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À propos de la demande de « nationalisation » d’Arcelor Mittal
samedi 1er novembre 2025 par Alain Chancogne
Je sais d’avance que ma réaction semblera pinaillage pour la plupart des camarades qui reprennent aussi cette exigence de "nationalisation".
Y compris au sein de notre Union pour la Reconstruction Communiste et dans certaines structures de la CGT pour peu suspectes de s’assoir sur les " fondamentaux de Lutte des classes ».
Mon point de vue
*Personnellement je n’utilise plus ce terme de nationalisation.
J’ai travaillé dans une entreprise nationalisée depuis 1945, la BNCI devenue plus tard BNP, avec la fusion d’un ’autre établissement nationalisé, C.N.EP.
Et d’ailleurs en 1981 l’ensemble de ce secteur bancaire avait été nationalisé !
La privatisation de 1993 de ma boîte n’a absolument rien changé à ce qui était déjà une gestion au service du capital, puisque c’est l’État capitaliste qui devenait propriétaire et gestionnaire à la place d’actionnaires grassement indemnisé par le rachat de leur titre de propriété.
C’est pourquoi d’ailleurs aujourd’hui dans le cadre de tout ce qui pourrait être expropriation des voleurs, il me semble important de préciser que ce serait sans aucune indemnisation !!
Je continue donc y compris en ferraillant avec quelques camarades de la CGT à prétendre qu’il nous faut absolument reprendre le terme marxiste "d’appropriation sociale ...des grands moyens de production et d’échanges . »
Parce que là on peut rentrer dans le débat de fond qui consiste à savoir quels seront les réels pouvoirs des salariés de ces secteurs, des usagers dans ce qui pourrait être alors un véritable conseil d’administration au service des besoins de notre économie, et donc de l’intérêt général s’agissant des conditions de vie.
Mais aujourd’hui virer les actionnaires d’Arcelor pour que le pouvoir macronien au service de la destruction des bases industrielles de ce pays, simple exécutant des plans de régression sociale, et dans le cadre d’un système qui fonctionne avec le seul souci d’empêcher notre classe d’exercer de réel Pouvoirs, sauvegarder la production d’acier "chez nous", je considère que ce mot d’ordre ne peut qu’entretenir la confusion.
D’autant plus que l’expérience des pays socialistes à démontré qu’il ne suffit pas que ce soit l’état qui possède et décide, pour que les choix de gestion soit la résultante de véritables constructions démocratiques, c’est-à-dire réellement élaborées dans le cadre global d’un système qui abolisse tous les pouvoirs des prédateurs, que ce soit des groupes d’actionnaires sans partenariat avec l’État capitaliste ou bien avec une objective "délégation de pouvoir » a son petit personnel d’Etat, pour ’exécution des basses oeuvres.
Je ne vois pas comment des administrateurs désigné par Macron et notre bourgeoisie pourraient demain, sans s’exposer à la mise en retraite anticipée immédiate, s’opposer , contrarier, tout ce qui fait la cohérence d’un système dont nous affirmons par ailleurs que sa crise systémique globale l’oblige à ce que, avec chaque fois plus de violence, il s’accélère la régression humaine le déclin national.
Par ailleurs sous la véritable tutelle d’instruments tel que l’Union européenne, ses directives, sa BCE...
Selon moi que ce soit la CGT ou le Parti communiste, mener la bataille pour la "nationalisation" sans que ces propositions révolutionnaires ne soit mise en débat, d’une certaine façon participe d’un abandon de fondamentaux de lutte des classes, de l’objectif que nous nous fixons concernant l’émancipation humaine c’est-à-dire vraiment, oui, la prise des pouvoirs à la fois dans l’entreprise et au niveau de tout ce qui touche à l’avenir de la "nation"...
Parce que dans divers documents de la CGT et du parti communiste je relève les expressions "de pouvoir accru des travailleurs" etc, etc.
Mais en définitive sans remise en cause du réel droit des vrais Propriétaires...s’agissant des travailleurs.
On pourra me rétorquer peut-être que je sodomise les mouches, à l’aide de jargon pseudo marxiste, avec des arguments de nature à enfumer le terrain de mobilisation nécessaire, d’ union, de solidarité autour des travailleurs de ce secteur...
A.C

