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Ziouganov : le pays a accumulé de nombreux problèmes qui doivent être résolus d’urgence !

jeudi 19 septembre 2024 par , G.A. Ziouganov

Un discours essentiel sur ce qui ne cesse d’être interprété, manipulé à savoir ce que pense le peuple russe exposé sans détour par le responsable du parti communiste. Marianne qui l’a traduit nous signale ce fait “depuis que nous publions dans Histoireetsociete les discours de Ziouganov c’est la première fois qu’il n’est pas disponible sur YouTube”. Ce n’est pas le seul cas : le nœud de la censure se resserre, lisez pendant que vous le pouvez encore. D’ailleurs voilà la démonstration est faite : le discours de Ziouganov vient d’être interdit sur facebook deux minutes après avoir été publié… cette escalade vers le crime est protégée comme au Liban comme à Koursk la question est de savoir jusqu’où les communistes, la gauche, les progressistes couvriront ce viol permanent des droits à l’information sous couvert de défense de la “démocratie” ?
(note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Le 17 septembre, G.A. Ziouganov, président du comité central du KPRF et chef de la faction du KPRF à la Douma d’État, s’est exprimé lors de l’ouverture de la session d’automne du parlement. Nous vous proposons le texte de son discours.

– Chers députés ! Je vais vous parler des problèmes qui préoccupent la population et nos électeurs. Le niveau d’anxiété est hors norme, il approche déjà les 50 %. Au-delà, c’est l’effondrement psychologique qui commence. Les citoyens sont principalement préoccupés par la guerre, la sécurité, la corruption sauvage, la migration non réglementée et la flambée des prix.

Au début de l’année, nous avons rencontré le président, qui a pris une mesure rare : il nous a invités dans la salle de crise et a montré à tous les chefs de faction ce qu’était la situation sur la ligne de front. Nous avons unanimement donné notre parole que nous ferions tout pour la victoire. Et je crois que la tâche principale de chacun d’entre nous est maintenant d’assurer la victoire sur le nazisme, le fascisme et l’OTAN. L’OTAN n’est pas la seule à se battre contre nous. Cinquante pays, dont le Japon, se sont déjà engagés dans cette guerre. Ce n’est pas un « conflit » ! Il s’agit d’une véritable guerre hybride ! Et si nous ne comprenons pas cela jusqu’au bout et ne répondons pas tous ensemble, la thèse selon laquelle un pays nucléaire ne peut pas être stratégiquement vaincu sera réfutée.

Nous avons déjà été vaincus deux fois : pendant la Première Guerre mondiale, lorsque le gouvernement provisoire, composé presque exclusivement de francs-maçons, a livré le pays. Et après 1991, lorsque les Américains ont investi tous les ministères. En conséquence, nous avons vu écraser l’industrie, détruire 80 000 entreprises et presque complètement piétiner la science.

Il s’agit d’appliquer les instructions formulées par le Président dans son discours : unir la société, tout faire pour mobiliser les ressources et maîtriser les technologies les plus récentes. Mais pour l’instant, ces instructions ne sont pas respectées.

Pourquoi ? Pour l’instant, le président de la Douma a fixé des tâches justes et justifiées. Mais regardons ce qui s’est passé après que vous et moi ayons pris nos soi-disant congés. Bien que notre équipe ne soit pas partie en vacances, parce que vous ne voulez pas reporter les élections qui ont lieu au début du mois de septembre. Et nous sommes obligés de rester 15 ans d’affilée sans vacances.

Une semaine plus tard, le 6 août, les Ukronazis ont envahi la région de Koursk. Au cours de ces mêmes journées d’août, alors qu’en 1943 nous tuions les fascistes sur ces étendues, ils ont occupé neuf districts. Lorsque Ivanov, premier secrétaire du comité régional de Koursk du KPRF, m’a appelé pour me dire qu’il y avait une bataille à 50 kilomètres de la centrale nucléaire, je me suis senti mal, moi qui avais testé, entre autres, des armes nucléaires. Nous avons construit cette centrale lorsque notre front était près de Dresde et qu’elle se trouvait à 2 000 kilomètres de là. Et aujourd’hui, elle n’est pas couverte, elle n’est pas correctement protégée. Apparemment, ceux qui ont assuré la sécurité ont oublié beaucoup de choses. Et ils doivent rectifier la situation de toute urgence.

