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Le point sur la situation militaire en Ukraine au 25 Mars 2022

mercredi 30 mars 2022 par Jacques Baud (Suisse)

Au 25 mars 2022, l’analyse que nous faisons de la situation confirme les observations et les conclusions effectuées à la mi-mars.

La situation opérative

L’offensive déclenchée le 24 février s’articule en deux lignes d’effort, conformément à la doctrine opérative russe :

– un effort principal dirigé vers le sud du pays dans la région du Donbass et le long de la côte de la mer d’Azov. Comme le prévoit la doctrine, les principaux objectifs sont sur cette ligne : la neutralisation des forces armées ukrainiennes (objectif de « démilitarisation ») et la neutralisation des milices paramilitaires ultra-nationalistes dans les villes de Kharkov et de Marioupol (objectif de « dénazification »). Cette poussée principale est menée par une coalition de forces : des forces russes venant du District Militaire Sud par Kharkov et de Crimée, avec – au centre – les forces de milice des républiques de Donetsk et de Lougansk, ainsi qu’un apport de la garde nationale tchétchène pour les combats dans la zone urbaine de Marioupol ;

– un effort secondaire sur Kiev, dont l’objectif est de « fixer » les forces ukrainiennes (et les Occidentaux), de sorte à l’empêcher de mener des opérations contre la poussée principale, voire prendre les forces de la coalition russe à revers.

Cette offensive suit à la lettre les objectifs définis par Vladimir Poutine le 24 février. Mais, n’écoutant que leurs préjugés, les « experts » et politiciens occidentaux se sont mis en tête que l’objectif de la Russie était de s’emparer de l’Ukraine et de renverser son gouvernement. En appliquant une logique très occidentale, ils ont vu Kiev comme le « centre de gravité » (Schwerpunkt) des forces ukrainiennes.

Selon Clausewitz, le « centre de gravité » est l’élément duquel un belligérant tire sa force et sa capacité d’action, c’est donc l’objectif prioritaire de la stratégie d’un adversaire. C’est pourquoi, les Occidentaux ont systématiquement tenté de prendre le contrôle des capitales dans les guerres qu’ils ont mené. Formé et conseillé par des experts de l’OTAN, l’état-major ukrainien a, de manière assez prévisible, appliqué la même logique s’est attaché à renforcer la défense de Kiev et de ses environs, laissant ses troupes démunies dans le Donbass, le long de l’axe d’effort principal russe.

Si l’on avait bien écouté Vladimir Poutine, on aurait réalisé que l’objectif stratégique de la coalition russe n’est pas de s’emparer de l’Ukraine, mais de retirer toute menace sur les populations russophones du Donbass. En fonction de cet objectif général, le centre de gravité « réel » que la coalition russe tente de viser est le gros des forces armées ukrainiennes massées dans le sud-sud-est du pays depuis la fin 2021, et non Kiev.

Échec ou succès russe ?

Convaincus que l’offensive russe vise Kiev, les experts occidentaux en ont assez logiquement conclu que
1) les Russes piétinent et que
2) leur offensive est vouée à l’échec car ils ne pourront pas tenir le pays sur le long terme.
Les généraux qui se sont suivis sur les plateaux de télévision en France semblent avoir oublié ce qu’un sous-lieutenant devrait savoir : « Connais ton ennemi ! »… et pas comme on voudrait qu’il soit, mais comme il est ! Avec des généraux comme ça, on n’a plus besoin d’ennemi !

Cela étant dit, le discours occidental sur une offensive russe qui s’enlise et dont les succès sont maigres fait également partie de la guerre de la propagande que se livrent les deux camps. Ainsi, la séquence des cartes des opérations publiées par Libération depuis la fin février ne montre pratiquement aucune différence d’un jour à l’autre jusqu’au 18 mars (date à laquelle le média a cessé ses mises à jour). Ainsi, le 23 février, sur France 5, la journaliste Élise Vincent évalue le territoire pris par la coalition russe comme l’équivalent de la Suisse ou des Pays-Bas. En réalité on est davantage sur la superficie de la Grande-Bretagne.

A titre d’exemple, observons la différence entre la carte de situation au 25 mars 2022 publiée par Ouest-France :

Et celle publiée par le Ministère des Armées

Par ailleurs, on notera que les forces ukrainiennes n’apparaissent sur aucune carte de situation présentée dans nos médias. Ainsi, si la carte du ministère des Armées donne une image un peu plus honnête de la réalité, elle évite soigneusement de mentionner les forces ukrainiennes encerclées dans le chaudron de Kramatorsk.

