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Un bon départ pour les Estivales de l’ANC

mercredi 1er août 2018 par Jean Penichon

À lire absolument ci-après : les textes d’introduction au débat de Francis Arzalier et de Charles Hoareau.

Alors que la décision opérationnelle fut prise très tardivement, les Estivales de l’ANC sont une bonne surprise, à tel point qu’immédiatement les participants décidèrent que nous devions répéter ces rencontres régulièrement. La décision finale sera bien sur définitivement adoptée lors de notre congrès de janvier 2019, mais l’option positive tiens la corde. Il ne reste plus qu’à définir des objectifs pertinents. À vos marques pour juillet 2019 ! Ceux qui sont restés sur place pour assister au festival La Belle Rouge ne furent pas déçus non plus. Les absents ont vraiment raté quelque chose !

Les quatre demi-journées de discussion furent bien remplies.

  • - Quelle analyse de l’actualité politique et sociale en France ? avec Razika Kerchouni (ANC) et des camarades responsables syndicaux CGT de Carrefour venus tout exprès de Moulins. Où il fut confirmé que l’ANC est porteuse de propositions, donc d’espoir. Il n’y a pas opposition entre syndicalisme et politique, l’un se nourrissant de l’autre dans un rapport dialectique et démocratique. La CGT demeurant la meilleure base pour lutter avec un esprit de lutte de classe. Tous les exemples utilisés ont bien montré que lorsque la question de fond est bien posée, la solution réside dans la remise en cause du capitalisme. Chaque boite en lutte ayant sa manière de le faire. Razika nous a fait remarquer que dans la nouvelle « Constitution Française » votée mi-juillet le terme de « sécurité sociale » a disparu au profit de « protection sociale ». Mais il semblerait que devant le tollé que cette décision a provoqué, le gouvernement fasse machine arrière. Une chose est sure, le valet du MEDEF compte bien s’attaquer au financement de la sécurité sociale pour en faire cadeau aux assurances privées. La vigilance est de rigueur.
  • - Point sur la situation internationale : " l’ANC a pour ambition de rassembler les Communistes de France restés fidèles à leurs convictions fondatrices de 1920 » avec une présentation de Francis Arzalier (que vous pouvez découvrir ci-dessous) et la participation de camarades venus de Corée du Sud. Au cours de la fête nous avons pu rencontrer deux représentants des « Sans Terre » du Brésil.
  • - "Quelle stratégie et avenir pour le mouvement communiste français ?" débat pour lequel l’ANC avait invité André Chassaigne qui nous présenta le texte qu’il a retenu pour le prochain congrès du PCF et une introduction de Charles Hoareau (que vous pouvez lire ci-dessous). Ce fut sans aucun doute la réunion la plus émouvante, avec des témoignages impressionnants d’un vécu douloureux pour ceux qui ont quitté le PCF pour des raisons objectives mais déchirantes.

Le stand de l’ANC où Charles et André ont poursuivi leur discussion - Photo Mireille Villemin.

  • - Rôle et tâches de l’ANC. « En France, nous souhaitons rassembler notre camp, sur une base de lutte de classe, et décidés à combattre le « capitalisme » sans compromis. ». Force fut de constater que, même si nous sommes en progression constante depuis 3 ans, l’engagement militant n’est pas encore à la hauteur des enjeux. Pourtant cette réunion nous a permis de s’engager sur des réunions publiques délocalisées afin de mieux faire connaitre notre existence et nos propositions. Le bien fondé de ces décisions a été mesuré dès l’ouverture du festival avec une participation jamais vue sur notre stand. De nombreuses demandes d’explications sur la démarche de l’ANC, ses propositions et de ce fait une diffsusion massive de notre Manifeste. Nous avons fait des adhésions. Bien sûr nous avons abordé la question de notre stand pour la fête de l’Huma (nous avons besoin de volontaires les jours qui précèdent la fête et bien sûr les vendredi 14, samedi 15 et Dimanche 16 septembre). Nous avons abordé la question de notre site : http://ancommunistes.org. Nous disposons là d’un outil véritablement d’envergure national (comme notre facebook https://www.facebook.com/associationnationaledescommunistes/ qui reprend et popularise les articles du site).
  • A noter aussi la décision d’amplifier la campagne pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et des décisions concrètes en ce sens et sur lesquelles nous reviendrons.

