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Parce qu’il faut bien appeler un chat un chat,

mardi 3 novembre 2020 par Guy Hervy

Un texte d’engagement de Canaille le Rouge portant appel à réflexion et action.
À chacune et chacun d’en apprécier le contenu et de le faire vivre pour qu’il participe à la construction d’une alternative réelle.

Parce qu’il faut bien appeler un chat un chat,

Il y a des silences qui sont bien plus dévastateurs que des discours mal orientés.

Pour quiconque, n’accepte pas les fatalités choisies par les dominants, refuse de céder aux ukases du pouvoir, prétend que face à la pandémie comme face à la violence terroriste d’autres choix sont possibles que ceux qu’on nous impose de force au mépris de toute démocratie, dans ce moment, il est des vides qui font peur et mettent en colère.

Entre l’effet d’aubaine amené par la crise sanitaire qui permet d’interdire toute expression de contestation des responsabilités gouvernementales, et, dans ce contexte, la tétanisation entretenue par les actes de terrorisme, le refus de voir ce que le gouvernement met en place, ce reformatage de la société française aux exigences du capital sera devant l’histoire, pour ceux qui prétendent chercher à transformer la société, assimilable à de la haute trahison.

Pesons les mots, évitons l’outrance et calibrons le propos pour être bien compris. Oui, il s’agit d’une attitude du même niveau que le vote des pleins pouvoirs en juillet 40.

Pour ceux à qui cela fait mal de lire cela, bonne nouvelle, ils se doivent d’examiner les faits.

Ce gouvernement qui nous rabat les oreilles avec son état de droit a mis en place un comité stratégique indépendant de toutes les structures officielles et donc du droit républicain. Cette concentration du pouvoir dans les mains du président de la République lui permet de faire des arbitrages sans avoir à en rendre compte devant la représentation législative, passant – avec son assentiment – par-dessus les prérogatives constitutionnelles du Premier ministre et son gouvernement, contournant en permanence les élus de la République et sans avoir à se soumettre aux préconisations des organismes officiels.

Nous sommes dans une situation de pouvoir personnel affiché.

Déjà, c’est en soi une situation ouvrant à toutes les forfaitures.
Les mesures adoptées dans ce cadre, au mépris de l’organisation administrative, réglementaire, politique de la société française, n’ont pour but que de répondre aux exigences du capital tant pour continuer de fonctionner durant cette crise inédite et majeure mais aussi de la réorganiser par le meulage de tous les droits démocratiques et sociaux.

Il s’agit de profiter de l’aubaine pour capter toutes les richesses vers le profit, de supprimer toutes les possibilités de contestations de ces mesures ainsi que museler toutes les activités et développements culturels, associatifs, sportifs qui participe à l’entretient et à l’éveil de la citoyenneté. La bataille engagée autour du droit au livre sans passer par les flibustiers de la vente en ligne et de la grande distribution est de ce point de vue exemplaire.

Pour encadrer idéologiquement les choses, le pouvoir à la fois veut redéfinir les critères de la laïcité constitutionnelle et donner aux cultes la place gagnée par notre peuple dans l’histoire pour construire son émancipation par la construction de la laïcité piliers de l’article 1 de notre constitution (elle-même à bout de course tant elle est meulée dans ses principes démocratique).

Une pluriséculaire contre l’absolutisme et la soumission religieuse. Le but pour le capital, substituer aux solidarités un communautarisme de repliement permettant de diviser le peuple pour maintenir sa domination, à la façon des USA, de l’Inde ou de tous les régimes autocratiques de la planète.

Appelons un chat un chat.

Alors que le pouvoir se drape dans les plis des Lumières pour cacher le fond de son projet, celui-ci par la montée des méthodes pour l’imposer est de plus en plus dans la logique de l’Iran de Khomeyni que dans celle des Persans de Voltaire ou l’esprit des lois de Montesquieu. Si le pouvoir n’a pas encore fait tirer sur la foule, il a recours à la philosophie de Thiers et Mac-Mahon, jusqu’aux mutilations et violences policières, usages de classe de la justice pour asseoir une dictature de l’argent roi, la justice de classe et la casse des droits pour annihiler tout esprit de résistance.