En fait, la carte de situation au 25 mars devrait plutôt ressembler à ceci :

Situation au 25 mars 2022. La ligne rouge représente l’avancée maximale des forces de la coalition russe et la poche bleue indique l’emplacement du gros de l’armée ukrainienne. En réalité cette poche est fractionnée en plusieurs chaudrons plus petits, que l’armée russe tente de réduire.

En fait, les forces ukrainiennes ne sont jamais représentées sur nos cartes, car cela montrerait qu’elles n’étaient pas déployées à la frontière russe en février 2022, mais qu’elles étaient regroupées au sud du pays en vue de l’offensive dont la phase préparatoire a débuté le 16 février. Ce qui confirme que la Russie n’a fait que réagir à une situation initiée par les Occidentaux, par Ukraine interposée, comme nous le verrons. Aujourd’hui, ce sont ces forces qui sont encerclées dans le chaudron de Kramatorsk et méthodiquement fragmentées et neutralisées petit-à-petit de manière incrémentale par la coalition russe.

Le flou entretenu sur la situation des forces ukrainiennes en Occident a d’autres effets. Tout d’abord, il entretient l’illusion d’une possible victoire ukrainienne. Ainsi, au lieu d’encourager un processus de négociation, les Occidentaux cherchent à prolonger la guerre. C’est pourquoi, l’Union européenne et certains de ses pays-membres ont envoyé des armes et encouragent ainsi la population civile et les volontaires de tout poil d’aller combattre, souvent sans formation et sans réelle structure de commandement, avec des conséquences meurtrières.

Nous savons que dans un conflit, chaque partie tend à informer de sorte à donner une image favorable de son action. Or, l’image que nous avons de la situation et des forces ukrainiennes est exclusivement basée sur des données fournies par Kiev. Elle masque les profondes déficiences de la conduite ukrainienne, pourtant formée et conseillée par des militaires de l’OTAN.

Ainsi, la logique militaire aurait voulu que les forces prises dans le chaudron de Kramatorsk se soient retirées sur une ligne à la hauteur du Dniepr, par exemple, afin de se regrouper et mener une contre-offensive ; mais elles ont reçu l’interdiction de se replier par le président Zelensky. Déjà en 2014 et en 2015, un examen attentif des opérations montrait que les Ukrainiens appliquaient des schémas « à l’occidentale », totalement inadaptés aux circonstances, face à un adversaire plus imaginatif, plus flexible et aux structures de conduite plus légères. C’est le même phénomène aujourd’hui.

Finalement, la vision partielle du champ de bataille que nous donnent nos médias nous a rendu incapables d’aider l’état-major ukrainien à prendre les bonnes décisions. Elle nous a conduit à penser que l’objectif stratégique évident était Kiev, que la « démilitarisation » visait l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, et que la « dénazification » visait à renverser Zelensky.

Cette légende a été alimentée par l’appel à la désobéissance adressé par Vladimir Poutine aux militaires ukrainiens, que l’on a interprété (avec beaucoup d’imagination et de préjugés) comme un appel à renverser le gouvernement. Or, cet appel visait les forces ukrainiennes déployées dans le Donbass afin qu’elles se rendent sans combattre. L’interprétation occidentale a poussé le gouvernement ukrainien à mal juger les objectifs russes et à mal utiliser son potentiel pour gagner.

On ne gagne pas une guerre avec des préjugés : on la perd, et c’est ce qui est en train de se passer. Ainsi, la coalition russe n’a jamais été « aux abois » ou « stoppée » par une résistance héroïque : elle n’a tout simplement pas attaqué là où on l’attendait !
Nous n’avons pas voulu écouter ce que Vladimir Poutine nous a pourtant très clairement expliqué. C’est pourquoi nous sommes ainsi devenus – volens nolens – les principaux artisans de la défaite ukrainienne qui se dessine.

Paradoxalement, c’est probablement à cause de nos « experts » auto-proclamés et stratèges occasionnels de nos plateaux de télévision que l’Ukraine se trouve aujourd’hui dans cette situation !

La conduite du combat

Quant au déroulé des opérations, les analyses présentées dans nos médias viennent le plus souvent de politiques ou de soi-disant experts militaires, qui relaient la propagande ukrainienne.