La présentation de Francis Arzalier :

L’ANC et la situation internationale

L’ANC a l’ambition de regrouper à terme les Communistes restés fidèles à leurs principes fondateurs de 1920.
On peut les résumer à deux impératifs découlant l’un de l’autre :

  • 1 l’idéal d’égalité entre les peuples et entre les nations
  • 2 une lutte sans concession contre les IMPERIALISMES, à commencer par celui de la France, et contre les guerres qu’ils génèrent.
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    Si l’on résume le siècle écoulé, les Communistes de France ont souvent été fidèles à ces principes.
    D’abord, dès leur naissance, en dénonçant le grand massacre impérialiste de 1914-1918.
    Ensuite dans la Résistance anti-nazie.
    Plus près de nous, quand ils ont su s’opposer aux guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie, et défendre le droit de ces peuples à l’indépendance.
    Et aussi, en s’opposant à l’impérialisme nord-américain, à l’OTAN, a l’Union Européenne,
    machines de guerre du Capitalisme transnational contre les droits des nations.
    Ils furent encore à l’initiative de grandes manifestations contre l’arme nucléaire, pour le désarmement et la paix dans la décennie 1970.
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    Mais l’histoire des Communistes français est faite aussi d’insuffisances, de dérives opportunistes qui se sont multipliées après 1980, et avec lesquelles l’ANC doit rompre :

Sous l’influence de la "stratégie d’Union de la Gauche" et d’alliance avec le PS, notre opposition fut insuffisante contre l’invasion US de l’Irak, contre la destruction par Sarkozy de l’état national libyen, contre le soutien français à la tentative de destruction de l’état national de Syrie : la mobilisation populaire fut faible, puisqu’elle se faisait autour de mots d’ordre faux, comme "ni Saddam, ni Bush", " ni Kadhafi, ni Sarko", " ni Bachar, ni les djihadistes" ! Comme si les turpitudes d’un chef d’état justifiait en quoi que ce soit l’invasion d’un pays et sa cause, la volonté de l’Imperialisme de soumettre son peuple à ses volontés !
Plus récemment, l’opposition à l’intervention militaire française menée par Hollande et Macron au Mali et au Sahel fut très hésitante. Sous prétexte du " danger intégriste" en Afrique, le PCF et ceux qu’il influence se sont révélés incapables de voir dans ce retour de la France en Afrique l’impérialisme en action, ses volontés de pillage des ressources et de soumission des peuples africains.
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A l’inverse, la fidélité à nos principes communistes doit guider l’ANC :

  • 1 - en menant un combat sans concession contre toutes les manifestations de l’Impérialisme français, les interventions militaires et diplomatiques de la France en Afrique et ailleurs, les ventes d’armes aux envahisseurs Saoudiens du Yémen, le pillage des ressources africaines ( par exemple l’uranium du Niger par Areva sans que cela se traduise par le développement industriel de ce pays ).
  • 2 - en dénonçant l’OTAN, et le jeu français de brillant second de l’Impérialisme des USA en Syrie, en Ukraine, au Sahel, en Palestine, camouflé sous un verbiage hypocrite par Macron.
  • 3 - l’ANC doit contribuer de son mieux à faire renaître en France un mouvement populaire fort contre l’Impérialisme et les risques de guerre.
  • 4 - l’ANC doit s’interroger : est-il normal de critiquer les volontés iraniennes ou nord-coréennes de disposer de l’arme nucléaire, et de ne plus condamner la Force de frappe de la France ?
  • 5- Dans le monde, des peuples très divers luttent contre l’impérialisme, et pour leurs droits. Certains, à Cuba, en Chine, au Vietnam, en Corée, au Venezuela, en Bolivie, etc, sont engagés dans un combat difficile et complexe pour sortir de l’injustice capitaliste, pour construire l’indépendance nationale, et une société Socialiste au service de la majorité qui vit de son travail. Nous devons être solidaires de leurs luttes contre l’impérialisme et le capitalisme, ne pas oublier que chaque peuple est seul qualifié à décider de son chemin vers le futur : contrairement aux assertions des idéologues du capitalisme et de l’impérialisme, l’idéal communiste et révolutionnaire est bien vivant au XXIeme siecle. Même si chaque jour nous démontre qu’il n’existe pas UN modele de Socialisme, et que les reculs sont toujours possibles, les combats des Nations qui s’en réclament sont les nôtres.
  • 6- Enfin, je voudrais m’attarder un peu sur un aspect des relations internationales dont il a été beaucoup question ces derniers mois, le drame de ces centaines de migrants africains sauvés de la noyade, ballottés en Méditerranée de port en port sans que les pays riverains veuillent les accueillir, y compris les amis de Macron, toujours prêts à donner des leçons d’humanisme aux autres gouvernements.

