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Les grèves en France ... et ailleurs
dimanche 15 septembre 2024 par Communiste Révolutionnaire
Rouen (Seine-Maritime) : les salarié-es de l’établissement de santé mentale de la m.g.e.n en grève pour défendre les acquis sociaux !
La majorité des salarié-es de l’établissement de santé mentale de la MGEN à Rouen a cessé le travail (Photo). Ils dénoncent les conditions de cession par la MGEN de leur hôpital au groupe VYV dès l’an prochain.
Un projet qui prévoit la suppression de plusieurs acquis sociaux !
"Non à la casse des acquis sociaux !", dit une pancarte accrochée aux grilles de l’hôpital de jour de la MGEN à Rouen. Ils sont seulement une dizaine devant la grille de l’établissement, mais la majorité des 33 salariés se sont mis en grève, à l’occasion de la visite d’une délégation du groupe VYV. C’est à ce groupe que doit être cédé la trentaine d’établissements de santé de la MGEN en France, qui se sépare de son secteur médical. Une cession qui doit intervenir dès juillet 2025 et dont les conditions inquiètent les salariés.
Certains acquis sociaux comme les jours RTT, les jours de carence, les jours "enfant malade" ou encore la prime d’intéressement sont menacés, voire seraient supprimés, dénonce le représentant du personnel, alors même que la MGEN revendique des valeurs humanistes. "Mais il est où le bien- être des soignants lorsque vous leur retirez des choses qui sont essentielles à leurs conditions de travail ? Et on ne parle pas de salaire, là, on parle juste d’acquis sur le bien-être au travail, sur le temps de travail", interroge Florent Vigier, l’un des dix infirmiers de l’hôpital.
Les grévistes craignent surtout une perte de motivation et des départs parmi le personnel soignant. "Il y en a déjà eu un et il y en aura encore", regrette Florent Vigier.
Car ces départs vont déstabiliser les patients et nuire à leur prise en charge, prédit un autre infirmier. "Ils ont des soignants en référence, avec qui ils ont une relation de confiance et cette stabilité leur apporte une certaine forme de réassurance qui permet de stabiliser toutes les angoisses et tous les morcellements qu’ils peuvent traverser", explique Boris Tschammerholl.
"Un turn-over serait délétère pour la qualité de la prise en charge de nos patients ". Sans compter les difficultés de recrutement que connait la psychiatrie alors même que la file active des patients ne cesse de s’allonger. L’établissement de santé mentale rouennais compte 40 places d’hospitalisation, mais suit 150 patients qui souffrent de pathologies mentales.
Casino : plus de 3.000 postes supprimés dans le cadre du plan social annoncé en avril !
Lors d’une réunion du comité social et économique central (CSE) de l’enseigne, la direction du groupe de distribution a annoncé, après une réunion du CSCE à Saint-Etienne, aux syndicats la suppression de plus de 3.000 postes, près de 2 000 dans la filière magasins et 740 dans la branche logistique.
La direction du groupe de distribution, jusque-là donnait une fourchette large de réduction comprise entre 1.293 et 3.267 postes.
Lors du CSCE jeudi dernier à Saint-Etienne, les deux principales entités du groupe ont communiqué aux syndicats les détails du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Distribution Casino France (DCF), qui gère les magasins et le siège social du groupe, prévoit 2.029 suppressions de postes, et Easydis, sa filiale logistique en prévoit 740, avec la fermeture de quatre entrepôts et la vente de deux sites.
Selon les syndicats. « Ce sont au total plus de 3.000 salariés qui sont concernés », si l’on ajoute les postes qui vont disparaître dans les autres sociétés du périmètre historique du groupe, ainsi qu’au sein de Monoprix et de Franprix, ont déclaré vendredi les délégués syndicaux des cinq organisations syndicales représentées dans le groupe.
Cessions de 66 magasins grand format !
