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Estivales 2023 : les contributions

jeudi 24 août 2023 par ANC

Ce 26 et 27 août auront lieu, dans le Puy de Dôme, les 3èmes estivales de l’ANC. En prévision de celles-ci, un appel à contributions a été lancé auprès des membres de l’ANC. Voici les premières arrivées qui s’ajoutent aux discussions nombreuses que nous avons eues dans le prolongement de notre assemblée de janvier dernier.

Contributions de Lorenzo (Île de France)

Les deux contributions nous ayant été envoyées en PDF, vous les retrouverez en documents attachés à l’article.
15 avril 2023

Contribution de Vivian (Vaucluse)

"L’ANC a ce jour est un "club de réflexion et d’actions" et je trouve que ça permet de faire avancer la cause ouvrière. L’ANC doit-elle devenir un parti ? Au sens de se présenter aux élections pas forcément car je pense que nous sommes une majorité à rejeter les élections libérales, cela dit c’est aussi le cas de Lutte ouvrière qui se présente pour se faire connaître et il est vrai que tout le monde connaît LO mais pas tout le monde l’ANC. C’est une fenêtre médiatique importante les élections. Maintenant peut-on participer à la cinquième République en attendant que le temps soit mûr pour la révolution ? Je pense que oui, et le PCF a pu montrer une certaine idée de ce qu’est le communisme du temps où il était un parti de grande ampleur. Le risque derrière est que le parti finisse par privilégier la voie démocratique voire refuser qu’il puisse en être autrement, ce qui est un peu le cas aujourd’hui, et il faut en ce cas qu’on se prémunisse de ça si jamais on doit suivre ce chemin. Le risque en devenant un parti qui participe aux élections est que demain ceux qui se méfient des partis, les gilets jaunes, les abstentionnistes, les populistes, les jeunes des quartiers, nous tournent le dos.

Que l’on soit un parti à seule visée révolutionnaire ou qui envisage de gouverner dans le cadre de coalitions la France de la cinquième République, actuellement on n’est pas un parti car nous n’avons pas de réelle ligne politique. Si nous devenons un parti, alors il faudra présenter des textes, les élire, il y aura des tendances et il faudra plusieurs années pour mettre en place une telle chose. Devenir un parti c’est aussi abandonner l’idée de peser à l’intérieur des autres partis. La question du PCF est intéressante à ce niveau car autant les militants sont acquis à la démocratie libérale voire au keynésianisme, autant dans les faits c’est le seul parti que l’on voit en masse sur les piquets de grève, sur les blocages, etc. En se désengageant du PCF on le fragilise encore plus et si derrière on ne construit pas mieux, on risque de perdre sur toute la ligne. Il y a aussi la question de la France insoumise. Ce mouvement est très problématique car il éclipse peu à peu les autres organisations de gauche et comme il n’est en rien un parti, il n’y a aucune possibilité de changer la ligne en interne, à moins de faire comme les lambertistes, on infiltre le parti en l’annonçant très clairement mais Mélenchon et les siens ne se laisseront probablement pas faire. En ce contexte, fragiliser les partis à gauche qui tiennent tête à la France insoumise c’est prendre le risque que demain la gauche soit la France insoumise.

Or, par son populisme, son keynésianisme, ses réponses uniquement morales sur l’immigration, sa propension à suivre le vent médiatique du moment, font que la France insoumise en plus de ne pas nous mener vers le socialisme, ne combat en rien le populisme d’extrême droite qui est en train de nous tuer en nous prenant notre base militante ouvrière sans laquelle il n’est de lutte des classes. Nombreux sont les journalistes qui ont montré la similarité des programmes du RN et de LFI. Sur bien des points ils ont un discours populiste et des solutions sociales-democrates, la différence étant bien sûr que le RN ment là où LFI y croit. Si nous décidons de devenir un parti uniquement de combat sans représentation électorale, il nous faudra déjà faire ce premier travail de proposer des lignes politiques de façon à dégager un programme de gouvernement pour le jour où nous serons amenés à gouverner, des tendances se formeront et nous devrons débattre à l’intérieur des tendances et à échelle de l’ANC. Si nous décidons maintenant de devenir un parti de gouvernement dans le cadre de la cinquième République, alors à mon avis il serait préférable que l’ANC reste ce qu’elle est mais que l’ANC crée un parti, qui sera piloté par l’ANC, qui en sera une proposition politique dans le cadre des élections, avec liberté pour tous les membres de l’ANC d’y adhérer ou non. On pourrait même envisager des partis politiques qui correspondraient à différents types d’élections. Ainsi aux européennes proposer un parti dont le seul but est de voter contre toutes les lois renforçant l’Union européenne, aux présidentielles un parti qui aurait soit pour but de présenter le communisme soit qui aurait un programme de gouvernement réellement social-démocrate de façon à pouvoir participer à des coalitions, de proposer des ministres...
Voilà l’état de mes réflexions à un instant T."

