Le Tomahawk : "espoir suprême et suprême pensée"

En dépit des rodomontades des dirigeants bellicistes européens, il semble bien qu’ils aient de plus en plus de mal à financer la guerre en Ukraine . Il faut dire qu’après un pic en octobre-décembre 2024, l’aide américaine s’est réduite comme peau de chagrin au 1er trimestre 2025 pour s’arrêter ensuite . Les Européens ont tenté de compenser en augmentant leur aide, ils y parviennent sur le plan financier, mais faute de stocks et de production l’aide militaire s’est fortement essoufflée cet été.

Pourtant depuis le début du conflit, pour vaincre la Russie, les bellicistes occidentaux n’ont pas ménagé leurs efforts, ils ont livré à Kiev 930 chars, 1271 VCI, 740 pièces d’artillerie, 84 LRM (Lance Roquette Multiple), 83 systèmes de défense anti aérienne et nous laissons de côté les blindés de transport de troupe, les canons de DCA , les millions d’obus, les rations alimentaires, les uniformes, les chaussures (1) . Mais tout cela n’a pas suffi, non seulement pour vaincre la Russie mais encore pour empêcher les forces russes d’avancer, jour après jour.

Dans ce contexte pour le moins difficile, on comprend mieux les demandes pour une confiscation des avoirs russes gelés et les réclamations désespérées de l’ex président Zelensky pour obtenir des missiles de croisière Tomahawk .

Pour paraphraser Victor Hugo disons le Tomahawk "espoir suprême et suprême pensée ». [1]

Mais une fois de plus cela ne changera rien au cours de la guerre . Depuis 2022, les Etats Unis ont acheté 200 Tomahawk et en ont utilisé 120 en particulier contre le Yémen, dans le budget du Pentagone pour 2026 il est prévu d’en acheter 57 et les Etats Unis ne vont certainement pas se dépouiller au profit de Kiev (depuis le début du conflit, les Etats Unis ont livré 76 chars à Kiev dont 45 T-72 modernisés et seulement 31 de leurs précieux M1A1 Abrams) .
Si une décision de livraison était prise, certains pensent que les Etats Unis pourraient fournir entre 20 et 50 Tomahawk, cela bien sûr dans le cadre du programme PURL financé par les Européens .

Une partie de ces engins sera bien sûr interceptée par la défense russe, les autres ne pourront pas provoquer des dégâts incommensurables . Et contrairement aux désirs fous des bellicistes européens, la Russie ne réagira pas en faisant n’importe quoi .
Alors qu’au début du conflit en Ukraine, la vertueuse OTAN ne livrait à Kiev que des armes "défensives", cela fait furieusement référence aux discussions sur le désarmement dans les années 30 où l’on se posait gravement la question de savoir à partir de quel calibre un canon n’était plus une arme défensive mais devenait une arme offensive, bien vite les bellicistes occidentaux ont perdu toute mesure en livrant à tour de bras tout ce qu’ils étaient capables de fournir, mais la Russie, impavide, n’a pas répondu à toutes ces provocations car elle ne cherche pas, elle, un élargissement du conflit.

Alors que les bellicistes occidentaux veulent clairement la destruction de la Russie, pour terroriser leurs populations ils agitent le spectre d’une invasion russe de l’Europe en cas de défaite de l’Ukraine et l’on nous parle d’ingérence électorale (les partis anti système sont désignés du doigt comme pro russe), de cyber guerre et dans la plus pure tradition britannique des fantômes, nous avons les drones fantômes, la "flotte fantôme" russe .

Ce dernier cas est particulièrement sensible pour les Britanniques en effet l’assurance maritime est un quasi monopole occidental (90% du tonnage global assuré), une bonne partie de ces assurances est souscrite directement ou indirectement auprès du Lloyd’s de Londres . Parmi les 21 500 sanctions prises contre la Russie, il y avait bien sûr l’interdiction d’assurer les navires russes, mais la Russie a répliqué en créant, en mai 2023, sa propre compagnie internationale d’assurance maritime : la Compagnie Eurasienne de Réassurance (EPK) .
Ainsi, comme avec le début de la dédollarisation, une nouvelle voie vient de s’ouvrir dans la réduction de la domination occidentale sur le monde .

Toujours en pointe de la lutte contre la Russie, les Britanniques ont entrepris dès avant 2022 la construction d’une base navale à Otchakov cela de façon à tourner la convention de Montreux qui limite la durée de la présence en mer Noire de navires de pays qui ne sont pas riverains de la mer Noire, or le port d’Otchakov est classé comme port fluvial (il se trouve à l’embouchure du Dniepr), on comprend mieux ainsi les efforts des Kiéviens pour tenter de prendre le contrôle de la flèche de Kinburn qui se trouve juste en face sur l’autre rive du Dniepr.