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USA et migrations, les héritages d’une histoire

dimanche 5 octobre 2025 par Francis ARZALIER

Depuis l’accès au pouvoir de Trump aux USA, ce dernier, avec la brutalité qui le caractérise, met en œuvre les promesses électorales qui ont assuré sa victoire électorale. Nos démagogues européens, Le Pen et Bardella, Retailleau et consorts, savent aussi détourner le mécontentement de citoyens réduits à la pauvreté par les délocalisations de sites industriels, contre des boucs émissaires, migrants, Arabes et musulmans, qui ont selon eux et les télés françaises, le crime dans le sang.

Trump répète les mêmes accusations à l’encontre des millions d’émigrants venus du Sud latino enrichir le patronat Étatsunien. Car ces « envahisseurs », menaçant selon les « Magas » (« Make America Great Again »), comme pour nos racistes français, de dissoudre la nation Étatsunienne dans un tsunami démographique. Trump, qui ne recule devant aucune énormité, a promis d’en expulser quelques 11 millions. Et il a déjà mis en œuvre cet énorme chantier, sans états d’âme, ni scrupule moral.

Jamais à court d’idées pour camoufler la pire entreprise raciste depuis des décennies aux États Unis, le Congrès a voté un ensemble de mesures financières sous le nom de « one big beautiful bill » (sic) !

Elles permettent de pourchasser, de parquer dans des camps de rétention, des dizaines de milliers de migrants illégaux, puis de les expulser (plus de 1000 par jour cet été !). Des contrats juteux pour 165 millions de dollars en 4 ans, un pactole d’argent public pour les capitalistes du secteur !
Que nos journalistes aux ordres arrêtent de présenter cette ignominie comme la conséquence des choix personnels du méchant Trump : il ne fait qu’appliquer en partie ses promesses électorales, Retalleau et Bardella le feront s’ils se font élire eux aussi !

Et qu’ils arrêtent aussi de ressasser que les décisions du patron actuel de la plus grande puissance impérialiste est un accident fâcheux dans l’histoire des États Unis, « cette grande Démocratie ». C’est d’autant plus inepte que les USA ont inventé au 18ème siècle non la Démocratie égalitaire, mais un pouvoir présidentiel délibérément monarchique, pour succéder à la Royauté britannique héréditaire.

Car, au-delà des foucades brutales du « BIG BOSS », ces décisions immorales ne sont que la continuité d’une Puissance mondiale qui s’est construite en quatre siècles, sur une version exterminatrice de colonisation : génocide des Amérindiens par les colons blancs venus d’Europe, puis déportation de millions d’Africains réduits en esclavage jusqu’en 1865. Le racisme, la ségrégation ethnique et sociale, ne sont pas un accident de l’histoire du pays, mais l’héritage génétique de son histoire, qui, durant des siècles, a nourri les inégalités sociales de son capitalisme de l’opposition entre les vagues successives d’émigrants : le mépris haineux des Noirs autrefois, des Latinos aujourd’hui, est très commode pour tenir dans l’obéissance les foules de « pauvres Blancs » qui croupissent dans le chômage et la misère des banlieues de cette immense nation disparate de plus de 340 millions d’habitants. Souvenons-nous qu’ils ne disposent pas comme les Français de la Sécurité sociale et de la Couverture du chômage, ces conquêtes menacées de notre Nation.

Par ailleurs, le peuple Étatsunien a hérité aussi des mentalités portées par les migrants anglo-saxons majoritaires, chassés d’Angleterre par la pauvreté, mais plus encore par les persécutions religieuses, parce qu’ils étaient des « hérétiques » qu’on dirait aujourd’hui intégristes, Puritains ou Mormons, convaincus de leur droit par protection divine, d’imposer en cette « Terre promise du Nouveau Monde » leur mode de vie et de croyance. L’Impérialisme Étatsunien, convaincu de mériter la première place dans le monde, s’est déployé depuis le 18éme siècle en conquêtes territoriales au détriment du Mexique et d’ailleurs : les slogans « maga » actuels, et les revendications indécentes de Trump sur le Groenland, ne sont qu’une version 2025 de cette croyance quasi-mystique.

Ce pays a hérité de son histoire une telle quantité de réflexes mentaux inégalitaires, ségrégationnistes, racistes, et de mythologies religieuses, qu’il est presque étonnant d’y découvrir périodiquement des mouvements populaires courageux, anti-impérialistes et égalitaires, comme celui contre la guerre du Vietnam. Ils sont d’autant plus méritoires qu’ils sont au départ très minoritaires. Rien d’étonnant en tout cas à constater que ce « Modèle Étatsunien », combinant la cruauté de la colonisation de peuplement génocidaire et la mythologie religieuse de la « Terre promise » ait fait école dans cet appendice des USA au Moyen-Orient qu’est l’État sioniste d’Israël…

L’avenir des USA…et du monde en question

Faudrait-il en conclure que cette oppression Étatsunienne sur le monde, qui se traduit en termes économiques, militaires, mais aussi en contagion idéologique, ne disparaîtra qu’avec la destruction du pays qui en est l’origine ?

Évidemment non, car l’apocalypse nucléaire serait un remède pire que le mal., et n’est en aucun cas souhaitable. En ce sens, les efforts pour la paix de rencontres récentes entre chefs d’États aussi différents que ceux de Chine, de la Russie, l’Inde, le Brésil, et bien d’autres en Afrique et Amérique, sont une source d’espoir, notamment pour notre peuple [1]. Et cela, n’en déplaise aux Nains « Européens », qui n’ont aucun moyen de régler l’avenir du monde, mais seulement celui de le conduire au désastre mondial, et à leurs porte-paroles médiatiques.

Mais ne nous leurrons pas : les clés de cet avenir que nous voulons de paix sont entre les mains des peuples du monde, du notre bien sûr, mais aussi de celui des États Unis, qui a la capacité comme en d’autres occasions, de se mobiliser contre les aventures militaires impérialistes, et pour stopper la vague xénophobe contre les pauvres venus du Sud.

C’est d’autant plus plausible, que l’économie Étatsunienne a besoin des migrants latinos, même si c’est peu le cas des amis Trumpiens des Gafam du numérique. On voit même d’ores et déjà une partie de la Bourgeoisie US, en Californie, New-York ou en Floride, critiquer les déportations de travailleurs illégaux, source possible de déclin de leurs affaires.

Nous avons un devoir de solidarité avec les militants de la paix et du mieux-être social, partout dans le monde, y compris là où c’est le plus difficile, aux États Unis, en Israël, etc…

   

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