Ce cadre de la répression totale se met en place jusqu’à l’internement sur base administrative (infraction aux décrets anti COVID) au bout du chemin pour ceux qui refuseraient de s’y soumettre.

Et devant ce constat incontestable de ce qui n’est plus une dérive mais un cap choisi, entre ceux qui à l’Assemblée nationale votent leur accord avec ce couvre feu [1] qui masque les conséquences de la liquidation de la santé public et son Hôpital, ceux qui ne visent qu’un rendez-vous électoral éventuel pour faire bouger le titulaire du poste mais garder l’échiquier où tous se meuvent , c’est le néant.

Le paysage de l’opposition républicaine est désespérant : en pleine crise des farines façon 2020, les Mirabeau, Danton et autres ont piscine. Nos Camille Desmoulins du 21e siècle sont chez l’orthophoniste pour soigner ses bégaiements qui ne passent pas devant les micros et celui qui se prend pour Robespierre fait les soldes pour se trouver la même écharpe que Bruant.

Devant cette reconfiguration du capital où le but est de rendre le peuple totalement soumis pour lui extorquer le plus possible de la plus-value crée par son travail, de lui ôter tout droit à le contester, l’absence de réponse politique, la façon de se défausser sur le mouvement syndical alors que la riposte indispensable embrasse un champ bien plus vaste pour affronter le capital est proprement criminel.

Or, c’est bien de cela qu’il est question, et c’est cela qui n’est pas objet de combat politique.

Pour qui se prétend héritier de Jaurès, de Cachin, de Péri, l’année du centenaire du congrès du Tours, renoncer et se mettre dans la trajectoire de Guesde et l’Union Sacrée ou celles groupusculaire de Barbé et Célor, c’est confirmer la trace de R Hue et persister à considérer comme une fatalité que le marché (lire le capital) est l’horizon indépassable des sociétés humaines et qu’il faut en prendre son parti.

La question maintenant est posée. De quelle construction politique avons-nous besoins pour mener ce combat contre la classe dominante et son pouvoir politique ?

L’heure, n’est-elle pas urgemment venue de construire l’organisation anticapitaliste révolutionnaire qui fait défaut ?

Même si dans les organisations existantes certains de leurs membres pensent agir dans le sens de ce combat, quel bilan en tirent-ils ? En politique comme dans toute chose, de même qu’on ne prend pas de retard, on se trompe, il n’existe pas de génération spontanée. Tout comme on ne fabrique pas du neuf avec des matériaux de récup plus ou moins obsolètes.

Tant que ce neuf se mettra pas à se rassembler, à se mettre en ébullition, le chaudron à profit pourra tranquillement continuer à mijoter alimenté par les braises de l’incendie de nos acquis historiques. Il faut éteindre ce feu, alimenter le nôtre.

Ce que nous traversons dans le moment n’est pas qu’un épisode. Le capital, pilleurs de la nature, de l’humanité, nous a conduit dans une impasse, son élimination définitive est le seul moyen pour nous en sortir.

Il est prêt à tout pour poursuivre sa prédation, la façon dont il a créé le terrorisme et s’en sert, sa façon de casser les outils de protections sanitaires et sociaux pour réorienter les richesses qui lui sont allouées vers son accumulation, ses menaces et violences pour poursuivre sans faiblesse dans cette voie le démontre.

Il faudra être prêt à résister à la violence du fauve que nous voulons abattre et au besoin lui opposer la nôtre qui ne peut être tolérante devant la sienne.

Guy Hervy, 02/11/2020


Voir en ligne : https://www.facebook.com/junior.cel...


[1Si on en croit l’affichage de l’AN, dans le groupe Communistes (dont 11 membres du P"c"F), 8 ont voté pour et 6 contre.

   

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