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Situation en Ukraine : conférence de presse de Maria Zakharova

jeudi 1er juin 2023 par Maria Zakharova

Pour info.Très long interview qui aborde tous les dossiers vus selon le point de vue officiel russe. Ça fait mal ! (JP-ANC)

Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 24 mai 2023.

Le 20 mai marque l’anniversaire de la libération de Marioupol. En un an de vie paisible, la ville s’est transformée et a littéralement fleuri au sens propre du terme. Aujourd’hui, c’est un grand chantier à l’échelle nationale sur lequel travaillent 25.000 spécialistes de tout le pays. Au début du mois, la circulation de tramway a été lancée à Marioupol. Actuellement, 1.800 sites sont en cours de reconstruction dans la ville, des logements pour la plupart.

Marioupol est depuis longtemps une ville de l’arrière. Cependant, à l’occasion de son anniversaire de libération, le matin du 20 mai, le régime de Kiev a tenté de frapper la ville avec des missiles à longue portée fournis par des pays occidentaux, comme s’ils voulaient se venger des habitants de Marioupol pour leur choix ferme de vivre en Russie. Cela signifie vivre en paix, en harmonie les uns avec les autres, sans haine, dans l’amour. Heureusement, lors de l’attaque, les habitants de la ville et ses quartiers reconstruits n’ont pas été touchés.

Il est symbolique qu’après Marioupol, le 20 mai deviendra aussi le jour de la libération d’une autre grande ville de la RPD, Artiomovsk, de l’emprise des néonazis ukrainiens, exactement un an jour pour jour après Marioupol. La planification russe fonctionne à merveille. Et ce processus, comme vous le comprenez, se poursuivra. Le Donbass doit être libéré des bandero-fascistes.

Peu importe l’irritation du régime de Zelensky dans sa frénésie pro-occidentale, peu importe son financement et l’incitation par les pays occidentaux, avec Washington à leur tête, quoi qu’ils inventent, ils n’y arriveront pas, car nous leur résisterons. Personne ne pourra éclipser la victoire à Artiomovsk.

L’attaque de saboteurs sur la région de Belgorod le 22 mai, destinée à créer une fausse impression de haute opérationnalité des forces armées ukrainiennes pour les parrains de l’Otan du régime de Kiev, a échoué. Toutes ces incursions terroristes seront continuellement réprimées sévèrement. Pas besoin de parler du caractère terroriste du régime de Kiev et, soit dit en passant, de ses parrains. Les preuves sont évidentes. Lorsque des frappes délibérées visent des sites pacifiques d’infrastructure civile dans le but de semer la peur et d’ancrer leur haine pour la dissidence, c’est du terrorisme et de l’extrémisme. C’est exactement ce qui prospère maintenant à Kiev et c’est précisément ce qui guide les actions des représentants du régime de Kiev.

Nous notons (cela fait aussi partie de la base de preuves) des déclarations de plus en plus agressives de responsables occidentaux qui n’hésitent pas à appeler à bombarder les régions pacifiques de Russie. Ils agissent lâchement, car ils ne se reconnaissent pas comme partie au conflit. Ils parlent sans fin d’aide au régime de Kiev, de la nécessité (comme ils le font toujours) de rétablir la démocratie quelque part, d’apporter la liberté, etc. Réfléchissez seulement à ce que disent les représentants occidentaux.

Prenons la déclaration de Jake Sullivan, Conseiller à la sécurité nationale du Président des États-Unis. Il a dit que Washington avait "donné le feu vert" à l’Ukraine pour frapper la Crimée. Il a même réussi à justifier cela en disant que (dans la vision américaine) cette péninsule est l’Ukraine. Par conséquent, selon lui, contrairement au territoire "géographique" de la Russie, il est possible de la frapper. C’est cynique, surtout si l’on considère que pour le régime de Kiev, la vie de ses propres citoyens qu’il entend "libérer" en paroles devrait être précieuse, et si l’on se souvient que les droits de l’homme étaient la priorité de la politique américaine pendant des décennies.
Où sont-ils ?
Ils se sont perdus en cours de route. À quel moment Washington a-t-elle oublié qu’il y avait des gens vivants, des civils, en autorisant le régime de Kiev de frapper la Crimée ? Est-ce que Washington sait que des gens, des civils vivent en Crimée, qui vont travailler tous les jours, emmènent leurs enfants à l’école, aux jardins d’enfants ?
Ont-ils oublié cela ?
Ou toute cette histoire sur les droits de l’homme est-elle uniquement pour des conférences politologiques et des organisations internationales où les États-Unis doivent faire valoir leur position, rassembler un certain nombre de voix pour légaliser leurs actions unilatérales ?
C’est un exemple flagrant qui révèle au mieux toute la véritable essence et les intentions de la politique étrangère américaine.

Les autorités ukrainiennes ne considèrent plus depuis longtemps les habitants de la Crimée ou des nouvelles régions de Russie comme leurs citoyens. En guise de confirmation de la véritable essence inhumaine de la junte néonazie siégeant à Kiev, nous avons récemment entendu des déclarations du chef du renseignement du ministère ukrainien de la Défense Kirill Boudanov. Quelles étaient ces déclarations ?
Écoutez.
Il parle de projets d’éliminer physiquement les résidents de Crimée indésirables. Il s’est préparé, il a même présenté des statistiques. Selon lui, il s’agit de 3 millions de personnes "modifiées", et il y aura "beaucoup de travail" à faire pour les éliminer. En cela, les responsables de Kiev ne diffèrent en rien de leurs idoles idéologiques, qui ont donné des ordres similaires pour éliminer (comme ils le croyaient) des "sous-hommes", des gens qui ne devraient pas exister et continuer leur lignée.
C’est ainsi que cela se passait dans le Troisième Reich. Il est tout simplement impossible d’imaginer que nous entendions tout cela de la part de personnes qui sont accueillis dans un certain nombre d’États en tant que représentants officiels.
Mais c’est le cas.

Mikhaïl Podoliak, conseiller du chef de bureau du président de l’Ukraine, s’est également distingué par une nouvelle série de déclarations russophobes, souhaitant aux Russes de "vivre comme des Néandertaliens".
Il est maintenant clair pour tout le monde qu’ils ont une idéologie nazie dans leur essence. Auparavant, certains avaient peut-être encore des doutes. Ils n’en ont plus maintenant.
Tout cela est activement financé par l’Occident, car sa logique est la même. Rappelez-vous, au début, nous avons vu et entendu des déclarations (des séquences vidéo sont maintenant disponibles sur Internet, vous pouvez les trouver) de l’ancien président de l’Ukraine Piotr Porochenko, qui promettait aux habitants du Donbass qu’eux et leurs enfants vivraient dans les sous-sols, tandis qu’eux (sous le régime de Kiev) jouiraient des avantages de la civilisation.

La même idée a été exprimée par le Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell. Lui aussi a divisé tous les êtres humains entre ceux qui vivent "dans un merveilleux jardin" et ceux qui sont "dans la jungle".
C’est du même ordre. Ils se croient en droit de décider qui est civilisé et qui ne l’est pas, et surtout le faire en dehors de la réalité, des fondements juridiques, des faits.

De plus, tous ces représentants du régime de Kiev sont pratiquement illettrés. Ils ont juste appris des slogans nazis et nationalistes. À cause de leur manque total de principes et de leur volonté de servir n’importe quelle idéologie, même une idéologie aussi extrémiste à l’égard de leurs concitoyens et compatriotes, ils ont été "placés" à ces postes.
Si Mikhaïl Podoliak avait la moindre idée de la planète sur laquelle il vit, s’il avait lu quelque chose, il saurait probablement que le mot "Néandertalien" vient du nom de la vallée de Neander. Je comprends que je vais maintenant briser le monde fragile de Mikhaïl Podoliak - cette vallée se trouve en Allemagne.
Je plains les gens qui font de telles déclarations sans même comprendre le sens des mots qu’ils prononcent. Nous n’en sommes pas surpris, car la haine de leurs racines historiques est le principal idéologème des autorités ukrainiennes actuelles.
L’abnégation sur fond d’ignorance totale.

Dans le contexte du succès des forces de libération russes, la tournée du "cirque chapiteau" de Kiev se poursuit. Ce n’est pas ma citation. Je ne m’attribue pas les lauriers. C’est une expression des journalistes français. Je ne pense pas qu’on puisse mieux le dire.

