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Big Brother, fils de la pandémie et du capitalisme ?

jeudi 14 mai 2020 par Francis Arzalier (ANC)

Les historiens futurs raconteront avec étonnement les quelques mois de pandémie COVID dans nos pays prétendument à l’avant-garde du progrès. Ce virus parcourt les continents, après bien d’autres, sans qu’on sache vraiment pour l’instant pourquoi certains pays sont moins atteints que d’autres. Évidemment, les gouvernements ont leurs responsabilités. Un Pouvoir aux décisions incohérentes comme en France a largement contribué à aggraver la contagion, notamment en n’y voyant qu’un moyen de créer une " Union sacrée ", apte à tuer la protestation sociale de l’année passée, après avoir asphyxié les hôpitaux publics depuis longtemps.

Mais cela n’explique pas tout. Dans les pays les plus touchés que furent France, Italie ou Espagne, ce sont les régions les plus urbanisées, économiquement les plus modernes, qui furent les plus atteintes : Ile de France, Nord et Est plus que Massif central ou Bretagne, Lombardie plus que Calabre ou Sicile, Madrid et Barcelone plus qu’ Andalousie. Plus en tout cas que la plupart des pays d’Afrique à l’économie pourtant délabrée et à l’État défaillant.
Personne ne peut aujourd’hui expliquer pourquoi avec certitude.

Plutôt que de tenter de répondre aujourd’hui à des questions que seuls des travaux scientifiques ultérieurs éclaireront peut-être, mieux vaut nous inquiéter de l’avenir calamiteux que nous préparent les Idéologues libéraux qui nous gouvernent. Car ce n’est pas sans objectifs précis qu’ils ont durant des mois, par le biais des médias qu’ils contrôlent, répandu une peur panique, proche parfois de l’hystérie irrationnelle. Soir après soir, pour ne rester qu’en France, Président, Ministres, " Experts " à leur service, sont venus répéter la litanie des morts du jour, abreuver les auditeurs de conseils et leur suggérer qu’ils sont coupables de la contagion s’ils ne les suivent pas, en assénant des chiffres discutables. A t-on une seule fois comparé les décès quotidiens annoncés à ceux comptabilisés les années précédentes aux mêmes dates ?

Pour obtenir finalement ce confinement général apeuré que les épidémies des siècles passés n’ont jamais connu. Au quatorzième siècle, ou l’on ne connaissait aucun médicament pour combattre la peste, on confinait les malades et eux seuls, pour éviter qu’ils contaminent les valides. Sept siècles plus tard, les responsables français ont refusé longuement de le faire, ce que les tests permettent aujourd’hui, et ont enfermé ensemble malades et valides, au mépris de tout bon sens thérapeutique et économique !

Pour aboutir à près de 30 000 morts avoués, et un désastre économique et social, que les plus faibles subiront.

Que sera le "monde de demain" ?

L’objectif de nos dirigeants, qui fut atteint, était de mettre un terme définitif au mouvement revendicatif antérieur, Gilets jaunes, grèves. Mais ils ambitionnent d’aller plus loin, et de faire naître de cet épisode inédit de "grande Peur" un "monde nouveau" selon leurs vœux, un véritable cauchemar paré de vert et de modernité, au service d’un capitalisme sans limites, grâce notamment à "l’Intelligence artificielle."

Comme d’habitude, l’avant-garde de cette offensive idéologique nous vient des États Unis d’Amérique. Mais elle trouvera en France ses relais habituels, même s’ils avancent plus prudemment qu’outre-Atlantique. Dans une récente interview, l’écrivaine anti-capitaliste canadienne Naomi Klein l’a dénoncée avec vigueur, et lucidité.

Les lendemains "radieux" qui nous attendent selon eux à l’issue de l’épidémie sont maintenant clairement formulés par des politiciens comme le Gouverneur de New York Cuomo, et les grands patrons des multinationales de la technologie informatique US. Cuomo, en annonçant un partenariat avec la Fondation de Bill Gates, "ce visionnaire", a déclaré : " la pandémie a créé un moment dans l’histoire où nous pouvons faire avancer ses idées". Sous son parrainage, c’est Sonalker, PDG de Steer Tech, qui assène son analyse de la contagion : "les humains sont des risques biologiques, les machines ne le sont pas." L’un des plus actifs de ces théoriciens d’un avenir entièrement connecté se nomme Schmidt, Président exécutif d’Alphabet Inc, la société mère de Google, dont Il contrôle encore une part importante (plus de 5 milliards de dollars).

