait fait gazer il y a 3 mois, quand ils manifestaient pour combattre la destruction de leur régime de retraite, ainsi que les urgentistes et les personnels de santé, qui sont, pour certains d’entre eux, en grève depuis 18 mois dans l’indifférence générale, en vue d’augmenter les moyens de l’hôpital public.

-  Face à la menace aussi mondialisée que le réchauffement climatique ou le nuage de Tchernobyl, la réaction des bourgeoisies nationales est le repli pour défendre leurs propres intérêts.
On va certes aider les hôpitaux alsaciens submergés mais, en revanche, que les Italiens se débrouillent ! L’Union Européenne tant vantée est bien un cartel capitaliste, l’inverse d’une Europe des peuples ! Que va-t-il se passer quand les millions d’Américains sans assurance santé, quand les Palestiniens de Gaza, quand les bidonvilles d’Afrique et de tous les pays pillés par les multinationales, y compris françaises, seront touchés ?

-  Le coronavirus est l’étincelle qui a fait basculer l’économie mondiale dans une crise financière dont les ingrédients étaient déjà présents depuis des mois et des années.
Les politiques monétaires et les dogmes de compétitivité et de profit maximum, ont engendré des bulles boursières au-delà de l’imaginable qui s’effondrent maintenant.

Après tout, peu importe que du jour au lendemain, des milliardaires soient ruinés, que les Bourses plongent. Le problème, c’est qu’en économie capitaliste, une crise financière va obligatoirement se transformer en crise économique dévastatrice, que les travailleurs et les contribuables vont subir, pour payer les pertes des riches, qui durera bien plus longtemps que les impacts directs du virus !

Macron l’a dit, comme Trump : Si les personnes peuvent être confinées, jamais les marchandises ne le seront ! Tout doit être mis en œuvre, y compris la loi martiale, pour que « l’économie », autrement dit la production de bénéfices, se poursuive sans entrave.

Selon le président des riches, si les salariés ne peuvent pas aller travailler, l’État (le contribuable, pas le Capital) paiera ! La destruction de la Sécurité sociale (réforme des retraites) n’est pas remise en cause, elle est seulement
« suspendue », tout comme la réforme de l’assurance-chômage seulement « reportée » en septembre.

Avec arrogance, Macron annonce une économie de guerre, mais en réalité non pas contre le virus, mais contre les travailleurs sermonnés et renvoyés à leurs comportements individuels. Aucune annonce sur un changement politique de cap en matière de services publics, notamment dans la santé, dévastés par des décennies d’ultra-libéralisme, alors qu’il manque des dizaines de milliers de lits et autant de soignants.
Rien sur la protection sociale qui devrait pourtant être renforcée au moyen de financements supplémentaires émanant d’une hausse de la cotisation sociale.

Il faut aujourd’hui choisir aux urgences qui recevra l’assistance d’un respirateur, et qui mourra. L’incompétence de la classe capitaliste et de ses institutions éclate au grand jour.

Alors que faire ?

Dans nos entreprises, nos services, la priorité, c’est la santé des salariés. Dans nos industries, à aucun moment la soi-disant « nécessité » de produire ne doit mettre en danger les travailleurs.
S’il faut arrêter les usines pour cela, qu’elles s’arrêtent, les salaires doivent être payés par le capital et non les contribuables.

Les mesures de prévention drastiques, même si elles sont coûteuses, doivent être mises en place dans les entreprises, sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes, organisés en conseils d’atelier.

Les industries qui font du chantage à la faillite ou à l’emploi doivent être nationalisées, comme doivent l’être les industries de santé à commencer par la fabrication des médicaments, qui doit être orientée, non vers le médicament au profit le plus juteux, mais par l’intérêt général.

Nous entrons dans une période de crise, de guerres, de révolutions. Nous ne choisissons pas la période dans laquelle nous vivons, mais nous devons assumer nos responsabilités, et être à la hauteur des enjeux qui nous font face.

Nous ne sommes pas dans l’union sacrée nationale évoquée par Macron, porte- parole des riches.

Jamais la lutte des classes n’a été plus pertinente qu’aujourd’hui. Tous ceux qui disent ou agissent en sens inverse, dans le champ syndical, politique ou autre, doivent être écartés.

Tous les militants, les travailleurs sont appelés à lutter pour leurs droits immédiats, une lutte pied à pied qui doit déboucher sur un changement profond de système économique. Nous ne disons pas que c’est facile, nous disons que c’est nécessaire

Nous sommes effectivement en guerre, mais en guerre de classe !
et c’est nous, la classe des travailleurs qui allons la gagner !

   

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