Maintenant, le principal protagoniste de ce "cirque chapiteau" s’est rendu au sommet du G7 à Hiroshima pour mendier des tranches d’aide militaire supplémentaires. Les résultats du "voyage" de Vladimir Zelenski ont été décevants. Il y a eu beaucoup d’actions de com’, de promesses, de sourires et rien de concret. L’octroi par les États-Unis d’un nouveau lot d’armes d’une valeur de 375 millions de dollars l’a quelque peu déçu, car il ne s’agit que d’une goutte d’eau dans l’océan de ce qu’il a demandé.

Aucune livraison d’armes au régime de Kiev ne pourra annuler les objectifs fixés avant le début de l’opération militaire spéciale. À quoi mène toute cette "aide" ?
À une seule chose : à une escalade supplémentaire du conflit et à de nouvelles victimes parmi ceux qui sont dans les rangs des forces armées, des unités de combat, des civils. Nous comprenons parfaitement que les parrains occidentaux (Washington, Londres, Bruxelles) n’ont rien à voir avec les citoyens ukrainiens. Ils se fichent complètement du nombre de morts, de la façon dont ils souffrent. Ils n’ont qu’un seul objectif : les utiliser pour avoir des gens qui deviendront des porteurs de leur idéologie destructrice.
Tant qu’il y a ces gens (peu importe dans quel état ils sont et dans quel état ils seront après un certain temps), pour l’Occident, c’est bénéfique et pratique. La logique destructive, malheureusement, a imprégné toute l’activité internationale de la hiérarchie de l’Otan.

Je voudrais rappeler que toutes les armes occidentales fournies au régime de Kiev sont une cible militaire légitime pour l’armée russe. Il y a beaucoup d’exemples. Le plus récent est la frappe de l’armée de l’air russe visant la batterie de défense aérienne Patriot à Kiev.

Le monde occidental considère l’Ukraine depuis longtemps comme un véritable terrain d’essai pour divers types d’armes. De plus, je voudrais vous rappeler que ce sont les représentants du régime de Kiev qui s’adressaient en direct aux représentants des structures de défense et militaires occidentaux leur demandant d’utiliser leur territoire comme un terrain d’essai pour de nouveaux types d’armes.
Nous avons commenté cela à plusieurs reprises. Le fait que tout cela sans passer les tests appropriés se retrouve entre les mains des citoyens ukrainiens ne dérange pas le régime de Kiev ni ceux qui le parrainent. Nous assistons maintenant au développement de cette idéologie. Le conflit est une excellente occasion (du point de vue du régime de Kiev et des superviseurs occidentaux) de moderniser les armes et de les tester non seulement sur le territoire ukrainien, mais simplement sur des citoyens ukrainiens.

L’Espagne accueille actuellement la Feindef, la plus grande exposition d’armes avec environ 500 modèles d’armement de 25 pays. Elle a réuni une centaine de délégations du monde entier et plus de 25.000 spécialistes militaires. Bien sûr, des armements utilisés aujourd’hui sur le théâtre militaire ukrainien sont également exposés.

Par l’entremise de la politique de l’Occident, des conditions parfaites ont été créées en Ukraine pour tester de nouveaux types d’armes, de stratégies et de tactiques pour mener des guerres hybrides.
Aujourd’hui, les entreprises militaires des pays occidentaux connaissent un essor sans précédent. En même temps, il devient de plus en plus évident que l’essentiel pour eux est que ce conflit militaire ne se termine jamais. Les États-Unis et leurs satellites sont prêts à continuer de fournir des armes au régime de Kiev. La logique de se battre jusqu’au dernier Ukrainien pour les pays occidentaux est quelque chose d’absolument inaliénable.

En Occident, on aime à disserter que l’Ukraine avance à grands pas vers la démocratie et le respect des droits de l’homme. Cependant, les libertés démocratiques dans ce pays n’ont jusqu’à présent pleinement affecté que la tenue de défilés pertinents, les défilés gays, et personne n’a entendu parler des droits politiques des citoyens dans la société de Kiev actuelle.
On ne peut pas la qualifier de civile.

Récemment, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense d’Ukraine, Alexeï Danilov, a répondu au président de l’APCE, Tiny Kox, à la question de savoir si Kiev se souvenait de ses obligations de tenir une élection présidentielle dans les délais prescrits par la loi, à savoir en 2024.
Selon le secrétaire du Conseil de sécurité nationale, Kiev se débrouillera en la matière sans recourir à une aide extérieure. Le pays (pour ainsi dire), des "fragments" du pays, n’existent en "régime de combat" que grâce à l’aide occidentale de l’extérieur, toutes sortes d’armes, de médicaments, de produits - tout ce qui est nécessaire pour maintenir la vie et la viabilité.
Le représentant de ce pays déclare à l’Occident qu’il n’a pas besoin d’aide sur les questions politiques (pas simplement la politique intérieure, mais le respect des lois mêmes qu’il a lui-même écrites sous la dictée de l’Occident). En principe, des représentants des groupes terroristes se comportent toujours de cette façon.

Un autre fait remarquable de la vie de "l’Ukraine démocratique" en déclin.
À l’appel des politiciens polonais à s’excuser pour le massacre de Volhynie (je rappelle que nous parlons du meurtre de dizaines de milliers de Polonais par les Banderistes en 1943-1944), les responsables de Kiev, qui ne sont pas seulement des partisans ou des admirateurs ardents, mais des adeptes de Bandera, ont réagi avec indignation par un refus catégorique, malgré, semble-t-il, une alliance avec Varsovie - jusqu’à la volonté de s’unir en un seul État.
Il est intéressant de voir comment tout cela se passera, compte tenu des faits historiques insolubles, qui perturbent désormais sans cesse la société, bien sûr, à la suggestion de personnalités politiques.
Apparemment, Varsovie doit s’habituer à l’essence de la junte de Kiev, car il n’y aura aucun changement dans cette affaire. C’est une question existentielle pour eux. Aucun rejet de la logique de Bandera, croyez-moi, n’est attendu.
Il n’y aura que des extensions.

Les parrains occidentaux tentent également d’ignorer l’ampleur catastrophique de la corruption en Ukraine. Il existe un très grand nombre d’exemples. Tous les médias américains tiraient la sonnette d’alarme, criaient et attiraient l’attention sur ce sujet il y a quelque temps.
Même eux. Il y a aussi un nouvel exemple (Nikolaï Gogol, probablement, s’est retourné dans sa tombe pour la deuxième fois) – l’arrestation du chef de la Cour suprême d’Ukraine pour des pots-de-vin d’un montant de près de 2,5 millions d’euros.
Cour suprême.
De quoi, en principe, peut-on discuter au sujet de la prétendue démocratie sur le territoire de l’Ukraine sous les auspices du régime de Kiev ? 11 autres collègues du chef de la Cour suprême d’Ukraine sont soupçonnés de crimes similaires. Voici la "démocratie" à Kiev sous la tutelle de Washington.

Toutes les nominations faites sous le régime de Vladimir Zelenski, et même sous Piotr Porochenko, ont été faites "à la main" avec la participation de représentants de Washington (la Maison Blanche et d’autres structures).
Dans l’ensemble, ils se sont transformés en une grande agence de recrutement pour la sélection de personnel au service du régime de Kiev. Le gouvernement ukrainien comptait des citoyens des États-Unis, du Canada et d’autres pays de l’Otan.
Tous les discours comme quoi les superviseurs occidentaux n’étaient pas au courant de tout ce qui se passait sur le territoire ukrainien ne tiennent pas debout. Au cours des dernières décennies, ils ont créé de leurs propres mains la composition politique du "beau monde de Kiev". Tous ces gens passaient par les classeurs américains, recevaient leur approbation pour être nommés à ces postes, et ainsi de suite. Regardez à quoi tout cela a abouti.

Quant au respect, et il vaut mieux dire non-respect des droits de l’homme en Ukraine. Comme on l’a appris l’autre jour des médias, le service d’État ukrainien pour la médecine des catastrophes, qui fait partie du ministère de la Santé de l’Ukraine, prélève secrètement dans l’hôpital de Kherson des organes sur les corps de soldats morts des forces armées ukrainiennes pour les transplanter. Ce fait est caché aux proches.
Bien sûr, les structures internationales font semblant de ne pas remarquer ces faits et même ces informations. En gros, ils n’en prennent pas note. Aujourd’hui, je vais fournir des informations détaillées sur ce sujet.

