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Brèves de Russie : Les répressions politiques en Ukraine
vendredi 24 octobre 2025 par Olesya Orlenko
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont arrêté 8 personnes en les accusant d’organiser des « noyaux de partisans de l’Union soviétique » dans leurs régions respectives et d’utiliser ensuite ces noyaux pour « déstabiliser le pays ».
Les enquêteurs soutiennent que les personnes accusées ont utilisées leur chaîne Telegram pour faire la campagne en invitant les gens à rejoindre leurs groupes. Ces personnes risquent maintenant de recevoir une peine allant jusq’à 10 ans de prison ferme avec la confiscation de leurs biens.
Cette information choque, mais elle n’est pas inédite malheureusement car le Parti communiste est interdit en Ukraine depuis 2015. À partir du printemps de 2015 l’Ukraine s’est en effet engagée de manière active dans un prosessus de décommunisation, ce qui ne signifie du coup pas seulement l’abandon de la mémoire du temps soviétique mais aussi la rupture complète de tous les liens avec la Russie.
C’est une tâche difficile compte tenu de l’histoire commune plus que millénaire russo-ukrainienne. Mais les autorités ukrainiennes ont fait de la décommunisation et de la russophobie leur priorité.
“L’opération militaire spéciale” russe a certainement contribué à multiplier le nombre des arrestations et des condamnations en Ukraine pour manifestation d’opinions « pro-soviétiques mais cette guerre n’a fait qu’accélérer les tendances déjà existantes auparavant.
Comme exemple on peut citer l’arrestation dès février 2021 d’un groupe de « radicaux » qui voulait restaurer l’Ukraine « dans le cadre de la législation de la République socialiste soviétique d’Ukraine ».
L’histoire des frères Alexandre et Mikhail Kononovitch illustre bien aussi la situation en Ukraine. Ils ont été victimes des agressions des partis d’extrême droites depuis 2012, ils ont été dénoncés après leur participation aux manifestations anti-Maïdan en 2013 – 2014. Ils se sont exprimés contre « l’opération anti-terroriste », la politique de répression, menée par les autorités de Kiev au Donbass pendant 8 ans de 2014 à 2022. Ils ont dénoncé alors « l’essor du néo-nazisme et néo-fascisme en Ukraine ». C’est exactement ce que le site géorgien “Factcheck” leur a reproché aussi après leur emprisonnement le 2 mars 2022 en déclarant que leur position constituait un acte de complicité avec l’ennemi.
Les frères Kononovitch sont passés d’abord par une des prisons secrètes du SBU et dont l’existence a été mentionnée par les défenseurs des droits de l’homme déjà avant 2022. La campagne internationale de soutient a reçu l’appui de l’Association nationale des communistes (ANC) et de l’URC (Union pour la Reconstruction communiste) puis du Parti communiste français (PCF), ce qui a permis d’obtenir leur libération conditionnelle de la prison où ils avaient finalement été emmenés. Ils sont aujourd’hui en résidence surveillée.
Nous devons constater que la sous-estimation de la gravité des processus de répression qui ont lieu en Ukraine avant et surtout après 2014, ainsi que la manque de soutien dans le monde envers les prisonniers politiques en Ukraine constitue une des raisons de la prolongation des souffrances de milliers des victimes des répressions politique en Ukraine.

