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Venezuela : Nicolás Maduro prend l’avantage dans la partie d’échecs contre les États-Unis
mardi 6 août 2024 par Cubadebate
À la suite des élections nationales tenues ce dimanche 28 juillet, le peuple vénézuélien a clairement et majoritairement exprimé son rejet du fascisme et de l’impérialisme en apportant la majorité des suffrages au PSUV dirigé par Nicolas Maduro, reconduit pour un troisième mandat présidentiel au palais Miraflores. Un résultat que certains secteurs de l’oligarchie et l’extrême droite qui les soutient, sans oublier l’aigle étasunien, ont bien du mal à accepter.(I.C)
La tension politique entre les États-Unis et le Venezuela est entrée dans une nouvelle phase après le 28 juillet.
Les actions de Washington qui se caractérisent par une pression géopolitique accrue cherche à affaiblir la légitimité des résultats des élections qui ont donné la victoire à Nicolás Maduro.
Quel mouvements ont effectué les deux joueurs dans cette partie ?
Voyons un peu.
La violence après les élections
Sur 80% des bulletins dépouillés, le Conseil National Electoral (CNE) a annoncé la victoire du président Nicolás Maduro avec un écart de 7 points sur son principal adversaire, Edmundo González Urrutia.
La publication des résultats officiels a été retarde par un piratage massif du système de données de l’organisme électoral qui a été dénoncé dans son premier bulletin.
María Corina Machado n’a pas reconnu les résultats en disant avoir les preuves de la victoire de González, sans les montrer. González, secondant la dirigeante de Vente Venezuela, a appelé instamment les témoins des bureaux de vote à rester sur place pour « défendre les vies et garantir la transparence du processus. »
Le discrédit des élections a amené l’exécution d’un dispositif de violence criminelle dans le pays avec des attaques de sièges du CNE et de biens publics.
Les Etats-Unis en scène
Quelques minutes après les élections, la vice-présidente Kamala Harris a émis un communiqué demandant « de respecter la volonté du peuple vénézuélien. » Plus tard, elle a demandé « la publication immédiate des données détaillées des sondages sur les résultats des élections vénézuéliennes. »
Aussi bien le secrétaire d’Etat Antony Blinken que le sous-secrétaire d’Etat pour les Affaires de l’Hémisphère Occidental ont soutenu cette mesure de pression.
Haussant le ton, le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, a publié une déclaration basée sur le rapport du Département de coopération et d’observation électorale (DECO), exhortant Nicolás Maduro à "accepter sa défaite électorale" et suggérant la convocation de "nouvelles élections" dans des conditions différentes si le résultat n’était pas reconnu.
Le TSJ et le rétablissement de l’ordre public
Le Gouvernement vénézuélien, face à ce scénario de déstabilisation et de coup d’État, a mis en place une réponse stratégique pour rétablir l’ordre public et faire baisser la violence basée sur la mobilisation coordonnée de toutes les forces de sécurité militaires et policières.
Parallèlement, le président Nicolás Maduro a présenté un recours contentieux électoral devant la Cour Électorale du Tribunal Suprême de Justice (TSJ) pour enlever tout doute sur les élections et contrecarrer les dénonciations fabriquées de toutes pièces de « fraude. » Cet organisme a demandé aux candidats et aux partis politiques impliqués d’apporter les preuves pour garantir la transparence du processus.
Edmundo déclaré « vainqueur »
A la suite de cette action, le Gouvernement des États-Unis, par la voix d’ Antony Blinken, a reconnu Edmundo González Urrutia. comme « vainqueur » des élections.
Washington a justifié sa position par l’absence de publication des résultats détaillés par l’autorité électorale vénézuélienne, rejetant les dénonciations d’attaque informatique et méprisant les mesures prises par le pays pour résoudre le conflit par la voie des institutions.
Révélation de l’accord du Quatar
La publication de l’accord signé en secret au Quatar l’année dernière par le président Maduro le jour-même des annonces des États-Unis a mis en évidence le non-respect des promesses du Gouvernement Biden. Le coup d’état se découvre en exposant le manque de sérieux de la Maison Blanche.
Dans cet accord les États-Unis s’étaient engagés à lever les sanctions et à rétablir des relations normales avec le Venezuela après les élections présidentielles avec la participation de l’opposition mais les États-Unis ont opté, à l’avance, pour la voie d’une nouvelle opération de changement de régime.
Blinken parle avec González Urrutia et Machado
En réponse, lors d’un appel téléphonique avec Edmundo González Urrutia et María Corina Machado, Blinken a félicité González Urrutia pour « avoir obtenu le plus grand nombre de voix aux élections résidentielles qui ont eu lieu au Venezuela le 28 juillet. »
Le secrétaire d’État a mentionné « les gros efforts de l’opposition pour garantir un nouveau décompte transparent des bulletins », a « exprimé sa préoccupation pour la sécurité et le bien-être [de González Urrutia et de Machado] après les élections, et a condamnant toute violence et tout harcèlement. »
Maduro prend l’avantage
Face à cela, le Gouvernement vénézuélien, à travers le président de l’Assemblée nationale chef du commandement de campagne de Notre Venezuela, Jorge Rodríguez, a montré les preuves que les « procès-verbaux » divulgués par María Corina Machado et Edmundo González Urrutia avaient été forgés de toutes pièces.
Un procès-verbal a été signé au TSJ pour engager le recours contentieux (sans la présence d’Edmundo González ) et aujourd’hui, dans certaines villes du Venezuela, le chavisme a montré la force de sa mobilisation face à une manifestation de l’opposition à Las Mercedes, dans le sud-est de la capitale, très en-dessous des attentes.
Jusqu’à présent, le président a pris l’avantage en désactivant le coup d’État dans le domaine criminel et territorial, en mettant en place la réponse institutionnelle au TSJ et en ramenant la sécurité et la confiance qui revient peu à peu à son niveau normal dans le pays.
En bref, il a construit un « timing » qui a modifié l’échiquier politique à son avantage. Il a pris l’avantage et essaie de le conserver face à des États-Unis qui cherchent à rééditer le projet Guaidó sans avoir la certitude que, cette fois, le projet va fonctionner.
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos
source en espagnol :
Voir en ligne : http://bolivarinfos.over-blog.com/2...