Le mercenariat prend de l’ampleur en Ukraine. Pour la participation aux hostilités dans les rangs des forces armées ukrainiennes, les mercenaires polonais sont récompensés par des parcelles de terrain gratuites dans l’ouest du pays - dans les régions de Volhynie, Lvov et Transcarpathie.
La législation ukrainienne prévoit désormais des facilités de crédit et la construction de maisons pour les familles des mercenaires morts aux frais des contribuables ukrainiens.

Cela n’a rien à voir avec les citoyens ukrainiens. Personne ne demande leur avis. Tout indique que l’Occident procède à un véritable nettoyage ethnique des Ukrainiens sur le territoire ukrainien. Il ne peut y avoir aucune autre description ou définition d’une telle catastrophe qui se déroule sous nos yeux. Les superviseurs occidentaux font tout pour l’extermination totale des Ukrainiens en tant que peuple, communauté.

D’abord, on leur a enlevé leur histoire et forcé de la réécrire, puis on les a "pervertis" par la corruption, puis on les a conduits à un coup d’État, violant complètement toutes les règles et normes existant dans l’État (qui n’était qu’en train de former ses institutions). Puis on les a plongés dans une confrontation interne sanglante. Ensuite, on les utilisait pour (comme ils disent) "vaincre la Russie". Tout cela peut être qualifié précisément de tentative planifiée visant implicitement, en plus de l’objectif principal de déstabiliser la situation dans le monde et de contrecarrer notre pays, et aussi de réaliser l’objectif que l’Europe occidentale n’a pas achevé au début et au milieu du XXe siècle.
Tout en témoigne. Comment peut-on autoriser à parrainer des mercenaires avec le budget, qui, pour avoir participé à un conflit armé, où des citoyens ukrainiens meurent, afin que ces mercenaires reçoivent des terres ? C’est même impossible à comprendre. Je ne suis pas sûre qu’en général dans l’histoire (même dans l’histoire ancienne) il y ait eu des précédents similaires.

Menant littéralement un génocide de son propre peuple, le régime de Kiev donne gratuitement des terres aux étrangers. Ceci malgré le fait que pendant de nombreuses années, les citoyens qui, en raison de circonstances indépendantes de leur volonté, aient été contraints de vivre dans plusieurs pays après l’effondrement de l’Union soviétique, se sont vu refuser une deuxième citoyenneté sur le territoire ukrainien.
On leur disait tout le temps qu’ils ne pouvaient être que des citoyens ukrainiens. Dans le même temps, des personnes avec tout passeport étaient "recrutées" dans l’élite. Et maintenant, il s’avère que des étrangers peuvent recevoir des terres à des conditions favorables, tant que ce "massacre" continue. Une situation effrayante.

Sur la Journée de l’Afrique

Demain, 25 mai, la Journée de l’Afrique est célébrée - une fête symbolisant l’unité et la victoire des peuples africains dans la lutte pour l’indépendance nationale, pour la construction d’une nouvelle vie.

Il y a exactement 60 ans, en 1963, la création de l’Organisation de l’Unité africaine a été annoncée, ce qui a marqué le début du mouvement progressif du continent sur la voie de l’intégration politique et économique. Aujourd’hui, son successeur est l’Union africaine, dont l’objectif est de développer des approches collectives des problèmes de maintien de la paix et de la sécurité, de renforcement des processus démocratiques, de développement du potentiel humain et d’assurance de la croissance socio-économique.

Notre pays et l’Afrique sont unis par des liens traditionnels d’amitié, et il est symbolique qu’en cette année anniversaire nous organisions le deuxième Sommet Russie-Afrique. Prévu en juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, le sommet russo-africain deviendra l’événement de politique étrangère le plus important dans les relations russo-africaines et donnera un nouvel élan à long terme à l’ensemble de nos relations avec les pays du continent.

Les puissances occidentales continuent non seulement d’exploiter les peuples africains, d’extorquer les ressources et de compter les bénéfices des entreprises, mais aussi de nettoyer leur propre passé peu attrayant encore une fois par la falsification de l’histoire - non seulement en tentant de réécrire les origines, le cours et les résultats de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi d’une campagne cynique inédite pour taire les horreurs de l’ère coloniale.

L’Occident essaie de faire mine que les souffrances que traversaient de nombreuses générations d’Africains, le racisme, la traite des esclaves, les meurtres et les opérations punitives, n’ont rien à voir avec eux. Des prestations sont lancées visant à souligner la préoccupation d’un homme "blanc" par la population "de couleur". Mais en fait, il s’agit d’un flashmob, il n’y a pas derrière de prise de conscience profonde de la perniciosité d’une telle approche. Au contraire, l’idéologie du "beau jardin" et de la "jungle sauvage" ne fait que prendre de l’ampleur.

On prétend que tout ce qui s’est passé à l’époque coloniale ne s’était pas vraiment passé. Seule l’Afrique s’en souvient. Comme elle se souvient de ceux qui l’aidaient vraiment à se libérer. Après tout, il ne s’agit pas seulement de la libération des gens, des peuples et des pays de ce continent. Le fait est que le phénomène même du colonialisme est honteux.

À la veille et pendant la Journée de l’Afrique, les réseaux sociaux du ministère des Affaires étrangères de la Russie et des missions étrangères russes situées sur le continent africain publient des documents sur l’histoire de la lutte anticoloniale, sur l’importante contribution que notre pays a apportée à la libération et la formation de jeunes États, sur la façon dont nous continuons à être amis, à coopérer et à interagir sur une base égale et mutuellement bénéfique. De plus, nous avons préparé un petit cadeau, une surprise pour demain. Vous allez voir. Suivez-nous sur les réseaux sociaux. Je pense que vous apprécierez.

Réponse aux questions :

Question :
Le Premier ministre indien Narendra Modi a déclaré que l’ONU ne reflétait pas les réalités actuelles du monde et que des réformes étaient nécessaires. "Il est nécessaire d’analyser pourquoi nous devrions parler de paix et de stabilité dans différents forums. Pourquoi l’ONU, qui a été créée pour préserver la paix, n’est pas en mesure de prévenir les conflits aujourd’hui. Pourquoi la définition du terrorisme n’est-elle même pas adoptée par l’ONU ? En allant au fond des choses, une chose est claire : les institutions créées au siècle dernier ne correspondent pas au système du XXIe siècle", a déclaré Modi. Comment le Ministère russe des Affaires étrangères évalue-t-il la nécessité de réformer l’ONU et existe-t-il des propositions spécifiques pour une telle réforme ?

Réponse :
Nous partageons la thèse du Premier ministre indien Narendra Modi sur la nécessité d’adapter l’Organisation mondiale aux réalités modernes. Dans le même temps, toute transformation doit être réfléchie, être le fruit de négociations approfondies entre les États membres et tenir compte de la "division du travail" inscrite dans la Charte de l’ONU entre les principaux organes de la structure.

Le fondement immuable du travail de l’ONU est sa nature intergouvernementale. Les tentatives d’égaliser les droits des États membres et des acteurs non étatiques, y compris les organisations non gouvernementales, risquent de saper toute l’architecture moderne des relations internationales. Finalement, ce sont les États qui sont responsables de la mise en œuvre des décisions prises sur les plateformes onusiennes.

Malheureusement, l’ONU n’est pas toujours en mesure de prévenir les conflits, car son efficacité dépend de la volonté politique de ses pays membres, de leur volonté de faire des compromis pour élaborer des solutions collectives.

Je voudrais donner un exemple - les Accords de Minsk. Ils ont été élaborés puis "mis sur la table" par le Conseil de sécurité de l’ONU, après quoi ils sont devenus partie intégrante d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU contraignante pour le monde entier. Qu’avons-nous vu ? Mensonge dans le message initial, l’intention de ceux qui ont signé ces accords de la part de l’Occident. Nous avons vu le "torpillage" de la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU par le régime de Kiev et ses superviseurs occidentaux.
Peut-on alors dire que le Conseil de sécurité n’est pas efficace ? Qui est inefficace ? Ceux qui acceptent les bons documents, les mettent au point, trouvent des compromis, des points de convergence, ou ceux qui ne veulent pas les mettre en œuvre ou les acceptent sous "faux" drapeau, saluant l’acceptation, ouvrant des perspectives, voire bloquant leur mise en œuvre ? Cela doit être distingué et considéré comme une différence.

