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Le baccalauréat doit rester un diplôme national anonyme et le premier grade universitaire !

jeudi 1er juillet 2021 par Commission Education du PRCF

Le baccalauréat n’est pas un diplôme de fin d’études venant sanctionner la fin des études secondaires : c’est le premier grade universitaire et jusqu’à l’instauration de la sélection à l’entrée des universités, il garantit l’accès aux études universitaires à chaque bachelier, quelle que soit son origine sociale ou géographique.
Le baccalauréat est aussi la pierre angulaire des conventions collectives qui régissent les échelles salariales dans de nombreux secteur d’activité. Enfin, basé sur des programmes nationaux et sur des épreuves terminales nationales et anonymes, le baccalauréat est une garantie d’un enseignement identique et équitable en tout point du territoire national.

S’attaquer au Baccalauréat national et anonyme, c’est donc tout "en même temps" consacrer la sélection par l’argent et par la géographie à l’entrée de l’enseignement supérieur, détruire le socle des conventions collectives et des droits conquis qui y sont attachés pour les salariés et saper encore un peu plus l’unité de la Nation et les valeurs républicaines que sont l’Égalité, la Laïcité et la méritocratie.

Le ministre Blanquer a imposé l’injuste Parcoursup en assumant de le faire dans la violence et la fascisation.
Ainsi, pour mettre en place la sélection sociale à l’entrée du supérieur, le gouvernement réactionnaire aux ordres de Macron a ordonné à ses forces de police de réprimer dans la violence la légitime contestation du monde de l’éducation. Qui ne se souvient de ces lycéens à genoux les mains sur la tête sous la menace directe de fonctionnaires de police obéissant à des ordres les transformant de fait en miliciens ?

Le ministre Blanquer a imposé au prix d’une violente et fascisante répression antisyndicale sa contre-« réforme » du Lycée, qui entérine des lycées et des disciplines mis en concurrence et hiérarchisés entre eux avec, pour conséquence, une explosion des inégalités sociales, géographiques et de genre quand, dans le même temps, le niveau scolaire s’effondre et les conditions de travail des personnels enseignants et d’éducation se dégradent pour atteindre l’inacceptable.

Le ministre Blanquer, ardent défenseur de l’ignoble immunité de troupeau (autre nom de la sélection des « plus forts ») et fidèle soldat du Patronat et du MEDEF, a usé de toutes les ficelles honteuses de la propagande et de la désinformation pour éviter de mettre les moyens nécessaires à la lutte contre la contagion épidémique dans les établissements scolaires.

Il porte à ce titre une écrasante responsabilité dans le drame sanitaire qui a vu des centaines de milliers de nos concitoyens souffrir dans leur chair et l’ensemble de la Nation confinée et soumise aux affres de la crise économique.

Rappelons que la reprise épidémique due au variant Delta en Israël a été identifiée dans… trois lycées ! Il est également responsable des souffrances infligées aux élèves et à leur enseignants abandonnés en pleine crise pandémique par un système éducatif sciemment et cyniquement désorganisé.

Las, au comble du cynisme et alors même que l’année scolaire la plus difficile jamais connue depuis l’Occupation du pays par les nazis, s’achève dans le chaos, le ministre et ses services ayant été incapables d’organiser la passation d’un baccalauréat passablement détruit par la contre-« réforme » des réactionnaires Mathiot et Blanquer, ce dernier se parjure et décide avec le seul soutien de la corporation des Chefs d’établissement et du syndicat jaune SGEN-CFDT d’achever le Baccaulérat en le transformant en un diplôme local centré sur le contrôle continu et sans aucune valeur.

L’expérience du Diplôme National du Brevet le montre : passé au contrôle continu, le baccalauréat n’aura plus aucune valeur. Le contrôle continu est en effet soumis aux pressions des hiérarchies locales et intermédiaires avides de promotions ainsi qu’aux pressions des parents et des élèves.

De plus, l’absence d’épreuves finales entérine dans les fait la fin des programmes nationaux et le développement d’un enseignement différents selon le public à qui il sera dispensé.
Comme le déclare le syndicat des Chefs d’établissement SNPDEN, seul Parcoursup présente un véritable enjeu : sélectionner les jeunes qui pourront suivre des études permettant d’exercer des fonctions de pouvoir par la suite.

Tout cela s’inscrit dans une stratégie de long terme que les militants du PRCF n’ont eu de cesse d’éclairer et de dénoncer : la dissolution de la République française une et indivisible et des conquis démocratiques et sociaux courageusement construits par les luttes populaires dans l’acide de la "construction" européenne capitaliste, néolibérale et antidémocratique.
Cette stratégie a un nom : la Stratégie de Lisbonne pour l’Éducation, qui vise à instaurer un « grand marché commun de l’économie de la connaissance et des compétences ».

Les luttes du peuple français de 1789 à nos jours ont construit une nation émancipée de la courtisanerie de l’Ancien Régime et des serviteurs collaborationnistes de l’État français.
En matière d’Éducation, les conquis républicain de Monge, les acquis de Jules Ferry et de Jean Zay, le statut de la Fonction publique dû au communiste Thorez et les avancées progressistes des communistes Langevin et Wallon, ont jeté les bases d’un Service public d’éducation nationale visant à former des citoyens éclairés libres et émancipés.

Ce système fragile et perfectible doit aujourd’hui plus que jamais être défendu alors qu’il est en train d’agoniser sous la violence des coups portés par un gouvernement réactionnaire et haineux dont l’ambition est d’araser toutes les valeurs progressistes et républicaines qui, dans l’élan des Lumières, ont fondé la Nation de Valmy, la première en Europe à abattre les despotes pour donner le pouvoir au peuple.

Rappelons que l’article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 dispose que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »

Or c’est à l’École de la République qu’échoie de mesurer les mérites de chacun.

L’empêcher d’accomplir cette mission fondamentale en organisant l’iniquité du système d’éducation, c’est saper les fondements de la République et lui préférer les prébendes et la collusion.

   

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