Venezuela : Réprimer le débat démocratique n’aide en rien le processus révolutionnaire

Nous savons que la situation que doit affronter le Venezuela est particulièrement difficile car elle nécessite à la fois de renforcer le débat démocratique et de faire montre de discipline face aux ennemis de l’extérieur et de l’intérieur.

Dans une situation économique et sociale difficile exacerbée par les pressions impérialistes, naissent forcément des tendances opportunistes prêtes à tous les compromis et toutes les compromissions. Face à une telle situation l’expérience historique des mouvements progressistes a prouvé que souvent des contre-tendances sectaires peuvent se manifester.

Alors que le Parti socialiste unifié du Venezuela a réussi à rassembler le gros des forces décidées à s’engager dans la voie de la révolution bolivarienne, il était normal que ce parti de création récente et regroupant des membres d’origine très diverses soit traversé de courants très divers, ce qui permet de comprendre pourquoi le Parti communiste du Venezuela (PCV) n’a pas souhaité rejoindre ce regroupement et a préféré garder son autonomie.
Le PCV a une longue expérience incontestable de lutte héroïque mais certains de ses militants ou anciens militant trouvent qu’il fait aussi montre parfois de tendances sectaires. Elles sont entre autre ré-apparues récemment avec des prises de position dogmatiques sur la guerre opposant le bloc de l’OTAN à la Russie.

C’est dans ce contexte que la direction du PSUV semble avoir décidé d’appuyer d’anciens membres du PCV qui tentent de reprendre la direction de ce parti, voire de créer un nouveau parti reprenant son nom.

Nous sommes bien entendu trop éloignés du Venezuela pour savoir ce qui se passe exactement et nous nous garderons bien de prendre position sur le fond à propos des divergences qui sont nées au cours du processus révolutionnaire vénézuélien en nous ingérant dans les affaires intérieures de ce pays et de ces partis.

Nous tenons à cette occasion à réaffirmer notre entière solidarité avec tous les révolutionnaires vénézuéliens et nous pouvons simplement manifester notre regret que des militants et des partis qui ont un intérêt objectif à marcher ensemble face aux menaces extérieures et intérieures en soient arrivés à un tel degré de tensions dans leurs rapports mutuels.

L’utilisation de méthodes qui ne correspondent pas aux méthodes démocratiques auxquelles nous avaient habitués les révolutionnaires bolivariens du Venezuela nous attristent.

Nous manifestons le souhait qu’aucune mesure irréversible ne soit prise qui aboutirait à créer des divisions dangereuses pour l’avenir du processus révolutionnaire vénézuélien sur lequel compte s’appuyer les révolutionnaires du monde entier.

Nous appelons donc les communistes et les socialistes vénézuéliens à prendre chacun conscience de leurs responsabilités devant l’histoire et devant le mouvement révolutionnaire international en faisant le maximum d’efforts pour reconstruire un respect mutuel, gage d’une unité face à la menace impérialiste.