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Au moins 200 000 manifestants contre la loi sur la sécurité globale

dimanche 29 novembre 2020 par Rapport de Force et Le Huffpost

Malgré les contorsions de l’exécutif cette semaine autour de l’article 24 de la proposition loi, l’opposition au renforcement des pouvoirs de police sont monté d’un cran ce samedi. Les images extrêmement choquantes de violences policières contre les migrants lundi soir et contre un producteur de musique, dévoilées jeudi, n’y sont probablement pas pour rien. Plus de rassemblements (une centaine au lieu d’une trentaine samedi dernier), des cortèges qui doublent ou triplent de taille dans la plupart des villes déjà mobilisées. Et une déferlante à Paris.(Rapport de Force).

À qui profite le crime ? Cherchez l’erreur !

Le "Black bloc" au centre des débats après les violences.

LOI SÉCURITÉ GLOBALE - Des voitures qui brûlent, des façades vandalisées, des enseignes prises pour cible... La marche pour les libertés de ce samedi 28 novembre n’a pas échappé à ces images qui attirent (ou plutôt détournent) l’attention au lendemain d’une manifestation d’ampleur contre la loi sécurité globale. Dès samedi soir, plusieurs participants déploraient que ces violences commises par une minorité d’individus viennent troubler la fête.

À l’image de la député insoumise Caroline Fiat. “Des ‘Black blocs’ sont venus gâcher une belle mobilisation. Soutien aux manifestants qui ont tenté de les stopper, mes vœux de prompt rétablissement aux gendarmes et policiers blessés par ces ‘Black blocs’ qui ne représentent pas les milliers de manifestants venus manifester pacifiquement !”, a tweeté l’élue de Meurthe-et-Moselle.
Ce dimanche 29 novembre, c’est Marine Le Pen qui s’empare du sujet, moins pour dénoncer la confiscation du rassemblement que pour accuser le ministre de l’Intérieur de laisser faire ces individus.

“Vous devez aux Français des explications sur l’impunité des ‘Black blocs’, qui se baladent armés de pioches et de cocktails Molotov dans les manifestations. Ils devraient se voir appliquer la législation sur les ligues. Qu’est-ce qui justifie cette complaisance insupportable ?”, interpelle la présidente du Rassemblement national, en réaction à un communiqué de Gérald Darmanin faisant état du bilan des blessés dans les rangs des forces de l’ordre.

La députée du Pas-de-Calais commet néanmoins une erreur de taille en évoquant la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées, qui ne pourrait pas s’appliquer dans ce cas. Et pour cause, le “Black bloc” est une méthode, un mode d’action, et ne désigne aucunement une entité constituée à l’image de groupuscules (souvent d’extrême droite) qui ont été dissous par le passé.

“Il n’y a pas un seul black bloc, mais des black blocs, qui se forment à un instant T dans des manifestations puis qui se dissolvent avec elles”, expliquait à franceinfo le politologue Francis Dupuis-Déri, auteur d’un ouvrage consacré à ce mode opératoire.
Côté politique, les sensibilités sont diverses : anarchistes, autonomes, marxistes révolutionnaires, écologistes radicaux...

“Ils s’infiltrent dans le cortège”

La littérature sécuritaire ne dit pas autre chose. Une note du Centre de Recherche de l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale datée de juillet 2016 décrit un fonctionnement volatil très difficile à identifier en amont d’un rassemblement.

“Ils sont composés d’une agrégation de groupes affinitaires de quelques personnes, qui ne sont pas les mêmes d’une manifestation à l’autre. De fait, un Black bloc est organisé de manière horizontale : il n’y a ni hiérarchie, ni chef. Ce fonctionnement en réseau permet aux groupes affinitaires une très grande autonomie de mouvement et une réactivité qui n’existe pas chez les manifestants classiques”, note le document.

Et de détailler le mode opératoire en manifestation : “les techniques des Black blocs dépendent de leur but (attaquer ou défendre) et de leur cible (forces de l’ordre ou biens matériels). Dès la formation d’un Black bloc, les participants utilisent la méthode dite du ‘coucou’. Tel l’oiseau qui pond dans les nids des autres, ils s’infiltrent dans le cortège et apparaissent au cœur de la manifestation sans que celle-ci n’ait été prévenue de l’existence du Black bloc à l’avance. Ce regroupement rapide et inopiné constitue souvent une surprise”.

Raison pour laquelle, toujours selon cette note, “l’interpellation d’un individu est rendue difficile voire impossible”. Une fois dans la manifestation, ces individus vont s’en prendre au mobilier urbain, soit de façon symbolique (comme lorsqu’un restaurant McDonald’s avait été pris pour cible le 1er mai 2018), soit pour attirer les forces de l’ordre et créer le désordre au sein même du cortège. Résultat, des images de chaos qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux. Ce qui, dans le cas de la manifestation de samedi, permet aux défenseurs de la loi “sécurité globale” de réduire la mobilisation à ces faits de violence.

À l’image du député LREM Bruno Questel qui, en partageant une vidéo montrant le Black bloc saccager du mobilier urbain, accompagne sa publication de ce commentaire : “une conception de la liberté particulière tout de même”.

Pourtant, aucun spécialiste de ces questions ne pourrait affirmer que ces individus étaient bien là pour participer à la marche des libertés.
Même pas les membres du bloc.

On ne m’ôtera pas de l’idée que ces énergumènes sont manipulés pour mieux déconsidérer les manifestans. Ainsi les médias, comme Le HuffPost ici, écrivent davantage sur les violence que sur les raisons des manifestations. (NDLR)


Voir en ligne : https://www.huffingtonpost.fr/entry...

   

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