Casino avait annoncé début juillet la cession de 66 magasins grand format au groupement "Les Mousquetaires et à Auchan Retail France", conformément à un accord qui avait déjà conduit le groupe à céder plus de 200 hypers et supermarchés à ses concurrents au printemps. Les organisations syndicales ont rendu à l’unanimité un « avis défavorable concernant le déroulement de l’ensemble de la procédure ». Certains représentants du personnel dénoncent « la faiblesse du volet social, avec des indemnités supra légales plafonnées à six mois de salaire pour les personnes licenciées ayant plus de 20 ans d’ancienneté et un congé de reclassement fixé à 70 % du salaire brut ».
D’autres élus mettent en avant « l’insuffisance de l’information » durant la procédure et les incertitudes sur « l’avenir du groupe » que le consortium repreneurs, emmené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (par ailleurs prêteur de Libération), veut réorienter sur le commerce alimentaire de proximité. Casino employait encore fin 2022 quelque 200.000 personnes dans le monde, dont 50.000 en France, avant de multiplier les cessions. Ses effectifs étaient ensuite passés sous la barre des 30.000 salariés en France avant même l’annonce du plan social.
Répression syndicale dans les Pyrénées-Orientales : un responsable de sud poste convoqué en gendarmerie !
Après deux responsables départementaux de la CGT activités postales, c’est au tour d’un de leurs homologues de Sud Poste qui a été convoqué par les forces de l’ordre dimanche 8 septembre 2024 dans le dossier du piquet de grève implanté devant la plateforme courrier de Perpignan Nord lors du mouvement contre la réforme des retraites.
Sud Poste a appellé à la mobilisation dimanche 8 septembre dès 14 h 30 devant la gendarmerie du Soler.
Objectif : soutenir le secrétaire départemental adjoint du syndicat que les gendarmes ont convoqué ce jour-là. Pour recueillir son témoignage sur le piquet de grève mis en place du 21 mars au 6 avril 2023 devant la plateforme courrier de Perpignan Nord. Une action menée dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites.
Pour mémoire, La Poste avait saisi le tribunal pour faire lever ce piquet de grève et obtenu gain de cause. L’entreprise a également déposé plainte contre six syndicalistes pour "entrave concertée à la liberté de travail avec voie de fait". C’est dans ce contexte que le secrétaire départemental adjoint de Sud Poste, qui sort tout juste de trois mois de mise à pied sans salaire, est convoqué à la gendarmerie.
Sud Poste dénonce "une volonté de faire taire toute forme d’objection". Dans la même ligne que la CGT qui pointait du doigt lors des convocations de ses deux responsables une "criminalisation de l’action syndicale".
Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) : depuis plus de 150 jours, les ex- salariés de Ma France maintiennent le piquet de grève !
Les grévistes poursuivent la mobilisation entamée le 16 avril dernier devant l’usine de MA France à Aulnay-sous-Bois.
Après 150 jours de débrayage, la plaie reste ouverte. « C’est une sorte de guerre d’usure », observe Abdel Ait Ouazghour. L’élu CGT et la centaine d’anciens salariés de MA France ne comptent pas lâcher le piquet de grève de sitôt. Le placement en liquidation judiciaire de l’équipementier automobile, décidée le 13 mai 2024, a mis 280 salariés sur le carreau.
En grève depuis avril !
« Maintenant, c’est une question de principe plus que financière », fait savoir Abdel Ait Ouazghour. Si la dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis est à l’arrêt, les grévistes, eux, sont sur le pont : ils gardent l’entrée et les machines. « On arrive très tôt le matin et on repart tard le soir », souligne l’élu syndicaliste.
Le site est surveillé de près par les anciens ouvriers, comme pour protéger le butin que représente le matériel. Surtout depuis le 12 août dernier, lorsqu’un représentant du liquidateur s’est présenté pour
« tenter de négocier et saisir » les machines. Les choses ont dérapé et l’un des grévistes a tenté de s’immoler par le feu. De quoi marquer les esprits des témoins. « Il a perdu tous ses moyens… On n’avait rien vu venir », se souvient Abdel Ait Ouazghour.
