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L’occident n’a plus le contrôle du G 20

mardi 12 septembre 2023 par Вера Жердева

Est-ce qu’il se trouvera un politicien français assez lucide pour oser dire à quel point la propagande dont le ton est donné par LCI qui trône jusque dans les colonnes de l’Humanité, est complètement folle, irréelle, une catastrophe pour le peuple français qui va de plus en plus payer la note d’un tel égarement en matière d’union sacrée, a contrario du mouvement du monde, non seulement les institutions internationales sur lesquelles l’occident “global” croyait avoir la haute main ne reflètent plus leurs diktats, mais ces institutions sont dépassées, d’autres surgissent. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Le sommet du G20 en Inde a été “pro-russe” dès le début. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a été accueilli à l’aéroport comme un hôte cher et bienvenu. Des files d’attente se sont formées pour se faire photographier avec le drapeau russe. Les résultats du forum ont confirmé que le monde ne sera plus jamais le même. En fait, le Sud global a vaincu l’Occident collectif sur tous les plans, démontrant ainsi son unité.

Voici, en quelques mots, les principaux résultats du forum.

Les dirigeants des États membres du G20 se sont prononcés contre l’utilisation du potentiel nucléaire ou d’autres menaces similaires. La déclaration finale souligne que le sommet n’est pas une plateforme pour résoudre les problèmes géopolitiques. Les participants ont refusé de rejeter la responsabilité du conflit ukrainien sur la Russie et ont souligné que sa résolution pacifique était d’une importance capitale pour stabiliser la situation mondiale.

La nécessité d’un accord sur les céréales pour assurer le transport des denrées alimentaires et des engrais en provenance de Russie a été reconnue. Il s’est avéré que les participants au G20 soutiennent pleinement toutes les demandes de Moscou à ce sujet.
Pour la Russie, il s’agit bien sûr d’un résultat important. Toutefois, il est prévu d’impliquer l’Ukraine dans la mise en œuvre de l’initiative. Il a également été proposé de réformer la “vache sacrée” de l’économie mondiale, l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le dollar est indirectement reconnu comme une monnaie toxique, que les États-Unis utilisent pour contrôler le système mondial à des fins égoïstes.

Il est important de noter que lors de la rédaction de la déclaration finale, les pays du Sud se sont opposés à la formulation proposée par l’Occident collectif qui portait atteinte aux intérêts de la Russie.
« L’Occident voulait l’expression “guerre de la Russie contre l’Ukraine”, qui a été rejetée et remplacée par “guerre en Ukraine”.
L’Occident voulait que l’accord sur les céréales ne soit soutenu que pour l’accès aux céréales en provenance d’Ukraine. Mais la déclaration contient la formule “céréales provenant à la fois de Russie et d’Ukraine” », a expliqué l’analyste politique Sergey Markov.

De tels changements dans le document final du G20 constituent une victoire pour la diplomatie russe et, dans le même temps, un douloureux camouflet pour les États-Unis et de leurs satellites.

Cependant, le principal succès de la Russie réside dans le fait que Vladimir Poutine ne s’est pas rendu au sommet. Tout comme le dirigeant chinois Xi Jinping, explique l’expert Mikhail Alexandrov.

– Poutine a ainsi fait la démonstration que le G20 perdait de son influence sur la scène mondiale. Et, de manière générale, la Russie doit montrer la voie pour que ce format meure à petit feu. En effet, il a été créé par l’Occident à des fins très spécifiques. À savoir, subordonner les grands pays en développement à son influence, leur imposer certains modèles de comportement, y compris dans l’économie, afin qu’ils continuent à soutenir le système financier tel qu’il existait à l’époque.
Les pays en développement espéraient qu’ils pourraient d’une manière ou d’une autre utiliser ce format pour améliorer leur situation. Mais leurs espoirs ne se sont pas concrétisés. En outre, l’Occident a commencé à politiser ce format, alors qu’il avait été créé à l’origine pour discuter de problèmes économiques.

Et maintenant, l’agenda ukrainien est activement imposé, ce qui n’intéresse personne d’autre que les Occidentaux. Le G20 a donc déjà perdu de son importance. Mais nous avons les BRICS, l’OCS, l’EurAsEC. Ces formats devraient être activement développés et élargis. Nous devons créer des systèmes de membres associatifs. Le Viêt Nam a récemment signé un accord avec l’EurAsEC. L’Iran se prépare à faire de même. Nous devons travailler dans ces domaines. Et nous devons coopérer sans l’implication de l’Occident.