Très influent à Washington au sein de l’Electronic Privacy Information Center, une sorte de lobby de la Silicon Valley auprès des instances fédérales, Schmidt plaide depuis longtemps pour une riposte plus forte à la concurrence chinoise croissante dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. Mais Il se fait aussi le propagandiste de ces applications de surveillance "sanitaire" des citoyens, déjà contractualisés avec Amazon par l’Australie, le Canada, en attendant d’autres clients dans ce monde apeuré.

Naomi Klein résume ainsi ce futur qu’on nous promet : "un avenir dans lequel nos maisons ne sont plus jamais exclusivement des espaces personnels, mais sont également, via une connectivité numérique haut débit, nos écoles, nos cabinets médicaux, nos salles de sport, et, si déterminé par l’État, nos prisons.....Un avenir dans lequel, pour les privilégiés, presque tout est livré à domicile, soit virtuellement via le streaming et la technologie cloud, soit physiquement via un véhicule sans conducteur ou un drone, puis un écran "partagé" sur une plate-forme médiatisée.

Un avenir qui emploie beaucoup moins d’enseignants, de médecins et de chauffeurs...(qui) à un transport en commun squelettique et beaucoup moins d’art vivant...Un avenir dans lequel chacun de nos mouvements, chaque mot, chaque relation est traçable, et exploitable grâce à des collaborations sans précédent entre le (s) gouvernement (s) et les géants de la technologie."

Il suffira d’ajouter à cette description lucide que les susdits géants sont les sociétés multinationales a direction étatsunienne.

"Complotisme, Élucubrations de milliardaires Nord- Américains", diront les sceptiques croyant aux capacités d’amélioration du Capitalisme ! Pas du tout, car la France confinée d’avril 2020 a déjà largement ébauché à son corps défendant ces "innovations" sociales que certains libéraux français rêvent de pérenniser.

1/
Le télé-travail, que nos " Écolos ", naïfs ou hypocrites, louangent d’avoir réduit la pollution en supprimant les déplacements automobiles et en train, est en fait un vieux rêve des employeurs : plus de locaux à construire et entretenir, plus d’équipements professionnels à financer, les employés utilisent chez eux leur matériel informatique, et paient même l’électricité dépensée.

Tous ceux qui y ont été astreints ces derniers temps ont constaté que l’horaire de travail est extensible tant que la tâche assignée n’est pas finie, en supprimant ce cauchemar patronal que sont les "35 heures" et les heures supplémentaires à payer. Après la destruction à la fin du XXeme siècle des grandes entreprises comme Renault-Billancourt, ce serait la mort des lieux de travail collectifs, qui sont aussi lieux de vie, de sociabilité, où se nouent les solidarités, dont se sont nourris depuis deux siècles syndicats de classe et partis communistes. Les supprimer serait asphyxier la lutte de classe, c’est bien l’objectif recherché par nos " élites".

2/
L’école à la maison, qui remplacerait l’apprentissage collectif, le dialogue entre l’enseignant et l’élève par le rabâchage de notions qu’on ne discute pas dictées par un écran d’ordinateur, serait la destruction de tous les acquis de la pédagogie depuis des siècles. Plus de "salles des profs", qui accueillaient encore il y a peu les réunions syndicales, lieu collectif de travail et de réflexion des enseignants.

Des enseignants transformés en répétiteurs, soumis aux directives les plus néfastes du Pouvoir d’État. De plus, ce système dans lequel les parents sont supposés aider et diriger l’apprentissage, élargirait encore les différences sociales et culturelles, au détriment des enfants les plus pauvres et de ceux d’origine étrangère.

3/
Les dispositifs votés par la majorité macronienne (et la Droite) a l’Assemblée Nationale, sous le prétexte "d’urgence sanitaire" sont des atteintes évidentes aux libertés individuelles, introduisent le traçage des citoyens par l’État et sa police, sans limitation de durée autre que le fait du Prince. Des atteintes qui ont provoqué peu de protestations, et qui sont cependant bien plus graves que les grenades de Monsieur Castaner l’hiver dernier.

En 1949, l’écrivain britannique George Orwell décrivait dans son livre 1984 une société cauchemardesque, que les privilégiés contrôlaient en manipulant l’opinion, grâce à un système nommé BIG BROTHER, le grand frère qui pense pour vous.

Aujourd’hui se profile au prétexte de l’épidémie la menace d’une société capitaliste encore plus brutale et muselée grâce à la technologie dite "intelligence artificielle, asservie aux sociétés transnationales qui dominent notre monde occidental. Une société libérale et totalitaire à la fois, un BIG BROTHER qui pourrait être pire encore que les Fascismes du siècle passe.

Il est temps de faire prendre à l’opinion conscience du danger, et de combattre ce nouveau visage de la "contre-révolution libérale".

   

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