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La grève des travailleurs de la SKF

jeudi 1er février 2018

Intervention de Jean-Pierre Page à Créteil, 24 janvier 2018.

Je voudrai d’abord remercier les organisateurs de me donner l’occasion de m’exprimer sur une grève qui a marqué son époque, qui a marqué tous ceux et celles qui à des titres divers y ont participé et qui je dois l’avouer m’a également marqué profondément au même titre que les militants de l’UD CGT du Val de Marne, de l’UL CGT d’Ivry mobilisés quotidiennement et parfois de jour comme de nuit autour des SKF.

Je ferai une première remarque qui se veut toute amicale et constructive ! Nous prenons le risque ici de parler au passé, quand beaucoup de leçons à tirer de cette lutte nous ramènent au présent. Pour ma part c’est de cette manière que j’aimerais parler de l’action des travailleurs de la SKF-Ivry !

Comme cela a été montré, la SKF a été un conflit du travail, on serait tenté d’ajouter et rien d’autre. Pourtant, on ne saurait en débattre indépendamment de l’analyse du contexte dans lequel il s’est déroulé, et pourquoi plus de 30 ans après, il demeure une expérience collective pour comprendre et confronter les multiples défis de la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Ce que je veux surtout retenir de cette lutte c’est la clairvoyance, le sens des responsabilités et l’intelligence dont firent preuve les travailleurs de la SKF, leur détermination, la solidarité qu’ils furent capable de susciter à Ivry, dans le Val de Marne, en France et même au-delà. Faut il rappeler ici que plus de 70 associations locales, des centaines de personnalités furent à leurs cotés dont Jacques Laloé, Michel Germa, Georges Marchais, Henri Krasucki et Louis Viannet, le chanteur Renaud, l’Evêque du Val de Marne et Jean Remond Evêque auxiliaire de la mission de France dont je ne résiste pas a rappeler ici, la déclaration du 5 Juin 1985" les travailleurs de la SKF nous donnent l’exemple d’une lutte courageuse et digne ".

Si, à nos yeux en particulier pour l’UD CGT la grève de la SKF n’avait et n’a jamais rien eu d’un modèle, elle était et est devenue une référence, un exemple à méditer, une balise dans ce qui était à cette époque une mer agitée et qui est devenue par la suite une tempête économique, sociale et politique.

Le conflit de la SKF a été un long processus de maturation des consciences dans une usine qui faisait partie intimement du tissu social et politique de la ville d’Ivry, partageant une histoire commune marqué par les luttes, les résistances, les succès, les défaites, les sacrifices. Tout ceci avait contribué à une prise de conscience collective des travailleurs au sens ou comme disait Marx en s’emparant des masses une idée devint une force matérielle. Par conséquent il n’était pas indifférent au gouvernement socialiste et à la multinationale SKF de porter un coup à ces travailleurs dont la combativité était connue et contagieuse.

A l’UD comme dans toutes les organisations CGT du département nous avions fait le choix de nous investir totalement car nous mesurions l’enjeu social mais aussi syndical et politique. Ici rien n’est, ni n’était neutre ou innocent. Nous nous sommes impliqués pour faire partager le sens et le contenu de cette lutte y compris au delà du Val de Marne, pour exercer toute la pression possible sur le groupe SKF et sur le gouvernement, pour entretenir la combativité. Il n’est jamais facile de décider une grève, mais il est encore plus difficile de la continuer. Ceux qui ont une connaissance superficielle du combat syndical ont du mal à comprendre ces choses pourtant simples.

Ce fut une longue bataille y compris pour organiser la solidarité financière avec les SKF. Faut il ajouter que d’autres luttes avaient lieu dans cette période comme celle par exemple de Victor Michel à Arcueil, d’Air France à Orly, de Chenes Cazeles à Gentilly, du CHU à Bicetre, de la COOP d’Alforville, de Rhone Poulenc, Sciaky et de la centrale Arighi à Vitry, de Paul Brousse à Villejuif, de Del Duca à Maison Alfort. Faut il ajouter les grandes manifestations pour l’emploi en particulier des fonctionnaires du Val de Marne. Le gouvernement socialiste et le patronat redoublait dans les atteintes aux libertés syndicales. En avril 1984 nous dénoncions pas moins de 100 cas d’atteintes au droit syndical dans le Val de Marne.

