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Yémen : Oxfam fait pression sur l’ONU alors que le Conseil de sécurité ignore les atrocités saoudiennes

samedi 19 février 2022 par Jessica Corbett

Oxfam fait pression sur le Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il « insuffle une nouvelle urgence » aux pourparlers de paix après que le nombre de victimes civiles des frappes saoudiennes a battu des records le mois dernier.

Alors que les responsables des Nations unies prévoient que le nombre de victimes civiles des frappes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen va battre des records ce mois-ci, Oxfam a tiré la sonnette d’alarme sur les difficultés rencontrées par le groupe pour fournir de l’aide dans ce pays déchiré par la guerre et a pressé le Conseil de sécurité des Nations unies d’agir.

« Les gens sont vraiment désespérés. La nuit dernière, nous avons eu de nouvelles frappes aériennes. Tout le monde a peur », a déclaré Abdulwasea Mohammed, responsable du plaidoyer, des campagnes et des médias d’Oxfam au Yémen, depuis Sanaa, la capitale du Yémen.

« Les enfants sont traumatisés – nous leur disons de ne pas s’inquiéter, que tout va bien, mais ils se réveillent au son de fortes explosions tout comme nous, a-t-il poursuivi. Chaque soir, nous nous couchons en priant simplement pour nous réveiller le matin. »

Mohammed a expliqué que « nous vivons avec la guerre depuis près de sept ans, mais ces derniers jours ont été les pires et je suis inquiet de ce que les prochaines heures vont apporter. » La récente escalade a contraint Oxfam à suspendre son travail dans certaines zones en raison de problèmes de sécurité et de restrictions de mouvement.
La pénurie de carburant et la flambée des prix menacent également les livraisons de produits de première nécessité comme la nourriture, l’eau et les médicaments.

« La violence doit cesser immédiatement afin que les familles puissent se sentir en sécurité dans leurs maisons et que les agences humanitaires puissent reprendre leur travail de sauvetage, a déclaré Mohammed. Mais nous avons besoin de plus qu’un cessez-le-feu, car dans le passé, ceux-ci n’ont pas conduit à une paix durable. »

« Le Conseil de sécurité des Nations unies doit insuffler une nouvelle urgence aux pourparlers afin de garantir la fin du conflit, et toutes les parties doivent accepter de donner la priorité à la vie des Yéménites avant tout », a-t-il déclaré. Mohammed a souligné que « ces dernières semaines, le Conseil de sécurité des Nations unies a réagi fermement à la violence provenant du Yémen contre les civils dans d’autres pays, mais pas aux attaques généralisées qui ont lieu au Yémen. »

« Pour s’acquitter de sa responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales, a-t-il dit, le conseil doit faire preuve de la même préoccupation pour les Yéménites qu’il le fait pour d’autres dans la région et dans le monde. »

La présidente du Conseil de sécurité de l’ONU, la Norvégienne Mona Juul, a déclaré la semaine dernière, dans une déclaration de presse obtenue par consensus de ses 15 membres, que le Conseil « condamnait dans les termes les plus forts les attaques terroristes odieuses […] commises et revendiquées par les Houthis » aux Émirats arabes unis le 17 janvier ainsi que dans d’autres sites en Arabie saoudite. La déclaration ne mentionne pas les actions des EAU et de l’Arabie saoudite qui nuisent aux Yéménites.

Le chroniqueur de MSNBC, Trita Parsi, a souligné mardi le comportement similaire des États-Unis, qui occupent l’un des cinq sièges permanents du Conseil :

  • « Lorsque les rebelles yéménites Houthis ont frappé Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, tuant trois personnes le 17 janvier, l’administration Biden a fermement condamné ce qu’elle a appelé des « attaques terroristes ». C’était la 14e fois que le Département d’État condamnait les Houthis depuis l’arrivée du président Joe Biden à la Maison Blanche. »
  • « Pourtant, quelques jours plus tard, lorsque les frappes aériennes de l’Arabie saoudite ont tué au moins 70 civils au Yémen, dont trois enfants, l’équipe de Biden s’est contentée d’appeler mollement toutes les parties à la désescalade. Malgré le carnage, Biden a maintenu son record absolu de ne jamais condamner l’Arabie saoudite pour sa dévastation du Yémen, et encore moins de la qualifier de terrorisme. »

Étant donné que « les Saoudiens, les Houthis et les Émiratis ont tous été accusés d’avoir commis des crimes de guerre, et qu’aucun d’entre eux ne constitue une menace pour les États-Unis, a affirmé Parsi, la seule participation américaine justifiée serait d’aider à négocier la fin du conflit. »

Hans Grundberg, l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, et David Gressly, le coordinateur résident et humanitaire des Nations unies pour le pays, ont également encouragé les pourparlers de paix tout en lançant un sinistre avertissement.

« Nous sommes alarmés par l’aggravation de la spirale de la violence au Yémen qui continue de nuire aux civils et déborde de ses frontières », ont-ils déclaré mardi dans une déclaration commune. « Le mois de janvier sera presque certainement un mois record pour les victimes civiles au Yémen. »

Grundberg et Gressly ont réitéré la condamnation par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, de la frappe aérienne du 21 janvier de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre une prison et un centre de détention de migrants, qui aurait tué 91 personnes et en aurait blessé 226 autres – ce qui, ont-ils noté, était « le pire incident ayant fait des victimes civiles au Yémen en trois ans. »

« Au cours des dernières semaines, des frappes aériennes et des attaques de missiles ont touché des hôpitaux, des infrastructures de télécommunication, des aéroports, une installation d’eau et une école », ont-ils déclaré, dénonçant également la « recrudescence alarmante des attaques » qui ont tué des civils et endommagé des infrastructures en Arabie saoudite et dans les EAU.

« L’ampleur de l’escalade exacerbe une crise humanitaire déjà grave au Yémen, compliquant les efforts pour fournir des secours, menaçant la sécurité régionale et sapant les efforts pour mettre fin au conflit », poursuivent les responsables de l’ONU.

Grundberg et Gressly ont fait un rappel général des obligations découlant du droit humanitaire international et ont déclaré que « les Nations Unies ont été en contact avec toutes les parties afin d’explorer les options permettant de parvenir à une désescalade et d’entamer un dialogue inclusif visant à parvenir à un règlement politique négocié qui mette fin au conflit de manière globale. »

« Nous exhortons toutes les parties à s’engager dans ces efforts immédiatement et sans conditions préalables, a ajouté le binôme. Nous leur demandons de donner la priorité aux besoins et aux intérêts du peuple yéménite. »

Source : Consortium News, Jessica Corbett, 26-01-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


Voir en ligne : https://consortiumnews.com/2022/01/...

   

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