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Intervention de l’ANC à l’initiative du PCRF pour les 100 ans de l’URSS

mercredi 18 janvier 2023 par Charles Hoareau

Alors que l’ANC tenait son Assemblée Générale, juste à côté, le PCRF fêtait les 100 ans de l’URSS. Nous avons chaleureusement accueilli leur invitation et à cette occasion Charles Hoareau (président de l’ANC) s’est exprimé sur l’anniversaire d’un évènement qui ébranla le monde entier.

D’abord je voudrais remercier le PCRF de nous avoir invités à nous exprimer. On n’est pas toujours d’accord mais on a décidé de travailler ensemble et de discuter ensemble de nos désaccords en toute fraternité.
Dans la période que nous traversons, l’unité des communistes est importante. L’unité ne veut pas dire l’uniformité.
L’unité comprend la diversité et en tout cas l’unité est vitale parce nous vivons une période historique qui est lourde de menaces pour l’humanité.

Évidemment la révolution russe a marqué un espoir pour toute l’humanité. Quand j’étais encore jeune (il y a longtemps !) je connaissais cette chanson qui disait « Ô peuple russe qui te libère, Ô peuple russe pense à tes frères ».

J’ai appris par la suite tout l’espoir qu’avait représenté la révolution russe. Nous on avait connu la Commune et j’appris cette anecdote de Lénine dansant tout seul sur la place rouge en plein froid russe en disant :

« Cela fait 73 jours qu’on a fait la révolution, on a tenu un jour de plus que la Commune de Paris ».

Quand on parle de l’URSS je crois que le problème pour les communistes français c’est qu’on n’a pas tiré les leçons de la chute de l’URSS et essayé d’analyser ce qui s’est passé.

Quand je parle de ça, je parle évidemment là en premier du PCF mais pas que lui. On n’a pas tiré la leçon de ce que ça veut dire au niveau de l’intervention des travailleurs dans les entreprises, on n’a pas réfléchi sur la place des travailleurs dans la conduite du parti et sur des questions aussi importantes que la différence entre la nationalisation et l’étatisation.

Pour une part, notamment en Europe de l’Ouest, c’est parce qu’on avait fait une croix sur l’URSS bien avant 1989 et la chute du mur de Berlin.
On avait glissé d’une conception révolutionnaire à une conception Keynésienne. Chez nous cela s’est traduit particulièrement par « l’Eurocommunisme » qui était un peu comme si on pouvait améliorer l’UE de l’intérieur, faire un capitalisme moins inhumain etc...

En fait c’était l’expression de ce qui s’est affirmé progressivement comme étant un renoncement devant la difficulté du combat révolutionnaire contre le capitalisme.

On s’est résolus à une disparition de l’URSS étant pas loin de certains dans notre camp, ou supposés l’être, qui partageaient l’idée que l’on était arrivés à la fin de l’histoire. Il n’y avait plus de contrepoids parce que quand même l’URSS a joué ce rôle de contrepoids en face de l’impérialisme étatsunien pendant des décennies.

L’idée de la fin de l’histoire a traversé les mentalités.

Sauf qu’aujourd’hui les peuples, de manière diverse, donnent tort à ce concept de fin de l’histoire.
Ils donnent tort à Cuba et en Amérique du Sud avec la résistance qu’ils opposent à l’impérialisme étasunien.
Ils donnent tort en Palestine avec la résistance du peuple palestinien.
Ils donnent tort y compris par la résistance à l’intérieur même des pays capitalistes ou impérialistes comme en Corée du Sud où le peuple se bat malgré la loi de sécurité nationale qui sévit depuis 1953.
Ils donnent tort en Afrique par le renouveau du panafricanisme et qui témoigne de la volonté de voir un monde débarrassé du capitalisme.

L’espoir ouvert par le socialisme et l’expérience des états socialistes n’a pas disparu. Évidemment ce refus du capitalisme ne se traduit pas toujours pour les peuples par une solution qui pourrait pleinement nous agréer et il y a des constructions à bâtir ensemble et réfléchir ensemble.

Mais ce qui est clair c’est que l’avenir de l’humanité passe par la lutte pour un communisme de notre temps qui ne peut pas passer l’histoire de l’URSS au chapitre des pertes et profits mais doit se nourrir de ce qu’elle a permis, de ce qu’elle a fait émerger et de l’analyse lucide de ce qui a permis la fin de l’expérience.

Nous n’avons pas fini entre communistes d’échanger sur tous ces points, de confronter nos analyses. Non pas pour arriver à un compromis intellectuel acceptable, mais « au nom de l’idéal qui nous faisait combattre et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui » comme disait le poète.

Le 14 01 2023

   

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