Pour comprendre la situation, un coup d’œil dans le rétroviseur s’impose. MA France, propriété du groupe italien CLN, est spécialisé dans l’emboutissage des pièces de carrosserie automobile. 20 % des pièces qui sortent de l’usine sont destinées à Renault et 80 % à Stellantis, qui souhaite délocaliser sa production en Turquie d’ici 2025.
C’est ainsi que le 16 avril, les salariés cessent le travail pour tenter de sauver leurs emplois. « C’est la première fois qu’on a vu autant de personnes se mettre en grève. Il y avait même ceux des bureaux, qu’on ne voit pas souvent d’habitude », remet Abdel Ait Ouazghour. Mais au mois de mai, le couperet tombe et l’usine baisse finalement le rideau.
280 personnes au chômage !
Depuis que la grève a commencé, les revendications des grévistes ont évolué. Mi-avril, la mobilisation voulait faire appel de la décision de la cessation d’activité. Désormais, « il n’y a plus de reprise espérée », lâche l’élu CGT qui escompte néanmoins « une compensation financière ou des reclassements ». La prime revendiquée a été fixée à 70.000 euros net par salarié. « Ça fait deux ans de salaire pour un salarié qui travaille depuis 20 ans », calcule le militant syndical.
Gel des loyers, construction de logements sociaux !
La France traverse une double crise : une crise du logement sans précédent et une crise politique qui fragilise notre démocratie. Alors que les citoyens luttent pour se loger dignement, les politiques publiques semblent de plus en plus déconnectées des réalités du terrain.
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Pour rappeler cette réalité effarante, la CNL a dressé le bilan des politiques austéritaires de ces dernières années :
• 1,4 milliard d’euros par an en moins pour la construction de HLM.
• 250 millions d’euros en moins en 2024 pour la rénovation des HLM.
• L’objectif de construire 100 000 logements neufs par an n’est jamais atteint.
• Expulsion et criminalisation de locataires en difficulté avec la loi dite “anti-squat” Kasbarian- Bergé
En conséquence, la situation des locataires est de plus en plus difficile :
• Les loyers ont augmenté de plus de 10 % depuis 2021.
• 2,7 millions de personnes sont dans l’attente d’un logement social.
• 4,2 millions de personnes sont très mal logées ou sans logement.
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Malgré cela, la spéculation conduit à ce que 3,2 millions de logements soient vacants, dont 320 000 qui seraient immédiatement habitables. Pourtant, le logement ne doit pas être un placement financier mais bien un lieu de vie digne et adapté aux besoins des habitants.
C’est pourquoi aujourd’hui, plus que jamais, nous refusons de rester passifs face à l’aggravation de la crise du logement et réclamons un gel immédiat des loyers ainsi qu’une relance massive de la construction de logements sociaux.
Pour un gel immédiat des loyers !
L’indice de référence des loyers (IRL), qui régule l’augmentation des loyers, connait ses plus fortes hausses depuis 2008 (3,5% par an). L’augmentation incessante des loyers, couplée à la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation, crée des situations intenables : 900 000 ménages étaient en retard de paiement dans le parc social à la fin de l’année 2022.
Une situation grevée par l’inflation, qu’il est impératif de stopper pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et éviter une explosion des expulsions.
Pour une relance massive de la construction de logements sociaux !
La crise du logement affecte directement l’économie et le bien-être des citoyens : un salarié sur six renonce à un poste faute de logement et un étudiant sur trois abandonne sa formation faute de trouver un toit. Ces chiffres alarmants démontrent l’urgence d’agir.