Soyons clairs : une guerre, quelle qu’elle soit est un drame.
Le problème ici est que nos stratèges en cravate cherchent clairement à surdramatiser la situation afin d’exclure toute solution négociée.

Cette évolution pousse cependant certains militaires occidentaux à parler et à apporter un jugement plus nuancé. Ainsi, dans Newsweek, un analyste de la Defense Intelligence Agency (DIA), l’équivalent américain de la Direction du Renseignement Militaire (DRM) en France, constate qu’« en 24 jours de conflit, la Russie a effectué quelque 1 400 frappes et lancé près de 1 000 missiles (à titre de comparaison, les États-Unis ont effectué plus de frappes et lancé plus de missiles le premier jour de la guerre d’Irak en 2003) ».

Alors que les Occidentaux « préparent » le champ de bataille par des frappes intensives et prolongées avant d’envoyer leurs troupes sur le terrain, les Russes préfèrent une approche moins destructrice, mais plus intensive en troupes.

Sur France 5, la journaliste Mélanie Tarvant présente la mort de généraux sur le champ de bataille comme preuve d’une déstabilisation de l’armée russe. Mais c’est une profonde méconnaissance des traditions et des modes de fonctionnement de celle-ci.
Alors qu’en Occident, les commandants ont tendance à diriger depuis l’arrière, leurs homologues russes tendent à conduire en étant à la tête de leurs hommes : en Occident on dit « En avant ! », en Russie on dit « Suivez-moi ! ».

C’est ce qui explique des pertes élevées dans les échelons supérieurs de commandement, déjà observées en Afghanistan, mais aussi une sélection des cadres beaucoup plus rigoureuse qu’en Occident.

Par ailleurs, l’analyste de la DIA note que « la grande majorité des frappes aériennes ont lieu au-dessus du champ de bataille, les avions russes fournissant un « appui aérien rapproché » aux forces terrestres. Le reste – moins de 20 %, selon les experts américains – vise des aérodromes militaires, des casernes et des dépôts de soutien ».

Ainsi, la phrase « bombardements indiscriminés [qui] dévastent la ville et tuent tout le monde » reprise en chœur par les médias occidentaux semble contredire l’expert du renseignement américain qui déclare « si nous nous contentons de nous convaincre que la Russie bombarde sans discernement, ou qu’elle ne parvient pas à infliger plus de dommages parce que son personnel n’est pas à la hauteur ou parce qu’il est techniquement inepte, alors nous ne voyons pas le conflit tel qu’il est ».

En fait, les opérations russes diffèrent fondamentalement du concept occidental. L’obsession des Occidentaux de n’avoir aucun mort dans leurs propres forces les conduit à des opérations se traduisant essentiellement par des frappes aériennes très meurtrières. Les troupes terrestres n’interviennent que lorsque tout a été détruit.

C’est pourquoi, en Afghanistan ou au Sahel, les Occidentaux tuent plus de civils que ne le font les terroristes. C’est pourquoi, les pays occidentaux engagés en Afghanistan, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ne publient plus le bilan des pertes civiles causées par leurs frappes.
Car en fait, les Européens engagés dans des régions qui n’affectent que très marginalement leur sécurité nationale, comme les Estoniens au Sahel, y vont pour « se faire la main ».

En Ukraine, la situation est très différente. Il suffit de regarder une carte des zones linguistiques pour constater que la coalition russe opère presque exclusivement dans la zone russophone, donc au milieu de populations qui lui sont globalement favorables. Ce qui explique également les déclarations d’un officier de l’US Air Force : « Je sais que les médias ne cessent de répéter que Poutine cible les civils, mais rien ne prouve que la Russie le fasse intentionnellement ».

À l’inverse, c’est pour la même raison – mais en creux – que l’Ukraine a déployé, ses combattants paramilitaires ultra-nationalistes dans les grandes villes comme Marioupol ou Kharkov : sans liens émotionnels ou culturels avec les populations locales, ces milices peuvent se battre même au prix de lourdes pertes civiles.
Les atrocités que l’on est en train de découvrir actuellement, restent encore occultées par les médias francophones, de peur de perdre le soutien à l’Ukraine, comme le relèvent des médias proches des Républicains aux États-Unis.