A/
Les Communistes considèrent que tous les hommes sont égaux, quels que soient leur pays d’origine, leur couleur de peau ou leur religion. Il est donc naturel de s’indigner de voir en France (et ailleurs) des hommes, des femmes et leurs enfants croupir dans la saleté et la misère dans les rues de nos villes, parce qu’ils sont venus d’ailleurs.

Il est anormal aussi que les migrants qui trouvent en France un emploi, soient rétribués au rabais, par un patronat qui rêve de bas salaires ,de précarité et de docilité : c’est courant dans le bâtiment, l’hôtellerie, l’agriculture, et souvent dans le cadre des dispositions "libérales" de l’Union Européenne.

Nous devons considérer comme un devoir essentiel de l’ANC la lutte contre les xénophobes, d’extrême-droite ou pas, qui font des immigrés et de ceux qui en France sont d’origine africaine ou maghrébine ( ou des Musulmans ) des boucs émissaires, accusés de tous les maux causés par le Capitalisme, comme autrefois les Nazis et les Vichystes le firent des Juifs. D’autant plus que ces accusations xénophobes reposent sur des peurs irrationnelles et des mensonges que nous devons dénoncer.

La menace de "submersion" de "l’identité française" par Africains et Musulmans, brandie par la famille Le Pen, Wauquiez, et Zemmour, est une absurdité : le nombre de migrants traversant la Méditerranée vers l’Europe est passé de près d’un million en 2015 (du fait de la guerre en Syrie), a 170 000 en 2017, et à 40 000 durant les 6 premiers mois de 2018 ! Ce qui a représenté pour l’Italie, la Grèce et l’Espagne quelques dizaines de milliers de personnes ( 18 000 en 2017 ont atteint les ports espagnols, et quelques milliers à peine sont entrés en France, un pays de 65 millions d’habitants aux richesses évidentes, même si elles sont mal réparties ! ).

Contrairement à l’idée courante, ce n’est pas l’afflux de migrants qui entraîne la croissance de l’extrême droite xénophobe en Europe, mais l’image fantasmée qu’elle a réussi à répandre dans l’opinion.

B/
Mais une réaction humaniste et compassionnelle ne doit pas suffire aux Communistes que nous sommes. Le phénomène migratoire actuel doit être analysé dans toutes ses dimensions, ses conséquences et ses causes réelles. En évitant les affirmations irréfléchies et démagogiques, du genre " toutes les migrations sont bénéfiques, et nous les soutenons" qui sont le piège qui ne profite qu’aux alignés xénophobes.

Chaque Nation à le droit de contrôler sa démographie. Comment les salariés en quête d’emploi pourraient-ils croire que l’afflux d’une main d’œuvre extérieure, contrainte d’accepter docilement des salaires au rabais est une bonne chose ?

Ceux parmi nous qui ont un peu fréquenté les pays du Sahel et côtoyé les militants progressistes d’Afrique savent bien que l’émigration des jeunes gens les plus qualifiés est un frein au développement national, et relève du pillage des ressources humaines de l’Afrique par les pays d’Europe et d’Amérique du Nord.

Tous les révolutionnaires africains du Xxème siècle, comme le Malien Modibo Keïta ou le Burkinabé Sankara ont dénoncé sans ambages la fuite vers les mirages occidentaux, qui profite surtout aux réseaux criminels de passeurs. A l’inverse, les dirigeants africains au service de l’Impérialisme y sont très favorables Car ils y voient l’occasion de se débarrasser des jeunes sans emploi, susceptibles d’organiser une opposition.

C/
Notre tâche essentielle doit être de dénoncer les causes qui obligent des millions de femmes et d’hommes à quitter leur pays, en payant très cher les passeurs, et souvent au péril de leur vie. Ces causes ont un seul nom, l’Impérialisme.

Celui des pays comme la France qui, durant des siècles de colonisation de l’Afrique et de domination économique et militaire jusqu’à aujourd’hui, y ont exploité à leur profit les richesses minérales et agricoles, et y ont empêché tout développement industriel ou agricole autonome.

Ainsi les vingt centrales nucléaires de France produisent l’énergie électrique nécessaire à notre pays grâce au minerai d’uranium exploité au Niger par Areva, mais des millions de Nigériens n’ont pas l’électricité à la maison....c’est pourquoi les jeunes éduqués par les Universités de Dakar, de Niamey ou de Bamako n’ont souvent d’autre moyen de survivre que les petits commerces sur le trottoir, ou pire encore, les revenus proposés par les réseaux "djihadistes".

C’est aussi l’impérialisme occidental qui, en nourrissant les guerres du Moyen Orient, en soutenant les insurrections "djihadistes" en Irak, en Syrie pour y détruire les états nationaux, a provoqué la fuite affolée de millions d’hommes.