C’est pourquoi la CNL réclame la mise à disposition immédiate des 320.000 logements vacants utilisables et la construction de 250.000 nouveaux logements sociaux par an. Nous demandons également un renforcement de la loi SRU, qui impose des minimas de logements sociaux dans les villes.
Nous demandons à l’état d’enclencher des mesures fortes pour garantir le droit au logement pour tous et redonner espoir à des millions de Français. Nous vous demandons de geler les loyers et de relancer de toute urgence la construction de logements sociaux. La France a besoin d’une politique du logement ambitieuse, juste et solidaire. Il est temps d’agir !
Des salarié-es des jeux olympiques iront devant les prud’hommes !
Durant tout l’été, ils et elles ont travaillé d’arrache-pied à la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques. De quoi faire exploser leur compteur d’heures de travail chaque semaine. Sauf que les contrats qui les lient au Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) sont au « forfait jour » : ce qui n’implique aucun système de prise en compte d’heures supplémentaires ou majorées. Une vingtaine de ces salarié·es ont décidé de se tourner vers les Prud’hommes avec l’appui de la CGT, pour faire reconnaître une situation de « surexploitation » comme la décrit Kamel Brahmi, secrétaire de l’Union départementale CGT de Seine-Saint-Denis.
L’objectif ?
Faire requalifier leurs contrats à durée déterminée, signés en « forfait jours », en contrats classiques. Avec, à la clé, le paiement d’heures supplémentaires et majorées. En effet, ce « forfait jour » a en réalité signifié pour de nombreux salariés précaires des semaines de 60 à 80 heures de travail. Ce type de forfait, créé initialement pour les cadres, mais de plus en plus dévoyé par les employeurs, doit légalement s’accompagner d’une relative autonomie dans l’organisation du temps de travail.
Les procédures prud’hommales sont individuelles, mais la CGT est en train de « constituer et déposer une liasse de dossiers, ce qui va nous permettre d’avoir un seul avocat dans l’intérêt des salariés », explique Kamel Brahmi. Si pour l’heure une vingtaine de salariés sont engagés dans la démarche, leur nombre pourrait « tripler ou quadrupler si l’information se diffuse parmi tous les salariés », estime le responsable syndical.
Des milliers d’heures supplémentaires se sont envolées !
Alors que 3.200 salariés travaillaient pour le Cojop fin août, « 2.800 contrats à forfait jour ont été signés », enregistre Kamel Brahmi. « Ils ne sont pas tous hors des clous, mais selon les contacts et les retours que l’on a, des centaines et des centaines de salariés ont été surexploités ».
Le responsable syndical n’exclut pas d’aller plus loin avec une procédure parallèle, si davantage de personnes se manifestent. « Si l’on arrive à démontrer qu’il y a énormément, et il y en a énormément, de salariés concernés, cela peut nous permettre d’ouvrir une procédure pour travail dissimulé, car ce sont des milliers d’heures supplémentaires qui se sont envolées », menace-t-il.
Le dimanche 8 septembre, alors que la polémique gonfle en interne, un CSE (comité social et économique) extraordinaire s’est tenu au sein du Cojop. Les salariés étaient toujours en attente de son compte-rendu.
Deux jours avant la réunion de ce CSE extraordinaire, vendredi 6 septembre, six salariés déployés à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle ont débrayé pendant une heure, soutenus par plusieurs de leurs collègues. En fin de semaine dernière également, la CGT a pour sa part reçu « une fin de non- recevoir » de la direction du Cojop, retrace Kamel Brahmi. Celle-ci a réaffirmé que la négociation avec la CGT n’était pas envisageable faute de représentativité du syndicat parmi les salariés, en soulignant que son activité était « organisée de façon compatible avec les règles convenues en amont avec nos organisations syndicales représentatives dans le cadre légal. »
C.H.U de Laval (Mayenne) "on aura des morts", une urgentiste s’inquiète d’une mesure mise en place face à la pénurie de médecins !
