Association Nationale des Communistes

Forum Communiste pour favoriser le débat...

Accueil |  Qui sommes-nous ? |  Rubriques |  Thèmes |  Cercle Manouchian : Université populaire |  Films |  Adhésion

Accueil > ANC en direct > Actualité Politique et Sociale > Les luttes en France...

Les luttes en France...

lundi 10 avril 2023 par Communistes

Retraites : Barrage de la CGT porte de Vertou, circulation difficile au sud de Nantes le lundi 3 avril !!!

Le périphérique nantais a été très encombré au sud de Nantes le matin du 3 avril. En cause : un barrage filtrant mis en place par la branche agroalimentaire de la CGT (BN, LU, Tipiak…) dès 4 heures, pour ralentir l’activité économique de la zone de la Vertonne (sortie porte de Vertou).

Des perturbations sont observées jusqu’à Cheviré en lien avec cette action ce matin sur le périphérique nantais à laquelle participent une soixantaine de militants. L’objectif est de faire un focus sur les boîtes agro qui sont aussi largement mobilisées depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites avec des appels à la grève reconductible à la BN ou à Tipiak notamment annonçait la CGT sud Loire dans un communiqué ce week-end.
Action également à l’usine d’incinération des déchets de Couëron !
Par ailleurs, toujours dans le cadre de ce mouvement, l’usine d’incinération des déchets Arc en ciel
à Couëron est à nouveau bloquée par une quinzaine de personnes qui sont arrivées à 3h20 dans la nuit de dimanche à lundi 3 avril à l’intérieur de l’usine. La gendarmerie est venue sur place et a entamé des discussions pour débloquer la situation. Une trentaine d’autres militants ont rejoint le rond point devant l’usine pour empêcher la circulation des camions.

La lutte continue le mardi 4 avril : "OPÉRATION PONTS" en Loire-Atlantique : Manifestation le mardi matin sur le périphérique de Nantes, à hauteur de la porte de La Chapelle. La route est coupée dans les deux sens de circulation. L’A11 depuis Paris et depuis Rennes est fermée en direction du périphérique Est. « Un bouchon de 15 kilomètres s’est formé en amont de la coupure d’axe dans le sens extérieur ». Blocage des voies de la porte de la Beaujoire à la porte de Gesvres.

Réquisitions à TOTAL Normandie : le gouvernement veut briser la grève des raffineurs !!!

Après avoir cassé le droit de grève pour assurer les vols touristiques des aéroports de Roissy et Orly fin mars, le préfet de Seine-Maritime a envoyé ce matin de nouvelles réquisitions pour obliger les grévistes de la raffinerie de Total Normandie, en grève depuis le 7 mars, afin d’assurer le bon déroulement « du début de la période des congés scolaires du printemps qui se cumule avec le week-end Pascal générateur de nombreux déplacements familiaux ».

Comme le montre l’arrêté de réquisitions, même les préfets ne s’embêtent plus à justifier leurs réquisitions avec des arguments d’autorité : pouvoir aller déjeuner en famille pour Pâques est devenu une urgence vitale pour l’ordre public. Depuis 5h le lundi 3 avril, tous les salariés du secteur des expéditions ont donc été réquisitionnés afin de vider les stocks d’essence.

Un des salariés confie que l’état des stocks est critique : « Il n’y a plus d’essence : ni à la CIM [le dépôt pétrolier du Havre], ni à Flandres [le dépôt pétrolier proche de Dunkerque], il n’y vraiment plus d’essence nulle part ». Alors que la pénurie, si elle recule au plan national, s’aggrave en Île-de- France, c’est une nouvelle fois avec des réquisitions que l’État entend casser la grève des raffineurs.

« Une fois de plus le gouvernement, plutôt que de revoir son projet de réforme, entend utiliser tous les moyens de la répression pour contrer l’exercice du droit de grève » dénonce le secrétaire général du syndicat CGT Total Normandie.
Celui-ci dénonce la politique systématique de répression des grévistes : « L’un des premiers bilans qu’on tire, ... c’est qu’aujourd’hui les travailleurs doivent s’armer contre les réquisitions. Ce qui était un cas exceptionnel rare il y a quelques années devient la norme aujourd’hui où on réquisitionne à tour de bras pour faire sortir les produits sans qu’il y ait de causes réelles. La dernière fois pour le kérosène, on nous a parlé des hordes de voyageurs errant dans les aéroports parisiens sans logement et risquant de diffuser le covid, maintenant on nous oppose les vacances de Pâques pour justifier d’aller chercher de l’essence : les motifs ne sont pas du tout « essentiels et sont juste là pour casser la grève ».