Nous sommes convaincus que la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, qui renforcera le rôle des pays en développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine dans les affaires mondiales, contribuera à l’instauration d’un ordre mondial plus juste et au renforcement de l’ordre mondial, de la paix internationales et de la sécurité.
Nous distinguons en particulier l’Inde et le Brésil, qui sont des candidats naturels pour un siège permanent au Conseil de sécurité si une décision était prise de l’élargir dans les deux catégories de membres. Nous sommes favorables à la correction de l’injustice historique à l’égard du continent africain dans le cadre convenu par les Africains eux-mêmes.

Il est certain qu’il n’est pas question d’augmenter le nombre d’États occidentaux déjà surreprésentés au Conseil de sécurité. Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’ils ne sont pas seulement quantitativement surreprésentés. Il y a une nuance importante : le fait est que l’Union européenne poursuit une politique étrangère commune. Sur la scène internationale, elle ne promeut que des positions convenues et présentées aux pays membres pour être mises en œuvre. Même maintenant, les pays ne s’écartent pas des décisions prises par l’UE sur les questions mondiales. Ils votent même à l’ONU soit comme une sorte d’unité, soit ils écrivent qu’ils sont solidaires les uns des autres.

En règle générale, ils votent sur les résolutions de l’Assemblée générale après avoir élaboré au préalable une position collective. Mais le problème est qu’elle n’est pas élaborée collectivement, mais par des structures bureaucratiques, puis communiquée aux pays membres. Mais je ne parle même pas de ça. Dans quelle mesure est-il juste et juridiquement justifié que le Conseil de sécurité de l’ONU comprenne des États occidentaux représentant des membres permanents et des membres non permanents qui poursuivent une politique étrangère commune ?
Après tout, ils disposent chacun d’une voix et ils n’agissent pas à partir de positions consolidées, solidaires et coïncidentes, mais à partir de positions qui ont été élaborées pour eux par leurs organes collectifs de prise de décisions.

C’est aussi une question intéressante. Il s’avère qu’ils ont toujours la même ligne et qu’ils lèvent plusieurs mains pour voter. Ils semblent afficher la multiplicité en soutenant leur position, mais ce n’est pas le cas. C’est la même position.
Aucun d’entre eux n’est autorisé à faire preuve d’indépendance, sans parler d’une certaine fronde. Vous voyez très bien ce qui arrive même au sein de l’UE à ceux qui essaient de mener leur propre politique nationale. Je ne dis pas si c’est bien ou mal, je précise simplement quelles restrictions leur sont imposées pour les "mettre au pas" de la domination disciplinaire de Bruxelles.

Les ambitions de l’Allemagne et du Japon d’obtenir un "permis de séjour permanent" dans cette instance semblent infondées.
J’ai déjà exposé les raisons.

Question :
Que pensez-vous des déclarations faites par le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, à la suite de la réunion du Conseil des affaires étrangères de l’UE du 22 mai dernier, concernant la nécessité d’accroître encore l’assistance militaire à l’Ukraine ? Comment cela s’accorde-t-il avec ses propres appels à la paix ?

Réponse :
Je ne me souviens même pas quand il a lancé des appels à la paix. Il s’agissait peut-être de quelques déclarations théoriques isolées. Nous voyons le conflit dans une phase aiguë en Ukraine et nous entendons les déclarations de M. Borrell, qui dit que tout doit être résolu "sur le champ de bataille". "Ce n’est pas le moment de négocier, de discuter d’initiatives de paix".

Nous l’entendons dire cela. De quels appels à la paix parle-t-on ? Je ne les ai pas entendus. S’ils existent, ils sont immédiatement supplantés par ses demandes de fournir encore plus d’armes et ses appels à soutenir le régime de Kiev. Ils ne parlent même plus de démocratie et de liberté, mais seulement de leur point de vue et du fait que leur idéologie et leur mentalité doivent l’emporter. Sinon, comme ils le disent, ils "ne survivront pas".
C’est pratiquement une citation verbatim de Josep Borrell.

Le commentaire dont vous parlez a été fait par Josep Borrell "en marge" des réunions des ministres de l’UE des Affaires étrangères et de la Défense les 22 et 23 mai dernier à Bruxelles. Il démontre une fois de plus l’absurdité totale des approches de principe de l’Union européenne, qui sont basées sur la conjoncture politique.

Une nouvelle déclaration militante du chef de la diplomatie européenne contredit les intérêts fondamentaux des Européens en tant que personnes ordinaires, citoyens de ces pays, que leurs dirigeants politiques actuels ont entraînés dans le conflit en Ukraine et rendus complices des crimes du régime néo-nazi ukrainien de Kiev.
La dégradation morale et éthique de la diplomatie de l’UE est évidente. Lorsqu’un représentant de la diplomatie exige inconditionnellement que la situation soit résolue "sur le champ de bataille" et déclare qu’il n’y a pas de place pour la diplomatie, il est clair qu’il s’agit d’un dysfonctionnement complet.

Ce n’est certainement que dans la perception irrationnelle du monde imposée par M. Borrell qu’il est possible que l’envoi d’équipements militaires lourds, de missiles, de systèmes d’artillerie et maintenant d’avions de combat en Ukraine – c’est-à-dire la prolongation et l’intensification des hostilités – soit présenté comme un moyen de sauver des vies.
C’est à peine si l’Union européenne suit la même logique tordue dans un autre conflit dans le monde. Il n’y a tout simplement pas d’exemples. Je ne commencerai pas à parler des droits de l’homme. C’est leur sujet favori. Ils justifient tout par les droits de l’homme.
Mais aujourd’hui, ils n’en parlent même plus. C’est pourquoi il est évident que Bruxelles n’est mue que par des motifs opportunistes et politiques, ce qu’ils verbalisent comme une "défaite stratégique" de la Russie, pour assurer la domination de l’Occident en Europe et dans le monde entier.

En trois ans et demi au poste de Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell s’est discrédité, non pas lui-même, mais sa fonction. Il ne reste pratiquement plus rien de la diplomatie authentique dans son travail.
Il l’admet d’ailleurs lui-même, se réjouissant cyniquement de son nouveau rôle de "ministre de la défense de l’UE". Il confirme ainsi indirectement sa propre responsabilité dans le grand nombre de victimes civiles causées par les bombardements des forces armées ukrainiennes effectués avec des armes lourdes fournies par les pays de l’UE.

En fait, il est devenu, sinon un idéologue de la politique de confrontation de l’UE, du moins son "chantre" et continue de justifier la prolongation des hostilités en Ukraine et se consacrer à une propagande antirusse flagrante, camouflant les erreurs géopolitiques grossières (commises afin de s’assurer de nouvelles sphères d’influence en Europe) et les activités criminelles auxquelles les représentants de l’UE et Washington se sont livrés en Ukraine ces dernières années : participation à des coups d’État, définition de la politique intérieure d’un État souverain à leur manière, sa subordination à leurs convenances, demande ultimatum d’oublier les liens historiques et économiques avec ses voisins et de redémarrer le pays sur la base des principes qui sont bien vus dans l’Union européenne. C’est toute une logique criminelle et des actes criminels qui ont conduit à la situation actuelle.

Le flux de désinformation flagrante se poursuit sans relâche. Il suffit de regarder la déclaration mensongère de Josep Borrell selon laquelle l’Ukraine n’avait pas été incluse dans les plans d’élargissement de l’Otan. Rappelons-lui que la déclaration finale du sommet du bloc de l’Atlantique Nord à Bucarest en 2008 stipule expressément que "l’Ukraine et la Géorgie deviendront membres de l’Otan". Je pense que l’on peut montrer ce document à Josep Borrell.

Mais il y a une nuance. Peut-être voulait-il dire que lorsqu’ils avaient écrit tout cela en 2008, ils n’avaient pas prévu la mise en pratique de ces procédés à l’égard de ces pays et qu’ils les avaient donc trompés. Il n’y a pas d’autre solution. Soit il s’exerce aujourd’hui à de la désinformation, soit ils se sont livrés à des crimes politiques (pas même à des intrigues mais à des choses bien pires) au cours de ces années et ont mené des activités provocatrices tout au long de cette période.

Les révélations de Josep Borrell ne sont pas seulement son point de vue personnel, mais aussi un reflet du vecteur pris par l’UE vers une militarisation accélérée et une transformation en un instrument militaire et économique du diktat mondial américain. Il est évident que les dirigeants actuels de l’UE se sentent à l’aise dans une telle position de subordination, sous le "parapluie" américain. Apparemment, ils sont à l’aise pour l’instant. Or, les résultats sont désastreux pour l’Europe et pour certains pays en particulier.