C’est dans ce contexte qu’à la direction de l’UD nous avions pris la décision de reprendre l’entreprise SKF à l’occupation policière. 30 ans après, dans les conditions ou nous l’avons fait nous en sommes fiers et nous la revendiquons. En faisant arrêter 3 d’entre nous pour " grève insurrectionnel " le gouvernement ne s’était pas trompé, il cherchait à nous isoler et à peser sur les débats internes à la CGT. Le lendemain plus de 10 000 manifestants étaient dans les rues de Paris pour protester contre cette infamie.

Nous savons d’expérience que le mouvement des idées ne procède pas par génération spontanée. Il fallait et il faut du temps pour que dans l’entreprise naisse cette intelligence collective. Le syndicat y contribue de manière décisive. Mais il fallait et il faut aussi, parce que cela est inséparable, une vie politique en prise avec les problèmes concrets. Il fallait et il faut un environnement politique local qui soit un point d’appui, permettant une activité capable à travers une vision de proposer une alternative, ce qui demeure la tache et le rôle d’un parti de la classe ouvrière, et d’un syndicat de classe.

Je serai donc tenté de dire que toutes les conditions étaient alors réunies pour une confrontation majeure ! Il fallait pour le gouvernement socialiste et le groupe SKF faire un exemple et placer sur la défensive une entreprise aussi symbolique de résistances ouvrières, comme la CGT l’était à Ivry et dans le Val de Marne.

Par conséquent si il est une leçon à retenir, c’est que si l’on veut prétendre avancer vers des succès globaux, cela exige d’affaiblir partout les positions du Capital et ce processus doit partir du lieu de travail, de l’entreprise. Car en dernière analyse, c’est là et nulle part ailleurs que le combat de classe est décisif. Cela implique donc de s’en donner les moyens, ce qui suppose une orientation stratégique claire et l’organisation que cela implique.

C’est sans doute pourquoi dans la conduite de l’action, il ne pouvait y avoir de délégation de pouvoir, de vaines espérances dans des recours institutionnels, de transfert de responsabilité à d’autres, mais la prise en charge de la lutte par les intéressés eux-mêmes et tout cela au quotidien.

C’est dans cette voie que les travailleurs et travailleuses de la SKF s’engagèrent et s’assumèrent durant 3 ans et c’est dans le respect de ces principes que l’expérience montre toujours et jusqu’à aujourd’hui qu’il faut trouver les moyens d’agir, si l’on veut être utile et efficace. Tout au long de cette lutte la responsabilisation de chacun et de tous permis de démontrer cette capacité qu’on les travailleurs à diriger leur lutte eux mêmes avec leurs organisations et dans ce cadre assurer également la sécurité de l’entreprise comme la gestion de l’outil de travail et l’entretien des machines.

Mener une lutte avec occupation des locaux, c’est aussi assumer socialement la situation de chacun, tenir compte de la vie familiale et des bouleversements que cela entraîne. C’est là quelque chose qui exige un haut niveau de conscience que d’aucuns sous-estime parfois, et qui par delà les opinions exigent le respect. Toute révolte, toute résistance quel que soit la forme et l’objectif est une affaire de dignité.

Cette manière d’être et de faire est important quand de surcroît il faut faire face à la répression, la violence policière, confronter ce qui était perçu comme des trahisons, clarifier en permanence les enjeux de cette bataille, c’est de tout cela dont il fallait débattre pour décider collectivement et poursuivre l’action en écartant les découragements, les doutes, les craintes. Toutes les organisations CGT en Val de Marne participèrent pour contribuer au succès de cette lutte, le niveau des enjeux de la grève imposaient cela.

Il y eu un avant et un après. Pour ceux et celles qui y ont participé directement, elle a changé leur vision de la vie et de leur rapport au travail, au syndicat. Si personne n’en est sorti indemne, c’est parce qu’elle a révélé et clarifier ce qui avait besoin de l’être.