Vivian 1er juin 2023

Contributions d’Abdallah (Isère)

"La réflexion de Vivian mérite d’être débattue lors de AG de ANC, elle soulève des questions de fond.
Je soumets 3 points :
- La question géopolitique en lien avec la guerre en Ukraine et ce qu’elle pose comme problématique plus générale sur redéploiement impérialisme. Comment et quelles initiatives prendre sur le territoire national ?

2- immigration - rencontre débat autour du dernier livre de Said Bouamama

3- initiatives sur 10 ans de la SCOP-TI . Sa démarche politique et syndicale, sa pertinence dans un contexte de crise du capitalisme et la socialisation des moyens de production."

Dans le cadre des échanges que nous avons eus en conseil national suite à la mort de Nahel, Abdallah rajoutait : "´oublions pas que le PS a une lourde responsabilité dans évolution catastrophique de la situation dans les banlieues. Cf dernières lois Komeri et la loi du 28 février 2017 ( Caseneuve)

2- la proposition États généraux ou autres appellations , me semble incontournable pour mettre les pendules à heure sur travail politique dans les QP et faire lien avec les autres enjeux.
Je pense qu’il ne faut pas attendre grandes choses des partis PCF compris( vie les déclarations de F Roussel)qui sont déjà dans une logique de campagne électorale ( UE , présidentielle...)

D’ où nécessité engager, une dynamique la plus large possible pour créer un rapport de force avec les associations et organisations QP et autres.
A voir en rencontre estivale de quelles manières et avec qui.

3-Pour moi j’ insiste sur les termes racisme qu’il faut nommer et non noyer dans celui de discriminations( 26 critères retenus)que les institutions tentent de gommer dans la lutte contre les discriminations.
M. Hollande a tenté de retirer le terme race pour gommer ce fait sociale au sein dr la société française. "

Abdallah juin 2023

Contribution d’Alain (Gironde)

j’ai pris connaissance des contributions et j’avoue ma perplexité concernant tout ce qui peut selon moi, conduire à changer les objectifs que nous nous sommes fixés en créant après les assises du communisme, notre Association nationale

Pour être bref je dirais que TOUT ce qui pourrait constituer une sorte de "mutation".. vers une forme" parti groupusculaire" comme cela existe en Espagne, ou chez nous avec le PCRF, voire le PRCF du camarade Gastaud, serait en contradiction avec l’objectif que nous nous sommes fixés et que je ne rappelle pas
L’heure ne saurait être selon moi à déroger de nos statuts
Pour répondre à un camarade :
Non il n’y a pas de tendance ANC au sein de la CGT

Chacun, encarté ou il veut, ou comme moi, hors de tout appareil de forme" parti",
... dans son activité syndicale, associative ou partisane, agit en militant du Communisme, comme il peut et selon les conditions locales, comme il pense être la façon la plus efficace pour distribuer des boussoles marxistes

Il y a quelques années, pour Rouge Midi j’avais pondu une réflexion
L’essentiel me semble encore d’actualite
"La charrue avant les bœufs"
http://www.rougemidi.org/spip.php?article2278
Pardon de me citer dans ce qui était ma conclusion
Évoquant ce que sera un jour un Congrès de" Tours du 21 siècle j’affirmais

" Cela passera par une phase constituante , toujours en partant de l’idée que la primauté , c’est le « bas », le collectif le plus large, à partir de l’usine, le bureau, la Fac , le quartier, dans une démarche fraternelle, pour retisser le lien brisé entre ceux qui souffrent et ceux qui ont la prétention de participer activement à la transformation Sociale.
Parfois on me rétorque « Tu rêves, Camarade »C’est exact mais cela vaut parfois mieux que de se laisser endormir en croyant que tels ou tels groupes sympathiques pour certains , pourraient en unissant leurs seules maigres forces fabriquer le parti du Communisme qu’il nous appartient de faire vivre. En nous y collant avec détermination, enthousiasme, patience et fraternite"

