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J’ACCUSE !
lundi 18 novembre 2019 par Francis Arzalier (ANC)
Les écrans français projettent actuellement, malgré les hurlements de quelques écervelés appelant à la censure, le film de Roman Polanski " J’accuse ". Titre en référence à l’article d’Émile Zola dans le Figaro en 1898, qui eut le courage de dénoncer la condamnation pour trahison et espionnage d’un officier français nommé Albert Dreyfus, grâce à de fausses preuves. Et quand un officier honnête (Piccart) découvrit que ces "preuves" ("le bordereau ") étaient d’une autre écriture (celle de l’officier Esterhazy, aristocrate désargenté), les autorités de l’État et de l’armée refusèrent longtemps de le reconnaître. Parce que l’armée ne pouvait se tromper, et surtout parce que Dreyfus était juif, et donc supposé proche de l’Allemagne.
Il fallut à Zola effectivement du courage pour accuser ces autorités, car l’opinion française était alors, bourgeoisie et ouvriers, massivement nationaliste, avide de revanche contre l’Allemagne, et largement antisémite. Le livre de Drumont " la France juive", dans lequel il expliquait comment repérer un juif à l’odeur, était un best-seller, et Jaurès qui refusait la course à la guerre, était dénoncé comme juif dans le Paris Match de l’époque, le " Petit Journal " illustré.
Soyons clair : Tant mieux, si un grand metteur en scène, né Polonais, émigré aux USA qu’il a dû fuir, et contraint depuis de vivre en Suisse, a retracé avec talent cet épisode peu glorieux de l’histoire de la France du XXème siècle, puisqu’aucun producteur ou cinéaste français n’a eu le courage de le faire !
2019 était pourtant le moment adéquat pour rappeler à nos concitoyens qui ont tendance à l’oublier, son passé xénophobe, qui menace de ressurgir aujourd’hui, contre les Français musulmans par exemple.
Il est normal que dans les médias, les critiques de films apprécient ou non la réalisation de Polanski, qui a tout de même obtenu la récompense suprême du dernier festival de Venise, qui vaut bien celui de Cannes. Mais il est inacceptable que certains " journalistes", dont la mission est de faire connaître au public les faits vérifiés, éprouvent le besoin de jouer les procureurs vis à vis des accusations d’abus sexuels portées contre le metteur en scène Polanski, le vouant à l’indignité comme s’ils étaient des magistrats concluant après une enquête policière.
Jusqu’à preuve du contraire, la présomption d’innocence est un acquis précieux du droit français, rarement respecté par nos médias, qui, trop souvent, préfèrent agiter la boue qui fait vendre, entre deux redites serviles de la vulgate libérale.
Certes les plaintes portées contre Polanski pour des faits qui auraient eu lieu il y a des décennies sont graves, et il sera jugé pour cela.
Mais seuls les magistrats et les Jurés, a l’issue d’une enquête à charge et à décharge, seront en droit de prononcer un verdict.
On ne peut qu’inciter tous ceux qui, indignés a juste titre par les prédateurs sexuels, notamment ceux qui profitent de leur pouvoir pour convaincre les victimes d’accepter, et qui comme nous se sont toujours battus pour l’égalité des sexes, à se poser une question : Pourquoi cette "affaire " à t’elle subitement explosé à la veille du lancement d’un film qui gêne les producteurs concurrents et dérange les certitudes de certains de nos maîtres à penser, répétant à satiété que la France est la patrie de la démocratie et des Droits de l’Homme ?
Est-ce un indice de la crédibilité actuelle de nos médias ?
Le film J’ACCUSE est un succès public, et c’est tant mieux, à cause de ce qu’il dit.
Messages
1. J’ACCUSE !
18 novembre 2019, 20:59 - par RICHARD PALAO
FRANCIS , tu oublies que POLANSKY a été condamné pour abus sexuel sur mineure aux USA et pour ces faits a purgé une peine de prison et c’est pour éviter un nouveau procès pour d’autres faits similaires qu’il s’ est enfuit et est fiche par INTERPOL comme preacteur sexuel , POLANSKY est donc la preuve vivante qu’ un grand réalisateur peut également être un sinistre salopard ...pour ma part je n’irais pas voir ce film même si je suis contre l appel au boycot , mais je suis sur que si j allais voir ce film , mon plaisir serait gâché en pensant aux victimes de ce desaxe sexuel ...