Comme d’autres hôpitaux, il n’y a pas assez d’urgentistes à Laval. Les véhicules de secours partent désormais sans médecin à bord.
Depuis le lundi 9 septembre à Laval, les véhicules d’intervention du SAMU ne partent pas toujours avec un médecin urgentiste à bord. C’est l’une des solutions trouvées par le directeur du centre hospitalier. "Le médecin du SMUR va prendre son poste aux urgences et venir renforcer les urgences. C’est ce qui se fait dans une très large majorité de centres hospitaliers en France et c’est ce que nous n’avons pas réussi à faire jusqu’à présent."
Pour Caroline Brémaud, urgentiste et cheffe du service à l’hôpital de Laval, cette mesure met la vie des patients en danger. "Vous imaginez une détresse respiratoire chez un patient asthmatique ? On envoie l’ambulancier. L’état du patient se dégrade, comme ça arrive régulièrement, et il faut l’intuber, s’inquiète l’urgentiste. Il faudra attendre le docteur et on aura des morts, c’est une certitude."
L’hôpital de Laval voudrait aussi confier les appels d’urgences la nuit à un médecin d’Angers pour économiser les heures de travail de ses régulateurs et, là aussi, les urgentistes pensent que ça va mettre en danger les patients en retardant leur prise en charge.
Université Paris Dauphine : lutte contre les licenciements chez un sous-traitant !
Un conflit est en cours à Dauphine suite au licenciement brutal et totalement disproportionné de 10 agent-es de ménage (dont certain-es travaillent sur ce site depuis plus de 30 ans.) par la société prestataire OMS.
Les faits reprochés portent sur l’usage de la pointeuse : les collègues, fin juillet alors que la fac était quasi à l’arrêt, ont fait badger par la responsable de l’équipe (elle aussi licenciée), tout en étant là ou bien en ayant parfois fait leurs heures sur un autre créneau apparemment. A priori, cela a été fait en accord oral avec le responsable de site qui maintenant nie les faits. La présidence de Dauphine a fourni les vidéos des caméras de surveillance pour contrôler les salarié-es.
Les agent-es licencié-es se sont présentées sur site hier et ont été empêchées de rentrer. Une mobilisation s’est rapidement mise en place, avec le soutien de la CFDT, qui est présente à OMS, et des syndicats de Dauphine (essentiellement la CGT). Une partie des agent-es est en grève depuis.
Le jeudi 12 au matin, l’Université a renforcé l’équipe de sécurité et a restreint l’accès aux bâtiments pour empêcher les collègues licenciées de rentrer pour exprimer leur colère aux côtés de leur collègues grévistes.
Vers 13h, les licenciées ont pu entrer (avec des renforts de la CFDT) et une mobilisation festive a repris dans le hall de la fac.
On essaie autant que possible de mettre la pression sur la direction de l’université pour contraindre l’entreprise à réintégrer les personnels licenciés. Et comme tout le monde se renvoie la balle, on a demandé une réunion avec la fac, la société et les OS sectorielles et locales.
On demandera peut-être du soutien en cas de rassemblement.
Novares (Bas-Rhin) : les salariés sous le choc d’un projet de fermeture !
La fermeture du site d’Ostwald de l’équipementier automobile Novares sera à l’ordre du jour d’un prochain CSE central du groupe. Un tremblement de terre pour les 126 salariés de l’usine alsacienne.
Mêmes causes, même effets. Alors que le fabricant de boîtes de vitesses Dumarey Powerglide Strasbourg se prépare à un plan social d’ampleur, le site bas-rhinois de l’équipementier automobile Novares, spécialiste de l’injection plastique, est lui aussi dans la tourmente. Lors d’une réunion extraordinaire du CSE, le lundi 9 septembre, les élus ont été informés qu’un contrat attendu, en provenance du constructeur britannique Ineos, ne serait pas attribué à l’usine d’Ostwald. Dans cet établissement où le principal client Stellantis a déjà largement réduit le volume de ses commandes, la nouvelle a été particulièrement mal vécue. « Ineos était le dernier espoir pour redonner du chiffre d’affaires à l’établissement Novares d’Ostwald », considère l’intersyndicale CGT-FO-CFTC. 126 emplois menacés !
