Accueil > URC en direct > « Jeunes précaires de France, nos dirigeants ont besoin de chair à canon. De (…)
« Jeunes précaires de France, nos dirigeants ont besoin de chair à canon. De gré ou de force, laissez-vous enrôler ! »
jeudi 30 octobre 2025 par URC IdF
Le jeudi 23 octobre, à l’appel du collectif des Mères isolées et de la CGT Chômeurs, nous étions devant la mairie du 15e arrondissement de Paris pour protester contre l’organisation d’un forum pour l’emploi dédié aux métiers de l’Armée de terre.
Organisé conjointement par le Ministère des armées et France Travail, financé par nos impôts et nos cotisations sociales, ce forum avait vocation à présenter aux chômeurs le panel des « opportunités » d’emplois offertes par l’armée.
Dans un contexte de crise structurelle du capitalisme mondialisé et de remise en cause de la domination des pays de l’OTAN sur l’ensemble des ressources et des peuples de la planète, la bourgeoisie française et ses alliés à la tête de l’Etat nous entraînent chaque jour davantage vers la guerre généralisée.
Pour nous convaincre de la nécessité du « sacrifice » qu’elle nous impose, la classe dominante ne lésine pas sur les moyens : propagande continue de médias possédés par des milliardaires et création d’un ennemi extérieur et intérieur, mise au pas du complexe culturel et universitaire, multiplication sans précédent de dispositifs destinés à insuffler à la population et principalement à la jeunesse un « esprit de la défense » (via un ensemble de dispositifs éducatifs comme la modification des programmes scolaires pour y inclure, dès le CP, l’« éducation à la défense », la mise en place du SNU ou encore la multiplication des « classes de défense »).
L’objectif ? « Augmenter les forces morales de la Nation ».
Autrement dit, convaincre la population que la guerre est nécessaire et que les cures d’austérité que la classe dominante - via le gouvernement - nous imposent, sont justifiées.
Or, militariser la société suppose aussi le renforcement des effectifs militaires. Ainsi, la Loi de Programmation Militaire 2024-2030 prévoit, en plus de l’augmentation drastique du budget alloué à la « défense », d’atteindre le nombre 275 000 militaires à l’horizon 2030, ce qui suppose d’embaucher 25 000 militaires par an.
La réserve opérationnelle, quant à elle, doit doubler de volume pour atteindre 80 000 volontaires. Mais le compte n’y est pas, malgré les dizaines de millions d’euros engloutis dans des opérations publicitaires, la création de contrats spécifiques et la multiplication des avantages accordés aux militaires : la jeunesse boude l’armée.
À défaut de convaincre, il faut donc imposer.
Et, pour ce faire, nul besoin de faire usage de la force. La peur de la misère, dans un contexte de chômage structurel reparti à la hausse et de généralisation de la précarité, est un argument suffisant.
Ainsi, depuis plusieurs années, le Ministère des armées multiplie les partenariats avec France Travail et les Missions Locales qui, à la faveur des quatre réformes de l’Assurance chômage qui ont été imposées depuis 2019, sont devenues de facto des instances de contrôle social destinées à pourvoir en main d’œuvre à bas coût une classe dominante en mal de profits, via un chantage à l’indemnisation, désormais conditionnée au respect d’un « contrat d’engagement » qui consiste peu ou prou à obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel prix.
Et si France Travail peut contraindre les jeunes à accepter des emplois de plus en plus précaires et mal payés comme seule perspective professionnelle, il peut aussi les contraindre à adopter la « carrière des armes ».
À l’URC, nous refusons ces mécanismes cherchant à nous convaincre ou à nous contraindre d’envoyer nos enfants servir de chair à canon pour servir les intérêts impérialistes de notre bourgeoisie.
C’est pourquoi nous ne cesserons de dénoncer et de lutter contre toutes les manifestations concrètes de cette politique mortifère.