Le vendredi 24 mars, à l’appel de la CGT Total et du Réseau pour la grève générale, une démonstration de solidarité avait été faite devant la raffinerie, et le piquet avait été repris aux forces de l’ordre. Pour empêcher toute solidarité, les huissiers ont cette fois-ci réquisitionné les salariés directement à leur poste de travail, sans les prévenir en amont.

Éboueurs : le mouvement continue, la preuve par les éboueurs parisiens !!!

Les ordures commençaient à disparaître des rues de Paris. Une accalmie bientôt interrompue car la CGT a déposé un nouveau préavis de grève « reconductible et indéterminé » pour les éboueurs, à partir du 13 avril, contre la réforme des retraites. Soit la veille de la décision du Conseil Constitutionnel, qui doit trancher sur la validité ou non de cette réforme.

Dans un courrier adressé lundi 3 avril à la maire Anne Hidalgo, la CGT FTDNEEA (Filière traitement des déchets, nettoiement et eau, égouts, assainissement) de Paris appelle aussi les personnels du secteur à « participer activement et massivement aux journées d’actions intersyndicales et interprofessionnelles des jours à venir, et notamment celle du 6 avril 2023 », pour la 11e journée.
« Vous soutenez le mouvement social et vous avez raison de souhaiter qu’il s’amplifie », écrit à la maire PS de Paris, le secrétaire général de la CGT FTDNEEA qui rappelle qu’avec la réforme, les éboueurs et conducteurs « partiraient » à la retraite à 59 ans et non 57, et que les égoutiers, ces personnes chargées d’entretenir les canalisations d’assainissement, devront prolonger jusqu’à 54 ans.

Les éboueurs parisiens ont été aux avant-postes de la contestation contre la réforme de retraite. Leur mobilisation a mené à l’entassement de montagnes de déchets dans la rue, jusqu’à 10.000 tonnes, à un bras de fer entre la mairie et la préfecture de police, et à la réquisition de personnels chargés d’écoper ce qu’ils pouvaient.

Gournay-sur-Aronde (Oise) : gaziers en grève reconductible dans l’Oise jusqu’au 14 avril !

Dans l’Oise, depuis le début de cette crise sociale et politique majeure autour du projet de réforme des retraites, plusieurs actions sont en cours dans le secteur des mines et de l’énergie.
C’est notamment le cas du côté de Gournay-sur-Aronde chez les gaziers de Storengy qui bloquent l’accès au site.

Alors qu’ils ont entamé, ce matin, leur 28e journée de blocage, ils préviennent : « ils ne lâcheront rien et iront jusqu’au retrait ! »
« On ne fera pas machine arrière » !
La branche infra gaz du pays s’est réunie, le matin du jeudi 30 mars 2023, en assemblée générale pour décider de la suite de leur mouvement de grève lancé depuis 28 jours.

Verdict ? A Gournay-sur-Aronde, les salariés du service public ont décidé de reconduire la grève jusqu’au… 14 avril. Jour choisi par les sages du Conseil Constitutionnel pour valider ou non le texte de la réforme que le Gouvernement d’Elisabeth Borne a choisi de faire passer en force.
Depuis le 7 mars dernier, le piquet de grève bloque l’accès au site.
A partir de 5h30, chaque jour, une grosse poignée de salariés du gaz monte le camp et se relaie. Et ils ne sont pas prêts de faiblir.

On ne bougera pas. On n’est plus à ça prêt. On a perdu beaucoup de jours ouvrés. On a été trop loin pour faire machine arrière. On ne relâchera pas la pression jusqu’à ce que le gouvernement retire sa loi.
« Aujourd’hui n’importe quel salarié sait où aller, et sur quel bouton appuyer pour tout mettre à l’arrêt ». Et plonger la France dans le noir.