Je persiste et je signe

Cordialement.
Alain 16 août

Contribution de Pierre (Loir et Cher)

Elle est déjà sur le site Combattre la postmodernité

Contribution de Corinne. Bouches du Rhône

Mandela disait « un individu conscient et debout est plus dangereux pour l’ordre établi que dix mille personnes inconscientes et dans la peur ». C’est à partir de ce dicton que nous nous devons collectivement d’interroger nos capacités et nos envies d’apprendre de l’autre, de faire ensemble, de créer à partir des expériences des uns et des autres, de redonner un sens philosophique au débat contradictoire qui permet de construire, d’élaborer, de bâtir cet autre possible.
Les dominants l’ont bien compris. La compréhension et la conscientisation de notre classe se sont révélées comme un véritable danger pour leur ordre et leur morale…. Toutes les luttes, toutes les révoltes se sont construites de tout temps à partir de la conscientisation politique des peuples opprimés. Avant même d’étouffer la colère et la révolte, ce que le pouvoir des dominants a toujours voulu tuer, c’est la connaissance, la compréhension par l’analyse matérialiste du monde qui nous entoure, notre capacité à faire cause commune et l’espoir qu’elles font naître….
Ils ont changé de méthode, elle n’en est pas moins assassine ! Aujourd’hui et depuis 50 ans, c’est à coup de jeux et d’émissions plus aliénantes les unes que les autres que la télé est devenue l’arme des capitalistes pour que le bon peuple ne pense plus à se mobiliser, à s’organiser et donc à lutter…. C’est l’école et les programmes de l’éducation nationale qui a perdu sa fonction première d’apprendre à penser, à réfléchir, à construire pour devenir une courroie de transmission de l’ordre établi, de la compétition et de l’individualisme… La chute du mur de Berlin et la fin du bloc de l’URSS donne à croire qu’un seul modèle est possible : le capitalisme. Ils nous ont vendu leur théorie que seul le capitalisme pouvait garantir la paix sur terre ! Avec leur « évidence » meurtrière est venu le règne de la pensée unique « pas d’autre alternative que le capitalisme, pas d’autre issue que le chacun pour soi ». Ils nous ont même volé le langage et le sens des mots pour rendre leurs barbaries acceptables… Il n’y a plus ni exploités ni exploiteurs mais des défavorisés…. C’est la faute à « pas de chance », pas de possibilité donc de questionner les causes, il ne reste qu’à se résigner.
Tous les pays, tous les peuples qui sont victimes des conséquences mortifères inéluctables du capitalisme mesurent les désastres engendrés par ce mode de pensée. Nous mesurons tous les jours, politiquement, syndicalement les conséquences de ce jeu de massacre.
Et pourtant, pourtant dans toutes les époques, dans tous les pays les premiers sursauts de révolte et de colère ont été accompagnés par des mouvements et / ou des actions d’éducation populaire permettant à chacun de se retrouver, d’échanger, de comprendre, d’analyser et de donner un sens collectif aux luttes à mener. C’est Mandela, du fond de ses enfers qui organisera avec ses compagnons de misères des séances d’éducation populaire, d’instruction. C’est Salah Hamouri, qui organisera avec ses compagnons d’infortune, des séances de philosophie (entre autres) pour diffuser le savoir et permettre à chacun de retrouver leur dignité bafouée par la barbarie sioniste. C’est Castro, qui dès sa prise de pouvoir à Cuba, instaurera l’alphabétisation de tout son peuple et le droit au logement pour tous, faisant de sa nation le pays le mieux formé et le plus éduqué. C’est l’Irak qui avant l’ingérence étasunienne comptait + de 80 % d’alphabétisation dans le pays…. Les ravages de l’impérialisme étasunien font aujourd’hui de l’Irak un pays dévasté par des années de guerre et de tueries. C’est la CGT, qui, à sa création fera des bourses du travail le Lieu d’éducation et de conscientisation politique de notre classe … et permettra aux millions d’hommes et de femmes syndiqués de partir à la conquête de droits sociaux…. C’est le mouvement des gilets jaunes composé d’hommes et de femmes manifestant leurs colères. C’est, en dernière date, les soulèvements des jeunes des quartiers populaires après l’assassinat de Naël qui, quoi que certains aient pu en dire sont l’expression de colères cumulées, d’abandons et d’un désespoir sans nom… Les garants du néolibéralisme n’ont pas hésité et n’hésiteront pas à mutiler, embastiller, condamner toutes celles et ceux qui osent et oseront faire corps pour résister.
La crise mondiale du capitalisme que nous vivons aujourd’hui, le risque de guerre non fantasmé mais bien réel puisqu’il est la seule réponse possible du capitalisme à ses crises systémiques, nous font craindre le pire dans un avenir très proche. Faut-il rappeler que la France, avec l’assentiment de toutes les forces politiques, vient d’adopter dans sa loi de programmation militaire un budget de 413 milliards, la réquisition possible de tous citoyens en état de combattre et un bataillon de 150 000 réservistes. Comme en 39, l’histoire bégaie, lorsque la classe dirigeante clamait haut et fort « plutôt Hitler que le front populaire », notre société bascule dans le fascisme grâce à une police non plus au service de notre paix mais garante et chien de garde des intérêts de quelques-uns, accumulateurs et spolieurs des richesses créées par notre classe. Il est grand temps d’organiser les révoltes pour atteindre la révolution, de développer des actions visant à réunir, rassembler, rencontrer nos pairs pour comprendre, analyser et construire ensemble une nouvelle société… le socialisme de demain doit commencer aujourd’hui…. Et nos meilleurs outils passeront inévitablement par la mise en commun de nos savoirs et nos expériences.
C’est l’ambition que s’est donnée le Cercle Manouchian depuis plusieurs années. En nous rapprochant concrètement du Cercle Henri Barbusse, nous renforçons nos moyens et nos outils afin de déployer des séances de formation, des soirées thématiques, des rencontres et conférences de partout où cela est et sera rendu possible….
La volonté n’est pas de se positionner comme l’avant-garde éclairée donneur de leçons mais bien de « faire avec », faire ensemble en partageant nos savoirs, en confrontant nos perceptions du monde pour mettre en perspective et construire collectivement, démocratiquement la société qui nous rassemble.
Pleins de questions se posent et nous construirons probablement les réponses ensembles, certaines et d’autres réponses viendront au fil du temps, au hasard des rencontres et des partages.
Nelson Mandéla disait également « comme l’esclavage et l’apartheid, la pauvreté n’est pas un accident, elle a été faite par l’homme et peut être supprimée par des actions communes ». et pour paraphraser Marx : lorsque les travailleurs du monde s’uniront, nous n’aurons rien d’autres à perdre que nos chaînes.