La veille, les trois syndicats ont appris de la direction qu’une fermeture du site serait inscrite à l’ordre du jour du prochain CSE central prévu le 25 septembre. « On ne voyait pas de nouveaux projets arriver sur le site, on s’attendait à quelque chose, à une restructuration. Mais une fermeture aussi brutale, non », commente un délégué syndical du site et élu du CSE central qui évoque de
« grosses inquiétudes au sein même du groupe » dans « un secteur d’activité qui ne va pas bien ». Dans son communiqué, l’intersyndicale décrit une annonce reçue « comme un coup de poignard » par les 126 salariés du site et leurs familles, et condamne une « gestion contestable de l’activité qui privilégie les profits pour une minorité et la détresse sociale pour la majorité ».
Les salariés ont débrayé jeudi 12 septembre.
Valeo : face à la suppression de 1200 emplois, les syndicats appellent à un rassemblement le 17 septembre !
L’équipementier automobile Valeo menace de supprimer plus de 1.200 emplois, en délocalisant 3 de ses sites. Face à la menace d’une casse sociale d’ampleur, les syndicats appellent à se mobiliser avec un rassemblement devant le siège de Valeo le 17 septembre.
Un mois après l’annonce de la fermeture des 3 sites de l’équipementier automobile Valeo, aucun repreneur n’a été trouvé. Pour rappel, les usines de Saint-Quentin-Fallavier, de la Sarthe et le site de Recherche et Développement à Verrières-le-Buisson dans les Yvelines, qui comptent respectivement 350, 270 et 600 travailleurs, sont tous menacés de licenciements. Après une vingtaine de départs volontaires cet été, tous ont compris les réels objectifs de la direction : délocaliser la production, probablement en Pologne et en Turquie où la main d’œuvre sera moins chère, et cela alors qu’en 2023, Valeo enregistrait un bénéfice net de 223 millions d’euros.
« Évidemment, on n’est pas les seuls touchés dans le secteur de l’automobile. C’est toujours la même politique pour les patrons, c’est le désir de gagner toujours plus d’argent », explique Serge, technicien et délégué Sud-Solidaire industrie. « Valeo a profité de la dissolution d’Emmanuel
Macron de l’Assemblée nationale pour annoncer la recherche de repreneur pour les 3 sites le 15 juillet », nous confie Kemal, technicien en laboratoire depuis 18 ans et élu pour la CGT. Une surprise pour les travailleurs, qui ne s’attendaient pas à une telle offensive. « Depuis, il y a un fort climat anxiogène, avec des démissions et beaucoup d’arrêts maladie », déplore le technicien.
Mais les grévistes comptent sur certaines de leurs chaînes d’assemblage, indispensables pour fabriquer les nouveaux moteurs de Valeo, pour mettre la pression. En effet, la chaîne d’assemblage en Inde est incapable de fabriquer ces moteurs tant que les chaînes de fabrication ne partent pas de France. « C’est notre levier pour les négociations », nous dit Kemal.
Pour rendre visible la lutte contre ces licenciements et mettre la pression sur l’entreprise, les syndicats CGT, Sud et CAT (Confédération autonome du travail) organisent avec les travailleurs une montée nationale devant le siège de Valeo à Paris le mardi 17 septembre, à 13 heures . Cette nouvelle annonce de casse sociale dans l’automobile s’inscrit dans la continuité de nombreuses attaques contre les travailleurs de l’automobile : Volkswagen, premier constructeur automobile européen, annonçait récemment la possibilité d’une fermeture de deux usines en Allemagne avec 400 postes supprimés brutalement.