La navigation sur le Rhône suspendue à la réforme des retraites !!!

L’intersyndicale de la Compagnie nationale du Rhône bloque les écluses de Vaugris, en Isère, et Bollène, dans le Vaucluse. Depuis le 16 mars, la navigation fluviale est complètement arrêtée.

Chaque année, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) arrête la navigation fluviale pendant une dizaine de jours pour effectuer la grande maintenance de ses quatorze écluses grand gabarit. Les travaux, engagés le 7 mars, devaient se terminer le 15. Mais rien ne s’est passé comme prévu. « Le 16 mars à 5 heures du matin, les écluses devaient rouvrir. A 7 heures, les salarié-es faisaient grève »
L’intersyndicale de la CNR, mobilisée contre la réforme des retraites, a bloqué l’écluse de Vaugris (en Isère), juste après Lyon, au moment où devait se faire la dernière étape de maintenance. Elle est donc toujours vide. Un autre piquet de grève a fait de même, en aval, à l’écluse de Bollène (Vaucluse).
Depuis, aucune péniche ne navigue plus sur le Rhône. Transport de marchandises, croisières, tout est suspendu. Les salariés de la CNR, qui exploite aussi les barrages hydroélectriques, sont concernés par la remise en cause du régime spécial des salariés de l’énergie. Ces derniers jours, les réunions avec la direction se multiplient pour négocier une sortie du conflit social.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (capitaliste) !!!

« L’homme et la femme les plus riches du monde sont, pour la première fois dans l’histoire, tous les deux français » !

D’après le classement du magazine américain « Forbes », le patron de LVMH Bernard Arnault et l’héritière du groupe L’Oréal Françoise Bettencourt Meyers, dont la participation dans l’entreprise est évaluée à plus de 80 milliards, sont en tête des milliardaires les plus riches de la planète. Une situation qui souligne la santé du secteur du luxe alors que celles et ceux qui créent les richesses continuent la lutte et sont mobilisés contre le départ en retraite à 64 ans !
270 milliards d’euros. C’est la somme que la France va emprunter sur les marchés en 2023 pour boucler son budget. C’est aussi la fortune cumulée de l’homme et de la femme les plus riches du monde.

Au vu du cours en Bourse de son entreprise au 10 mars 2023, Bernard Arnault, le fondateur et propriétaire du groupe LVMH, est à la tête d’un patrimoine estimé à 211 milliards de dollars (environ 192,7 milliards d’euros).
Le pays qui n’aime pas les riches et chérit tant l’égalité abrite donc des champions du monde de la richesse. Et pas seulement deux. Selon les calculs de Forbes, la France compte en ce moment un peu plus de quarante milliardaires. Derrière les rois de la beauté et du luxe se trouvent d’autres spécialistes du secteur, comme François Pinault (groupe Kering), les frères Wertheimer, propriétaires de Chanel, ou Nicolas Puech (Hermès).

Goodyear va investir une partie de l’ex-site… Goodyear Amiens- nord !

Clin d’œil de l’histoire, une grosse partie de l’ex-site Goodyear d’Amiens-Nord, transformée en plate-forme logistique par BT Immo, va être louée au groupe Goodyear.
Racheté, en 2017, par BT Immo, géant de la logistique basé à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), le site qui abritait l’usine de pneus Goodyear d’Amiens-Nord, fermée avec pertes et fracas (1143 licenciements), il y a presque 10 ans, après 8 années de lutte, n’en a pas fini avec la multinationale américaine. Il y a quelques mois, le propriétaire des lieux avait annoncé la signature de deux contrats de location, dont l’un avec Log’S, groupe français spécialisé dans la vente de solutions logistiques. Il n’avait, en revanche, pas dévoilé l’identité du second partenaire !!!

Ce mystérieux client n’est nul autre que… le groupe Goodyear qui ne souhaite pas communiquer sur le sujet à ce stade. Les bâtiments loués ne seront évidemment pas prévus pour produire des pneus, ils serviront de lieux de stockage et de transit pour toute l’Europe. Il s’agira du principal centre logistique d’Europe de Goodyear.
Un lieu stratégique !!!

