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Le retour de l’Alliance néo-khazare

dimanche 6 juillet 2025 par strategika51

La première guerre mondiale hybride en cours ne manque pas de rebondissements assez spectaculaires.

L’un des théâtres de guerre hybride les plus prometteurs semble être un axe oblique liant l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la Russie occidentale , l’Iran et Türkiye.

Le jeu entre Bakou, grand allié d’Israël et de la Türkiye, pays clé de l’Alliance atlantique, et de l’autre, l’Iran, relève d’un Western spaghetti de premier ordre. Dans ce jeu de massacre, le président iranien risque sa peau. Dans l’ombre des trois pistoleros, se dessine l’ombre incertaine d’une Arménie aux abois, d’une Ukraine en feu et d’Israël, lequel revient vers la Khazarie natale et donc les terres ancestrales d’une majorité non négligeable de ceux qui se revendiquent israéliens ashkénazes.

Quel est le bon, la brute ou le truand ?

L’Azerbaïdjan était en conflit avec l’Arménie au sujet du Haut-Karabagh, une région dont l’Azerbaïdjan a repris le contrôle par la force en 2020 et 2023, mettant ainsi fin à la présence séparatiste arménienne de longue date dans cette région. Ce succès militaire a renforcé la position régionale de l’Azerbaïdjan et diminué l’influence de la Russie en tant que médiateur, d’autant plus que les forces de maintien de la paix russes n’ont pas empêché l’offensive de l’Azerbaïdjan.

Simultanément, l’Arménie, toujours tentée par un rapprochement total avec l’Union européenne et les États-Unis, semblait jouer sur les deux tableaux. La défaire militaire face à l’Azerbaïdjan a déterminé la sortie de l’Arménie de l’influence russe. À l’issue du conflit du Haut Karabagh, la Russie a perdu son influence sur les deux protagonistes.
Notons que durant ce conflit précurseur de la guerre en Ukraine dans le domaine de l’émergence des drones kamikazes et leur impact sur le champ de bataille, l’Arménie était soutenue par l’Iran et l’Azerbaïdjan par Türkiye et Israël suivant des calculs géopolitiques complexes où le facteur religieux n’avait nullement sa place.

La diaspora arménienne de part le monde dont l’influence est estimée comme effective dans certains pays comme la France s’est révélée incapable de contrer la formidable influence des lobbies pro-Israël.
Cet aspect est fascinant en lui-même.

L’Azerbaïdjan et Türkiye, qui se revendiquent ouvertement d’un pantouranisme décomplexé et conquérant, sont les alliés d’un Israël dont l’idéologie nationaliste est en phase de crise existentielle dans le cadre d’une convergence d’intérêts géostratégiques mais ce rapprochement transcende cet aspect et se retrouve lié au défunt empire Khazar.

Les trois acteurs sont naturellement hostiles à l’Iran : l’Azerbaïdjan pour des questions de revendications territoriales ; la Türkiye pour des considérations historiques et géopolitiques ; Israël pour des considérations géostratégiques.
De ce fait, l’Iran se retrouve non seulement confronté aux pays Arabes du Golfe, l’Irak, la Jordanie et l’Égypte ainsi qu’à des pays musulmans comme le Pakistan et l’Afghanistan mais fait face à une solide alliance néo-khazare formée par Israël, Türkiye et l’Azerbaïdjan. Le soutien de l’Iran à l’Arménie n’a pas servi à grand chose vu que l’Arménie a trahi successivement et parfois simultanément tous les pays qui l’ont soutenu ou aidé en un laps de temps assez court.

Ce retour des néo-Khazars se revendiquant indirectement de cet ancien royaume médiéval s’étendant de la mer Caspienne à l’Ukraine est une mauvaise nouvelle pour la Russie actuelle. [1]

L’Azerbaïdjan et Israël ont développé un “partenariat” unique dans les domaines de l’énergie (principalement le gaz naturel), de la défense (coopération très active), de la technologie et de la diplomatie. La société azerbaïdjanaise SOCAR a acquis une participation de 10 % dans le champ gazier israélien de Tamar, ce qui démontre l’ampleur et la profondeur de la coopération et des intérêts stratégiques mutuels, en particulier dans les domaines de l’énergie et de la sécurité régionale.

Sur le plan du renseignement, la coopération entre les deux pays a créé des résultats plus que spectaculaires dont l’évocation suscite systématiquement une accusation de complotisme. Outre cela, Bakou semble être le médiateur et le facilitateur privilégié entre Ankara et Tel-Aviv dont les relations sont loin d’être faciles pour un grand nombre de raisons.

Il est à souligner que le Panturkisme et le Pantouranisme, lesquels sont deux idéologies différentes, revendiquent une grande partie des territoires de l’ancien royaume khazar d’où sont issu les principaux meneurs et têtes pensantes du mouvement sioniste contemporain, les élites politiques et militaires israéliennes ainsi qu’une grande partie des membres de l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) [2].

Évidemment, personne ne parle d’une résurrection de l’Alliance khazare ou d’un État khazar mais d’une convergence d’intérêts géostratégiques, économiques et sécuritaires entre ces pays dans un cadre similaire à celui des Accords d’Abraham.
Ce jeu sémantique cache à peine un atavisme basé sur quelque chose de plus ancien. Nous sommes les premiers à évoquer ce sujet et l’actualité stratégique de l’Ukraine à l’Iran en passant par l’Oural et le Caucase démontrera encore une fois que la réalité des choses est différente du narratif imposé au public.


Voir en ligne : https://strategika510.com/2025/07/0...


[1[…]Ce royaume puissant qui régna, à son apogée, sur un immense territoire situé entre le Caucase et la Volga et entre la Mer noire et la Mer caspienne, était surtout connu pour avoir protégé Byzance, à l’ouest, contre l’envahisseur arabe triomphant. Pratiquant le chamanisme, la classe dirigeante Khazare se converti au Judaïsme (vers 860), afin d’assurer son indépendance vis-à-vis des voisins chrétiens et musulmans (Byzance et le Califat arabe) rejointe, un peu plus tard, par un grand nombre de Khazars qui épouse la religion mosaïque. […] Shlomo SAND -Comment fut inventé le peuple juif. Comment la terre d’Israël fut inventée

[2Ils sont tous des ashkénases

   

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