À propos de la scission du NPA

Scission du NPA : quelles leçons tirer pour la jeunesse révolutionnaire ?

Sans surprise, le tout récent congrès du NPA devant se tenir ce week-end en banlieue parisienne s’est conclu par une scission revendiquée, voire suscitée par la tendance majoritaire issue de la LCR (trotskiste) et de ses figures de proue médiatiques, MM. Besancenot et Poutou. Au-delà des explications embarrassées données à l’occasion de la conférence de presse du 11 décembre ( https://www.youtube.com/watch?v=kkXmX0IDc_s ), où ont été mis en avant des soucis de cohérence interne et de bons rapports futurs avec LFI et la NUPES, il est facile de constater que :

a) un parti se réclamant du socialisme n’est qu’une juxtaposition chaotique de volontés contradictoires dénuée d’efficacité combattante s’il n’est pas régi par le centralisme démocratique. C’est-à-dire par l’évidence que les débats politiques eux-mêmes ne mènent qu’à la paralysie s’ils ne sont pas fondés sur :

• un ancrage social commun, avec priorité claire donnée à la classe ouvrière et au monde du travail ;
• un minimum de fondamentaux idéologiques communs : pour nous, PRCF (comme pour l’ANC NDLR)), le marxisme-léninisme, le matérialisme dialectique et historique forgés par Marx, Engels et Lénine, etc.
• une véritable démocratie prolétarienne donnant le primat aux décisions de congrès, avec un mandat clair à la direction élue pour les exécuter, avec l’obligation pour tous, y compris les minoritaires, d’appliquer les décisions majoritaires, avec la subordination des élus au corps militant, avec des liens fraternels forts et structurants entre le parti communiste et le syndicalisme de classe, etc. 

Sans cela, le prétendu parti ouvrier tire à hue et à dia, comme le fait l’actuel P« C »F. Sans cela, il est le jouet des modes idéologiques bourgeoises et finalement, il ne sert qu’à aggraver le découragement et la désorientation générale tout en suscitant le juste mépris des travailleurs qui ont d’autres chats à fouetter que d’arbitrer des querelles entre petits-bourgeois.

(b) un parti ouvrier véritable ne commence pas, comme le font dans leur conférence les dirigeants du NPA nouveau, par « oublier » totalement de parler de la classe ouvrière, fer de lance du combat anticapitaliste. Cette classe est en effet l’avant-garde objective des luttes révolutionnaires véritables et c’est ce qu’ont encore montré récemment les grèves dures : 

• des électriciens et des raffineurs français ;
• des transporteurs britanniques ;
• des prolétaires américains de John Deer, d’Amazon ou des Chemins de fer fédéraux ;
• sans oublier celles, littéralement énormes, des ouvriers indiens associés aux paysans encerclant Dehli, etc. 

Or, dans la conférence du NPA citée en référence, si l’on parle sans trêve des « luttes féministes », « écologistes », « LGBT », etc., et à la rigueur des justes luttes des travailleurs de l’hôpital, il n’y a pas un mot – alors que Poutou, ancien de Ford-Bordeaux, siège à la tribune –sur les ouvriers, sur les travailleurs à la production, notamment sur ces ouvriers de Stellantis (ex-Peugeot) et de Renault qui sont soumis aux fusions capitalistes ravageuses et aux délocalisations permanentes par une « construction » européenne « ouverte sur le monde et où la concurrence est libre et non faussée » (Traité de Maastricht). 

En réalité, si les dirigeants du NPA ne peuvent en aucune façon défendre sérieusement la CLASSE OUVRIÈRE, et plus globalement les salariés du secteur productif direct (y compris employés, techniciens, ingénieurs productifs…), c’est parce qu’ils ne veulent en aucune manière, ni défendre le « produire en France » (ce serait, croient-ils, « nationaliste » !), base de l’existence sociale des ouvriers (plus d’usines chez nous = plus de classe ouvrière rouge tirant le reste de la société), ni réclamer la nationalisation démocratique des secteurs clés de la production, ni proposer la reconstruction planifiée de l’industrie française dévastée par l’oligarchie euro-atlantiste (y compris « française »).