Au total, plus de 50 000 mètres carrés, soit les deux tiers des bâtiments dont la construction avance à vitesse grand V. Il faut dire que l’endroit revêt un aspect plus stratégique qu’historique pour Goodyear. Ce qui aurait convaincu l’entreprise, ce sont les délais extrêmement courts tenus par BT Immo qui n’avait aucun client avant de lancer les travaux ! BT Immo a pris un gros risque car les lieux étaient pollués et amiantés, et a également dû se retourner après le rendez-vous manqué avec Showroomprivé.com. Un risque finalement payant.
« En termes de reconversion de friches, Amiens est une belle vitrine pour nous », confiait récemment le patron de BT Immo David Taïeb. Le chantier de revitalisation, d’un investissement de 50 millions, a été lancé en 2020. La livraison de la première tranche est prévue pour fin juin 2023.
À VOMIR !!!

(suite) TOTALENERGIES : les réquisitions de grévistes de la raffinerie de Gonfreville suspendues par la justice !!!

La justice a suspendu jeudi les réquisitions qui avaient lieu depuis le début de la semaine à la raffinerie de Gonfreville-L’Orcher, en Normandie. « C’est un coup d’arrêt envoyé à la préfecture et au gouvernement », selon un des avocats de la CGT.
C’est une victoire emblématique pour les grévistes.
Jeudi 6 avril, le tribunal administratif de Rouen leur a donné gain de cause en ordonnant en référé la suspension à partir de 12 h 30 de l’arrêté de réquisition de salariés en grève de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime).

Cette réquisition visait les salariés chargés du pompage et de l’expédition depuis la raffinerie de Normandie vers l’Île-de-France et le Centre-Val de Loire. « L’objectif était d’éviter une dégradation de la situation à quelques jours du week-end de Pâques et du début des vacances scolaires pour une partie des Français », a confirmé une source proche du ministère de la transition énergétique pointant un nombre « particulièrement important » de stations-service en difficulté.
Depuis quand les vacances de la population française intéressent-elles les ministères de la haute Macronie ?

Dans son ordonnance, le juge des référés a cependant estimé que l’arrêté préfectoral du 4 avril avait « porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève », la préfecture de Seine-Maritime n’ayant notamment pas démontré qu’un besoin en carburant n’était pas satisfait « pour les besoins des services publics ».

Satisfaits du résultat, les syndicalistes de la FNIC-CGT ont de leur côté estimé que la bataille juridique n’était pas terminée. « Après la suspension de l’arrêté, c’est maintenant son abrogation que nous voulons obtenir », ont-ils fait savoir dans un communiqué dans la foulée de la décision.

Répression : la direction de la SNCF envoie 300 demandes d’explication aux grévistes de Châtillon !

Face à la grève des travailleurs du technicentre SNCF de Châtillon contre la réforme des retraites, la direction menace de réprimer les grévistes pour éteindre le mouvement.

Depuis le 18 mars,les cheminots du technicentre atlantique de Châtillon sont en grève. Au lendemain du 49.3, la grève a été votée par les salariés sans préavis en réponse au passage en force de la réforme des retraites par le gouvernement Macron.

En seulement quelques jours, 110 TGV ont été supprimés au départ de Montparnasse, les rames ne pouvant partir sans les réparations et l’entretien nécessaire. Face à cet impact très rapide sur la circulation des trains, et ce malgré les stratagèmes de la direction pour invisibiliser le mouvement, la réponse de la direction de la SNCF ne s’est pas faite attendre. Très rapidement, les grévistes ont reçu de nombreuses menaces de répression, notamment avec près de 300 demandes d’explications envoyées aux grévistes.

Un premier courrier aux membres du CSE (comité social et économique) a lancé l’offensive, en pointant hypocritement le « feu de palettes » allumé lors des piquets de grève, et prétextant une menace pour « la sécurité de chacun des salariés ».

300 grévistes ont par la suite reçu des lettres de demandes d’explication pour absences irrégulières sur la durée de la grève. Ainsi, les grévistes doivent rendre des explications, une procédure qui peut être préalable à des entretiens disciplinaires voire des sanctions. « Ils nous attaquent car nous n’avons pas respecté les délais de prévenance de 48 heures, ils ne nous considèrent pas comme grévistes » nous explique un délégué syndical et travailleur du technicentre.

