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Argumentaire contre la "déforme" des retraites

mardi 28 février 2023 par Philippe Arnaud

Les lignes sui suivent répondent à ce que Riccardo Petrella (un de nos anciens présidents) fixait comme objectif aux Amis du Diplo : être une association d’éducation populaire. Dans l’actuelle lutte contre la "déforme" des retraites (je n’ai pas fait de faute de frappe...), il nous appartient de démonter point par point les arguties, sophismes, mensonges, silences, omissions et faux-semblants du gouvernement. Je vais, ci-après, m’attacher à l’un de ces aspects, sans doute le plus important.

En effet, le gouvernement revient obsessionnellement sur le rapport entre actifs et retraités, en présentant le problème des retraites comme une dette, ce qui, psychologiquement, met les Français (et ses opposants) dans une position défensive, dans une position de coupables. [En allemand, la dette se dit die Schuld, et signifie également la faute : quand on contracte une dette, c’est comme lorsqu’on commet une faute...].

Et le gouvernement d’insister sur le déficit (qui, selon lui, va aller en s’accroissant au fil des années - la part de retraités augmentant dans la population), déficit qui, toujours selon lui, ne peut être résorbé qu’en agissant sur un seul levier : l’âge. On ne peut résorber le déficit des retraites qu’en supprimant deux années de celle-ci, en retardant de deux ans l’âge de départ à la retraite.

Alors qu’en réalité, la dette n’est le résultat que d’une différence, celle qui existe entre les dépenses et les recettes, qui, elle, peut être comblée de deux façons : en diminuant les dépenses ou en augmentant les recettes.
Le gouvernement se refuse à diminuer les dépenses (c’est-à-dire à tailler dans les pensions de retraite - même s’il fixe un niveau de retraites à ne plus jamais dépasser dans le PIB).
Mais il se refuse encore plus à augmenter les recettes, c’est-à-dire à accroître soit les cotisations, soit les impôts - notamment sur les plus riches - ce qui toucherait au cœur de sa clientèle électorale et de ses sponsors, les riches et les entreprises. Je vais donc présenter l’argumentaire comme une série d’allégations du gouvernement, suivies, brièvement, de leur réfutation. Il faut pouvoir répondre du tac au tac à quelqu’un qui vous débite les boniments du gouvernement.

1. "Si on ne fait rien, le déficit sera de 10,7 milliards en 2027" .Négligeable !
Pour affoler le bon peuple, le gouvernement, la droite et le patronat parlent sans arrêt de déficit en milliards... sans jamais mettre en regard le montant des retraites : 350 milliards. C’est comme si un Français gagnant 1700 euros (le salaire médian) était, à la fin du mois, dans le rouge de 52 euros...

2. Si on augmente les cotisations-retraite, en 2027, il faudra payer 400 euros de plus par an. Exagéré !

  • - Exagéré d’abord, parce que cette estimation confond tous les revenus : pour un smicard, cela serait de 14 euros nets par mois (et 168 euros par an). Pour un salaire moyen (dans les 2700 euros réévalués), de 28 euros nets par mois (et 336 par an).
  • - Exagéré ensuite parce que le salarié n’en paierait que la moitié, l’entreprise payant l’autre moitié.
  • - Exagéré toujours car le salaire moyen augmenterait de 128 euros d’ici 2027 et le smic de 32 euros. L’augmentation de cotisation ne se traduirait donc pas par une perte sèche mais par un moindre gain...
  • - Exagéré enfin, car rien n’oblige à appliquer la même hausse de cotisation à tous les salaires. On peut par exemple ne le faire qu’au-delà du plafond de la Sécurité sociale (3666 euros bruts mensuels) au-delà duquel la cotisation n’ouvre pas à d’autres droits supplémentaires. Ce qui rapporterait 6 milliards d’euros.

3. Si on augmente le montant des cotisation, cela nuira à l’emploi et à la compétitivité des entreprises. Faux !

  • Faux d’abord parce que, dans les années 1960, les cotisations sociales (patronales et salariales) représentaient 25 % du coût du travail. Aujourd’hui, 40 %. Mais aucune baisse de marge des entreprises n’a été constatée sur la période.
  • Faux ensuite car le coût salarial ne représente que 18 % du coût total des industries manufacturières (celles qui font face à la concurrence étrangère) contre 70 % pour les consommations intermédiaires (à l’intérieur de la France). Et faux aussi car le manque de compétitivité des entreprises françaises tient aussi à un moindre contenu et à une moindre innovation technologiques.

Voilà. Je n’ai pas tout dit et il reste encore d’autres arguments. Mais le temps presse et il faut contrer le gouvernement et la droite sur tous les terrains et le plus vite possible pour l’affaiblir conjointement aux grèves et aux manifestations.
La victoire passe aussi par votre esprit : et je sais que vous n’en manquez pas...

   

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