Ni bien entendu, mettre en cause cette construction euro-atlantiste qu’ils confondent avec l’internationalisme prolétarien et qui en est le contraire direct : un supranationalisme impérialiste soumis au condominium de Berlin et de Washington (avec la servitude volontaire désormais classique de la grande bourgeoisie « française ») et tourné à la fois contre les travailleurs européens (la monnaie unique européenne est un pacte d’austérité salariale continental), contre les souverainetés nationales d’Europe, contre les pays du Sud, et, plus que tout, contre la Russie et la Chine populaire…

Drôle d’anti-impérialisme qui commence par faire bloc, par omission, avec l’impérialisme français, totalement immergé dans la mise en place de l’« État fédéral européen » voulu par Scholz, et avec l’impérialisme euro-atlantiste dont on applaudit toutes les « sanctions » à l’encontre de ses concurrents et adversaires géopolitiques… 

c) et de fait, qu’on écoute bien la conférence de presse des quatre dirigeants du NPA : il n’y a pas une fois le mot « paix » ! Comme si la dévastatrice guerre en Ukraine n’avait rien à voir ni avec l’écroulement du niveau de vie des travailleurs, de Brest à Vladivostok en passant par Kiev (Zelensky vient de supprimer le Code du travail et d’interdire le Parti communiste !), ni avec la possibilité chaque jour plus grande d’une conflagration mondiale à dimension nucléaire entre l’empire euro-atlantiste piloté par Washington et toutes les puissance diverses, voire politiquement disparates, qui pourraient contester l’hégémonie mondiale de l’Oncle Sam et de ses vassaux. 

Ah, elle serait belle l’« écologie » chère à Poutou et à Besancenot, si un échange de tirs nucléaires russo-américains produisait l’hiver nucléaire consécutif à l’obscurcissement de l’atmosphère terrestre et à l’interruption pluriannuelle de la photosynthèse… 

Ah, elle est déjà bien jolie la « lutte pour l’environnement » des prétendus écolos verts, roses pâles ou trotskistes qui appellent l’Occident, grand « défenseur du droit » comme on le sait, à envoyer de plus en plus d’armes à Kiev de manière à se battre jusqu’au dernier Ukrainien en amoncelant des montagnes de gravats et en permettant aux États-Unis de déverser leur gaz de schiste sur l’Europe ! 

Ah, elle est magnifique la « lutte antifasciste » du NPA qui n’a pas protesté quand la sacro-sainte UE a criminalisé l’URSS (pardon, le « stalinisme ») à l’égal de son ennemi mortel, le nazisme, et qui encourage désormais l’impérialisme euro-atlantiste à armer jusqu’aux dents le régime de Kiev contrôlé par les milices nazies et autres pseudo-partis politiques nostalgiques de Hitler et de Bandera, les Aïdar, Azov et autre « parti » Svoboda, ex- « Parti national-socialiste ukrainien »…

Jeunes camarades, ne perdez plus votre temps avec ces gens qui jouent avec la révolution et qui, faute de n’avoir rien compris au léninisme ni à la signification contre-révolutionnaire de l’implosion de l’URSS, finissent par n’être rien d’autre, hélas, que les jouets inconscients de la contre-révolution.

Après que les députés du PCF présents au Parlement ont tous, Chassaigne et Roussel en tête, voté la résolution qui encourage l’augmentation des livraisons d’armes occidentales et françaises au régime pronazi (nous persistons et signons !) de Kiev, il n’y a plus un moment à perdre.

Aidez-vous, aidez le mouvement ouvrier en aidant les militants du PRCF et de la JRCF, héritiers de principe de la juste politique de masse et de classe qui fut longtemps celle du PCF et du MJCF, à reconstruire un parti léniniste, c’est-à-dire

• un parti de combat, 
• un parti de la classe travailleuse, 
• un parti unissant l’internationalisme prolétarien au patriotisme populaire et à l’antifascisme pour sortir la France de l’UE-OTAN, 
• un parti démocratiquement centralisé et discipliné visant, non dans les postures, à abattre l’exploitation capitaliste, à mettre en place la dictature du prolétariat et de ses alliés (c’est-à-dire la plus large démocratie qui soit), à nationaliser et à socialiser les grands moyens de production et d’échange.

Avec pour emblème non pas un mégaphone jetant des cris en l’air pour mieux ménager l’UE et l’OTAN, mais le drapeau rouge frappé de la faucille paysanne et du marteau prolétarien.

En un mot, non pas un « nouveau Nouveau Parti Anticapitaliste », mais un parti communiste combattant.