Cette répression qui s’abat en masse sur les grévistes du technicentre est une tentative de la direction de la SNCF d’éteindre un mouvement de grève qui est un exemple de détermination dans la bataille contre la réforme des retraites. A ces tentatives d’intimidations, les travailleurs répondent fermement : « Face à la répression, nous n’allons pas plier ! », « notre message à la direction, à l’Axe Atlantique, à SNCF Voyageurs est le suivant : nous ne suspendrons pas notre mouvement, il n’y aura pas de pause et aucune sanction ne sera tolérée ! ».
Ainsi, la direction de la SNCF tente de briser la grève de Châtillon. Une répression féroce qui s’abat sur l’ensemble du mouvement contre la réforme des retraites, que ce soit dans la rue, sur les piquets, par les réquisitions ou la répression syndicale. Au moment où les grévistes de Châtillon tiennent tête au gouvernement et à leur direction, il est de notre devoir de leur apporter le plus large soutien ! Soyons nombreux à leurs cotés sur leurs piquets, et soutenons les à travers leur caisse de grève pour leur permettre de mener ce combat jusqu’au bout.

Alors que les directions syndicales rencontraient Borne mercredi dernier matin, la répression continue de s’abattre sur les grévistes. Il n’est pas possible de laisser passer ces attaques. L’intersyndicale doit dénoncer haut et fort les réquisitions et la répression policière et tout mettre en œuvre pour aider les travailleurs à y résister.

Somme : on continue à ne rien lâcher !!!

Les manifestations, les blocages et les tractages se succèdent pour les militants de l’intersyndicale de la Somme. Mais même après trois mois de lutte contre la réforme des retraites, il n’est toujours pas question de laisser la lassitude gagner.

Sur les trois ronds-points adjacents le site Amazon à Boves, une centaine de militants syndicaux ont barré les routes avec des palettes et des pneus. Les quelques routiers qui n’avaient pas été prévenus du blocage se sont garés où ils peuvent et attendent. Certains sont assoupis sur leur tableau de bord. Ce mardi 4 avril, depuis 6 heures du matin, plus rien ne rentre ni ne sort du BVA1, un des plus gros entrepôts Amazon de France. « La direction a anticipé notre action, et a dû reporter les livraisons.

C’est pour ça qu’on ne voit pas affluer autant de camions que d’habitude. Mais les commandes vont prendre du retard, ça joue sur la satisfaction client et ça pèse sur la boîte » !
Blocages et autres actions, manifestations en ville, tractages, réunions, dans la Somme, comme dans toute la France, les militants syndicaux ne comptent plus leurs heures depuis bientôt 3 mois. « Avec toutes les actions menées en semaine, on doit en être à la 15e ou 16e journée de grève », tente de calculer Laure, cégétiste.

Habitude sans lassitude :
À quelques mètres du barrage, Jean, ancien chauffeur routier au dos cassé, badges CGT attachés au blouson, s’est installé sur sa chaise pliante. Fabien et Mickaël, respectivement salariés dans la chimie et les mutuelles, discutent à bâtons rompus. Ils n’oublient pas de faire quelques pas quand le vent tourne et que la fumée leur monte au visage. Ces derniers temps, faire cramer des pneus est devenu une habitude. Quitte à provoquer une lassitude ?
« Je pense qu’on va gagner ». Les gens ont compris que la réforme était injuste, qu’il y avait d’autres moyens de financer le système des retraites. Là, ce sont toujours les mêmes qui paient : les travailleurs. On ne demande jamais rien au patronat. Tout le monde se rend compte que le gouvernement nous prend pour des idiots.