Trois semaines se sont encore écoulées, et le dimanche 1er septembre, 154 drones nous sont tombés dessus. Il s’agit d’une machine sophistiquée, coûteuse, d’au moins 20 kilogrammes de charge. Vous avez vu l’attaque de l’OTAN sur la Russie centrale. Et vous n’avez pas besoin de nous dire qui appuie sur les boutons ! La question principale est de savoir qui contrôle le processus. Et ce sont surtout les Américains, l’OTAN et M. Biden. On ne cesse de le montrer trébuchant et sa successeure Kamala Harris riant aux éclats. Mais ils ont beau trébucher et rire, ils ont réussi à faire plier l’Europe. Ils ont déjà partiellement mis en faillite la puissante économie allemande, se réservant de nombreuses ressources. Ils nous ont déclaré la guerre, ainsi qu’au parti communiste chinois. Si nous ne réalisons pas pleinement qu’ils nous font la guerre pour détruire le monde russe, nous ne pourrons pas gagner cette bataille.

Sur le plan politique, nous avons remporté des victoires. Lors des élections présidentielles, le chef de l’État a reçu le soutien absolu des citoyens. Il s’est rendu avec ce soutien en Chine, en RPDC et au Viêt Nam. Il a tenu d’excellentes réunions avec les pays arabes, les dirigeants d’Afrique et d’Amérique latine. Nous renforçons avec confiance nos relations avec eux, nous développons rapidement notre coopération. Et nous prouvons que la Russie n’a pas été poussée à l’isolement.

J’étais sûr que vous continueriez à suivre les mêmes principes lors des élections régionales. Mais ce que vous y avez organisé aurait fait l’envie de Sobtchak lors de la bacchanale « démocratique » de Leningrad, et des bandits d’Eltsine qui se sont livrés à des malversations lors des élections des années 1990.

Vous vous félicitez aujourd’hui de vos victoires. Mais de quelle victoire pouvons-nous sérieusement parler ? Je vais vous donner les résultats de cette victoire.

Nous parlons beaucoup des sanctions occidentales. Oui, les sanctions sont néfastes, mais leurs conséquences ont été largement surmontées. Néanmoins le taux d’intérêt de 19 % que la Banque centrale a fait exploser est une « sanction » pire que les sanctions américaines et européennes réunies.

Je ne sais pas qui, du gouvernement ou de la Banque centrale, contribue le plus à l’inflation. Alors, réunissons-nous et abordons cette question ! Nous les avons approuvés, nous les avons nommés. Et nous devons faire face à cette situation. C’est tout simplement flagrant !

Le prix du pain dans le pays, où nous avons récolté 150 millions de tonnes de blé, a augmenté de 38 %. Pour une telle chose, nous devrions destituer la personne qui l’a autorisée ! Même dans la Rome antique et l’Égypte ancienne, on réglementait le prix du pain et de l’huile d’olive. Regardez comment les produits fournis par les petites et moyennes entreprises sont éliminés des chaînes de vente au détail. Vous les avez pris à la gorge, ils sont incapables de vivre et de se développer.

La situation des tarifs du logement et des services publics n’est pas moins alarmante. Vous et moi avons décidé que leur croissance ne pouvait dépasser l’inflation de plus d’un pour cent. Qui donc augmente les tarifs de 10 à 12 % ? Beaucoup de gens sont choqués lorsqu’ils voient les nouvelles factures.

Jamais auparavant les légumes n’avaient augmenté de 20 à 30 % au mois d’août, en pleine saison, comme c’est le cas cette année. Je ne vois aucune mesure pour arrêter cela, à part la régulation des prix et la responsabilité personnelle de ceux qui permettent leur croissance incontrôlée.

L’essence et le diesel ont dépassé les 60 roubles. Mais les salaires, les pensions et les bourses augmentent-ils au même rythme ?

Nous avons 10 millions de personnes qui vivent avec 12 000-14 000 roubles par mois. C’est la pauvreté absolue.

Notre députée Ostanina a introduit de nombreuses lois, a aidé la région d’Orenbourg à lutter contre les inondations, et maintenant elle s’y est rendue à nouveau. Et qu’a fait le gouverneur Pasler en guise de remerciement ? Il a écarté sa candidature !

J’ai rencontré le chef de Saint-Pétersbourg Beglov et je lui ai expliqué que la ville des trois révolutions ne pouvait pas ne pas participer aux élections. Mais il a écarté notre secrétaire, brisé notre faction et s’est comporté comme un voleur politique. En conséquence, le taux de participation a été le plus faible : seuls 24 % des électeurs se sont rendus aux urnes. Pensez donc au niveau réel de confiance dans le gouverneur de la capitale du Nord !