Je ne cherche pas à idéaliser les choses mais comment ne pas voir et respecter ce qui contribua à ce saut qualitatif des consciences chez ces ouvriers, ces employés, ces techniciens, ces ingénieurs, tous et toutes, ces hommes et ces femmes de la SKF unis dans leur diversité.

Durant près de 3 années la grève de la SKF à chaque jour soulevé de nombreux sujets dont il fallait débattre, mais qui devait aussi donner lieu à des décisions et à leur mise en œuvre.

Les travailleurs les ont abordés et assumer à partir de leur expérience, de leur tache dans l’usine, sur un pied d’égalité hommes-femmes dans un esprit fraternel avec un esprit critique en cherchant à apporter des réponses cohérentes et articulées. Pas l’une sans l’autre mais dans une approche globale du particulier au général, bannissant le repli sur soit. Comme d’autres dans notre UD j’en porte témoignage : aucune question ne fut écarté. Chaque action était mis en débat ainsi des initiatives spectaculaires dont la plus originale fut sans doute la location d’un avion qui amena plus de 200 manifestants à Göteborg , là ou siégeait le directoire de la multinationale. Pour la première fois on franchissait les frontières pour aller demander des comptes à la SKF.

Cette démarche offensive contribua entre autres à l’élaboration de propositions industrielles dont la validité demeure aujourd’hui.

Celles-ci prenaient en compte déjà ce qui touchait à la mondialisation capitaliste à la dictature et aux pratiques d’une multinationale suédoise florissante qui au non de la rentabilité avait décidé de sacrifier non seulement l’emploi, mais aussi la fabrication et la recherche, qui avait par ailleurs organisé la mise en fiche des travailleurs de l’entreprise selon leurs idées, leurs engagements et leur vie privée.

L’action à travers ces objectifs avait ainsi mis en évidence le lien entre le social, l’emploi et le besoin d’une industrie facteur d’indépendance et de souveraineté nationale à travers les enjeux de caractère stratégique soulevé par la décision d’abandonner la production du roulement a bille en France. Décision à laquelle s’était rallié le gouvernement socialiste depuis 1981 en se soumettant plus encore à la tutelle supra nationale de l’UE.

La poursuite et l’aggravation de cette politique depuis a donné les résultats que l’on connait. Ne faut il pas enfin en tirer les conséquences ? La lutte faisait donc le choix de confronter cette abdication en écartant toute idée d’accompagnement social, d’arrangements par la connivence et la complicité avec les objectifs de la multinationale. Il faut ajouter que ces propositions industrielles et sociales faites par les grévistes s’articulaient avec les choix politiques des collectivités pour défendre et développer leur tissu social et économique, aux ressources financières dont elles disposent pour décider de ce qui concerne l’intérêt général. Jacques Laloé, le maire d’Ivry, les élus, les associations locales y contribuèrent de manière exemplaire.

Au fond, tout cela renvoyait à la démocratie et à la place qui doit être celle du monde du travail dans tout processus de transformation et de changement, donc de société, par la conduite des luttes, comme par la direction des entreprises jusqu’au sommet de l’état.

Gramsci disait qu’il fallait être capable d’inventer de nouvelles formes de pouvoir politique, d’autogestion, de contrôle ouvrier et qu’il ne pouvait y avoir de processus de transformation sans une vaste expérimentation sociale et politique des travailleurs eux-mêmes. Au fond tout était et reste affaire de volonté politique, et c’est sans doute là l’une des leçons principales des luttes des travailleurs de la SKF.

Quand la grève commence à la SKF on se trouve au cœur de la logique mortifère de la stratégie de programme commun dont le gouvernement était à l’image. L’on sait comment cette situation a influé contradictoirement entre espoir et illusions, et finalement négativement sur l’opinion des travailleurs. Les orientations syndicales singulièrement celles de la CGT tout comme les orientations politiques du PC ne furent pas dans leurs débats sans refléter cette situation.