Bien plus que la lassitude, le manque d’argent est souvent un frein à la mobilisation. « Ici, la plupart des gens sont au SMIC, continue Laure. Quand tu te retrouves en fin de mois avec des paies à 400 €, forcément ça fait mal. On a beau avoir des caisses de grève, elles ne remboursent pas tout ».
Les syndicalistes d’Amazon Boves en savent quelque chose : le 17 mars, l’intersyndicale bloquait une première fois les entrées du BVA1. Contre la réforme des retraites, bien sûr, mais également pour soutenir les salariés, qui étaient alors en pleine négociation annuelle obligatoire (NAO) et exigeaient des augmentations de salaire à hauteur de l’inflation. « Ce jour-là, on a eu a minima 160 grévistes, sur un peu plus de 1000 salariés », avance un militant syndical CFDT sur le site d’Amazon Boves. « C’est conséquent pour une boîte où les salariés restent en moyenne deux ans, ne se connaissent pas et sont sous la pression constante des ressources humaines », complète son homologue de la CGT.

Le mouvement ? C’est comme une relation toxique dans laquelle on a trop investi pour pouvoir l’arrêter. Est-ce qu’on va gagner ? Oui, je crois, parce qu’on n’a pas le choix. La surdité et le mépris du gouvernement nous y obligent. À chaque réforme des retraites, on nous promet que c’est la dernière, Éric Woerth nous avait déjà fait le coup avec les 62 ans.
C’est faux, c’est le démantèlement de notre système de retraites qui est visé. On ne peut pas perdre un acquis social aussi important. Cette fois, on va les stopper.

Un syndicaliste Anglais en soutien : L’intersyndicale de la Somme a reçu, jeudi 6 avril le soutien d’un syndicaliste anglais, Pete Clifford. En provenance de Manchester, le représentant du syndicat RMT est venu 24 heures, afin de soutenir ses homologues français dans la lutte contre la réforme des retraites en étant présent durant les 4 heures de la manifestation. Une visite à la suite d’une délégation de la CGT en Angleterre où les manifestations sont nombreuses au sujet de l’inflation qui dépasse les 10%.

En Angleterre, 1 million de personnes ont participé aux mouvements de grève, avec les cheminots, les employé-es des sociétés de transport, les personnels de l’éducation et de la santé. Alors que l’âge légal de la retraite est fixé à « 66 ans en Angleterre », le syndicaliste anglais défend les revendications des syndicalistes français qui luttent contre la réforme d’un départ à 64 ans.

Chantier du Grand Paris : Un ouvrier de 22 ans meurt sur le chantier du Grand Paris après la chute d’un bloc de béton !

Les morts au travail sont une réalité dramatique en France, indissociables de conditions de travail toujours plus dégradées. Depuis le début du chantier du Grand Paris, ce sont 5 ouvriers du bâtiment qui ont été tués et 18 qui ont été gravement blessés.

Jeudi 6 avril un jeune ouvrier de 22 ans est décédé sur le chantier de la ligne 17 du Grand Paris express. Il a été écrasé par la chute d’une dalle en béton alors qu’il travaillait sur une opération de terrassement.
Il s’agit du 6ème ouvrier qui meurt sur les chantiers du Grand Paris : il y a un an déjà un ouvrier décédait en raison d’une « chute de matériel » sur le chantier de Pleyel, le mois dernier, c’était sur le chantier de la ligne 16 qu’un ouvrier perdait la vie.

En outre, un document interne relate que « 4 accidents se sont produits sur le chantier de la ligne 17 dont 14 avec un arrêt de travail sur la période de novembre 2021 à novembre 2022. Le taux de fréquence d’accident sur le chantier de la ligne 17 a doublé entre décembre 2021 et novembre 2022. »
En effet à l’approche des Jeux Olympiques les cadences déjà infernales et dangereuses du BTP, un des secteurs avec le plus d’accidents et de morts au travail se sont accélérées, dégradant ainsi les conditions de travail des ouvriers de ces chantiers.

Ces morts au travail sont une réalité dramatique en France, déjà 71 depuis le début de l’année. En 2022, la France figurait au premier rang des morts au travail en Europe.

La Société du Grand Paris « déplore ce nouvel accident dramatique » et Valérie Pécresse envoie ses « pensées affectueuses », mais leurs larmes de crocodiles ne changeront pas une réalité dont ils sont responsables. Il y a urgence à en finir avec les cadences infernales imposées par les profits et exiger de meilleures conditions de travail et protections pour l’ensemble des ouvriers des chantiers avec comme seule boussole la sécurité et la vie des travailleurs.