Selon une étude commandée par l’Association européenne des fournisseurs automobiles (Clepa), 500.000 emplois seraient menacés dans le secteur de l’automobile d’ici à 2040, sous le prétexte mis en avant par le patronat du passage à la voiture électrique. Face à cette énorme menace qui pèse sur l’ensemble des travailleurs de l’automobile, il faut dès maintenant opposer une réponse la plus large possible pour éviter une véritable catastrophe sociale.
MONDE
Etats-Unis : les salariés de Boeing votent la grève à une écrasante majorité !
La situation financière de l’avionneur est précaire depuis le crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et en 2019 ayant coûté la vie à 346 personnes.
Les salariés de Boeing de la région de Seattle, dans le nord-ouest des Etats-Unis, ont voté à une très large majorité en faveur d’une grève dès vendredi 13 septembre, rejetant la nouvelle convention proposée par leur entreprise, a annoncé leur syndicat. Les travailleurs ont rejeté la convention à 94,6 % et voté jeudi soir la grève à 96 %, a précisé le président du syndicat des machinistes IAM- District 751, qui représente environ 33.000 travailleurs dans le nord-est du Pacifique.
La grève entraînera la fermeture de deux grandes usines d’assemblage dans la région de Puget Sound. Elle va paralyser la production du 737, du 777 et du 767 cargo, dont les livraisons cumulent déjà les retards. Une situation d’autant plus problématique que l’avionneur encaisse la plus grosse partie du paiement (environ 60 %) à la remise des avions.
En dépit du vote massif en faveur de la grève, le Groupe Boeing a déclaré dans un communiqué être
« engagé » dans la négociation. « Nous restons déterminés à rétablir nos relations avec nos employés et le syndicat, et nous sommes prêts à retourner à la table des négociations pour parvenir à un nouvel accord », a affirmé l’avionneur.
Multitude de problèmes de qualité !
Selon les travailleurs, l’accord proposé était bien moins généreux que l’affirmaient les dirigeants. Cette nouvelle convention, qui concerne les adhérents de l’IAM du secteur de Seattle, prévoyait une hausse salariale de 25 % sur quatre ans ainsi qu’un engagement d’investissements dans la région. Et aussi la construction du prochain avion, annoncé pour 2035, dans le berceau historique de l’avionneur qui devait assurer des emplois pour plusieurs décennies.
Boeing espérait que ces concessions suffiraient à esquiver une grève, alors que sa situation financière est précaire depuis le crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, ayant coûté la vie à 346 personnes, et une multitude de problèmes de qualité de la production. « Ce n’est un secret pour personne : notre activité traverse une période difficile, en partie à cause de nos propres erreurs du passé. (…) Une grève mettrait en péril notre reprise commune », avait prévenu mercredi soir le directeur général de l’avionneur américain. Il avait exhorté les employés à ne pas « sacrifier » les progrès futurs en raison de « frustrations liées au passé ».
Les salariés jugent la hausse salariale trop éloignée des demandes du syndicat (+ 40 % initialement) et le volet sur les retraites, insatisfaisant. Une semaine après sa prise de fonction, M. Ortberg s’était engagé à « réinitialiser » la relation avec l’IAM. Mais à la lecture de l’accord, de nombreux syndiqués ont réagi négativement et plaidé pour un arrêt de travail.
Boeing fait l’objet d’une supervision accrue depuis un incident en vol début janvier sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines. Survenu après une série de problèmes de conformité et de contrôle qualité, il a ravivé les questions soulevées sur ces mêmes lacunes après les deux crashs.
La dernière grève chez l’avionneur américain remonte à 2008 et avait duré cinquante-sept jours. Selon les analystes, une grève de cinquante jours priverait Boeing de 3 à 3,5 milliards de dollars de liquidités et aurait un impact de 5,5 milliards sur le chiffre d’affaires.