Corinne 11 août 2023

Contribution de Francis (Val d’Oise)

LUTTES DE CLASSE ET CONSCIENCE DE CLASSE

CONSCIENCE POLITIQUE ET IDÉOLOGIQUE
( message aux participants des Estivales ANC 2023 )

La demarche marxiste est pour tous ceux qui aspirent à un monde plus juste une nécessité, une méthode sans laquelle les meilleures intentions sont vouées à l’impuissance. Elle se nourrit de la découverte scientifique du barbu de Trèves il y a près de deux siècles :
l’histoire des hommes, des peuples et des idéologies qui les divisent, se réduit en analyse ultime aux antagonismes de classes qui les sous-tendent. Notre France contemporaine démontre encore la véracité de ces découvertes du vieux Karl : la bourgeoisie, possédante et dirigeante, diffuse sous de multiples formes SON idéologie libérale, et s’efforce ainsi d’étouffer les pensées divergentes, qui expriment avec plus ou moins de clarté les intérêts des classes non-possédantes, notamment de celles prolétariennes. Ce fut notamment le cas en 2018, quand
durant de longs mois, le pays fut parcouru tous les week-ends d’un flot disparate de Gilets Jaunes, qui n’avaient guère d’objectifs politiques communs, mais exprimaient indéniablement l’exaspération des Français les moins fortunés, si différents soient ils les uns des autres.
On a retrouvé la même signification de classe, la même expression de divers secteurs du prolétariat français en colère, lors du mouvement pluri-syndical contre la « réforme » réactionnaire de l’âge de retraits, et lors des émeutes issues des quartiers défavorisés de juin 2023. Ces trois événements historiques, sous des formes différentes, disaient la colère des milieux populaires français contre les effets de la domination bourgeoise. Quelles que soient leur force et leur durée, les premier et troisième n’ont pas abouti à des changements sociaux majeurs, car ils avaient en commun l’absence d’objectifs politiques cohérents, voire la dérive démagogique vers la violence brute, délinquante ou « racisée ». Celui intersyndical s’est retrouvé lui aussi impuissant à imposer le retrait de la réforme, parce la grève s’est limitée à une minorité ouvrière, et qu’il était dépourvu d’issues politiques.
Ces épisodes historiques, nés des réalités de la lutte de classe en France ne pouvaient de ce fait vaincre la bourgeoisie régnante et possédante.