On ne peut empêcher ces migrations forcées par le blocage répressif des frontières : la seule solution à moyen et long terme est le développement industriel et agricole auto-suffisant des pays du Sud, et la fin des guerres et des ingérences au Moyen-Orient. La victoire partielle du gouvernement syrien sur ses ennemis intégristes pro-occidentaux a ainsi stoppé pratiquement l’afflux de réfugiés de Syrie.

Et c’est à juste titre que certains pays africains comme le Congo ( RDC ) ou l’Éthiopie se tournent vers la Chine, la Russie ou l’Inde à la place des Occidentaux pour obtenir d’eux les moyens du développement industriel.

Même si le résultat n’est pas toujours au rendez-vous : les grandes puissances non-occidentales ( BRICS ) savent aussi pratiquer le pillage des ressources africaines quand la corruption des dirigeants locaux leur permet de le faire...
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C’EST EN TOUT CAS LE RÔLE DES COMMUNISTES ANC QUE NOUS SOMMES D’EXPLIQUER LES RESPONSABILITÉS DE L’IMPÉRIALISME ET D’ORGANISER LA RIPOSTE POPULAIRE CONTRE LUI.

La présentation de Charles Hoareau :

Introduction au débat sur le rassemblement communiste

Quand on se pose la question du rassemblement communiste, c’est-à-dire la question de savoir s’il existe aujourd’hui des gens qui rejettent le capitalisme, pensent qu’il n’est pas aménageable et qu’il faut inventer un autre système de société, il semble évident que la réponse est oui.

80% des français désapprouvent le capitalisme, ils sont même les champions du monde de l’anticapitalismeet mieux encore32% des jeunes pensent que le communisme est d’actualité. Ce n’est donc pas la question du communisme qui est en cause mais bien celle de l’organisation capable de rassembler tous ces gens-là afin qu’ils luttent efficacement au sein d’une organisation capable de renverser la table.

Force est de constater que cette organisation n’existe pas et on peut se demander si elle pouvait durablement exister quand on regarde les divisions de notre camp dans l’histoire et que l’on pense au fait que le parti se réclamant de cette idéologie a représenté un tiers du corps électoral (et sans doute plus si les étrangers avaient eu à l’époque le droit de vote) est non seulement tombé à 2% aujourd’hui mais en plus sa direction a abandonné ce qui faisait l’essentiel de son corpus idéologique.

Comment expliquer ce double affaiblissement idéologique et numérique sans se poser la question du logiciel même de fonctionnement du parti ?

Quand le 9 mai 1945, au lendemain du massacre de Sétif et Guelma, l’Huma titre « Non aux provocations fascistes », quand en 1956 le PCF vote les pleins pouvoirs à Guy Mollet, quand en 1965 le PCF choisit de s’effacer devant François Mitterrand, celui-là même qui, ministre de l’intérieur, mit les communistes qui soutenaient le FLN en prison, quand en 1972 il signe un programme commun devant lequel il s’efface encore, comment ne pas se poser la question du mécanisme qui a produit ces erreurs-là pas toujours reconnues et assumées ?

On prend exprès ces exemples anciens (il y en aurait d’actuels) pour que l’on prenne de la distance et ne pas cibler des communistes d’aujourd’hui qu’ils soient inorganisés à l’extérieur du PCF, dans une organisation concurrente, dans la droite ligne de la direction actuelle ou en opposition à celle-ci.

Des choix stratégiques, en particuliers électoraux, des refus d’entendre, des abandons de fait du lien dialectique que l’organisation doit avoir avec le peuple et ses organisations de masse, des refus d’analyse matérialiste de la réalité, mais aussi des soumissions idéologiques sont à l’origine de la dispersion de la famille communiste et de son inorganisation massive. Et l’on ne parle pas exprès du cas de ces dirigeants qui se sont laissé tout simplement corrompre idéologiquement voire plus…

Faisant ce constat, des communistes, ont lancé un appel qui a débouché sur la création de l’ANC pour, non pas créer une organisation de plus, mais un espace dans lequel toutes celles et tous ceux qui cherchent du côté du communisme du 21ème siècle pourraient se reconnaître.

Nous faisons l’analyse que les lignes de fractures et la complexité des choses sont telles qu’il serait illusoire de croire pour les uns que nous devons et pouvons aujourd’hui ressusciter un PCF mythifié et pour d’autres, que nous pouvons faire l’impasse sur l’analyse matérialiste mettant en évidence que le combat interne qui dure depuis plus de 20 ans n’a pas réussi à infléchir la ligne de la direction. De même il serait illusoire de croire que l’on peut créer un « nouveau parti anticapitaliste » qui puisse tenir compte des divisions et complexités actuelles.

