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Chez Decathlon, Leroy Merlin, Sephora… la révolte des bas salaires

samedi 27 novembre 2021 par Marina Fabre Soundron

Toutes les enseignes de la grande distribution souffrent d’un mal génétique : la propriété privée et la course au profit maximum. Il n’existe aucune autre solution, comme l’ont déjà expliqué les camardes de Carrefour à Marseille : la nationalisation de la grande distribution sous le contrôle des salariés et des clients. (JP-ANC)
C’est une colère qui gronde dans les grandes entreprises françaises. Chez Leroy Merlin, Sephora, Labeyrie... des salariés débrayent et réclament une augmentation de leur salaire. Alors que plusieurs secteurs font face à une pénurie de main d’œuvre, que l’inflation et la hausse des prix de l’énergie grignotent le pouvoir d’achat, le rapport de force a changé.

Depuis quelques semaines, un mouvement de grève revendiquant une hausse de la rémunération des bas salaires se diffuse comme une traînée de poudre. Même chez Decathlon, habituellement dans le Top3 des enseignes préférées des Français, une grève nationale a été organisée. Du jamais vu pour l’équipementier sportif.

Chez Leroy Merlin, 52 magasins et la totalité des entrepôts auraient rejoint l’appel de l’intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FO. Là aussi, le mouvement est inédit. "C’est du jamais vu, il n’y a jamais eu une mobilisation aussi forte dans l’histoire de Leroy Merlin", affirme Karim Bachiri responsable CGT au sein du Leroy Merlin Waziers - Douai dans le Nord (59) en grève depuis le 9 novembre.

Même son de cloche chez Sephora. "On demande une hausse des salaires. Beaucoup de mes collègues vivent dans la précarité, ils rencontrent des problèmes pour se nourrir, pour se loger, pour se chauffer", témoigne Jenny Urbina de la CGT, travaillant à la boutique rue de Rivoli, à Paris. "Entre l’inflation et la hausse des prix de l’énergie, on ne s’en sort pas", ajoute-t-elle.

Chez le spécialiste du foie gras Labeyrie, le mouvement a commencé le 15 octobre. Après plus de deux semaines de grève, les salariés ont obtenu une hausse salariale de 2,25 %.

"On nous donne des miettes"

Si la mobilisation surgit dans des secteurs peu habitués aux grèves, c’est que le contexte est particulier. Alors que l’inflation grignote le pouvoir d’achat, le rapport de force a évolué. Les bras manquent dans plusieurs secteurs clés comme la distribution, le commerce ou encore le transport.
Les entreprises, en manque de main-d’œuvre, sont fragilisées. Les salariés, eux, ont pris conscience, pendant la pandémie, qu’ils étaient indispensables. "On nous a dit qu’on était essentiel et maintenant on nous donne des miettes", fustige Karim Bachiri.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a ainsi appelé les entreprises à augmenter de manière "significative" les salariés de la deuxième ligne, en particulier ceux des secteurs subissant une pénurie de main-d’œuvre. "La croissance doit profiter à tout le monde, même les plus faibles, même les moins qualifiés, tous ceux qui ont été aux avant-postes de la crise", a-t-il déclaré.

Le gouvernement a parallèlement annoncé un coup de pouce de 100 euros pour les 38 millions de Français percevant moins de 2000 euros net par mois. L’augmentation automatique du smic de 2,2 % au 1er octobre a permis une bouffée d’air. Mais pour ceux qui gagnent quelques euros de plus, l’effet pervers est tel qu’ils se sont en réalité retrouvés au niveau du smic.

La grande démission aux États-Unis

"On n’a pas à assumer une baisse du pouvoir d’achat qui n’est pas de notre responsabilité", tacle un dirigeant d’entreprise qui préfère rester anonyme.

D’autres entreprises préfèrent défendre leur bilan : "Je n’ai pas peur de dire que nous sommes l’entreprise la mieux-disante socialement dans le commerce. Nous avons mis en place des conditions justes. Sur les huit dernières années, les négociations annuelles obligatoires ont permis une hausse de 11 % des salaires", avance Marc Renaud, directeur de la communication de Leroy Merlin.

En attendant que la situation trouve une issue, se dessine en toile de fond la crise inédite que traverse en ce moment les États-Unis. Un phénomène de "Grande démission", bien à l’inverse de ce que prédisaient nombre d’experts, est en train de se jouer.

Au mois d’août, 4,3 millions d’Américains, soit plus de 3 % des salariés du secteur privé ont démissionné, un record. La pandémie a provoqué un déclic pour les travailleurs en quête de sens, de reconnaissance et de meilleures conditions de travail.


Voir en ligne : https://www.novethic.fr/actualite/s...

   

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