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Un rappel utile de ce que fut et est encore le blocus contre Cuba

vendredi 2 novembre 2018 par Michel Humbert,

Chers amis, chères amies,
Un seul pays du monde subit, depuis plus de 50 ans, des sanctions unilatérales les plus injustes, les plus sévères, et les plus longues.

Ce pays c’est Cuba, et ces sanctions sont le fait d’un pays, les États-Unis, le plus puissant du monde économiquement et militairement.

Ce blocus économique, financier, et commercial, car il faut l’appeler ainsi, alors que certains le nomment, à tort, embargo, est imposé à Cuba par les États-Unis, et il s’applique avec une constance et une sévérité sans précédent, non seulement dans les relations entre Cuba et les États-Unis, mais aussi de manière extraterritoriale, affectant donc tous les échanges que Cuba souhaite réaliser avec les autres pays du monde.

Quels sont les motifs et les justifications de ce blocus qui bafouent toutes les règles internationales validées par tous les pays du monde ?

Elles ont évoluées dans le temps, mais la constante est que Cuba a conduit, par les luttes victorieuses de son peuple, une révolution, qui a amené un gouvernement socialiste par le peuple et pour le peuple, et qui a banni un système où le capitalisme est roi, avec la concentration des richesses entre quelques personnes.

La doctrine du blocus, exprimée par Monroe à la fin du XIXe siècle et début du XXe pour le droit d’ingérence, était d’affamer le peuple cubain, de créer la misère et ainsi de générer une révolte de la population cubaine qui renverserait la révolution.

C’est un échec pour les États-Unis, comme l’a reconnu Barack Obama lorsqu’il a rétabli les relations diplomatiques entre les deux pays. La population cubaine a réussi à résister malgré les lourdes contraintes pour son développement que lui impose ce blocus.

Les États-Unis ont été jusqu’à inscrire dans leur loi les modalités de ce blocus. Ainsi la loi Helms-Burton en 1996 interdit à n’importe quelle personne ou entreprise dans le monde d’avoir des échanges avec des biens américains qui ont été nationalisés dans les années 1959-1961., avec, la loi le prévoit, des sanctions devant les tribunaux états-uniens. Cette loi renforçait le caractère extraterritorial de la loi Torricelli de 1992 qui avait déjà pour but d’isoler Cuba du contexte économique mondial.

Les progrès dans les relations bilatérales réalisés sous l’administration de Barack Obama, ont connu leur premier revers lorsque le président actuel de ce pays a signé, le 16 juin 2017, le « Mémorandum présidentiel de sécurité nationale sur le renforcement de la politique des États-Unis envers Cuba ». Le texte entérine, parmi ses objectifs, l’intensification du blocus économique contre l’Île.

Dans cette même perspective, en novembre de la même année, les Départements du Commerce, du Trésor et d’État de ce pays ont publié de nouvelles règles et dispositions pour la mise en application du Mémorandum. Ces mesures ont limité encore davantage le droit des citoyens nord-américains de se rendre à Cuba et les possibilités pour le secteur des affaires de ce pays de faire des affaires sur l’Île.

À cette fin, ils ont établi une liste de 179 entités cubaines avec lesquelles il est interdit aux institutions et aux personnes physiques ou morales étasuniennes d’effectuer des transactions.

Au cours de l’année écoulée, Cuba a chiffré les pertes causées par ce blocus à près de 4 321 200 000 dollars….

Le motif de ces sanctions des plus sévères et injustes serait les droits de l’homme, et de la femme pour être plus complet.

Je pourrais faire un long détail des droits humains à Cuba et comparer avec bien d’autres pays, dont les États-Unis, et la comparaison ne serait certainement pas à l’avantage de ce dernier pays, pour les droits des enfants, des femmes, des minorités, de l’accès à la santé, à l’éducation, à la culture entre autres.

Un seul exemple, d’actualité, est la révision de la constitution en cours à Cuba.

Dans quel pays du monde l’ensemble de la population est appelé à s’exprimer, donner son avis, faire des amendements et des propositions sur une nouvelle constitution qui va ordonner la vie du pays ? Et c’est par centaines de milliers dans des milliers de réunions dans tout Cuba que les cubaines et les cubains échangent, s’expriment, débattent, confrontent, exposent des accords ou des désaccords et proposent des modifications au projet de nouvelle constitution.

Si ce n’est pas démocratique, j’ajouterais même une leçon de démocratie, que faut-il donc ?, quand dans bien des pays les décisions sont imposées sans débats, et par ceux seulement qui ont le pouvoir.

Aujourd’hui, lorsque j’écris cet éditorial de révolte contre ce blocus, a lieu une nouvelle fois un vote à l’ONU d’une résolution présentée par Cuba pour demander la levée du blocus. Pour la 25e fois, l’immense majorité des 192 pays représentés à l’ONU devraient voter pour cette résolution, puisque seuls, les États-Unis et leur alliés d’Israël ne la votent pas.

Que ce soit par ce vote à l’ONU, ou par l’action de tous les amis de Cuba, il faudra bien obtenir la levée de ce blocus injuste pour permettre à Cuba, enfin, de pouvoir assurer à sa population le développement auquel elle a droit.

Notre association, Cuba Coopération France, qui œuvre pour développer la coopération entre la France et Cuba, subit aussi les contraintes de ce blocus, puisque une banque française vient de nous refuser un transfert d’argent à Cuba pour un projet que nous y menons. L’extraterritorialité est bien réelle. Nous aborderons ces questions et les moyens de les contrer lors de notre prochaine assemblée générale qui se tiendra le 10 novembre.

En attendant bonne lecture des articles qui abordent la réalité cubaine dans tous ses aspects.

Michel Humbert,
Vice président de Cuba Coopération France,
Codirecteur de la lettre hebdomadaire et du site de CCF

   

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