Après des frappes de « décapitation » dans les premières minutes de l’offensive, la stratégie opérative russe a été de contourner les centres urbains pour envelopper l’armée ukrainienne « fixée » par les forces des républiques du Donbass. Il est important de rappeler que la « décapitation » n’a pas pour objectif d’anéantir les états-majors ou le gouvernement (comme nos « experts » tendent à le comprendre), mais à couper les structures de conduite de sorte à empêcher la manœuvre coordonnée des forces. On cherche, au contraire, à préserver les organes de conduite afin de pouvoir négocier une sortie de crise.

Le 25 mars 2022, après avoir verrouillé le chaudron de Kramatorsk, fermé toute possibilité de retraite aux Ukrainiens et pris la plus grande partie des villes de Kharkov et de Marioupol, la Russie a pratiquement rempli ses objectifs : il ne lui reste qu’à concentrer ses efforts sur la réduction des poches de résistance.

Ainsi, contrairement à ce que la presse occidentale a affirmé, il ne s’agit pas d’une réorientation ou d’un redimensionnement de son offensive, mais de la mise en œuvre méthodique des objectifs annoncés le 24 février.

Le rôle des volontaires

Un aspect particulièrement inquiétant de ce conflit est l’attitude de gouvernements européens qui permettent ou encouragent l’engagement de leurs citoyens à aller se battre en Ukraine. L’appel de Volodymyr Zelensky à rejoindre la Légion internationale pour la défense territoriale de l’Ukraine qu’il vient de créer a été salué avec enthousiasme par les pays européens.

Encouragés par des médias qui présentent une armée russe en déroute, beaucoup de ces jeunes partent en s’imaginant aller – littéralement – à une partie de chasse. Or, une fois sur place la désillusion est grande.
Les témoignages montrent que ces « amateurs » finissent souvent comme « chair à canon » sans avoir d’impact réel sur l’issue du conflit. L’expérience des conflits récents montre que l’arrivée de combattants étrangers n’apporte rien à un conflit si ce n’est que d’accroître sa durée et sa létalité.

Par ailleurs, l’arrivée de plusieurs centaines de combattants islamistes en provenance de la région d’Idlib, une région sous contrôle et sous protection de la coalition occidentale en Syrie (et dans laquelle deux chefs de l’État islamique ont été tués par les Américains) devrait éveiller notre inquiétude.

En effet, les armes que nous fournissons très libéralement à l’Ukraine sont déjà en partie aux mains de personnes et d’organisations criminelles et commencent déjà à poser un problème de sécurité pour les autorités de Kiev elles-mêmes. Sans compter que les armes dont on vante l’efficacité contre les avions russes pourraient menacer à terme nos avions militaires et civils…

Le volontaire présenté fièrement par la RTBF au journal de 19h30 du 8 mars 2022 était un admirateur du « Corps Franc Wallonie » des volontaires belges engagés auprès du IIIe Reich, et illustre le type de public attiré par l’Ukraine.

En fin de compte, il faudra se demander qui a gagné le plus de la Belgique ou de l’Ukraine…

Distribuer des armes sans discernement pourrait fort bien faire – volens nolens – de l’UE un soutien de l’extrémisme, voire du terrorisme international.

Résultat : nous ajoutons du malheur au malheur, afin de satisfaire davantage les élites européennes que l’Ukraine elle-même.

Trois points méritent d’être mis en lumière en guise de conclusion.

  • – Le renseignement occidental ignoré des décideurs politiques

Les documents militaires retrouvés auprès des états-majors ukrainiens au sud du pays confirment que l’Ukraine s’apprêtait à attaquer le Donbass et que les tirs observés par les observateurs de l’OSCE dès le 16 février annonçaient un déclenchement imminent dans les jours où les semaines.

Ici, une réflexion s’impose pour les Occidentaux : soit leurs services de renseignement n’ont pas vu ce qui se passait et ils sont très mauvais, soit les décideurs politiques ont choisi de ne pas les écouter.

Nous savons que les services de renseignement russes ont des capacités analytiques bien supérieures aux services occidentaux. Nous savons également que les services de renseignement américains et allemands avaient très bien compris la situation depuis la fin 2021, et savaient que l’Ukraine s’apprêtait à attaquer le Donbass.

Ce qui nous permet de déduire que les dirigeants politiques américains et européens ont délibérément poussé l’Ukraine dans un conflit qu’ils savaient perdu d’avance, à seule fin de porter un coup politique à la Russie.