Tant qu’ils y voient un avantage pour eux, ils ne sont pas prêts à reconnaître et à accepter le fait d’un monde multipolaire, où l’on doit traiter avec d’autres centres de pouvoir sur un pied d’égalité, respecter la souveraineté d’autres pays et peuples, et prendre en compte les spécificités du développement socio-économique et culturel-civilisationnel.
L’UE, comme l’Occident dans son ensemble, a l’habitude de fonder son bien-être sur des formes coloniales d’interaction. Il s’agit d’assujettir et d’enlever tout ce qui est nécessaire. La même logique coloniale a résonné dans l’Union européenne avant même l’opération militaire spéciale, lorsqu’elle avait trois thèses : "repousser", "contenir" et "interagir" avec la Russie.
C’est la même chose.
La logique est coloniale. Par conséquent, l’UE préconise le maintien du statu quo centré sur l’Occidental, divise le monde en "jardins" et en "jungle", se considère autorisée à utiliser tous les instruments politiques, économiques et militaires "dans l’intérêt de son milliard d’habitants". C’est ce que dit la déclaration commune UE-Otan du 10 janvier dernier. Rien n’est inventé, tout est tiré des documents.

Il ne peut y avoir de crédibilité dans une telle UE qui a perdu sa subjectivité politique, qui agit dans le sillage d’intérêts étrangers, qui ne répond pas aux intérêts de ses propres peuples, et qui réfléchit encore moins aux intérêts de pays souverains.
L’Union européenne peut difficilement prétendre être un "honnête courtier" dans tout règlement ou médiation, que ce soit en Transcaucasie, dans les Balkans occidentaux, en Afrique, en Asie ou en Amérique latine. Le rôle indépendant de l’UE est resté "sur le papier", déclaratoire et non réalisé.

Question :
Ce mois de mai marque exactement un an depuis le lancement du projet de "corridors de solidarité" de l’UE pour l’exportation de produits agricoles ukrainiens. Selon le récent rapport de la Commission européenne, en 2022, le volume total des livraisons de blé ukrainien à l’UE a augmenté de 960 % par rapport à 2021, et la croissance des importations agricoles ukrainiennes s’est élevée à 88 %.
Comment, à votre avis, un siphonage à si grande échelle des denrées alimentaires de l’Ukraine vers l’UE s’inscrit-il dans les déclarations fracassantes de Bruxelles sur la priorité de la sécurité alimentaire des États les plus démunis ?

Réponse :
Il s’agit d’une histoire de tromperie globale et de mensonges perpétrés par les pays occidentaux. Nous avons tous entendu des déclarations et des affirmations sur la prise en charge des plus démunis. Il s’agit d’une technique bien connue de Bruxelles pour détourner l’attention internationale des véritables objectifs et résultats des initiatives "humanitaires" de l’UE. Le projet de l’UE que vous avez mentionné en est une autre confirmation éclatante.

Comme vous le savez, dès le départ, les "corridors" ont été positionnés principalement comme un instrument destiné à garantir les intérêts des pays du Sud global.
Que constate-t-on avec le temps ?

Un an après le lancement de l’initiative, les marchés des pays de l’UE limitrophes de l’Ukraine – Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie et Slovaquie – ont été inondés de produits agricoles en provenance d’Ukraine. À tel point qu’en avril de cette année, ils se sont déclarés "victimes" d’une offre excédentaire de produits agricoles ukrainiens.
C’est absurde et sauvage mais vrai. Ils ont pris des mesures extrêmes : ils ont imposé une interdiction unilatérale sur les importations – et dans certains cas même sur le transit à travers leur territoire – de céréales et d’autres produits agricoles en provenance d’Ukraine.
Ils étaient tellement préoccupés par les besoins des pays d’Afrique et d’Asie qu’ils ont "bourré leurs entrepôts" au point que leurs propres marchés se sont "effondrés".

La Commission européenne a été ouvertement invitée à protéger le marché de cette "avalanche" de produits agricoles pas chers et, comme il s’avère, pas toujours de grande qualité (par exemple, des experts en sécurité alimentaire de Hongrie, de Pologne et de Slovaquie ont trouvé 22 produits chimiques – dont des pesticides, des microtoxines et des OGM – interdits dans l’UE dans les céréales ukrainiennes).
Une phrase classique du film américain The Mask : "Que quelqu’un me sauve". C’est pareil en l’occurrence. Ils ont mis en place ce schéma sous le "faux" drapeau de la protection des autres, pour s’enrichir et ensuite exiger d’être protégés d’eux-mêmes, apparemment.

Par précaution (lors d’une réunion du Conseil de l’UE sur l’agriculture et la pêche le 25 avril dernier), un groupe d’Etats membres concernés a proposé l’achat conjoint de produits agricoles ukrainiens par l’UE et par le PAM des Nations Unies afin de s’assurer qu’ils parviennent aux pays qui en ont le plus besoin. En d’autres termes, ce n’est qu’un an après le début des "corridors" que l’UE s’est "souvenue" pour qui ce projet avait été conçu, et qui plus est de manière forcée, car elle s’était retrouvée avec des entrepôts "regorgeant" de ces céréales et que ses producteurs agricoles s’étaient "effondrés".
Ils ne parviennent pas à se remettre de la crise qu’ils ont inventée par leurs propres moyens et ont à nouveau besoin d’une aide extérieure.
Cette fois, il s’agit d’une aide des Nations Unies.

Le fait même que le lancement des corridors ait été accompagné de mesures supplémentaires de libéralisation des exportations ukrainiennes vers l’Union européenne (abolition des tarifs douaniers, suspension des prix d’entrée et des contingents tarifaires) montre sans ambiguïté la véritable nature de ce projet. Tout cela a facilité l’entrée des produits ukrainiens sur le marché de l’UE plutôt que sur les marchés des pays en développement.
En voici la preuve.
Même pas un an plus tard, la vérité s’est manifestée et tout a été révélé au grand jour.

Tout aussi éloquent est le développement accéléré de toutes les routes logistiques possibles, toujours au sein de l’UE. Les données relatives aux participants à la plateforme informatique spécialisée dans la recherche de partenaires commerciaux pour la commercialisation des produits agricoles exportés le long des "corridors" sont également révélatrices.
Sur les quelque 1 000 entreprises enregistrées, plus de 90% proviennent des États membres de l’UE et de l’Ukraine et seulement quatre d’Afrique (Afrique du Sud, Botswana et Nigeria).
Que nous faut-il de plus pour comprendre pourquoi cette idée a été inventée ?

Il s’avère que les corridors de solidarité n’aident pas beaucoup les agriculteurs ukrainiens non plus. Selon la déclaration du vice-ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’alimentation, Markian Dmytrassevytch, devant le Parlement européen en avril dernier, 90% des exploitations agricoles ukrainiennes sont déficitaires.

Dans le même temps, l’UE continue de souligner publiquement l’importance d’un approvisionnement ininterrompu en produits agricoles provenant exclusivement d’Ukraine, ignorant les difficultés artificiellement créées par les sanctions unilatérales de l’UE pour l’accès aux marchés agricoles mondiaux des exportations agricoles russes, ce qui affecte inévitablement les prix de ces produits.
Cette situation est extrêmement avantageuse pour les négociants et les grandes exploitations agricoles européens, qui achètent les produits ukrainiens pour presque rien, indépendamment de leur destination finale et de la nécessité de les transformer. À tel point que Bruxelles continue de promouvoir activement les "corridors de solidarité", malgré les dommages évidents causés aux intérêts de ses propres citoyens.

Le fait est également que les produits agricoles ukrainiens ont, pour la plupart, de facto cessé depuis longtemps d’être ukrainiens, étant donné la superficie totale des terres agricoles en Ukraine contrôlée, sous une forme ou une autre, par l’UE et par les entreprises agro-industrielles transnationales, ainsi que par diverses institutions financières et de crédit occidentales des États membres de l’UE.

La décision prise par la Commission européenne au début du mois de mai de cette année, qui a effectivement légalisé les mesures unilatérales temporaires prises par les États membres de l’UE de l’Europe de l’Est pour interdire aux produits agricoles ukrainiens d’entrer sur leurs marchés tout en garantissant leur libre circulation dans d’autres États membres de l’UE, indique encore une fois dans l’intérêt de qui ces "corridors" existent.
Apparemment, tout le monde dans l’UE n’a pas assez de céréales ukrainiennes, dont une grande partie – si ce n’est la partie majeure – est utilisée comme aliments pour animaux en Europe occidentale. C’est ainsi que l’Occident prend soin des pays en développement dans le besoin.