Aujourd’hui il n’est pas excessif de dire combien ces problèmes demeurent ouverts et en attente de réponses claires et convaincantes sur ce que peut signifier une politique de gauche, sa nature, la finalité de ses alliances, ses principes, ses valeurs et son identité. Cela est vrai du syndicalisme comme de la politique. Donner confiance au monde du travail dans ses propres capacités d’influer sur les choix et décisions passent par une clarification nécessaire et permanente, et aussi en donnant l’espoir et j’ajouterai aussi le rêve...

Il y a toujours eu des débats dans le mouvement ouvrier entre des conceptions et des visions différentes. On ne saurait faire comme si elles n’existaient pas, cela exige donc de se débarrasser de la rhétorique trop souvent ressassée, mais sans effets véritables sur la réalité, de bannir la superficialité dans les analyses, de s’en tenir aux commentaires approximatifs vis à vis des positions des différents protagonistes et de leurs objectifs. Le débat a besoin de clarté et donc de clivages clairs et assumés de part et d’autre, d’engagement et de volonté si l’on veut créer la dynamique nécessaire aux avancées sociales.

La lutte des SKF a donné lieu en son temps à des débats, des commentaires, des polémiques de toute sorte, à des accords et aussi à des désaccords. Il en fut ainsi de l’action courageuse du 5 juin 1985 quand les travailleurs reprirent le contrôle de leur entreprise donc des outils de production des mains de la police qui entre temps avait pillé, vandalisé l’usine et sa mémoire. Faut il rappeler ici avec indignation comment la police avait fracassé à coups de crosse de fusil la plaque de marbre honorant dans l’usine les ouvriers résistants de la SKF face à l’occupant nazi.

Comment une telle barbarie pouvait-elle rester sans réactions de colère.

Il ne fallait ne pas céder et ils n’ont pas cédé, ce constat de très nombreux travailleurs, des syndicalistes, des militants CGT et communistes du Val de Marne et d’ailleurs l’ont ressenti ce jour-là avec fierté et ils ont eu raison. C’est sans doute pourquoi aussi les médias se déchiraient devant ces travailleurs qui relevaient la tête.

Plus de 30 ans après tout confirme que cette action était légitime, et même de légitime défense ! Elle contribua à clarifier et à encourager à passé à l’offensive. Le gouvernement socialiste craignait la contagion, brisé la détermination de la CGT, briser la solidarité, il eu en réponse une mobilisation sans précédent par sa détermination et disons le par la suite des luttes plus nombreuses et combatives.

Comme on l’a vu avec la loi travail de F. Hollande, M. Vals et E. Macron les méthodes restent les mêmes, et les mêmes comme hier considèrent avec arrogance que le dialogue social dois passer exclusivement par la concertation policée, la proposition réaliste et la négociation responsable, du cahier de revendications du Capital. Et si on ne comprend pas ça on l’impose au besoin par la force comme on le voit aujourd’hui en France dans de nombreux domaines, comme par exemple à l’égard des travailleurs immigrés victimes des politiques néo coloniales comme des stratégies géo politique de l’impérialisme. Il en est ainsi justement parce que le rapport de forces a été modifié en faveur du Capital.

A cet égard, les travailleurs de la SKF avaient exprimé avec prémonition et clairvoyance leur sentiment a travers une affiche qui eut un grand succès : " Hier la rose, aujourd’hui la matraque ".

Empêtrés dans leur logique certains avaient voulu voir dans la lutte de la SKF une sorte de " répétition générale ", d’autres l’instrumentalisation politique d’une grève, ou encore une tentative de radicalisation héritage d’une vision politique et syndicale obsolète à laquelle il était urgent de substituer une autre manière de faire .

Autant, de sujets qui ne nous éloignent pas ou peu de la situation présente.

Face à cette rhétorique l’insoumission des travailleurs de la SKF, leur insubordination, leur contestation des soit-disantes règles du jeu avait pris la forme d’une résistance résolue à une logique qui veut que la décision du Capital doive chaque fois l’emporter sur tout autres considérations.