La raison pour laquelle Zelensky n’a pas déployé ses forces à la frontière russe et a affirmé à plusieurs reprises que son grand voisin ne l’attaquerait pas était vraisemblablement qu’il pensait s’appuyer sur la dissuasion occidentale.
C’est ce qu’il a confié à CNN le 20 mars : on lui a clairement dit que l’Ukraine ne ferait pas partie de l’OTAN, mais que publiquement on dirait l’inverse !

On a donc instrumentalisé l’Ukraine pour toucher la Russie. L’objectif étant la fermeture du gazoduc North Stream 2, annoncée le 8 février par Joe Biden lors de la visite d’Olaf Scholz et qui a été suivie d’une pluie de sanctions.

  • – Une diplomatie en panne

Manifestement, depuis la fin 2021, aucun effort n’a été effectué par les Occidentaux pour réactiver les accords de Minsk, comme en témoignent les comptes-rendus des visites et des conversations téléphoniques, notamment entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine.
Or, la France, comme garante des Accords de Minsk et comme membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, n’a pas respecté ses engagements, ce qui a conduit ainsi à la situation que l’Ukraine vit aujourd’hui.

On a même le sentiment que les Occidentaux ont cherché à jeter de l’huile sur le feu depuis 2014.

Ainsi, la mise en état d’alerte des forces nucléaires par Vladimir Poutine le 27 février a été présentée par nos médias et nos politiciens comme un acte irrationnel ou de chantage.
Ce que l’on oublie est qu’elle a suivi la menace à peine voilée lancée par Jean-Yves Le Drian, trois jours plus tôt, qui a indiqué que l’OTAN pouvait utiliser l’arme nucléaire.

Il est très probable que Poutine n’a pas pris cette « menace » au sérieux, mais voulait pousser les pays occidentaux – et la France en particulier – à abandonner un langage excessif.

  • – La vulnérabilité des Européens à la manipulation s’accroît

Aujourd’hui, la perception propagée par nos médias que l’offensive russe est en panne, que Vladimir Poutine est fou, irrationnel et donc prêt à tout pour sortir de l’impasse dans laquelle il serait. Dans ce contexte totalement émotionnel, la question pour le moins étrange posée par le sénateur républicain Marco Rubio lors de l’audition de Victoria Nuland devant le Congrès : « S’il y a un incident ou une attaque en Ukraine avec des armes biologiques ou chimiques, y-a-t ’il le moindre doute dans votre esprit qu’il a 100% de chances pour que les Russes en soient responsables ? »

Naturellement elle répond qu’il n’y a aucun doute. Pourtant il n’y a rigoureusement aucune indication que les Russes utilisent de telles armes. D’ailleurs, les Russes ont terminé de détruire leurs stocks en 2017, alors que les Américains ne les ont pas encore détruits…

Peut-être que cela ne signifie rien.
Mais dans l’ambiance actuelle, toutes les conditions sont réunies pour qu’un incident arrive, de nature à pousser les Occidentaux à s’engager davantage, sous une forme ou une autre, dans le conflit ukrainien (incident « sous fausse bannière »).


Voir en ligne : https://cf2r.org/documentation/le-p...


Ancien colonel d’État-major général, ex-membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est.

   

Messages

  • 1. Le point sur la situation militaire en Ukraine au 25 Mars 2022
    31 mars 2022, 20:33 - par RICHARD PALAO


    Un fois de plus nous offrons une tribune à un complotiste notoire cela devient très préoccupant Jacques Baude collabore avec des think thank inféodés aux services de renseignements russes et est un adepte des techniques de propagande inventées par Goebels : plus le mensonge est gros mieux il passe...
    Comment Baude qui n est pas membre du conseil de sécurité de Poutine peut il avoir connaissance de la tactique des armees russes, de leur mouvement, du nombre de missiles tirées sur telle ou telle ville comment peut il dire que tout est fait pour épargner les civils je l invite à venir expliquer cela les yeux dans les yeux au jeune ukrainien que ma famille a recueilli... Car BAUDE nous décrit l invasion comme un jeu vidéo ou il n y aurait pas de victimes froidement cyniquement sans aucune compassion pour le peuple ukrainien...
    Quand cette complaisance pour les complotistes sur notre site va t elle cesser ? Je souhaite une réponse

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