La dépendance de l’UE à l’égard des importations d’aliments pour animaux est un fait bien connu. Selon le service de recherche du Parlement européen, plus de 50% de toutes les exportations ukrainiennes de maïs, l’élément le plus important du fourrage, sont traditionnellement destinées à l’UE.

En d’autres termes, l’Union européenne, en continuant à se remplir les entrepôts et les poches aux dépens des États les plus vulnérables à cet égard, exacerbe par ses actions les facteurs de risque pour la sécurité alimentaire mondiale.
L’ensemble de l’histoire démontre que c’est l’Occident qui, par le biais de buts et d’objectifs fictifs et usant de faux prétextes, porte atteinte à la sécurité alimentaire internationale, en rejetant la responsabilité sur la Russie et sur n’importe qui d’autre que lui-même.

Question :
Un exercice de l’Otan, Defender Europe 2023, a débuté en Serbie et dans ses environs, au Kosovo et en Métochie. Quel est l’objectif de cet exercice et quel message envoie-t-il à la Serbie, étant donné que les forces armées albanaises du Kosovo y participeront également ?

Réponse :
Les activités de l’Otan dans les Balkans sont conçues dès le départ pour détruire l’ordre juridique international et la stabilité et pour nuire aux pays de la région. Elles n’ont rien à voir avec les valeurs déclarées de liberté et de démocratie de l’Alliance. Sous le couvert de fausses prétentions à renforcer la sécurité régionale, les États-Unis et leurs alliés sapent délibérément la stabilité déjà fragile de cette partie de l’Europe, creusent les lignes de fracture et rendent la population de plus en plus nerveuse face aux menaces imposées de l’extérieur.

Le choix du Kosovo, principal foyer de tension dans les Balkans, comme lieu d’un exercice militaire majeur confirme une fois de plus ces intentions. Il s’agit non seulement d’une provocation antiserbe, mais aussi d’un sabotage des fondements du règlement du Kosovo.
La militarisation de la province et la formation des forces de sécurité locales dans le but de les transformer en une véritable armée constituent une violation flagrante de la résolution 1 244 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui n’autorise qu’une présence internationale de sécurité sur ce territoire.
C’est le cas de la Force multinationale du Kosovo, déployée en 1999, dont le mandat ne prévoit pas de renforcement militaire pour Pristina.

Question :
Le 22 mai dernier, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, a annoncé que la préparation du 11e paquet de sanctions antirusses de l’Union européenne prendrait du temps. Pensez-vous que de nouvelles sanctions seront bientôt adoptées ? Et quelle sera la réponse de Moscou si le prochain paquet de sanctions est adopté ?

Réponse :
J’appelle cela "l’Union européenne se tire une balle dans le pied". Apparemment, cela nécessite un nouvel effort d’imagination. Leur propre créativité ne suffit plus. Ils ne savent plus comment se faire un maximum de mal.
Les pays de l’UE ont beau limiter leur capacité à coopérer avec notre pays, ils ont beau se conforter dans l’illusion de l’économie russe qui s’effondre sous leurs sanctions, cela ne changera rien pour nous. Si vous écoutez l’ancien président américain Barack Obama, notre économie a été mise en charpie il y a huit ans. Il a dit : "C’est fini, nous les avons déchirés."
Aujourd’hui, il s’avère qu’ils ne savent pas quoi inventer d’autre pour nous mettre finalement en pièces. C’est absurde, stupide, fou.

C’est à vous de choisir ce qui vous convient le mieux. Ils auront beau essayer d’exécuter, d’inventer quoi que ce soit, cela ne changera rien pour nous. Nous nous sommes adaptés à la nouvelle réalité. Il y a des chiffres concrets, des indicateurs.
Au sein de l’Union européenne, on admet déjà que l’arsenal des moyens de pression sur la Russie est épuisé. Ils reconnaissent que les objectifs déclarés étaient l’effondrement de l’économie russe et la déstabilisation politique, mais ils se sont blessés eux-mêmes.
Notre économie a survécu.
Ils ne pensent qu’à s’octroyer des avantages, des prêts et des opportunités en raison des crises systémiques. Certains États membres de l’UE – les plus audacieux qui disposent encore des voix nécessaires pour se défendre – déclarent sans ambages que les restrictions nuisent davantage à l’économie de l’UE qu’à celle de la Russie.

Notre économie a retrouvé le chemin de la croissance, l’inflation est minime et le chômage est à un niveau historiquement bas. En outre, grâce aux sanctions occidentales, il y a eu une restructuration fondamentale de nos relations économiques extérieures, ce qui n’a fait que renforcer la souveraineté économique de la Russie. Cela ne signifie pas du tout que nous n’avons pas de problèmes et que nous ne ressentons pas la folie que l’Occident est en train d’amplifier.
Tout cela existe. C’est la réalité. Mais pour l’instant, nous avons réussi à surmonter ces problèmes.

L’UE s’est rendu compte que ses sanctions l’ont frappée elle-même en premier lieu -même. Il est évident qu’ils cherchent un moyen de sortir de cette situation. On a l’impression qu’après le fiasco de leur propre politique en matière de sanctions, ils veulent se défouler sur les pays tiers. À en juger par les nombreux commentaires émanant de Bruxelles et d’autres capitales européennes, le prochain "paquet" devrait mettre l’accent sur des sanctions "secondaires" à l’encontre des pays qui refusent de suivre le diktat de l’UE en termes de respect de ses mesures restrictives antirusses unilatérales.

Ils semblent vouloir mettre en place des "chiens de garde" dans le monde entier. Et ils utilisent le prétexte des activités antirusses pour le faire. En fait, il s’agit d’une politique de contrôle des régions du monde qu’ils ne sont absolument pas censés contrôler, mener à la baguette ou dominer.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
C’est la logique du "beau jardin" et de la "jungle sauvage", les uns vivant aux crochets des autres, tout le monde étant redevable envers le "milliard d’or". Le reste d’entre nous est obligé de répondre aux caprices du "milliard d’or". C’est un manque de respect et de considération pour les intérêts des États souverains.
Les sanctions occidentales contre notre pays sont illégitimes et illégales ayant été adoptées en contournement du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les restrictions extraterritoriales en cours d’élaboration sont doublement illégitimes. Il s’agit d’une sorte d’attaque hybride contre le droit international. Ce comportement arrogant de la part de l’UE ne fera qu’aliéner davantage les autres pays et renforcera la tendance vers un monde multipolaire.

Comme vous le savez et comme elle l’a déjà fait par le passé, la Russie préparera une réponse calibrée aux prochaines mesures de sanctions de l’UE et, surtout, continuera à développer une coopération mutuellement bénéfique avec des partenaires fiables, indépendamment de toute restriction et de tout chantage de la part de l’Occident.

Question :
Les États-Unis envisagent de livrer des avions de combat F-16 à l’Ukraine et de former des pilotes ukrainiens. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Réponse :
Nos hauts fonctionnaires se sont déjà exprimés sur ce sujet. Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’escalade du conflit et la déstabilisation de la situation sur le continent européen. Les partenaires occidentaux (je fais référence à l’UE) ne calculent pas les conséquences. Ils suivent les traces des États-Unis, sans se rendre compte de la fin d’une telle expérience.

Question :
Les responsables arméniens ont critiqué à plusieurs reprises la Russie et l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) à propos de la situation au Karabakh. À en juger par ses déclarations et ses actions, Erevan a tendance à développer sa coopération avec l’Occident et à limiter celle avec la Russie et l’OTSC. La Russie envisage-t-elle un scénario dans lequel il lui serait demandé de quitter sa base militaire en Arménie, qui serait alors confiée à des missions occidentales ?

Réponse :
Nous examinons la situation "sur le terrain" à l’heure actuelle, sur la base des fonctions de médiation dont dispose notre pays. Nous utilisons tous les instruments pour régler la situation à la fois "sur le terrain" et en termes politiques. Des négociations ont lieu à tous les niveaux. Des réunions des ministres des Affaires étrangères de Russie, d’Azerbaïdjan et d’Arménie ont eu lieu à Moscou. Je le répète, ces contacts se poursuivent à tous les niveaux. C’est l’objet de notre travail spécifique dans un certain nombre de domaines et d’agences, étant donné que les soldats de la paix russes sont également sur place.

