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Des gardiens de la Paix aux prétoriens du pouvoir politique capitaliste

Le Schéma National du Maintien de l’Ordre sonne la fin du maintien de l’ordre à la française, digne héritier du discours du Préfet Grimaud.

jeudi 8 octobre 2020 par CGT.Intérieur

Sous les mandatures HOLLANDE et MACRON l’exercice du maintien de l’ordre s’est sévèrement accru. Il s’agit d’une réponse vive aux réactions suscitées par des annonces politiques particulièrement impopulaires et mal perçues par l’opinion publique. Il prend aujourd’hui une place supra-importante dans les méthodes de gestion de l’exercice” démocratique” de l’exécutif.
Depuis 2018 et les évènements de Sivens (Tarn) et des débordements autour de la protestation contre la “loi travail”, il est apparu que des dysfonctionnements graves dans l’ordonnancement des opérations de maintien de l’ordre mettaient l’exécutif face à des responsabilités aux effets désastreux.

Il devenait donc utile pour ce dernier de rassurer les Français face à la répression impopulaire des mouvements sociaux massifs et de leurs conséquences en terme d’image.
D’abord, afin d’éviter le recours systématique à l’utilisation de la force, l’État a tenté sans succès de durcir les modalités de participations aux manifestations sur la voie publique, espérant ainsi juguler un phénomène en croissance constante.

C’est ainsi que sont apparus le Décret du 20 mars 2019 sur la participation à une manifestation interdite et la Loi du 10 avril 2019 visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations.
Cet arsenal juridique n’a pas suffi à dissuader les démonstrations populaires. Il a sans doute eu l’effet inverse, puisque les protestataires se sont adaptés et parfois radicalisés.
Sur commande du Chef de l’État, Christophe CASTANER, alors Ministre de l’intérieur a produit en juin 2019, les conclusions d’un séminaire de travail destiné à tracer les grandes lignes du maintien de l’ordre moderne, exercice plutôt destiné à lisser les apparences, sinon les effets.

Interrompu dans sa lancée, ce projet sera donc repris quelques mois plus tard par l’actuel Ministre de l’intérieur. C’est dans ce contexte, que le 16 septembre 2020, un document censé annoncer un M.O. moderne, rassurant et novateur est présenté au public sous le vocable : Schéma National du Maintien de l’Ordre. Le dernier datait de 2002, il avait été mis en place par Nicolas SARKOSY, alors Ministre de l’intérieur.

…/…Alors qu’une réelle adaptation est nécessaire, les décisions du Ministre DARMANIN sont décevantes et inquiétantes car elle mettent de côté les seules unités spécialisées capables de gérer de manière professionnelle les débordements.
La France dispose depuis 1944, d’unités mobiles, professionnelles, usant de techniques éprouvées, mues par l’étique républicaine, qui ont su au fil du temps s’imposer au niveau international. Certes, tout n’est pas parfait, mais elles demeurent référentes dans le domaine de la formation au maintien et rétablissement de l’ordre public, animées par une préoccupation constante d”éviter tout accident ayant des conséquences graves.

Elles ont acquis une réputation respectable. Il est vrai qu’au fil des temps les Compagnies Républicaines de Sécurité comme les Unités de Gendarmerie Mobile qui ont subi une lourde déflation de leur volume de personnel sont à la limite de leurs capacités opérationnelles. Elles restent néanmoins, aujourd’hui encore, les seules forces en capacité d’opérer de manière sérieuse avec des techniques éprouvées.

Ce nouveau schéma national du maintien de l’ordre est une coquille vide, pâle re-sucée du rapport de l’ Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice (INHESJ) de mars 2019, dont il reprend les conclusions, avec néanmoins l’expression P-Piste réputée pour ses méthodes singulières qui affleurent (unités “Théodule” BRAV… issues du même tonneau et du
même auteur que les ERIS de l’administration pénitentiaire).
On retrouve, de même source la tentative d’encadrer la communication que l’on ne maîtrise pas.

Il instille l’émergence d’unités d’un nouveau type, issues des rangs de la sécurité publique et dont on a connu les limites dans un passé pas si lointain (la plupart avaient été dissoutes). La mise en place de “réserves généralistes” sporadiquement constituées et issues des rangs de la sécurité publique, c’est à dire des commissariats encore une fois dépouillés n’est pas et ne sera jamais la réponse adaptée.

Sécurité publique et ordre publics sont deux métiers qui ne sont pas superposables.

Le message est clair. Le gouvernement a besoin de gommer l’image impopulaire renvoyée par les épisodes violents du “rétablissement de l’ordre” auquel il a forcé la main. Il n’entend pas pour autant baisser la garde, les mesures impopulaires se succèdent à un rythme sans précédent et la
grogne sociale est forte.

Par ailleurs, les messages d’alertes et les réticences envoyés par les
responsables des unités MO parviennent au sommet de l’État.
Les ordres indignes ne seront pas exécutés.
Il ne reste plus pour reprendre la main que la mise en œuvre d’unités hétéroclites et dociles, moins formées, moins structurées, donc plus fragiles.

La République, la démocratie, comme la confiance déjà vacillante envers l’exécutif n’en sortiront pas grandies.

   

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