“SP : Lors du sommet, la question de la nécessité de réformer l’OMC, dont la Russie, soit dit en passant, ne s’est pas encore retirée, a été abordée.

– En cherchant à réformer l’OMC, chacun comprend ce qui le préoccupe. Par exemple, les États-Unis ont bloqué la nomination des juges, ce qui fait qu’aucun différend ne peut être résolu. Quelqu’un envisage de réformer pour qu’il n’y ait plus besoin de consensus pour la nomination des juges. À mon avis, nous devrions regarder ce que veut la Chine, car elle s’est transformée depuis longtemps en une immense usine qui inonde le monde de ses marchandises.
Or nous ne sommes pas tellement intéressés par les activités de l’OMC, nous devons nous engager dans le protectionnisme et créer nos propres zones d’intérêts économiques. En principe, cette organisation pourrait être importante pour la Russie. Mais pas dans la situation actuelle, où des sanctions nous ont été imposées. Des restrictions sont en place – il n’y a pas de commerce. Il est donc inutile de se battre pour une réforme. En outre, toute proposition se heurtera à la résistance de l’Occident. C’est-à-dire qu’il peut bien sûr mener des réformes, mais dans son propre intérêt.

L’analyste politique Vadim Trukhachev estime que le principal succès de la Russie est l’absence de condamnation sans équivoque de ses actions en Ukraine.

– La consolidation de la formulation finale selon laquelle il existe différents points de vue sur le règlement du conflit est la principale manifestation de ce succès. L’Occident n’a pas réussi à imposer sa propre vision. En ce qui concerne la réforme de l’OMC, il semble qu’il s’agisse d’une opposition au “nouveau protectionnisme”. C’est-à-dire l’introduction de restrictions liées à la sécurité nationale ou à l’environnement.
Le plus souvent, ces restrictions ont été imposées par l’Union européenne et l’OMC n’y a pas répondu. Cela a provoqué le mécontentement d’autres pays.

“SP : Comment les BRICS et l’Occident évaluent-ils les résultats du sommet ?

– Il est difficile de parler pour les BRICS, car il y a des opinions différentes en leur sein. Mais en Occident règne une “discipline militaire”. Les Occidentaux sont plutôt mécontents, car Zelensky n’a pas pris la parole et notre pays n’a pas été isolé. Les propos de Macron sur la “défaite de la Russie” se résument donc à faire bonne mine dans un mauvais jeu.

“SP” : Si la Russie n’a pas perdu, cela signifie-t-il qu’elle a gagné ?

– A mon avis, on ne peut pas dire ça. Mais pour l’Occident, même un match nul ou, en termes de boxe, une “victoire aux points” équivaut à une défaite. Il n’a pas obtenu ce qu’il voulait. Le reste du monde ne l’a pas suivi, et c’est très ennuyeux pour l’Occident.

“Agacé” est un euphémisme.
Le Financial Times britannique a qualifié la déclaration du sommet du G20 en Inde de “coup dur pour les pays occidentaux”. “La déclaration, mise au point au cours de semaines de discussions entre diplomates, est un coup dur pour les pays occidentaux qui, au cours de l’année écoulée, ont tenté de persuader les pays en développement de condamner Moscou et de soutenir l’Ukraine”, a déclaré le journal.

En Allemagne aussi, le sommet est considéré comme un échec pour la politique européenne et américaine. “La déclaration finale ne contient pas d’accusations explicites contre la Russie. Par conséquent, on parle déjà du fait que les puissances occidentales, le G7, qui voulaient une condamnation sévère de la Russie, ont cédé à la pression”, a déclaré Richard Walker, rédacteur en chef international de la Deutsche Welle.

La frustration des anciens “maîtres du monde” est compréhensible : après l’effondrement de l’Union soviétique, la Russie rétablit activement son rôle dans toutes les régions du globe.
C’est pourquoi les pays du tiers monde présents au sommet se sont montrés réticents à soutenir les États-Unis et l’UE. D’autant plus que Moscou ne cède pas à la pression et progresse non seulement dans la zone SVO, mais aussi en Afrique et en Syrie.

Le prochain sommet du G20 se tiendra en 2024 au Brésil. Le président Lula da Silva a déjà invité Vladimir Poutine à y participer. [1]


Voir en ligne : https://svpressa.ru/politic/article...


[1À vérifier.

   

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