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L’honneur du peuple israélien, et une affaire de survie.

lundi 28 juillet 2025 par Francis Arzalier

Il est des moments dans l’histoire d’un pays où l’ignominie des conduites est tel qu’on peut désespérer de l’avenir moral d’un peuple, où on est en droit de se poser la question : cette Nation basculée dans le crime mérite-t-elle encore d’exister ?

Depuis des mois que Gaza et la Cisjordanie palestiniennes sont converties en Camps de la Mort, en ruines ravagées parcourues d’êtres humains affamés entre deux hôpitaux détruits, et cela avec l’approbation massive de millions de citoyens Israéliens. On est alors en droit de se poser une question : Cet état national qui depuis près de 80 ans bombarde et tué impunément les peuples qui l’entourent et justifie par la volonté de son Dieu et ses forces armées son droit de dérober les terres du voisin, cette Nation colonisatrice qui ne conçoit d’autre avenir que l’exaction, telle une tumeur maligne envahissante, au sein de peuples impuissants,

Mérite-t-elle encore de d’exister ?

On ne peut s’empêcher d’y penser à l’issue des horreurs de Gaza, et le constat en 2025 que la » solution à deux États », dont nos « Experts » médiatiques de tout bord nous rebattent les oreilles, est de plus en plus inapplicable, tant les réalités de terrain sont tissées de haines indélébiles et de rapports de force toujours plus déséquilibrés, et cependant impuissants à imposer une issue durable.

Car, il faut bien le reconnaître, le Goliath militaire israélien n’a pas réussi à imposer ses objectifs au David palestinien, à éradiquer la Résistance armée en 9 mois d’écrasement militaire : les populations de la bande de Gaza ne partiront pas massivement de leur pays martyrisé, et les militants du Hamas et des autres organisations nationales de combat, fortement éprouvées, existent toujours militairement et surtout incarnent plus qu’avant la haine populaire contre l’occupant sioniste, à Gaza comme en Cisjordanie.

Dans la confrontation Israéliens-Palestiniens, la domination des premiers n’est pas que militaire et économique. Elle est aussi démographique, grâce aux guerres depuis la Naqba de 1948. Les citoyens de l’État d’Israël sont plus de 10 millions, même si ce chiffre inclut plus d’un million et demi d’Arabes Palestiniens, notamment à Jérusalem. Les Palestiniens sont certes plus nombreux au total (estimés à 14 millions), mais du fait des guerres successives, ce peuple est éclaté et morcelé, fait de 3, 2 millions d’habitants en Cisjordanie, de 2,3 millions en « bande de Gaza », et surtout, ne l’oublions pas, d’environ 6 millions et demi d’expatriés, éparpillés dans les divers États Arabes, notamment en camps précaires de réfugiés.

Pendant ce demi-siècle de ce crime que fut leur dispersion, sous la protection militaire des USA, et avec la complicité d’une majorité des grandes puissances d’Europe, l’État d’Israël n’a cessé de s’agrandir de migrants juifs, venus surtout d’Europe et d’Amérique, colonisateurs et soldats en puissance.

Quelle issue ?

Ce déséquilibre ne peut que perdurer tant que le parrainage des USA et la complaisance de leurs alliés, européens mais aussi Arabes, des Émirats à l’Arabie Saoudite, de l’Égypte au Maroc, garantira l’impunité à l’État sioniste, quels que soient ses actes. La seule possibilité de basculer cette dissymétrie est un mouvement populaire mondiale qui impose aux gouvernements la mise hors la loi de l’État sioniste colonisateur d’Israël, le boycott des fournitures militaires et des relations économiques avec lui. Et cela aux États Unis, en Europe, Amérique et Asie, dans les pays arabes, dans l’ensemble des « mondes du Sud ».

Impossible, nous dira-t-on ?

C’est au contraire le seul chemin possible, et ces derniers jours de juillet montrent que l’indignation morale contre les crimes sionistes commence à s’exprimer dans les rues de nombreux pays, aux États Unis, à Londres, Paris, etc., un début de prise de conscience encourageant, qui reste à amplifier.

Fait plus prometteur encore, la manifestation qui a eu lieu à Tel Aviv, d’Israéliens, juifs et Arabes mêlés, et surtout pour la première fois affichant des mots d’ordre sans ambiguïté : « Assez de massacres à Gaza, Paix maintenant ! ». Ils étaient peu nombreux, dira-t-on ; ce qui n’a rien d’étonnant, ces courageux contredisent l’emballement guerrier majoritaire.

Mais ils sont l’honneur de la nation israélienne, et les garants de son avenir possible.

Car aucune nation ne peut prétendre à longue échéance imposer sa loi aux peuples voisins, et s’assurer un avenir de paix par la seule force des armes, en assumant cette image de soldats tueurs d’enfants affamés, et de colons racistes !

À nous tous de construire cet avenir possible et encore lointain, dont il serait présomptueux de dire les formes aujourd’hui : un seul État de Palestine démocratique et laïque, multinational et pluri- religieux, ou deux États pacifiquement associés ?

Un choix futur dont les conditions aujourd’hui ne sont pas réunies, et qui ne relève que des peuples intéressés, en aucun cas des Chancelleries étrangères, de Washington, de Paris ou Bruxelles, n’en déplaise à Monsieur Macron et ses nostalgies impériales.

C’est en tout cas le seul futur possible pour la survie des deux nations, Palestinienne et Israélienne, qui méritent toute deux de vivre, dans la paix, le respect mutuel, et l’égalité entre les hommes et les peuples.

   

Messages

  • 1. L’honneur du peuple israélien, et une affaire de survie.
    28 juillet, 10:23 - par Jean Penichon


    Un commentaire de Bruno Drweski.

    Cher Francis

    Tu as raison de dire que l’avenir doit être uniquement décidé par les populations concernées. C’est un principe que nous devons soutenir.

    Je ne sais pas en revanche s’il existe une nation israélienne, les premiers intéressés utilisent plutôt la notion floue de "peuple juif" et fausse, sans oser parler de "nation juive d’ailleurs .

    Cela étant beaucoup d’observateurs, israéliens compris, commencent a dire que le sionisme arrive a sa fin, Ilon Pappe par exemple.

    ...les plus pessimistes disent même qu’on est arrivé à l’étape finale qu’on a connue en Algérie "la valise ou le cercueil" car l’occident ne pourra plus très longtemps entretenir l’état existant et la cohabitation est devenue impossible.

    A suivre

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