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Au Liban, Georges Abdallah accueilli en héros par une foule immense

vendredi 25 juillet 2025 par En direct du Liban

Georges Ibrahim Abdallah a affiché vendredi son soutien inébranlable à la cause palestinienne dès son retour au Liban, après plus de 40 ans derrière les barreaux en France.
Nous vous proposons son dernier interview traduit par une camarade.

Si j’ai résisté 41 ans dans une prison, c’est grâce à votre résistance à vous tous hors de la prison : ma résistance n’a pas de sens sans la vôtre. Quand vous mettez un bout de viande dans un congélateur, il ne change pas. Un militant n’est pas un bout de viande : il est résiliant, à la hauteur de la mobilisation de ses camarades dehors. Plus ses camarades ont une place centrale dans le combat, puis il est résiliant.

J’ai triomphé face à l’ennemi. A tous de poursuivre la lutte jusqu’à repousser complétement l’ennemi aussi. Israël vit aujourd’hui ses derniers instants. Je suis sorti grâce à votre mobilisation à vous tous : Il n’y a pas de « destin » écrit à l’avance, c’est une question de rapport de force. Quand laisser un détenu politique en prison coute plus à l’impérialisme que sa libération, grâce au mouvement de solidarité qui s’amplifie, il le libère.

 
Journaliste d’Al Mayadeen : Que dites-vous à la résistance en Palestine, dont vous faites partie ?

La résistance en Palestine doit continuer, et s’intensifier. Elle doit être à la hauteur des squelettes d’enfants qui bougent, oui, on voit des squelettes qui bougent. Et des millions d’Arabes regardent. À quelques mètres d’Al-Azhar, en Égypte… à quelques mètres de la Kaaba de Mohammed ibn Abdallah, des enfants palestiniens meurent de faim. À quelques mètres de 80 millions de croyants de Mohammed en Égypte, les enfants de Palestine meurent de faim. C’est une honte historique qui rejaillit sur les peuples arabes plus encore que sur leurs régimes.
Les régimes, on les connaît.
Combien de martyrs sont tombés dans des manifestations pour Gaza ? Aucun.
Si deux millions d’Égyptiens descendaient dans la rue, il n’y aurait ni massacre, ni génocide.
La clé, elle est entre les mains du peuple égyptien, plus que tout autre.
Les militants du monde assument leurs responsabilités, au point de faire honte à chaque Arabe.
Quand une jeune fille de vingt ans, Greta, vient de Suède jusqu’au large de Gaza, pendant que les marins d’Égypte restent spectateurs en parlant de leur « place garantie au paradis »... eh bien qu’ils nous montrent ce paradis, en prenant d’assaut les frontières de Gaza !
 
Journaliste d’Al Mayadeen : Que dites-vous aux martyrs de la résistance ?

Nous nous inclinons devant les martyrs de la résistance — aujourd’hui, demain, et à jamais.
Ils sont le socle de toute pensée véritablement libératrice.
 
Journaliste d’une chaîne libanaise : Dans ces premières minutes à Beyrouth, aviez-vous imaginé revenir un jour sur cette terre ?

Évidemment. Je savais que je reviendrais sur cette terre. Car la résistance est profondément ancrée ici, elle ne peut être déracinée.
Tant qu’il y a résistance, il y a retour sur la terre natale — pour moi et pour tous les prisonniers.
 
Journaliste de la chaîne Al-Manar (Hezbollah) : Que répondez-vous à ceux qui prétendent que la résistance au Liban est faible ?

La résistance n’est pas faible.
Elle est forte des martyrs qui la portent.
Quand ses dirigeants sont tombés en martyrs, la résistance est forte.
Une résistance n’est faible que lorsqu’elle est dirigée par des traîtres.
La nôtre est dirigée par des martyrs.
 
Journaliste de la radio libanaise Sawt al-Chaab (La Voix du Peuple) : Quel message adressez-vous à toutes celles et ceux qui vous attendaient aujourd’hui ?

Mon message, c’est de nous rassembler autour de la résistance plus que jamais. Aujourd’hui plus que jamais.
Quand on voit des enfants — des squelettes vivants — bouger, pendant que des millions d’Arabes regardent en silence... c’est une honte.
Greta, vingt ans, vient de Suède pour Gaza. Et nous ? Où sont les jeunes d’Égypte ?
Où sont les femmes d’Égypte ? Où sont les hommes ?
Nous ne demandons pas où sont les militants… mais où est le peuple ordinaire ?
Il faut un minimum de dignité.
En Europe, à Paris, à Rome, à Milan, en Espagne, en Irlande — les gens bougent, les jeunes bougent.
Mais où sont ceux qui doivent bouger en Égypte ?
Il y a 104 millions d’habitants en Égypte. Combien sont descendus dans la rue ?
Un seul million à la frontière de Gaza suffirait pour mettre fin au génocide.
Un million. Ça suffit.
 
Journaliste d’Al Mayadeen : Ta mère est décédée pendant que tu étais en prison… Que lui dis-tu aujourd’hui ?

Ma mère est comme tant d’autres mères de prisonniers — elles sont parties avant leurs enfants. Ce sont elles, les premières martyrs.

   

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