CONSCIENCE DE CLASSE ET CONSCIENCE POLITIQUE

Notre analyse doit aller plus loin que l’opposition simpliste ente réalités de classe et conscience de classe. Parmi les plus ardents et colériques des Gilets Jaunes ou des jeunes manifestants de 2023, la conscience de « classe exploitée » était réelle, voire démesurée jusqu’à l’hystérie, quand certains parmi eux se proclamaient Robin des bois des ghettos « racisés » des banlieues, en brisant les vitrines de banques ou de joailleries. où même en détruisant des établissements scolaires publics, coupables à leurs yeux de symboliser l’État oppresseur. Nous devons avoir le courage politique de dire que certains mouvements de colère, même s’ils sont réellement populaires, voire justifiés, quand ils s’accompagnent d’une totale inconscience politique ou idéologique, peuvent devenir d’efficaces auxiliaires de la bourgeoisie, et renforcent dans une opinion française déjà manipulée l’aspiration à plus de répression et à davantage de mesures xénophobes.
Rien de nouveau finalement : L’origine prolétarienne de certains acteurs de l’histoire n’est en aucun cas une garantie d’objectifs progressistes ou révolutionnaire. N’oublions pas qu’en 1933 en Allemagne, les SA Nazis ont recruté des foules de prolétaires au chômage, détournant leur colère parfaitement justifiée contre des boucs émissaires « judéo-bolcheviks », au plus grand profit du Capitalisme-Impérialisme allemand : la démagogie nazie fut en la matière fort efficace, mais les idéologues actuels de la bourgeoisie, se réclamant du Libéralisme, savent utiliser les mêmes dérives. Toute « émotion » populaire, porteuse de colère mais pas du moindre projet de société, pétrie de l’individualisme libéral cultivé dans les réseaux sociaux, refusant toute organisation politique représentatives, est la victime favorites de ces dérives-manipulations.
Durant ces dernières décennies, la crise profonde des organisations communistes et progressistes au profit d’une véritable contre-révolutin idéologique libérale, a favorisé la multiplication dans le monde entier de mouvements populaires puissants, mais très souvent fragilisés par leur incohérence idéologique et leur absence de projet politique. Ceux baptisés « Révolutions Arabes » par les médias occidentaux, de l’Egypte à la Tunisie, de la Lybie au Soudan, ont finalement accouché de dictatures militaires et de haines ethnicistes plus que de progrès sociaux. Et les pires de ces dérives furent celles qualifiées par nos télévisions les « Révolutions de couleur », de l’Ukraine à la Géorgie et autres pays nés du démembrement de l’URSS. Indéniablement nourris de légitimes aspirations populaires au départ, ils ont finalement généré les pires nationalismes, au service des objectifs anti-russes et anti-chinois de l’Impérialisme, l’OTAN et les USA.
Une lecture rationnelle ( donc d’inspiration marxiste ) de l’histoire, c’est à dire de ce moteur de l’évolution des sociétés humaines qu’est la lutte de classes ne doit laisse place à aucune ambiguïté : En 1917 en Russie, la colère justifiée des paysans et des prolétaires contre la guerre et les injustices sociales n’aurait pu en elle-même déboucher sur une société plus juste. Elle n’a accouché de la Révolution et du Socialisme qu’animée par une organisation militante disciplinée démocratiquement autour d’un projet réfléchi de société plus juste, le Parti des Communistes Bolcheviks. Sans cette nécessaire présence au sein du mouvement social de l’avant-gardes militante, adossé à la classe ouvrière industrielle, aucune issue positive majeure n’était possible.
Seule l’action pédagogique de l’organisation révolutionnaire est à même de combattre l’idéologie dominante diffusée par la bourgeoisie, de convaincre les milieux populaires de la nécessité d’éradiquer le Capitalisme, et de le remplacer par une société socialiste, égalitaire, démocratique et pluraliste.
C’EST POURQUOI, DANS LA FRANCE ACTUELLE COMME AILLEURS, RIEN N’EST PLUS NÉCESSAIRE POUR FÉCONDER LA LUTTE DE CLASSES QUE RECONSTRUIRE UN PARTI RÉVOLUTIONNAIRE, A PARTIR DES COMMUNISTES AUJOURDHUI DISPERSÉS EN GROUPES DIFFÉRENTS.

