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María Corina Machado, le prix Nobel et la longue guerre contre le Venezuela (Weaponized Information)

dimanche 12 octobre 2025 par Prince Kapone

Comment le prix Nobel de la paix est devenu un autre front dans la guerre hybride de Washington, transformant les putschistes en saints de la « démocratie » et blanchissant le changement de régime à travers le langage de la paix.

La paix de l’Empire

Ils ont appelé cela une victoire pour la paix. Les flashs crépitaient, les diplomates souriaient, et quelque part à Oslo, un public repu applaudissait pendant que le Comité Nobel apposait son sceau d’or sur María Corina Machado, une femme qui, jadis, supplia des armées étrangères d’envahir son propre pays. La presse s’empressa d’en faire un théâtre moral  : «  une courageuse championne de la démocratie  », écrivait-on, comme si l’Histoire n’était pas témoin. Pour ceux qui observent depuis l’extérieur de la chambre d’écho impériale, difficile de ne pas en rire. C’était donc cela la paix, cette paix qui ne jaillit que du canon d’un fusil venu de Washington.

Machado n’a jamais été une artisane de paix. Toute sa carrière politique relève du sabotage  : des coups d’État travestis en campagnes électorales, des émeutes déguisées en révolutions, et des sanctions maquillées en bienveillance humanitaire. Elle a applaudi lorsque les banques américaines ont gelé les avoirs pétroliers du Venezuela et a publiquement appelé à «  mettre le chaos dans les rues  » pour renverser son propre gouvernement. Aujourd’hui, elle parade devant le monde comme une incarnation de la vertu, serrant la main des mêmes élites occidentales qui ont armé des dictateurs et affamé des nations. Ce n’est pas de l’ironie  ; c’est la logique impériale. Le même système qui a jadis couronné Henry Kissinger et Barack Obama «  faiseurs de paix  » récompense désormais une oligarque vénézuélienne pour avoir contribué à détruire son pays. Le prix Nobel de la paix, jadis conçu pour honorer la décence humaine, est devenu la cérémonie annuelle d’autocongratulation de l’empire.

Soyons clairs  : le Comité Nobel ne décerne pas des prix pour la paix, il distribue des licences d’obéissance. C’est la branche morale de l’OTAN, celle qui blanchit le sang sous couvert de bureaucratie. Tous les quelques ans, il sélectionne quelqu’un qui sert le récit impérial, grave son nom sur une médaille et intime au monde d’applaudir. En 1973, il l’offrit à Kissinger alors que les bombes tombaient encore sur Hanoï. En 2009, à Obama, au moment précis où il intensifiait la guerre des drones. Et en 2025, à Machado — une femme qui rêve d’un Venezuela administré par ExxonMobil et protégé par les Marines américains. C’est devenu une tradition  : meurtre le matin, médaille le soir.

L’idée impériale de la paix, c’est le silence du cimetière. Ils veulent des marchés calmes, des rues paisibles et un peuple trop affamé pour se révolter. Leur «  démocratie  » est un système où les riches élisent et les pauvres obéissent. Leur «  liberté  », c’est le droit pour les multinationales de piller sans conséquence. Quand ils parlent de paix, ils parlent en réalité de pacification, de gestion de la résistance. Et lorsqu’ils honorent des figures comme Machado, c’est la loyauté à ce projet qu’ils récompensent. Le message est limpide  : servez fidèlement l’empire, et l’Histoire se réécrira en votre faveur.

Mais le peuple vénézuélien, lui, sait mieux. Il a vécu les sanctions, le sabotage et la guerre psychologique. Il a vu son économie étranglée, ses hôpitaux privés de ressources, son pétrole volé — tout cela au nom de la «  restauration de la démocratie  ». Et pourtant, il tient bon. Il construit, s’organise, résiste. Il comprend que la paix ne tombe pas d’Oslo ou de Washington  ; elle se forge dans la lutte, se bâtit d’en bas, se défend dans la rue et dans les champs. C’est la paix de la souveraineté, non de la soumission — la paix de la dignité, pas celle du désespoir. Et aucune médaille frappée en Europe ne pourra effacer cette vérité.

Qu’ils aient donc leur cérémonie  ! Qu’ils trinquent à leurs faux prophètes et accrochent des médailles à leurs mercenaires  ! La paix de l’empire s’effondrera sous le poids de sa propre hypocrisie. La véritable paix — la paix révolutionnaire — viendra de celles et ceux qui n’ont plus rien à perdre sinon leurs chaînes, et tout à gagner en les brisant.

L’industrie de la paix

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Juanito la vermine, Roi du Venezuela

de Maurice Lemoine, où l’on retrouve notre héroïne nobélisée...

L’action se déroule dans un pays imaginaire, la République bolivarienne du Venezuela. Il y a là du pétrole. Beaucoup de pétrole. Et un président qui dérange, Nicolás Moro. A l’initiative du locataire de la Maison-Blanche, le Grand Fuck You, un député vénézuélien d’opposition, Juanito, s’autoproclame « président ». Commence une bataille infernale. Washington multiplie les sanctions pour asphyxier le Venezuela ; à Caracas, Juanito et les siens peaufinent un coup d’Etat ; en Colombie, l’ex-béret vert US Jordy Goureau et ses mercenaires préparent une invasion. Tous embarqués dans cette sombre histoire de pétrole, de billets verts, d’intrigues et de trahisons, feront-ils tomber Moro ?

Fiction, sûrement… Mais jamais la « crise vénézuélienne » (la vraie) n’a été racontée de façon aussi détaillée, au plus près des événements et… à contre-courant.

   

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