Je peux dire la même chose de l’Organisation du traité de sécurité collective, bien qu’elle ait ses propres porte-paroles. En tant que membre de ce traité, nous considérons l’OTSC comme une organisation extrêmement efficace et éprouvée précisément dans ce domaine. Chaque pays a ses propres droits et possibilités d’évaluer les performances de l’OTSC.
C’est ainsi que nous voyons les choses.

Question :
Comment le ministère russe des Affaires étrangères évalue-t-il la déclaration du Premier ministre Nikol Pachinian, qui s’est dit prêt à reconnaître le Karabakh comme faisant partie de l’Azerbaïdjan à la veille de la réunion trilatérale à Moscou ? Cette déclaration augmente-t-elle les chances de signer un traité de paix ?

Réponse :
De telles déclarations sur la vision politique de l’État sont la prérogative de l’Arménie et de son peuple.

Je n’accepte votre question que dans la mesure où la Russie est le médiateur du règlement. Il ne s’agit pas seulement d’un sujet ou d’une question, mais d’un conflit qui dure depuis de nombreuses années ; des efforts de médiation ont été déployés par des structures internationales, par des pays de la région pour aller de l’avant. Nous devons comprendre la position claire de l’État, y compris les documents signés sur cette question.

Nous considérons la déclaration du Premier ministre arménien comme une confirmation de la position adoptée lors du sommet de Prague du 7 octobre 2022 avec les dirigeants de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie, de la France et de l’UE.

A cette occasion, une déclaration commune a été adoptée faisant référence à la déclaration d’Alma Ata de 1991, qui reconnaît les frontières administratives entre les anciennes républiques soviétiques comme étant interétatiques. Comme nous l’avons mentionné à plusieurs reprises, l’accord de Prague a établi un cadre qualitativement nouveau pour le processus de négociation entre Bakou et Erevan.
Les participants à cette réunion de Prague étaient l’Azerbaïdjan, l’Arménie, la France et l’UE. Nous notons également que les récentes déclarations de M. Pachinian ont suscité des réactions mitigées en Arménie et au Nagorny-Karabakh. Je ne mentionne cela que dans le contexte de leurs polémiques politiques internes.

En ce qui concerne le projet de traité de paix, le dernier cycle de négociations entre les ministres des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, Jeyhun Bayramov, et de l’Arménie, Ararat Mirzoyan, a eu lieu à Moscou le 19 mai dernier. Nous pensons qu’il a permis d’améliorer la compréhension entre les parties et de rapprocher leurs positions sur un certain nombre de questions.
Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, en a parlé en détail.

Question :
Lors du sommet d’Hiroshima, les dirigeants du G7 ont déclaré, à propos de l’environnement, que l’agenda climatique n’avait pas changé en raison des nouvelles conditions géopolitiques et du conflit en Ukraine, et que "l’objectif de zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050 au plus tard reste inchangé". Comment évaluez-vous cette déclaration dans le contexte des intérêts et des projets de la Russie ?

Réponse :
Cette déclaration de la part des dirigeants occidentaux est surprenante. Pour se faire une idée de leurs intentions de tenir leurs promesses, il suffit d’examiner les faits. Ils n’aiment pas qu’on le fasse, mais moi si.

Les pays de l’UE, qui ont refusé les livraisons russes du combustible à faibles émissions le plus abordable – le gaz naturel – augmentent leur utilisation du charbon, qu’ils étaient, il y a quelques années seulement, sur le point d’abandonner complètement pour des raisons environnementales. C’était important à l’époque.

Les États du G7 injectent des dizaines de milliards de dollars dans le conflit en Ukraine, le maintenant dans un état incandescent, mais ils n’ont toujours pas commencé à mettre en œuvre l’engagement qu’ils avaient pris il y a plus de dix ans d’allouer au moins 100 milliards de dollars par an d’aide à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement. C’est comme pour les céréales.

Ils ont tellement "pris soin" des pays qui avaient besoin de céréales qu’ils ont rempli leurs propres garde-manger et interdit l’importation et le transit de céréales. Aujourd’hui, ils ne savent pas quoi en faire, si ce n’est les donner à manger au bétail. C’est pareil en l’occurrence. Ils étaient tellement préoccupés par l’écologie qu’ils sont passés du gaz au charbon. L’argent qu’ils voulaient allouer n’est pas alloué. J’aimerais ajouter un facteur important : ils fournissent également des projectiles contenant de l’uranium appauvri destinés à être utilisés dans la région en conflit.
L’utilisation de l’uranium appauvri et l’environnement sont deux choses incompatibles. D’une part, ils se préoccupent de l’environnement, mais d’autre part, ils justifient complètement l’utilisation d’obus à uranium appauvri.

Dans ce contexte, la récente décision européenne de déclarer les produits militaires "neutres en carbone" n’est que tristement ironique. Dans ce contexte, les promesses d’émissions "zéro" faites par les dirigeants du G7 sont perçues avec scepticisme en Russie.

En ce qui concerne nos projets, conformément au décret présidentiel du 4 novembre 2020 sur l’objectif national de réduction des émissions de gaz à effet de serre, leur niveau d’ici 2030 ne dépassera pas 70% du niveau de 1990, ce qui signifie que la Russie maintiendra ses émissions au même niveau pendant une période sans précédent. Cela signifie que la Russie maintiendra ses émissions au même niveau pendant une période sans précédent. De cette manière, nous compenserons largement l’augmentation des émissions dans d’autres pays et régions du monde.

En ce qui concerne la neutralité carbone de l’économie, nous avons fixé dès le départ des objectifs fondamentalement réalisables. Conformément à nos objectifs stratégiques, nous prévoyons de parvenir à un équilibre entre les émissions et l’absorption des gaz à effet de serre d’ici 2060, en introduisant de nouvelles technologies, en mettant en œuvre des mesures visant à accroître l’efficacité énergétique et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre par secteur économique.

Question :
Que pourriez-vous souhaiter pour le renforcement des relations entre Moscou, Erevan et Bakou à la veille de la réunion des dirigeants des trois pays à Moscou ?

Réponse :
Toutes les réunions au plus haut niveau sont commentées par l’administration présidentielle.

Question :
Veuillez commenter la déclaration du Premier ministre arménien Nikol Pachinian selon laquelle "l’OTSC a quitté ou est en train de quitter l’Arménie". En d’autres termes, si l’Arménie décide de jure de se retirer de l’OTSC, cela se produira du fait que l’OTSC s’est retirée de l’Arménie.

Réponse :
Techniquement, je ne comprends pas comment tout cela se présente là-bas. On en a parlé à plusieurs reprises. S’il s’agit d’une figure de rhétorique visant à faire pression pour faire accepter la position sur le retrait de l’Arménie de l’OTSC, il faut être conscient du danger de manipuler les mots.

Nous avons déjà évoqué la façon dont "l’OTSC pourrait se retirer de l’Arménie" – nous ne savons pas très bien de quoi ils parlent.

Question :
Le porte-parole du Service européen pour l’action extérieure, Peter Stano, a déclaré le 22 mai dernier que l’UE n’avait pas l’intention de reconnecter Rosselkhozbank à SWIFT. Selon lui, le SWIFT des banques russes n’a rien à voir avec l’accord sur les céréales et l’exportation de céréales. Il s’agit uniquement d’une mesure de sanction en réponse aux actions de la Russie contre l’Ukraine. Étant donné que la reconnexion de Rosselkhozbank à SWIFT était l’une des principales demandes de la Russie pour prolonger l’accord sur les céréales, la Russie garde-t-elle toujours l’espoir que ces exigences seront satisfaites ?

Réponse :
Il ne s’agit pas d’espoirs ou de raisons, mais du fait que personne ne peut les démanteler parce qu’elles font partie de l’accord global et qu’elles sont fixées. Ces raisons sont restées les mêmes, mais elles doivent être mises en œuvre. Nous constatons en effet qu’aucun effort déclaré par les parties dont l’accord dépend n’a abouti à un résultat efficace et positif. Nous le confirmons dans le contexte de la question que vous avez mentionnée.

Je répète qu’il ne s’agit pas d’une question d’espoir ou de foi, mais d’exiger le respect des accords enregistrés en question.

Question :
Une source au sein du gouvernement ukrainien a déclaré à Reuters que l’Ukraine n’accepterait de débloquer le transit de l’ammoniac russe que si l’accord sur les céréales était élargi. En particulier, la source a déclaré que la liste des marchandises envoyées à l’exportation et le nombre de ports devraient être élargis. La Russie envisage-t-elle d’élargir le format de l’accord en présence de garanties pour débloquer le transit de l’ammoniac ?