Nous ne nions pas les convergences nombreuses avec celles et ceux qui se battent à l’intérieur ni n’affirmons que leur combat soit perdu d’avance.

Nous disons, et c’est le point central qui a présidé depuis 2000 aux différents appels et regroupements qui ont fini par aboutir à la création de l’ANC, si on veut rassembler les communistes cela ne passe pas aujourd’hui, dans un premier temps, par la création d’un parti ou la transformation de l’actuel, mais par la création de cet espace où se retrouvent celles et ceux, organisés ou pas par ailleurs, qui partagent un point de vue communiste et veulent travailler ensemble à la (re)construction d’une organisation communiste de notre temps. Un espace pour que l’on puisse se compter et être visibles afin de peser dans le débat politique national.

Avec l’ANC nous voulons rassembler les communistes sur des valeurs, des analyses et des propositions approfondies collectivement et non sur des querelles d’appareil ou sur la volonté unique de sauver une boutique, fusse-t-elle porteuse d’un passé glorieux mais sans contenu aujourd’hui. Nous avons à dire un point de vue et à le faire sans passer notre temps en des guerres picrocholines qui nous déconsidèrent.

Ainsi pour ne prendre que quelques exemples récents et simples :

  • - Quand nous appelons les organisations qui se disent progressistes à s’engager dans BDS et quand nous nous engageons pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (et le communiste palestinien Ahmad Saadat )
  • - Quand nous avons refusé, seuls de toute la « gauche » de reconnaître l’armée libyenne de libération
  • - Quand nous soutenons (seuls !) le processus judiciaire de mise en accusation de la France pour ses ventes d’armes à l’Arabie Saoudite
  • - Quand nous refusons d’hurler avec les loups au Venezuela et au Nicaragua
  • - Quand nous disons qu’il ne peut y avoir de bonne constitution européenne et qu’il nous faut sortir de cette puissance impérialiste en construction
  • - Quand nous disons qu’il faut nationaliser la grande distribution
  • - Quand nous disons que la SNCF n’a pas de dette (quand le PCF demande que celle-ci soit payée par la BCE !!!) et qu’une entreprise publique n’a pas à être rentable selon les critères capitalistes mais efficace selon la réponse aux besoins sociaux. Et on pourrait faire le même parallèle avec EDF ou Air France, 3 entreprises où le début de la privatisation est le fait d’un gouvernement de gauche plurielle
  • - Quand nous affirmons qu’il faut retrouver le lien dialectique entre luttes syndicales ou associatives et l’organisation politique les unes et l’autre se nourrissant mutuellement. Ce faisant d’ailleurs sur ce point nous renvoyons dos-à-dos la direction de la FI d’une part, celles de la CGT et du PCF d’autre part.

Juste un mot à ce propos pour celles et ceux qui ont beaucoup critiqué l’initiative de Ruffin ou celle du 26 mai : n’a-t-on pas connu par le passé de grandes manifestations initiées par le seul PCF et auxquelles le mouvement syndical s’est joint non par suivisme mais parce que c’était l’intérêt du monde du travail ?

Sur l’épisode de la lutte contre Macron comment ignorer l’importance des forces qui, dans les directions syndicales, œuvrent à l’envers d’une convergence ? Comment aussi mettre sur le même pied une journée de grève et une action de week-end ? Il est sans doute bon de renvoyer les uns et les autres à 1995, la dernière fois où cette stratégie a été efficacement mise en œuvre…

Aujourd’hui ce sont bien nos déclarations et nos actes qui feront que le peuple pourra se reconnaître sur ce chemin de la réinvention du communisme contemporain et trouver avec nous les voies de la reconstruction d’une organisation de notre temps. Un processus de reconstruction à l’aise dans le rassemblement populaire et sans sectarisme parce que se nourrissant de ce qui émerge et à qui il propose des issues politiques. Un PCF rénové ? Une scission de celui-ci ? Dans l’un et l’autre cas travaillant avec toute la famille communiste ?

Nul ne connait le schéma futur mais une chose est sûre si le rassemblement ignore celles et ceux inorganisés, comme celles et ceux membres de différentes organisations, si ce rassemblement n’apparait pas, tant en interne qu’en externe, comme un espace commun à toutes et tous il lui manquera des forces et l’affaiblissement risque fort de continuer au profit d’idées qui paraissent neuves mais ne le sont pas et qui ont pour nom le keynésianisme économique et le mouvementisme organisationnel.

   

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