Accueil > URC en direct > Actualité Politique et Sociale > RETRAITES : Conclave bidon ou LUTTE DES CLASSES !
RETRAITES : Conclave bidon ou LUTTE DES CLASSES !
samedi 28 juin 2025 par Unité CGT
L’échec final du « Conclave » sur les retraites avait été annoncé dès l’ouverture de ces concertations entre « partenaires sociaux » autour de « l’amélioration » de la réforme des retraites » imposé en 2023. Le Premier ministre avait verrouillé le cadre, déjà étroit, de négociations en affirmant que l’âge de départ à 64 ans était intouchable.
Si la Confédération CGT a fini par quitter le Conclave, la participation de la CGT à cette opération de communication a semé la confusion et les illusions. Le refus des organisations patronales de céder la moindre miette n’est pas surprenante : le rapport de force est tel que ces voyous en col blanc, en accord et complicité avec le gouvernement, n’ont aucune raison de « reculer ».
Pire, la presse s’est fait écho des « volte-face » de certaines Confédérations, notamment la CFDT, qui ont « lâché » la revendication de l’intersyndicale du retour aux 62 ans comme âge légal de départ à la retraite et se sont affirmées prêtes à accompagner une réforme systémique de notre système de retraite, c’est-à-dire au retour, par la fenêtre, du projet macroniste de retraites à points et par capitalisation.
De même, l’amélioration de la prise en compte de la « pénibilité » était une justification pour certains syndicats de leur participation au « conclave ». Mais, la réalité de la lutte des classes a bien vite rattrapé les « négociateurs » en chef : sans rapport de force, sans le pistolet de la grève sur la tempe, le patronat ne cède jamais.
Sur la question des salaires, comme sur celle de la retraite ou de l’exploitation (autre nom de la pénibilité), le patronat se battra toujours pour « lâcher » le moins possible, pour le moins de personnes, et le plus tard possible.
Ainsi et logiquement, le patronat a noyé les discussions autour de l’amélioration de la prise en compte de la pénibilité en multipliant, pour les travailleurs, les sauts d’obstacles et autres procédures et contre-procédures (cartographies, référentiels, attestations médicales, consultations du CSE, etc…) pour enrayer l’accès des salariés meurtris dans leur chair et psyché par l’exploitation capitaliste aux soins et à la justice.
En avalisant (d’avance !) ces (futurs ?) reculs sociaux, en acceptant dès maintenant et de manière hors-sol, sans aucunes contreparties puisque les négociations ont finalement capoté, le Conclave a contribué à faire reculer encore un peu plus la combativité dans le pays.
Le premier ministre a d’ailleurs annoncé qu’il introduirait les « avancées » sur lesquelles se sont accordés les partenaires sociaux dans le budget 2026.
Ainsi, et en résumé, la mise en place de ces réunions, particulièrement inutiles et gazeuses, entre « partenaires sociaux »sous la houlette de l’Etat aura donc servi à :
- 1. Justifier la non-censure dugouvernement par le Parti Socialiste qui se gargarisait « d’aller chercher les victoires »
- 2. Intégrer les syndicats à une cogestionde façade, éteindre ou prévenir les contestations grâce au « dialogue social »
- 3. Paralyser l’opposition sociale etpolitique à la Macronie.
- 4. Paver la voie aux prochaines attaques contre notre système de retraite, contre la Sécurité sociale et contre la Protection sociale en général.Ni le « dialogue social » ni le Parlement ne nous permettront de revenir aux 62ans (encore moins aux 60 ans) d’âge minimum légal de départ à la retraite.
« S’en remettre » au vote des députés et sénateurs, arrimer nos dates de mobilisations sur des votes parlementaires, c’est désarmer les travailleurs par la délégation de pouvoir.D’ailleurs, même de ce point de vue simpliste, le Sénat est entièrement aux mains de la droite : seul un rapport de force, à partir des mobilisations et surtout des grèves, de très haut niveau nous permettra de leur arracher une abrogation de la réforme des retraites.
Répétons-le : la CGT n’est pas un « lobby syndical », les syndicales CGT ne sont pas les « petites mains » des partis politiques.
Ces illusions, lorsqu’elles se dissipent, provoquent la frustration et la colère du camp des travailleurs qui peut s’estimer, légitimement, dupé.
La seule voie réaliste et efficace, qui pave d’ailleurs la voie de la victoire, est celle de la lutte des classes qui s’appuie sur le réel, c’est-à-dire l’organisation du rapport de force, notamment par la grève, dans les entreprises, ateliers et services !