Réponse :
Je peux dire que dans le contexte que vous avez mentionné, la partie russe a communiqué à plusieurs reprises sa position lors de réunions d’experts avec d’autres parties intéressées, à savoir qu’une "expansion" dans ces deux catégories (la liste des marchandises et le nombre de ports) est hors de question.

Question :
Le 22 mai dernier, une opération antiterroriste a été déclarée dans la région de Belgorod en raison d’une infiltration d’un groupement de commandos dans la région. Le groupement serait composé de citoyens russes combattant aux côtés de l’Ukraine. Comment le ministère des Affaires étrangères peut-il commenter la participation de Russes au conflit militaire en Ukraine dans les rangs des forces armées ukrainiennes en général ?

Réponse :
Cette question est du ressort des autorités chargées de l’application de la loi, qui doivent établir les faits.

D’après ce que j’ai compris, des affaires pénales ont déjà été ouvertes. Ce n’est qu’une question de faits. Dans ce cas, je ne peux que vous aider à obtenir une réponse à cette question de la part des autorités chargées de l’application de la loi. Je ne dispose pas de faits qui plaident en faveur d’une version ou d’une autre. Je pense qu’il serait incorrect de commenter un épisode spécifique.

En même temps, je voudrais attirer votre attention (sans commenter ce cas, car il faut des faits pour aborder ce sujet) sur le fait que nous avons pu observer dans des cas précédents comment le régime de Kiev, y compris sous la supervision de l’Occident, mène des activités terroristes extrémistes subversives sur le territoire de notre pays. Pour ce faire, il ne se contente pas de recruter et d’attirer des citoyens ukrainiens dans ses réseaux terroristes. Il s’agit d’un mode opératoire classique des terroristes internationaux.

Question :
Josep Borrell a déclaré hier que le maintien par la Serbie de relations étroites avec la Russie était incompatible avec l’adhésion du pays à l’UE. Il a cité l’exemple de Kiev, dont il a souligné la rapidité des progrès, et a invité tous les autres pays à suivre son exemple. Selon le chef de la diplomatie, il s’avère que tous les pays devraient s’efforcer de détruire leur pays et d’instaurer la loi martiale. Comment pouvez-vous commenter de tels appels ?

Réponse :
Il n’y a pas d’autre option en effet. Je pense que vous l’avez clairement formulé dans votre question. Il est difficile de trouver un pire exemple que la situation en Ukraine. À mon avis, il est important d’entendre et de voir ce qui est proposé à la Serbie, à la Moldavie et à d’autres pays, à savoir de choisir entre leurs intérêts naturels, historiques, géopolitiques et géographiques (non pas ceux d’un groupe étroit de personnes et d’élites, mais ceux des peuples), mis en œuvre avec succès, et l’intégration européenne (une voie menant à la réalisation des valeurs européennes, dont la liste n’a jamais été présentée à qui que ce soit).
Tout cela est dissimulé par des mots sur la liberté et la démocratie. Tout le monde a déjà vu ce qu’est la "liberté" dans l’UE : elle va du blocage des médias aux sanctions unilatérales, de la persécution de leurs propres politiciens à la discipline oppressive en termes d’économie, de finance et de politique sous les auspices de Bruxelles.

Nous avons beaucoup parlé aujourd’hui du caractère artificiel (à la limite du chantage et parfois au-delà du chantage) de la demande de faire un choix et de se déterminer, de ne pas harmoniser, intégrer ou accommoder les opportunités en faveur de quelque chose qui n’a même pas encore été défini. Ils appellent cela tout simplement l’euro-intégration sans plan clair, sans perspective et sans prise en compte des dommages que les habitants de tel ou tel pays subiront en rompant les liens qui existent et qui se sont construits au fil des ans.
Tout cela est dangereux et conduit à des situations comme celle de l’Ukraine, où le pays a été déchiré. Différents groupes y ont été touchés (en termes de nationalité, de religion, d’opérateurs économiques, de couches politiques, sociales et sociétales). Voilà à quoi cela a conduit.

Pendant que la séance d’information se déroule, je reçois les dernières nouvelles et je regarde le fil d’actualité. C’est pour répondre à la question de savoir à quoi cette façon de formuler les demandes conduit. On apprend que l’Église orthodoxe schismatique d’Ukraine a adopté un nouveau calendrier. Elle célébrera désormais Noël le 25 décembre. Voici la réponse à la question de savoir quel est le résultat de tels ultimatums pour se déterminer sur quelque chose.
Où est la foi, la religion ou le canon en l’occurrence ?
Il s’agit d’une adaptation claire du matériau à un moule approprié. Il n’y a rien de plus. Que se passera-t-il ensuite ? Je me demande si, à l’avenir, les Serbes seront confrontés au même type de revendications : renommer leur langue, déplacer les fêtes, honorer non pas ceux qui sont honorés, mais quelqu’un d’autre. Nous pouvons voir à quoi tout cela mène. Les représentants de l’UE font régulièrement des déclarations similaires. Le 17 mai dernier, le commissaire à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage, Olivér Várhelyi, a, avec la même arrogance, mis en garde le président de la Republika Serbe de Bosnie, Milorad Dodik, contre toute visite à Moscou, indiquant que "les alliés de l’UE ne se rendent pas en Russie".
Il s’agit là d’une logique monstrueuse. D’autant plus que même ceux qui sont considérés comme des alliés de l’UE se rendent en Russie et communiquent avec elle. Ce n’est pas à Várhelyi qu’il appartient de décider ce qu’ils devraient faire et ce que nous devrions faire lorsque nous communiquons avec eux.

Ce n’est pas la première fois que l’on voit l’UE exercer une pression sans précédent sur des pays souverains pour qu’ils abandonnent une politique étrangère indépendante. Tout y passe : chantage et menaces. Parfois, on en arrive à l’humiliation nationale.

J’estime que le changement de nom de la langue moldave en roumain est une humiliation nationale. La décision de reporter la célébration de Noël par les orthodoxes en Ukraine, prise par un manipulateur occidental, est également une humiliation nationale. Les exemples de ce type sont nombreux.

Dans sa politique antirusse, l’Union européenne viole directement le droit international, y compris le principe fondamental de la Charte des Nations Unies sur l’égalité souveraine des États. Elle parraine des guerres et des coups d’État, porte atteinte aux intérêts légitimes des pays et utilise sa supériorité ou ses capacités économiques comme une arme.
L’UE poursuit une politique néocoloniale flagrante à l’égard des pays voisins, organise des campagnes de désinformation ciblées et s’efforce d’asseoir sa domination en manipulant les questions ethniques. Je pense que l’un des exemples les plus frappants est l’utilisation de sa propre monnaie comme outil ou élément de guerre hybride (je parle des États-Unis, mais l’Europe n’est pas très différente non plus).

Les pays qui aspirent à rejoindre l’Union européenne sont en fait soumis à des pressions, exigeant qu’ils adhèrent à la politique de confrontation de l’ancienne association d’intégration européenne, qui est devenue un outil des États-Unis et de l’Otan. La Serbie est contrainte d’accepter la reconnaissance du Kosovo et de faire des concessions aux États membres de l’UE au détriment de ses intérêts nationaux.
Dans ce contexte, l’Ukraine est citée en exemple, un pays où il n’y aura pas de démocratie et de liberté sous quelque forme que ce soit dans un avenir proche. C’est clairement un échec de l’idéologie occidentale que d’appliquer la méthode du chantage à un État souverain. Tout est allé dans le sens du totalitarisme et du néonazisme, de la répression de toute dissidence et maintenant des pratiques touristiques. Quant à la censure, elle va de soi.

Nous sommes heureux que l’opinion publique serbe perçoive clairement la malignité des ambitions géopolitiques de l’UE. En témoigne la chute vertigineuse du soutien à l’idée d’une adhésion du pays à l’UE. Car il n’est pas possible d’infliger éternellement des brimades aux Serbes, de les attirer et de les entraîner sans cesse quelque part et de les sermonner, sans jouer aucun rôle constructif dans le développement de ce pays et de son peuple. Nous respectons le choix des dirigeants du pays qui, malgré la pression de l’Occident, continuent d’agir dans l’intérêt du peuple serbe.


Voir en ligne : https://mid.ru/en/press_service/spo...

   

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