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Le dernier journal « Le Manifeste » est arrivé
samedi 12 juillet 2025 par URC
L’éditorial du journal.
La fascisation comme réponse à la crise de l’impérialisme.
Depuis quelques années, le processus de fascisation mis en place par la classe dominante française s’accélère indéniablement. Dissolutions, lois liberticides, interdictions de manifestations, criminalisation de la solidarité internationale avec la Palestine, interventions policières dans les universités, répression des mobilisations étudiantes…
L’offensive réactionnaire fascisante vise à écraser la contestation politique, notamment dans les rangs de la jeunesse.
Après la dissolution en 2021 du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui combattait par la voie du droit les discriminations islamophobes et en février 2025 du collectif Palestine Vaincra, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a engagé la procédure de dissolution de la Jeune Garde, organisation antifasciste enracinée dans les quartiers populaires, et d’Urgence Palestine.
Alors que, comme tous les ans, le 10 mai, plusieurs centaines de militants néofascistes défilaient sous protection de la police à Paris, que les discours médiatico-politiques islamophobes se répandent jusqu’à produire les crimes racistes les plus odieux comme l’assassinat d’Aboubakar Cissé, le gouvernement criminalise afin de les faire taire les organisations antifascistes et antiracistes ou de défense du peuple palestinien, victime d’un génocide.
Il démontre ainsi, une fois de plus, sa collusion avec les extrêmes-droites françaises, qui, elles, ont tribune libre dans les médias des oligarques.
Ainsi, le ministre de l’Intérieur a déjà annoncé sa volonté d’interdire le voile à l’université et dans le cadre des sorties scolaires. En mars, il éructait « À bas le voile » lors de son meeting à Paris. En février, le Sénat votait l’interdiction du voile dans le cadre des com- pétitions sportives. Après l’interdiction du voile à l’école en 2004, le vote de la loi Séparatisme en 2021 et l’interdiction des abayas à l’école en 2023, le gouvernement amplifie encore l’islamophobie d’État dévoyant, toujours plus, le concept de laïcité.
D’autre part, avec le soutien du RN, de la droite, des macronistes, du PS et des Verts, l’Assemblée nationale a adopté le 7 mai la Loi relative à la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations, les violences et la haine dans l’enseignement supérieur. Cette loi va permettre la mise en place d’une nouvelle instance disciplinaire académique présidée par un magistrat administratif et placée sous la tutelle du recteur, qui pourra poursuivre les étudiants qui se mobilisent pour leurs droits ou pour la défense de la Palestine.
Cette fascisation est la traduction politique de la crise de l’impérialisme français qui perd pied. Défait au Sahel, affaibli économiquement face aux impérialismes occidentaux concurrents, il recule et s’effrite.
Empêtrée dans une crise économique d’ampleur, avec plus de 300 plans de suppression d’emploi en un an, la bourgeoisie française n’a plus d’autre choix que de durcir le ton. Et plus sa position mondiale se fragilise, plus la crise économique s’amplifie, plus l’État bourgeois se fascise.
C’est dans ce contexte que la bourgeoisie tente de contraindre les travailleurs à accepter la course à la guerre et les nouvelles attaques sociales d’ampleur, dont le budget austéritaire de 2026 donne un avant-goût, qui leur seront imposées.
Mais la fascisation n’est pas inéluctable.
Pour empêcher le génocide du peuple palestinien, nous devons continuer à dénoncer l’apartheid, à faire pression sur nos gouvernements et à organiser et soutenir la résistance populaire et les solidarités internationales.
Pour combattre cette course à la guerre et lutter contre l’impérialisme français, il est plus qu’urgent de reconstruire un vaste mouvement pour la Paix.
Pour lutter contre la fascisation et l’islamophobie, nous devons appeler et participer à un large front antifasciste pour la défense de nos droits démocratiques.
Pour briser la précarisation et la paupérisation, l’unité des travailleurs et le renforcement des luttes est une priorité.
L’URC entend bien jouer son rôle dans cette course contre la montre avec la montée du danger fasciste. Elle appelle les organisations communistes à construire l’aile anticapitaliste dans ces différents fronts.
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