BIEN DISCERNER LA NATURE DES DANGERS QUI NOUS GUETTENT

Encore une fois, l’organisation communiste nécessaire ne peut mériter ce qualificatif si elle ne se réfère pas aux intérêts de classe des milieux populaires soumis à l’exploitation capitaliste. C’est pour avoir oublié ce lien nécessaire et nourricier au profit du carriérisme électoraliste, que les partis et mouvements communistes et progressistes français, à commencé par le PCF, ont implosé en groupes politiciens impuissants à réaliser leur mission historique. À nous de les reconstruire.
Cet ancrage incontournable à l’analyse de classe, doit nous éviter aussi une erreur présente et dangereuse au sein du « camp antifasciste « actuel, quand il dénonce dans l’atmosphère actuelle un « risque de coup d’état comme en 1934 « . Certes, il n’est pas anodin de voir la mobilisation de milliers de policiers contre une décision de justice, qui exigent avec l’assentiment de certains hiérarques de l’Etat Macronien la protection d’une loi spécifique à leurs débordements.
Mais nous ne sommes pas en 1934. N’oublions pas que le danger de fascisation vient surtout en Franc 2023 du sein même de l’appareil idéologique libéral. Par le seul mécanisme électoral de la Véme République, une alliance possiblement majoritaire des Droites ( Républicains plus RN, peut très bien accéder au pouvoir dans les années qui viennent, avec le ralliement des débris de l’Extréme-centre macronien, puisque idéologiquement plus rien ne les sépare, sauf des appétits concurrents ). C’est surtout ce danger qui nous guette dès les prochains mois, et notre mission de militants communistes conséquents est d’empêcher le basculement de l’opinion française vers ce consensus libéral-sécuritaire, libéral-apolitique, liberal-belliciste, libéral-xénophobe et liberal-réactionnaire, souvent teinté de pleurnicheries Vertes .

CONTRE CES RISQUES MAJEURS, UN CHEMIN ÉTROIT, MAIS UNIQUE :

Reconquérir pas à pas l’opinion, éclairer un chemin de luttes vers une société meilleure, inversant les valeurs de celle actuelle libérale-capitaliste de destruction des services publics, d’égoïsme rapace et dominateur érigé en vertu,
CAR UNE SOCIÉTÉ SOCIALISTE, DÉMOCRATIQUE, ÉGALITAIRE ET PLURIELLE
AUX COULEURS DE LA FRANCE, HÉRITIÉRE DES MEILLEURES PAGES DE NOTRE HISTOIRE, LES RÉVOLUTIONS DE 1789-93, 1848 ET 1871, DES LUTTES POPULAIRES DE 1936, 1945 et 1968. POUR LE MIEUX ÉTRE, LA PAIX ET L’AMITIÉ ENTRE LES PEUPLES, NE POURRA VOIR LE JOUR QUE SI LES CLASSES PROLÉTARIENNES, AUJOURDHUI SOUMISES AU CAPITAL, SONT MASSIVEMENT CONVAINCUES DE SA NÉCESSITÉ.

L’ANC ET LES ÉLECTIONS À VENIR

C’est bien pourquoi, à mon avis, nous devons considérer chacune des épisodes électoraux à venir comme une occasion de mener un combat de classe, contre Droites, Extrêmes-Droites et autres tenants de la Bourgeoisie libérale, au service de l’inégalité sociale et de l’impérialisme guerrier, que nous ayons ou non des candidats.
Déserter ce front de la lutte de classe, et nous fondre avec la foule de travailleurs désarmés par l’apolitisme et la démagogie des médias ( « les politiques se valent tous, sont tous corrompus, et font tous des fake-News, puisqu’ils ne disent pas comme nous et nos experts » ) serait absurde, et un recul historique par rapport aux révolutionnaires du passé, qui ont payé de leur vie pour imposer le droit de vote universel. Et si le vote est trafiqué, dénonçons la fraude, mais sachons profiter de ces périodes électorales où l’opinion est plus réceptive, pour diffuser nos idées, notre projet d’une société nouvelle, socialiste et démocratique, structurée par les services publics.

FRANCIS ARZALIER, ANC 19 août 2023

   

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