Vous et moi avons organisé toute une série de forums économiques. Au Forum de l’Orient, Kharitonov et son équipe, Kalashnikov et Kornienko ont fait une brillante prestation. Kharitonov est impliqué dans cette région depuis de nombreuses années. Pourquoi tout cela ne devient-il pas notre bien commun ?

À mon avis, la situation générale en termes militaires et politiques est extrêmement complexe et dangereuse. En tant que militaire ayant parcouru tous les points chauds, je perçois beaucoup de choses différemment des personnes qui ne connaissent pas bien cette sphère. Je viens de la région d’Orel, il y a 800 fosses communes dans mon pays. Il n’y a pas une seule famille où personne n’est mort pendant la Grande Guerre Patriotique.

Ouvrez le dernier discours du président. Il a dit clairement : nous devons être prêts à faire face à n’importe quel événement. Mais nous ne sommes pas prêts en termes financiers et économiques. Parce que le bloc financier du gouvernement lui-même alimente l’inflation et empêche l’économie de fonctionner correctement.

Nous ne sommes pas prêts non plus sur le plan politique. Parce que dans des conditions de danger militaire, vous n’avez pas mené cette campagne électorale comme il se doit. Personne n’organise jamais d’élections en temps de guerre. Les Américains l’ont fait une fois. Ils ont d’abord élu Roosevelt, puis Truman. Et nous avons eu deux frappes nucléaires sur le Japon.

Vous parlez de stratégie militaire. Mais elle doit être proportionnée aux menaces qui existent réellement. Le chef de Rosatom, Likhachev, a dit sans ambages : « Tchernobyl ne sera qu’un petit incendie s’il y a une catastrophe à la centrale nucléaire de Koursk ». Et il a tout à fait raison ! Cette centrale alimente 17 régions, mais il n’y a pas de couverture normale. Il faut donc prendre des mesures d’urgence.

J’en appelle au président de la Douma. Lui et le Président ont récemment fait beaucoup sur la scène internationale. Leurs voyages en Asie centrale, en Amérique latine, dans les forums internationaux ont considérablement augmenté le nombre de nos amis et alliés. Mais nous ne pouvons tolérer la façon dont vous traitez un parti dont les principaux alliés dans le monde sont, avant tout, les socialistes, les communistes et les forces patriotiques. Mais vous avez écarté 700 de nos représentants des élections en toute illégalité, et vous ne pouvez trouver la vérité nulle part !

Je me suis rendu au bureau de vote de Moscou où je vote depuis 30 ans. Il n’y avait personne, un silence inquiétant. Il s’avère que je dois écrire une demande pour obtenir un bulletin de vote papier. Le président a répété à maintes reprises que nous défendions les valeurs traditionnelles. Mais les valeurs traditionnelles, c’est voter avec un bulletin de vote papier. Et j’ai tout à fait le droit de le faire. Quiconque détient le contrôle technique du système de vote électronique peut manipuler n’importe quelle élection comme il l’entend. Le passage à un tel système est une décision irresponsable qui ne contribue ni à la consolidation ni à la résolution des problèmes urgents.

Je suis étonné de votre attitude à l’égard de nos spécialistes qui ont obtenu des résultats remarquables en tant que dirigeants régionaux. Lokot a fonctionné brillamment à Novossibirsk. Et alors ? Ils veulent à nouveau le prendre à la gorge.

Konovalov s’est brillamment acquitté de sa tâche en Khakassie. Mais 200 technologues politiques « noirs » ont été amenés là-bas. Ils ne les ont repoussés qu’après ma rencontre avec le président.

Klychkov travaille avec talent dans ma région natale d’Orel. Il a doublé le budget, s’est rendu 15 fois au front, apporte tous les trois jours de l’aide humanitaire à ceux qui se battent désespérément et courageusement. Et ils lui demandent : où avez-vous trouvé l’argent ?

Nous avons envoyé 128 convois sur le front et nous n’avons pas pris un centime à qui que ce soit. Chacun de nos adjoints a donné un tiers de son salaire pour aider les gars. Vous devriez recevoir des ordres pour cela ! Alors, calmez vos « chasseurs » !

La question la plus importante aujourd’hui est celle de la sécurité. Kolokoltsev a un déficit de 140 000 personnes. S’il y a un pépin demain, il n’y aura personne pour l’arrêter. Nous avons déjà été confrontés à ce problème l’année dernière avec la situation de Prigojine. Vous vous en souvenez très bien.

Je pense que nous devons résoudre tous ces problèmes immédiatement ! Il y en a tellement !

   

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