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La lutte des classes ne s’arrête pas aux portes des « journaux »

mardi 12 janvier 2021 par Fernando Buen Abad Domínguez

Chaque jour plus médiocre, plus corrompu et plus servile, ce que l’on appelle « journalisme », dans les entreprises mercantiles de « nouvelles » ou d’ « informations », constitue à l’heure actuelle l’une des machines de guerre idéologiques capitalistes les plus dégénérées... Sa dégénérescence est son échec et, en même temps, sa dénonciation.

Chaque jour plus médiocre, plus corrompu et plus servile, ce que l’on appelle « journalisme », dans les entreprises mercantiles de « nouvelles » ou d’ « informations », constitue à l’heure actuelle l’une des machines de guerre idéologiques capitalistes les plus dégénérées... Sa dégénérescence est son échec et, en même temps, sa dénonciation. Sa fonction déformante trahit sa définition, et ce qui devrait servir à guider la société est, en réalité, une entreprise à désorienter.

Journalisme et marketing de l’information, ce n’est pas la même chose. Même si l’on a installé l’idée perverse que seul ce que vendent des journaux est de l’information, et que pour cela, on a créé des chaires, des carrières, des études supérieures et des spécialités... même si l’idée règne dans la tête de beaucoup que le journalisme est l’art mercantile de vendre sa plume au plus offrant... même si prévaut le critère insolite qu’un journaliste est un marchand de confiance... et, même si l’on martèle le sophisme selon lequel le journalisme est l’art démagogique de l’« objectivité » bourgeoise... la vérité, c’est que ce qu’ils appellent et pratiquent comme « journalisme » dans les entreprises de presse, est une marchandise des plus soumises aux pires lois du capitalisme.

Les événements générés par la vie sociale, qu’ils soient économiques, politiques, artistiques, culturels... à partir de son moteur historique qui est la lutte des classes, ne peuvent être privatisés par aucune manœuvre commerciale, même si elle est capable de les convertir, selon ses intérêts, en information ou en nouvelle. Les événements quotidiens (quel que soit le moment où ils ont lieu) sont le produit de relations sociales, jusqu’à aujourd’hui divisées en classes, en plus de nécessiter des enregistrements et des analyses scientifiques, ils exigent la capacité d’un récit clarifiant, créatif et émancipateur, afin de contribuer à élever le niveau de conscience collective, y compris dans la résolution des problèmes individuels.

Dans les entreprises qui ont fait de l’information une marchandise capricieuse et déloyale envers la vérité, le travail des journalistes a été déformé jusqu’à l’ignominie de l’esclavage de la pensée et de l’exploitation des personnes contraintes de trahir la conscience (individuelle et collective) de la réalité. Nous vivons au quotidien un détournement de l’information contre tout bon sens, tout en humiliant l’intelligence des travailleurs de l’information, en les soumettant à des principes et à des fins commerciales de plus en plus médiocres, corrompues et mafieuses. L’Association interaméricaine de la presse est parfaitement au courant de cette histoire.

Dans les écoles, de nombreuses tendances visant à « former » une main-d’œuvre bon marché, docile et non critique, prête à avaler, sous un déguisement universitaire, les conditions de travail les plus aberrantes en échange d’illusions de gloire bourgeoise, de prestige de margoulins et, bien sûr, de rentabilité de complices très créatifs lorsqu’il s’agit de rendre invisibles les vérités les plus dures, de criminaliser ceux qui luttent pour leur émancipation et d’assurer la vente des journaux. Des diplômes universitaires en tant que « journaliste » en concubinage avec le capitalisme et ses haines, même s’il faut mentir, calomnier ou tuer. Même s’il faut parrainer des coups d’État ou des assassinats de chefs d’État.

Donner de la dignité au travail du journaliste est un énorme défi social qui ne peut pas être résolu par la seule approche syndicaliste, ni par une « éducation d’excellence », ni par la seule « bonne volonté ». C’est une profession, un métier et une tâche politique... coincée dans le marécage de la guerre idéologique et de la guerre médiatique bourgeoise. Donner de la dignité à la définition et au rôle du journaliste implique des facteurs très divers, partant de la base concrète de la lutte contre le travail aliéné et contre les conditions d’extrême insalubrité idéologique dans lesquelles il se développe sous le capitalisme. Donner de la dignité au travail journalistique implique d’entreprendre, au quotidien, une révolution de conscience et d’action qui redonnent à la production d’information son âme socialiste et son pouvoir en tant qu’outil d’émancipation des consciences...

Cela implique des exigences programmatiques, organisationnelles et disciplinaires, avec pour base la lutte de classe et une praxis qui doit aller de pair avec les luttes émancipatrices de la classe ouvrière. Nous en avons assez que tout clown capable de publier, quels que soient les méthodes et les moyens, ses canailleries, se déclare de journaliste, au détriment de la vérité qui appartient à tous. Les arrêter dans leur élan implique un développement scientifique et politique afin d’acquérir une compétence professionnelle et militante capable de se mettre au service de la classe qui émancipera l’humanité. C’est leur meilleure place. Cela implique de promouvoir de nouvelles écoles, de nouveaux styles, une syntaxe, une communication et une conscience révolutionnaire. Cela signifie qu’il faut encourager de nouvelles générations de travailleurs du journalisme émancipés de la logique du marché de l’information. Rien de moins.

Maintenant que nous sommes pris de nausées et que l’irrationalité du marché de l’information est devenue putschiste et magnicide, dans le monde entier, nous devons nous organiser de manière démocratique, pluraliste et combative. Maintenant que se déploient les attaques les plus féroces des mafias commerciales qui vendent des « journaux » contre la vérité des peuples en lutte, et contre ses réalisations les plus chers... nous avons besoin d’unité et d’action organisée, et depuis la base, comme cause éthique suprême.

Maintenant que les mafias médiatiques s’unissent et forment leur armée de « journalistes » pour nous bombarder de missiles d’insultes et de mensonges... nous devons faire du journalisme un front rigoureux dans ses principes et adaptable dans son organisation, afin de nous unir ouvertement à toutes les forces de la communication émancipatrice où l’on encouragera une collaboration révolutionnaire sans restriction.

Au moins, de cette façon, ce qu’ils appellent journalisme cessera d’être, très rapidement, un réduit de faux mercenaires, malades coutumiers du mensonge, pour devenir, une fois pour toutes, un outil créatif de la vérité au service de la Révolution. Et de nombreux travailleurs avancent sur cette voie.
Au quotidien.


Voir en ligne : http://fr.granma.cu/cuba/2021-01-06...

   

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