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À propos des élections en Grèce

vendredi 26 mai 2023 par Francis Arzalier (ANC)

Un nouvel exemple aveuglant de l’ancrage des médias français, notamment télévisuels, dans le mensonge et le déni au service du Libéralisme. Selon leurs affirmations réitérées, « les élections législatives du 21 mai 2023 ont été victorieuses pour la Droite gouvernementale à l’encontre de la coalition de gauche dirigée par Tsipras du parti Syriza, même si le mode de scrutin, bêtement proportionnel, ne permet pas au Premier Ministre d’avoir une majorité à l’Assemblée nationale, ce qui l’obligera à un nouveau scrutin en juin. »

Un constat un peu court, qui mérite quelques remarques factuelles :


1/ La Droite gouvernementale, soumise aux diktats des financiers de l’Union Européenne, organisatrice d’une crise sociale et d’une inflation sans précédent, à réussi à se maintenir à 40 pour cent des voix, alors que la coalition de centre- gauche Syrisa-Pasok (Parti socialiste) n’atteint que 32 pour cent. C’est certes regrettable et immérité, mais cela n’a rien d’une grande victoire du gouvernement, un blanc-seing à son action.

2/ L’explication de ce résultat mesuré tient plutôt au discrédit persistant de Tsipras et Syriza, qui, quand ils furent portés au pouvoir il y a quelques années, trahirent leurs engagements en se couchant devant les exigences des banquiers de Bruxelles au détriment de leur électorat populaire. Cette forfaiture de la Social-Démocratie grecque n’est pas oubliée, et ne mérite pas de l’être, c’est pourquoi le parti de Tsipras n’atteint que 20 pour cent des voix !
Encore est ce sur moins de votants, car 41 pour cent des électeurs grecs ont boudé les urnes, presque autant qu’en France macronienne.

3/ Certains des analystes prévoyaient un glissement du mécontentement populaire vers l’extrême-droite, surfant sur la xénophobie anti-migrants. La vague xénophobe n’a pas eu lieu. Certes, ses tenants ouvertement néo-nazis (« Aube dorée ») ont été interdits, mais si l’extrême-droite existe encore, et reste dangereuse pour l’avenir, elle est réduite à un score électoral minime.

4/ En fait, l’événement de ce scrutin de 2023, totalement tu par nos médias, est la progression jusqu’à plus de 7 pour cent du Parti Communiste de Grèce, le KKE, à l’issue d’une campagne de masse, dans les entreprises et les rues, conclue par un meeting de forte intensité à Athènes.
( voir la vidéo PJ sur http://ancommunistes.org/spip.php?article5111.)
Ce qui démontre en tout cas que tout parti Communiste structuré, et qui est lié aux revendications populaires, notamment par sa proximité avec une organisation syndicale de lutte de classes, et non pas de collaboration et de « conciliation », peut progresser dans l’opinion, sans pour cela dériver dans l’électoralisme.

En France, le contexte politique est à la fois similaire (un pouvoir libéral qui organise la destruction des conquêtes sociales et des services publics, tout en se targuant de succès économiques, une « Gauche » discréditée par ses dérives passées et présentes) et différent (notamment une extrême-droite française en progression dans l’opinion).

Revendiquant dans notre pays la fidélité aux idéaux communistes originels, de lutte de classe pour le Socialisme, et pour la paix contre la guerre impérialiste qui menace de s’étendre, nous nous réjouissons du succès de nos camarades grecs, même s’il n’est qu’un point de départ à confirmer.

Il nous arrive, certes, de ne pas partager certaines analyses du KKE, et d’autres, qui ont défini le conflit en Ukraine une « guerre entre deux Impérialismes », ce qui amène trop souvent à minorer les responsabilités premières et anciennes des impérialistes US et Otaniens, et de leurs collaborateurs nationalistes ukrainiens.

Au reste, nous ne sommes plus en 1950, et ne sommes pas en quête d’un « parti-modèle » du mouvement communisme mondial, qui doit accepter ses différences d’approche, et construire sa stratégie de lutte pour le Socialisme et la paix dans le respect de ses héritages nationaux.

Ce qui ne justifie en aucun cas la division ou la polémique entre militants Communistes.

Nous rejoignons la volonté exprimée par nos camarades du KKE, telle qu’ils l’ont clamée lors du meeting récent d’Athènes, une base d’unité des luttes contre l’Impérialisme :

« Lutter contre la transformation de notre pays en une vaste base des USA et de l’OTAN, contre sa participation au massacre des Impérialistes en Ukraine. »

   

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