SAMSIC : après 16 jours de grève reconductible, les salariés font reculer la direction !

Les travailleurs de l’aéroport de Roissy, qui s’occupent du transport des personnels navigants de la compagnie Air France, viennent de remporter une victoire importante après plus de deux semaines de grève reconductible. Face à une reprise de leur activité par le sous-traitant Samsic qui menaçait de casser certains de leurs acquis, les salariés ont mené une lutte exemplaire et ont fait reculer la direction.

À l’origine de la colère, une direction qui voulait supprimer des primes, des congés payés, mais aussi dégrader les conditions de travail. Un militant syndical résume ainsi l’offensive : « On a une prime de chauffeur de 7 euros par jour qui menaçait d’être supprimée, le treizième mois était aussi remis en cause avec des jours de congés payés supplémentaires qu’on avait réussi à obtenir. En plus de ça, ils voulaient changer les plannings aussi en réorganisant les jours de repos, l’amplitude de travail avec des vacations allant jusqu’à 9 heures au lieu de 8 heures, les pauses rémunérées, etc ... Tout ça avec l’argument que la direction ne pouvait assumer vu que le montant du contrat signé avec Air France était trop bas ».

Ainsi, 90 % des 80 salariés ont suivi le mouvement et sont entrés en reconductible en tenant régulièrement des assemblées générales pour décider des modalités de la grève et de sa reconduction.

Finalement, la direction a reculé au bout de 16 jours et 4 heures de grève. « Mardi 4 avril, on s’est réuni pour voir si on acceptait des propositions de la direction après que notre donneur d’ordre, Air France, ait mis la pression à Samsic. On a obtenu un protocole de fin de conflit où la direction s’engage à ne pas toucher à nos acquis. Aussi, on a mis au clair qu’il n’y aurait aucune représailles contre les grévistes et un arrangement sur les jours de grève perdus qui seront, selon le choix des salariés, transformés ou non en congés payés » .

Un logement pour toutes et tous !

Le droit de se loger et le logement social sont menacés par les multiples attaques menées par les gouvernements successifs et accélérées par le gouvernement actuel contre nos conquêtes, notre protection sociale et nos droits. La proposition de loi Kasbarian-Bergé contre les locataires et les occupants de logements vacants s’ajoute à d’autres programmes de régression sociale, récents, en cours, et en projets !
La crise du logement, plus forte que jamais depuis 50 ans, est surtout la conséquence des politiques publiques de soutien à la spéculation immobilière et au logement cher, secteurs ou l’argent coule à flot car tiré de l’exploitation de ce besoin essentiel : avoir un chez-soi, décent, stable, abordable, bien isolé, pour se reposer, se nourrir, se soigner, aimer, élever ses enfants …

Au lendemain de la trêve hivernale des expulsions, et avec les mobilisations européennes pour le droit au logement, il est indispensable d’exiger pour exiger :

  • – l’arrêt des expulsions locatives, des coupures d’énergie et des remises à la rue
  • – L’encadrement et la baisse des loyers, du foncier et des charges ;
  • – Le retrait du projet de loi Kasbarian-Bergé criminalisant les locataires en difficulté et les
  • « sans droits ni titres » ;
  • – L’application de la loi des réquisition des logements vides et de la loi DALO ;
  • – Pour les sans-logis, sans distinction : l’accès à un hébergement digne et stable, jusqu’au logement ;
  • – La réalisation massive de vrais logements sociaux, la lutte contre la spéculation immobilière et les plate-formes type AirB’n’B
  • – La rénovation des passoires thermiques et des logements indécents ;
  • – Le retrait des projets de lois rétrogrades, précarisant encore les plus vulnérables !
  • Enfin, les militants-es risqueraient d’être expulsés-es, sans qu’il soit nécessaire pour l’employeur de saisir le juge en urgence et d’obtenir une ordonnance d’expulsion. Ce n’est ni plus ni moins qu’une criminalisation des occupations d’usines, de raffineries, de ports mais, aussi, de n’importe quel piquet de grève qui se tient dans des locaux de l’entreprise.
   

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?