Si l’on considère aujourd’hui les efforts démesurés entrepris de tous les cotés du spectre politique et syndical pour apaiser la contradiction capital/travail, la grève des travailleurs de la SKF comme d’autres d’ailleurs demeure plus actuel que jamais. Elle est à mes yeux d’une grande modernité là ou d’autres n’y verront que les reliques d’un passé révolu. Brecht disait " ceux qui luttent ne sont pas sûr de gagner, mais ceux qui ne luttent pas on déjà perdu ! "

En ce sens la lutte de la SKF a conservé une pertinence forte et elle est riche d’enseignements pour les combats à venir et qui sont inéluctables, n’en déplaisent aux partisans d’un syndicalisme d’accompagnement aujourd’hui dans une impasse. Comment d’ailleurs après les défaites successives de ces 30 dernières années pourrait il y avoir une autre alternative que " résister, faire front, ne pas céder, ouvrir une perspective "

Ce qui fait défaut aujourd’hui c’est au fond ce déficit de lute de classes au cœur même du capitalisme, là ou se nouent les contradictions là où se concentrent tous les pouvoirs. Comme le dit le milliardaire US Warren Buffet "la lutte de classes existe, mais depuis 20 ans c’est nous qui la gagnons."

Or en sommes-nous convaincus, ! De mon point de vue, on ne s’en sortira pas avec de bonnes intentions, mais en associant au contraire étroitement la critique et l’action, pas l’un sans l’autre.

Dans la recherche d’une légitimité politique il ne peut y avoir d’arrangements, de "compromis historiques" entre les forces de progrès et le conservatisme néo libéral. De l’avoir envisagé et mis en pratique a contribué à la démission de la gauche et aux échecs que nous savons. Ne faut il pas en tirer les leçons une bonne fois pour toute ?

Les bons sentiments à eux seuls s’accordent assez mal avec la lutte des classes. De le reconnaître ne saurait justifier un quelconque pessimisme mais au contraire lucidité et confiance . Romain Rolland disait "qu’il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté"

L’alternative pour la "gauche" serait elle réduite à la seule réflexion de quelques-uns ou doit elle être en phase avec l’expérience concrète du plus grand nombre ? On ignore trop souvent les seconds, ils sont pourtant décisifs !

C’est sans doute pourquoi on ne débouche au final que sur des visions politiciennes et partisanes, qui conduisent à réduire la politique à des arrangements d’appareils, à l’illusion d’alliances incertaines, électorales et autres qui se brisent dès lors lorsqu’il faut assumer la responsabilité de choisir entre les intérêts du Capital et ceux du peuple. Et pourtant force est de constater que l’on persiste dans cette voie sans issues.

Il est un fait qu’en cédant sur le " contenu ", en capitulant en rase campagne, en pratiquant l’exorcisme vis a vis de ce que furent " ses idées " la gauche ne fait elle pas le choix d’une globalisation capitaliste a visage humain et du droit-de-l’hommisme comme une pétition morale, au bénéfice de l’air du temps, et surtout du patronat supranational.

Tirant les leçons du conflit de la SKF ne faut il ne pas se donner les moyens d’un vaste débat portant tout autant sur la stratégie que sur les contours qui devraient être ceux d’une société capable de mettre l’ensemble des ressources productives du monde au service des besoins légitimes, des aspirations des travailleurs et donc des habitants de la planète en faveur de la paix, du progrès social, du développement, de la solidarité et de la coopération, et aussi pour un internationalisme de notre temps.

Pour conclure j ’ai une pensée fraternelle a laquelle je voudrai vous voir vous associer. Elle va a ces combattants qui participèrent directement à cette action hors du commun, et qui nous ont quitté comme Patrick Oinard dirigeant du syndicat SKF et de la cellule du PCF, Michel Germa qui présidait le conseil Général, Georges Marchais qui avec juste raison avait lancé à cette époque un mot d’ordre "plus un seul licenciement , plus une usine que l’on ferme, plus une machine que l’on déménage"

Victor Hugo disait : " Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front, ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime, Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime."

Les travailleurs de la SKF étaient de ceux-là ! Saluons-les !

   

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