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Kanaky-Nouvelle Calédonie : Le gouvernement français organise une consultation d’autodétermination sans le peuple colonisé

mardi 16 novembre 2021 par Survie

En maintenant le troisième et dernier référendum sur l’indépendance le 12 décembre en Kanaky Nouvelle-Calédonie, malgré la crise sanitaire et la non-participation annoncée du camp indépendantiste, l’État français tente un dangereux coup de force pour maintenir coûte que coûte le territoire dans son giron, et prend la responsabilité d’une crise politique majeure.

La crise épidémique qui frappe durement le territoire calédonien depuis septembre 2021 avait conduit la totalité des partis indépendantistes à demander le report du scrutin, l’accord de Nouméa permettant d’organiser la dernière consultation jusqu’en septembre 2022.

En effet, les différentes mesures de confinement et de restriction des déplacements, mais aussi les deuils qui touchent particulièrement les communautés kanak et océaniennes, ne permettent pas de mener campagne, et se rendre aux urnes constituerait un risque de reprise de l’épidémie. Seul le report à septembre 2022 permettrait le déroulement de la dernière consultation référendaire prévue par l’accord de Nouméa de manière sereine, démocratique et indiscutable. [1]

En maintenant cette date, le gouvernement, qui s’oppose de plus en plus ouvertement à l’indépendance [2], privilégie son propre agenda.
D’une part, il espère ainsi enterrer le processus de décolonisation à l’œuvre depuis 30 ans et l’inscrire au bilan de sa mandature dans la perspective des présidentielles de mai 2022. D’autre part, resserrer le calendrier pourrait empêcher que la progression du vote indépendantiste ne permette une victoire du oui à l’indépendance. [3]

Organisé en pleine crise sanitaire et sans la participation du peuple premier, représenté par le mouvement indépendantiste, le 3e référendum d’autodétermination de Kanaky-Nouvelle Calédonie ne pourra en aucun cas être considéré comme valide et crédible. L’État français piétine ainsi les engagements pris depuis 1988 et inscrits dans la Constitution en 1998 au titre de l’accord de Nouméa.

L’État français devra donc assumer l’intégralité des conséquences : la crise politique dans laquelle est désormais plongé le territoire, la rupture totale du dialogue avec le mouvement indépendantiste, les manifestations et mobilisations éventuelles, car la patience du peuple colonisé, qui réclame son indépendance depuis plus de 40 ans et a déjà accepté de nombreux compromis, va peut-être atteindre ses limites avec ce nouveau coup de massue.

Car c’est bien l’État, en refusant la conciliation et en décuplant ses forces armées [4], qui est en train de préparer une confrontation violente, et non le mouvement indépendantiste.

Survie réitère son soutien à l’indépendance de Kanaky Nouvelle-Calédonie et à la lutte du peuple Kanak et appelle l’ensemble des organisations politiques, syndicales et associatives à se positionner en ce sens et à dénoncer l’attitude coloniale de l’État français.

« En tant que mouvement de soutien à la lutte Kanak, nous exigeons de l’État français :

• Le respect de la légitime revendication d’indépendance du peuple kanak, sans y poser aucun obstacle ni manipulation similaires à ce qui a été fait lors des décolonisations africaines.

• Le respect intégral de la parole donnée lors des accords de Matignon et de Nouméa (sur le corps électoral, sur les transferts de compétences prévus et non réalisés…).

• La non ingérence dans les décisions et choix du futur pays indépendant (notamment la liberté d’établir des partenariats avec les pays de son choix).

• La fin immédiate de toute politique de peuplement colonial (fin des primes à l’expatriation).

• L’annulation de toute dette qui aurait pu être contractée par la Kanaky-Nouvelle Calédonie envers la France : le pays ayant étant colonisé, c’est la France qui a une dette envers lui, et non l’inverse »


[1Voir le communiqué de Survie du 25 octobre 2021

[2Le Premier ministre Jean Castex affirmait au Sénat le 20 octobre 2021 « le souhait fort que le choix des Calédoniens soit celui de la France. »

[3Le vote favorable à l’indépendance est passé de 43,3% en novembre 2018 à 46,7% en octobre 2020.

[42000 gendarmes et policiers, 130 véhicules, 30 blindés, 2 hélicoptères puma…

   

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