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Le Conseil de l’Arctique sous pression russe

lundi 26 février 2024 par Clara Loïzzo

Le 11 mai 2023, la Norvège a succédé à la Russie à la présidence du Conseil de l’Arctique, pour deux ans. Pionnière de la coopération entre les États riverains du pôle Nord, aux côtés de nombreux observateurs, cette instance est mise à mal par la guerre en Ukraine et les ambitions russes dans cet espace stratégique.

Créé en 1996, le Conseil de l’Arctique, forum intergouvernemental qui regroupe la Russie, le Canada, les États-Unis, l’Islande, la Norvège, la Finlande, la Suède, le Danemark, ainsi que six organisations représentatives des peuples autochtones, est consacré au développement durable de la région en matières économique, environnementale et sociale. Le nombre croissant d’observateurs – pays non arctiques comme la France, la Chine ou l’Inde –, et l’implication de nombreuses ONG témoignent de l’intérêt grandissant de différents acteurs pour le Grand Nord.

S’il a longtemps fait figure d’exemple en matière de coopération, le fonctionnement de l’organisation a été reconfiguré par la présidence de la Russie entre 2021 et 2023. Les intérêts de Moscou sont en effet nombreux dans la région, qu’il s’agisse du port militaire de Mourmansk, des riches gisements gaziers de Sibérie occidentale ou de l’ouverture progressive, mais encore limitée, de la route maritime du Nord, axe prometteur du commerce international (1). On estime que 10 à 20 % du PIB russe provient de cet espace arctique.

La région est de plus en plus convoitée pour ses nombreuses ressources (10 % du pétrole et un quart du gaz produit dans le monde) en dépit de coûts d’exploitation élevés, au gré d’un réchauffement climatique trois fois plus rapide que la moyenne planétaire (2). La Russie est centrale en Arctique (50 % des terres émergées, la moitié de la population polaire) et l’Arctique est central pour la Russie, qui y déploie un ambitieux plan de développement économique jusqu’en 2035, étoffe sa flotte de brise-glaces à propulsion nucléaire et a construit ou rénové de nombreuses bases militaires en Sibérie.

Le Conseil de l’Arctique n’est pas exempt de tensions géopolitiques internes, comme en témoignent les critiques américaines d’une présence chinoise croissante sous l’administration Donald Trump (2017-2021), ou le refus de la Russie de laisser l’Union européenne (UE) accéder au statut d’observateur. Depuis les sanctions occidentales consécutives à l’annexion de la Crimée en 2014, Moscou se tourne de plus en plus vers l’Asie, avec notamment un partenariat avec Pékin renforcé dans le secteur énergétique.

Mais la coopération arctique a surtout été bouleversée par l’offensive russe en Ukraine depuis février 2022, qui a déclenché de nouvelles sanctions et une suspension dès le mois de mars de la Russie des travaux du Conseil de l’Arctique. Pour le passage de relais de la présidence, aucun membre ne s’est rendu en Sibérie, et l’événement a été organisé sur Internet.
La guerre menace ainsi l’équilibre régional, d’autant que la Finlande a rejoint l’OTAN en avril 2023 et que la Suède est candidate.


Voir en ligne : https://www.areion24.news/2024/02/1...


Nous vous proposons cet article afin d’élargir notre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s’arrête aux propos que nous reportons ici.

   

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