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La Constitution de la Vème République a 60 ans : l’âge de la retraite !

lundi 15 octobre 2018 par Jean Levy

Tous les médias de l’oligarchie célèbrent d’une même voix le soixantième anniversaire de la Vème République. Tous vantent les mérites des nouvelles institutions qui auraient établi en 1958 la stabilité politique, mise à mal durant la précédente, par ce que ses adversaires appellent "le régime des partis"...

Ce jugement est-il justifié ?

Certes, entre 1946 et 1958, se sont sans cesse succédés à vive allure des gouvernements, dont seule la tête changeait. Mais pas l’équipe ministérielle qui, elle, opérait à chaque crise gouvernementale un exercice de chaises musicales, les ministres étant mutés simplement d’un ministère à un autre.

Mais pourquoi cette apparente instabilité ?

Trois forces politiques dominaient l’Assemblée.

D’une part, le fort contingent des députés communistes élus par un quart des électeurs. A l’autre bout de l’hémicycle, les gaullistes rassemblant les partisans du général de Gaulle Celui-ci quitte la scène politique en janvier 1946, répudiant ce fameux " régime des partis", et préconisant un "régime fort". Au centre, trois groupes s’étaient installés : les députés socialistes SFIO, le Mouvement Républicain Populaire, formation née à la Libération, d’inspiration chrétienne, et entre les deux, divers groupes se réclamant de la mouvance radicale, très puissante sous la Troisième République.

Pour exister politiquement, ces formations se sont unies tout au long de la Quatrième République pour combattre d’abord les communistes, et aussi les gaullistes. Ils ont donc été l’armature essentielle des gouvernements qui se sont succédés de 1947 à 1958.

Malgré leur hostilité au communisme, les gaullistes regroupés d’abord autour du Rassemblement du Peuple Français, mouvement créé par le général de Gaulle en 1947, ont souvent unis leurs vote à ceux des députés du PCF, par fidélité aux idéaux de la Résistance, dont les uns et les autres étaient majoritairement issus. Ce fut le cas lors du vote de rejet, en 1954, de la Communauté Européenne de Défense, projet ouvrant la porte à une armée commune franco-allemande.

Mais la Quatrième République fut grosse des convulsions d’un pays en prise avec huit ans de guerre coloniales, celle d’Indochine d’abord, celle d’Algérie ensuite. Non seulement, ces guerres, menées par la France à des peuples colonisés, appauvrissaient notre pays, mais elles divisaient les Français, les affrontant les uns contre les autres. Les cadres de métier de l’armée, vaincus en Indochine, se sont alors engouffrés dans la bataille politique et ont tenté de faire sécession le 13 mai 1958 à Alger, menaçant de balayer le pouvoir en place à l’aide de ses paras prêts à foncer sur la métropole.

A Paris, les hommes politiques, du PS à la droite, pris de peur, ont prié le général de Gaulle d’intervenir pour maintenir l’État de droit et écarter le spectre de la guerre civile. La réponse du général a été claire : cette mission ne pouvait réussir que s’il disposait du pouvoir légal. C’est ainsi que le Président Coty, soutenu dans sa démarche par tous les partis, hormis le PCF et diverses personnalités, dont François Mitterrand, ont chargé de Gaulle de former le nouveau gouvernement.

Mais le général de Gaulle ne voulait pas seulement servir d’intermédiaire entre les généraux révoltés et le pouvoir politique. Muni des pleins pouvoirs par la majorité de l’Assemblée, il s’est évertué à modifier le cadre politique de la France en dotant celle-ci d’une nouvelle Constitution, concentrant tous les pouvoirs à l’exécutif, au détriment de ceux des Assemblées.



Soumise par référendum aux suffrages des Français, ceux-ci l’ont approuvée à 80% des suffrages exprimés. Seul, comme force politique organisée, le PCF a mené, durant l’été 58, une campagne massive pour le rejet du texte proposé, considérant que celui-ci menait au pouvoir personnel, au "césarisme", et que de Gaulle serait un futur "Badinguet", évoquant le précédent des deux Napoléon Bonaparte, le dernier se faisant élire Empereur, le 2 décembre 1852. .

Qu’en est-il de cette prédiction ?

Charles de Gaulle a certes exercé un pouvoir concentré. Mais il n’avait pas l’étoffe d’un dictateur. La preuve ; sa démission en décembre 1969 à l’issue d’un scrutin qui l’avait mis en minorité.

Attitude qui ne fut pas suivie par ses successeurs...

Cependant, en 1958, la nouvelle Constitution répondait à la nécessité de donner un nouveau cadre politique à la France, un système hyper personnalisé au service du capital français et de son développement national.

Cette politique s’est heurtée aux intérêts étrangers, américains en premier.

Leur agent d’influence, Giscard d’Estaing alors ministre des Finances, retire son soutien à de Gaulle, brisant sa majorité. Mis en minorité, le général donne démission...

Et depuis ? Quels ont été les rapports de la Vème République et de la démocratie ?

Leur premier souci était de faire de la Vème République une structure éliminant toute chance de changement social qui menacerait leur pouvoir financier..

Faut-il rappeler comment la majorité des élus du Congrès réuni a Versailles le 4 février 2008, a annulé le vote populaire en approuvant le Traité de Lisbonne, qui reprenait l’essentiel du texte modifiant la Constitution rejetée par les Français en 2005 ?
Ce nouveau texte soumettait la France aux intérêts exclusifs de l’oligarchie européenne, via les oukases de Bruxelles. Sans oublier toutes les réformes qui ont, au fil des ans, considérablement accentué le caractère monarchique et totalitaire de la Vème République.

Le moment politique que nous traversons depuis l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron n’éclaire-t-il pas le caractère anti-démocratique de la Constitution ?

Comment un Président, pratiquement inconnu un an avant le scrutin, tout chaud sorti de la Banque Rothschild, ne bénéficiant que de 24% de confiance au premier tour des élections présidentielles, peut-il détenir une majorité absolue à l’Assemblée Nationale, avec des députés candidats ayant rempli un formulaire d’embauche, ainsi choisis par le pouvoir exécutif à partir de leur CV ?

Comment les élus de la République ont pu se faire hara-kiri, abandonnant leurs pouvoirs dans les mains de structures étrangères, celles de Bruxelles, qui administrent notre pays au profit de BusinessEurope ?

Il est grand temps de redonner la parole au peuple pour qu’il puisse choisir souverainement son destin.


Voir en ligne : http://canempechepasnicolas.over-bl...

   

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